L
730
CON
les nombres,
&
les perfonoes, par certaiNes termin.i–
foos, & que d'autres "orbes de la meme langue avoieot
des termio.ifons lOutes diltérentes , pOllr marquer les
mcmes modes, les mfrncs lems, les mtmes nombres,
&
ks memes perfonoes : alors les Grammairiens ont
lai, autant de . Ia([es différen'es de ces verhes , qu'il y
a de variétés entre leurs terminaifons, qui malgré leurs
différenees, oot cepeod,nt uoe égale denioation par rap–
POrt au tcms , au oombre,
&
a
la perlonoe. Par exem–
pie,
amo, amav;, amntllm, amare;
j"aime, j'ni aimé,
aim¿ , aimer;
mOllto" montli, m01/itll;i'Z, moue,.e,
3,'er–
tir ;
lego ,
I~(;,
Itll:sm,
J~gc,c,
¡ire;
(lf(d:'Q , artdiv ; ,
4uditum, ,,;'dire,
eoteodre. Ces quatre fortes de ter–
m ioaifons dilférelltes entr'e\lcs, éoooecD! égaltment dcs
vt1es de l'efprit de
meme
efpece:
nmav;,
j'ai aimé ;
mon~i,
j'ai avení;
legi,
j'ai
lu ;
audivi ,
j'aí
clltcndll :
vous voye:¡. que ces
diif~relltes
terminaifons marqueot
également la premiere perfonoe au fi ngulier & ou tcms
pa([é de I'indicatif;
iI
n'y a de différene. que dans I'a–
a ioo que 1'00 attribue
ii
chacllne de ces premieres per–
fonoes, & celte aaion en morqu¿e par les lemes radi–
cales
duo
verbe ,
am,
UJO!)
,
ltg
1
alld.
Parml les verbes latins, les uos oot leurs terminai–
fans femhlables
a
cclles
d'amo ,
les autres
a
celles de
monto,
d'aotres
11
celles
ti'
a"dio .
Ce (001
ces
e1aCfes
dilféremes que les grammairiens ont
~ppe\lées
conjugai–
Jonl.
lis ont donné un p3radigme.
WtLf:iJH"y",~ ,
excm·
piar,
c'erl-'-dire, un modele
ti
chacune de ces dilfé–
rentes e1.lres; ainli
amart
en le paradigme de
vocare ,
de
ntmeiare,
&
de tou les autres verbes terminé< en
are:
c'ell la premiere
conjugaiJon.
M on"t
doit ':tre le para<ligme de 13 feconde
conju–
gai[on,
felon les rudimens de la mélhod" de P. R .•
caufe de fon fupin
monitum;
parce qu'en effet, il Y 3-
da~s
cette
conj1t$aiJon
un plus grand nombre de verbes
'lUI oO!. leur íUPlll termioé en
illlm
,
'lu'iI n'y en a qui
le.
(crmlnent comme
dofll!m.
L ege"
en le paradigme de la troifieme
conjugaif.,,;
&
enfin
audi"
I'efl de " quatri<mc .
A ces quatre
conjugai[ons
des verbes 13tins, quelques
grammsiriens pratiques en ajo(hcnt une cinquieme qu'ils
appellem
.mixte,
paree qu'eih! en compof¿t: de la troi- ,
fieme & de la quatrieme; c'eC! celle des verbes en
t",
io;
ils
luí doonent
occiptre, Q(cipio
pour p3radigme;
iI
Y a en effet daos ceS
verb~s
des termioaifons qui fui–
vent
ügerc ,
&
dtautres
audire .
On dit
alldio,., audiriJ,
3U
lieu qu'on
dit
tJuipior, ""iperiJ.
enmme
IrgtriJ
1
&:
I'on
dit :
accipilllltl''',
comme
fludiuutur )
&c.
Ceux des verbes latins 'lui (uiveot quelqu'un de ces
paradigmes (om dits
~tre
réguliers, & ceux qui om des
lerminai(ons particulíeres , fom appellés
anoma:"",
c'efl–
a-dire ,
irriguliers
,\ (
R.
