Table of Contents Table of Contents
Previous Page  778 / 796 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 778 / 796 Next Page
Page Background

74-0

CON

~

eelle

011

iI

fe trauve de la diffieultl!, enforte que

les degrés f,,(Jent plus voifins

&

plus imméJiat, par

rapDOrt

a

celui

qni

ell

io(lru;t·.

Quoi qu'il en Coir, tout homme

dI

e.pable d'aequé–

rir une

(on11oiJIi,"c~,

qui par f3pport

:1

¡ui

fuive

immé–

diatemen¡ une autre

co,moij[an,,:

iI

ell done capable

d'a<teindre degré

¡¡

degré

' &

de

connoiJ!an"

immédiate

en

c,m noiJ!imce

immédiate

a

toutes les vérités

&

a

rou–

les les Cciences du mond e .

La diffi eulté qu'il

y

a

á

étendre Ces

connoiJ!ance!,

ne

v itnt

pas ,

eomme

0 11

Ce

fi gure d'ordinaire, du cOté de

J'intelligence, mais du cOté de la mémoire. On pour–

roit eonduire par degrés

&

par la mérhode géometri–

que tout eCprit raiConnable

11

chaeune des

connoij[anct!,

dont le total forme ce qui s'appelle

poJ!edcr une [cit»–

u .

Le grand point Cerbit d" lui faire eerenir en meme

tems

tOUIes

ces diverfcs

cnnnojffanceJ

.

L' inconvénient

done le plus ordinaire dans

le

progres des fcienees ell

Je déraut de mémoire, qui lai{fam échapper une idée

prée¿dente, nous empéehe de' eoneevoir ce qu'on

1I0US

die aauellemem, paree qu' il ell néeefTairement lié a–

vee eeue idée préeédente qui De fe préCente plus

a

l'e–

fprit .

1I faut obCerver qu'une démonClration 'n' eCl exaae,

qu'autant que la rairoo

apper~oit

p.r une

connoij[a" a

intu itive la eonvenance ou la diCconvenanee de chaque

idée , qui lie enremble les idées entre I"Cquelles elle in–

rerv itnt, pone montrer la convenance ou la

difco!i ve~

n. nee des deu, idées extremes; car fans cola,

00

au–

roit enca re beCoin de preuves pour faire voir la eon–

Venanee ou la diCeonvonance que chaque idée mo yen–

ne a avee eelles entre JeCquelles elle

dI

plac!!e , puif–

<jue (ans la pereeption d'une telle eonvenanee ou diCeun–

v ellance il ne rauroit

y

avoir

aucuoe

connoiffance .

Si

cl lo ef!

.pper~ue

par

elle-m~me,

e'eCl une

connoilJance

intu~li ve ;

&

li eJle ne I'ef! pas, il faut que quelqu'au–

lre Idée mo yt:nne intervienne pooe fCf',ir, en qualité

de

m l;!fure communc

1

:i

m ontrcr l-eue conven:lt1ce ou leur

dilconvenance; d'o u il paroí't é\' idemmcm )

que

daos le

raiCoonemem ehaque d'egré qui produit de la

connoijJan–

re,

a une certirllde intuitive. Ainli poue n'avoir aucuo

d

lUce fue une

dé múntlration,

il

eO n'écerraire que l'c–

fprit

retienne

cxaél:~melH

ccHe

perception imuitive de la

c onvenance ou di(co nvenance des ¡dées inrermédiaires

dans rous les degrés par leCquels

iI

s'avanee. M ais par–

ce que la mémoire dam la pl lrpart des hommes , Cur–

toue quand il eCl quefl ion d' uoe longue Cuite de preu–

ve" n'eCl pas fouple

&

docile pour recevoir

t.nt

d'idées

dom elle ell comme Curchargéo ,

iI

arrive ' qúe ceue

con–

n oiifan.. ,

\Iu'enfame la démonllration, eCl tot'lj ours cou–

verte de quelques nU'ges , qui empéchent qu'dle ne foit

llUm eloire

&

aum parf.ite que la

connoiJ!""ce

inruitive .

D e-la les erreurS que ks

h

lOmes prenoem (ouvent de

la mcil leure foi du mo nde pour autant de vélÍ lés .

Voila do ne les deux degrés de nDlre

connoijfi",cc,

J'inmition

&

la démonClratio . M Jis

a

ces deux

d"~rés

011

pt:ut

~n

ajot1rer encore deu.\: :lutres ,

qui vont jnrqu 'a

la plus parfaite eertitude , je veux dire le .aPPOrt uni–

f o rme de: nos feos ,

&

les é venemens

COI1I1US,

inco me–

fiables

&

authemiques . C es deux

connoijJanc<J

embroC–

fent la Phy liq\le , le Commeree , touS les .'\rtS, l' H i–

floire

&

la R eligion . D ans ce que nous appeennos par

le rapport de nos Cens, comme dans ce que nous eon–

noitfons au-dedans de nous -

m~mes,

l' obJet peut etre

tres - obCeue: mais le motif qui nous dérermine

a

en

porter quelq\le jugement 'peut etre e1air

&

diClina. Ce

m otif, e'eCl le coppoct réiréré de nos Cens; e'ell I'ex–

périenee qui nous atrore la réalité

&

l'uCage de choq ue

choCe. R ien

n'emp~ehe

que nous ne donnions le nom

d'hidence

a

lOur ce qui nous eCl arteClé par les Ceus

&

par le rémoignage des hommes:

iI

n'y • m ':me rien

q ui nous touche davamage que ce qui nous ell éviden t

en ce tte maniere , ou ce qui vient

a

nótre

conno~ff(ln·

.. par le rémoignage des Cens:

&

iI

ell aiCé de voir que

c'ell p lOr Cuppléer

¡¡

l' embarras

&

ii

l'

incertirud. des

raiCounemens, que D ieu nous rappelle por-toue

:i

l. fim–

plicilé de la preuve

teClimoni.le

&

Centible . Elle fixe

tout dans la Cociété,

d.ns

la P hyfique , dans l. regle

de la foi,

&

dans la regle des m ceurs.

N ous avons done quatre forres de

eowiJoiffancn,

dont

nous acquérons les unes par la fimplc imuition de nos

idées , les .utres par le eaiConnement pur , les troiliemes

par le ropport uniforme de nos Cens ,

&

les dernieres

enfin par des eémoignages

mrs

&

incontellabks. La pre–

m iere s' appelle

co,,,,oiJ!,,,,ce intttieivc ,

la Ceconde

dl–

m onflraeive ,

la troilieme

fmjitiv e,

&

13

quatrieme

te–

flim."iale .

CON

Apres avo;r fixt!! les dífrérens degrés

p~r

lerqutl! nous

pOUVOtlS nous élever

a

la vérité, il eCl néce{faire de

nous affiher jufqu'ou nous pouvons érendre

1105

r.onnoif–

fancu,

&

quelles COtl! les bornes inCurmontables qui

naus

arretent.

1° .

La

connoiffanct

canonanr, comme nous l'avons

déj~

dit, dans la pereepeion de la CODvenanee ou di–

fconvcn:lIlce

de nos ¡dées, il s'enfuit de·1

a,

,0.

Que nous ne devons avoie

aueune'--connoij[ana

011

naus n'avons aueune

idée .

2 0.

Que nous ne fauritms avoir de

eonnQ1f[ancc

qu'

:1\H3nr que

nous appercevons cene convenance

ou eeHe

difcon \'enaoce; ce qui

fe

fait

tOo

ou par intuition,

en

comparont immédiatemem deux idées;

2°.

ou par, rai–

fon,

en examinant

la

convcnance

00

la

difconvenancCl

de deux idées, par

l'

intervention de quelques :iutres

idées moyennes;

3° .

par CenCation, en appercevant I'e–

xiClence des ehoCes particulieres;

4° .

ou enñn par des

,évenemens eonnus, inconeellables

&

authentiques.

3°.

Que naus ne faurions avoir une

connoiff(lnc~

in–

tuidve qui s' étende

?t

rootes

nos

idéc:s, paree que naus

Qe pouvons pas appercevoir toutes les relatíon¡ qui Ce

trouvenr enn'

elles,

en

les compar:mt irnmédia,trmc:nt

les unes avee les autres; par exemple,

fi

j'.i des idées

de deux triangles, I'un

oxi~one

&

l'

autre amblygone,

tracés Cur une bafe égale

&

entre deux lignes paralle–

les, je puis appercevoir par une fimple

connoiJ!ancc

de

víle que l'uo n'efl: pas ¡'aurre: mais je oe faurois

COI1-

Doltre par ce moyen

Ji

ces deuK triangles Cont égaux

ou non, parce qu'on ne Cam oit appereevoir leur égali–

té ou inégalité en les comporant immédiatemene . La

différenee de leurs figures reud leurs parties iueapables

d'"rre exaélemenc

&

immédiaremeut appliquées l'

un~

Cur I'autre, e'eCl pourquoi il ell nécelTaire de faire in–

tervenir une autre quomité pour les mefurer, ce qui eCl

dlmoí1tr~,.