"
priv3tif,
&
,op.t,
1
rtglt, )
commc
[ero, [erl, fert; '110/0,
'Vis,
'{Iltlt,
&c. on en
,fait des IiIles partieulieres dans les rudimcns; d'aotres
foO! (eulement
déftélif s,
c'efl-a-dire, 'lu'i\s manqueot
ou de prétérit ou de fupin, ou de quelque mode, ou
de quelque tcms, ou de "quelque perfonoe, comme
opor–
t,e, p",,,i'te, plui" &c.
U
11 trc'-graod nombre de verbes s'éearteot de leur
paradigme, ou
iI
kur pré,érit , ou
iI
leur fu pio; mais ils
co ,f.rvent 100jours I'analogie latine; ' par exemple,
f o–
nare
fait au prétérit
f011Ui ,
plutÓt que
fonavi; dare
fait
á,di ,
IX
non pas
davi,
&c.
011
fe contente d'obferver
ces dilterences,
¡¡lI1S
pour
cel~
regarder ces verbes com–
me des verbcs aoomaux. Au relle ces irrégularités op'
paremes vieonem de ce que les Grammairiens n'oO! pas
rapporté ces
prétérit~
:. leur "éritable origine; car
[onui
viem de
(ontre,
de la troifieme
conj ugaiJon,
& 110n de
Ionare
:
d.diefl une fyo eope de
d,d,di
prétérit de
de–
dere. 'Tuli, latum,
ne viennem poiO! de
fuo . 'Tu/i
qu 'on
pronon~,)it
eouli,
viem de
tollo ; (u¡¡uli
viem de
fitjlulo;
&
la,u",
vient de ...
~
par fyncope de
~,<A4~
fi1fero, fllftineo .
Usuteur du
N ovili,,,
dit , que
latum
vient du pré–
tendu . erbe inufité ,
/art, lo;
mais
il
nten roppone au–
cune
~utorité .
f/oy. f/ossrus, de are. gramm. t .
11.
p.
tso.
C'erl ainfi que
fui
ne vient poim du verbe
f um:
nous
avoos de pareilles pratiques en Fran,ois:
je vas , j'ai 1-
tI, j'irai ,
ne viellnem poit
d'a" tr.
Le prem ier vient de
'Uad,re,
le fecond de l'italienftato, & le troifieme du
bdn
ire .
S'iI eut été poflible que les langues eu([em été le
ré(ultat d''Une a([emblée géllérale de 13 oation, & qu'
apres bien des difeuillons & des rai(onnemeos, les phi–
lofophes y eu([em été <coutés,
&
euaeOt eu
vois
dé–
Iibérattve ;
iI
efl. vraillemblable qu'il y auroit eu plus
CON
d'unifomité dall; les b ogues.
11
n'y auroit eo par exem–
pIe, qu'une feule
conjugnifon,
&
un feul paradigme ,
pour touS les verbes d' uoe langue. M a;s comme les
langues n'oO! été formées que par une forte de mlta–
phyfique d'inflina & de (entiment,' s' il en permis de
parler ainfi; il ntdl pas étOnn3nt
qu'on n'y
trouve
p95
une analogie bieo esaéle, & qu'j(
y
sit des
irr,,~ulari
tés : por exemple, nous défignons la meme vUe de
l'efprit par plus d'une maniere ; foit que la natme des
Jeur.s radicales qui formeot le mot , amene ceue dif–
f¿rellce., ou par la feule raifon du caprice & d'un
11-
(age aveugle; ainft nous marqoons la premiere perfon–
ne au fiogulier ,. quand nous difons
/"i",,;
1I0US dél;–
gllolls aufli cette premiere perfonne en difant:
jt
fi"is,
ou bien
j. refois,
ou
jt prmds , &c.
Ce
(Ollt
ces dif–
féreotes (ortes de terminaifons auxquelles les verbes font
arrujeu is dans uoe laogue, qui foO! les dilte remes
con–
jf!gai(o""
comme nous I'avons déji obfervé. JI Y
:l
des langues ou les di.R·éremes vOes de I'efprit (Ont mar–
quées par des pan icules, dont les unes préeedent
&
d'ou–
tres fuivcm les radicales : qu'imporre comment, pour\'ll
que les vues de l'efprit foient diOinguées avec neueté,
& que 1'00 "pprenne par u(age • conno¡tre le; flgnes
de ces dinioélioos?
Parmi les auteurs qui ont compofé des grammaires
pour In langue hébra"'que, les uns comptem fept
co,,–
j ugaiIons,
d'autres huit: M afclef n'en veut que cinq .