00

connoítre par

r aiJfl11 .

4".

Que notre

co""oijJance

r.iCo nnée ne pem point

embrafler toure I'étendue de nos idées, parce que nouI

JTIatlquons d'idées inttrmédiaires que naus puiffions Iiee

PUlle

a

I'amre par

u.nc

C'o"noiffanr-e

intuirive,

dans toures

les parties de la déduélion;

&

par-toUl

00

cela nos man–

que,

la

connoiffance

&

la démonílradan naus

Jnanquent

llUtli .

Nous avons obCervé que la convenance ou diCcon–

venanee de nos idées eonfiCloit,

,0

daos leur idemiré

ou divertiré;

dans kur relation;

d.ns

leue eo–

exiClence;

dans leur exiílence réelle.

,0.

A

I'égard de I'identiré

&

de la diverfité de I)os

idées,

norre

connoi.D(ll1Ce intlliti'lJe

en

30m

écendue

que

nos idées memes; ear l'eCprit ne peut avoir aucune idée

qu' il ne voye aUm-tOt par une

connoij["nce

limpie de

vt'le, qu'elle eCl ce qu'elle efl,

&

qu'elle eCl difie reu–

te de toute autre .

2°.

Quant

a

la

connoiJ!ancc

que nous avons de la

conveuance, ou de la dilconvenaoee de nos idées , par

rapport

a

Jeur coexiflence; il n'eCl pas

fi

air., do déter–

m iner queIJe eCl fon érendue . Ce qu'il y a de eertain,

, 0.

c'er1 que dan s les recherches que nous f,iCons

Cue

la

n3ture

des carps,

notre

ronnoiffanct

ne s'étend

pojllt

au-dela de narre expérience .

L~

COl1l1oij},m ee

intlr1ti'1J~

de leur n,ture efl refuCée

a

norre il1lelligence .

Ce

de–

gré de lumiere qui nous manque , a été remplacé par

le témoignages de nos Cens , qui nous apprenncllt de

tous les obJets ce que nous avons beloin d'en Cavoir .

N Ol1s

ne eo mprenons rien

:l

la nature, ou

:i

I'opéra–

tion de I'.im.n, qui nous indique le pole dans le term

le plus t¿nébreux . N ous n'avons aucuue idée de la Uru–

aure du (olei l, cet al1re qui nous procure la chaleur,

les cO,u\eurs

&

la vúe de l' univers ;

m.ls

une expé–

rience Cenlible nous force

a

convenir de Con mil iré .

2° .

L es idées complexes que nous avons des Cubnan–

ces Ce bornent

a

un certain nombre d' idées fim ples ,

qu'une eCpérience Cuivie

&

COnflal\te nous fait apprree.–

voir réunies

&

coexifl an tes dans un

m~ me

CUJet.

3°.

L es

qu.lirés Cenfil:Íles, autrement dites les Ceeondes qualités ,

font preCque Ceules toure la

connoijJ,mce

que nous avons

des fu bl1allces. Or comme nous ignorous la Iiaiío n, ou

I'ineomparibilité qui Ce trou ve entre ces Cecondes qu. –

lieés , a!tendu que nous ne connoi{fons pas la Couree

d'ol1 elles décou lent, je veux dire, la gro treur,

la

fi–

gure

&

l. contex ture des pan ies infenlibles d' ou elles

d~pendent;

iI

efl,impomble que nous puimons conooi–

tre quelles autres qualieés procedent de la meme con–

fl irution de ces parties inCenfibles , ou COln incompati–

bles

.vee

eelles que DOUS connoi{fons déj'.

La liai–

Con,

qui fe " ouve entre les Ceeonde, qu. lités des eorps.

fe dérobe eoticeemeO! ¡¡ DOS ee¡:ard¡: deCorce que nous

De