& iI ajo/he qu" parler. exaaement ces cinq devroient
etre réduites -:\ troís.
q¿tin'lHe
illtr ,
nccuraU
I01l1tndo,
ad ern t1Tme
rcd,,,tnd~.
Gramm. Hebra'c, ch. 'v. n.
4.
p .
79.
<dit.
2 .
N oos lInus contenterons d'ob(erver ici que les vfebes
hébreux on t voi. . a ive
&
voix paffive. lis ont deUK
nombres, le fingulier & le pluriel; ils 001 trois perfon–
nes,
&
en
(onjl/gane,
on commeoce par , trOifleme
perfotlne, paree que les deu,", autres foO!
rmées de
celle-l3, par I'.ddition de quelques lenres .
Eu H ébreu, les verbes
Oll!
trois genres, comme les
noms, le genre ma(co!in, le féminin,
&
le genre com–
mun; enfone que ron connoit par
13
terminaifon
du
verbe ,
Ii
}'on parle
d'un
oom m3fcolíll, ou
d'un
110m
f6minin ;
mals
dans taus les tems la
premiere
perfon–
ne e(1 toOjours du genre commun. Au refle les H é–
breuK n'om - point de genre oeutre; mai, lorfque l.
mo–
me terminaifon fe" égalcment pour le mafculin, ou pour
le féminin, on dit que le mot eO du genre cOlumun;
c'efl ainli que 1'00 dit en latin,
hi( adolefcens,
ce jeu–
ne homme, &
h..c IIdo/ef""s,
cette jeune filie;
civil
b01lIIJ,
ban
citoyen,
&
(i'Vis bond,
bonne
ciroyenne;
c'efl ainli que noos difons,
fage. 11li/t, jid,le,
tam au
mafculin qu'au féminin; on pourroit di,e aufli que daos
les autres
I~ngues
telles que le Grec, le Latin, le Fran–
~ois,
&c.
toutes les terminaifon. des verbes daos les
tems énoncés par un feul
mOl
font du genre commun;
ce qoi ne I;gnifieroit autre chofe lioon qu'on fe te"
é–
galement de chaoone de
ces
terminaifons, (oit qu'on par–
le d'un nom mafculin
Oll
d'un nom féminio.
Les Grecs ont trois efpec« de verbes por rapport
a
la
ronjl/gniIon;
chaque verbe efl rapporté
a
fon e(pe–
ce
f"ivant la terminnifon du
tMmt.
On appelle
eh;–
'7", eo termes de grammaire greque, la premiere per–
fonne du prél'ent de l'indicatif. Ce mot vient de
,,(it'l"'
pono,
paree que c'eO de cet-te ptemiere perfonn" que
ron forme les autres tems ; ainli I'on pofe d'abord, pour
ainli dire ce préfent, afi n de parvenir aUI formations
regulicres des autres tems .
La premiere rfpece de
conjNgai[on
en celle des ver–
bes qu'on appelle
barytons,
de
eS¡J,
grave,
& de
~,,"
t Oll)
acttnt,
paree
que ces
verbes étoient prononc6
3-
vcc l'accent grave fur 13 deruiere fyllabe;
&
quoique
aujourd'hui cet 2eceO! ne fe marque point, on les ap–
pelle pourtant (o\1Jours
barytolls,
..,.ím»
unJo; rrl.Í:r1r.
'lItr–
bero,
fom des verbes
bar),eons. •
2 .
La feconde (orte de
(onjugai(on,
efl celle des ver–
bes ¿¡rcooflexes: ce font des verbes
baryeons
qui fouf–
frem contr.élion en quelques-unes de leurs lerminaifous,
&
aJor< il. f011l marqués d'un acceO! circooflexe; par
exemple
are·,.,ja
amo
efl le
baryeon,
& .."."..
le circou–
fle xe .
Les
baryeons
& les circonaexes fOD! également ter–
miné> en
~
a
13 premiere perfonne du préteol de l'indi–
"atif.
3.
La troifieme efpece de verbes grecs, .fl celle des
ver bes en
1"',
parce qu'en effet ils foot terminés en
1"' ,
'--'fA-,¡um .-
11
y •
(jx
CO'Jjl/gaif01ls
des verbes
bllryeons ;
elles ne
font