eRA
"Iue pour eoueher par difiinaion des étmngers du Ilre–
rojer ordre, ce Jieu contenant ordinaircnleot les meu..
bies les plus précieux.
Les
(hambres
a
eoueher
font auffi dans de grands b5-
timens des pieces conlidérables, dellin':es pour le mal–
tre ou la
m~Jtre(fe
du logis: Pour plus de magnificen–
ce, .on pratlque dans ces ehambres des ellrades , fur
lefquelles s'élevem des colonnes qui Uparem le lieu ou
ell placé le lit d'avec le relle de la piece: ces colon–
ncs y fom d'autant mieux plac.ées aujourd'hui qu'elles
en divifent la décoration eu deux efpeces, c'ell- a-dire
que le Iieu ou ell placé la cheminée peut
~tre
reveto
tout de menuiferie, pendant que celui ou ell le lit
6fl
garni d'étoffe, ce qui rend cet efpace plus du re([ort
d'une chambre dellinée au repos: aum ne fait-on plus
guere d'ufage des tapi/Teries qlle dans le cas dont il s'a–
git, & pour les premieres, feco!!des antichambres,
&
falleS
d'a(fembl~e,
ou bien dans les cabinets de tableaux ,
de toilette,
&c.
toutes les autres pieces d'un appane–
mem fe décorant pour la phlpart de menuiferie, de
fculpture, peintures & dorure.
.
. L 'ufage qui a fait fubllituer les lambris aux tapi(fe–
ries a fait aujIi rejelter I'habitude de lai(fer cette
me–
me menuiferie daos fa couleur naturelIe, de matíiere
qu'on colore prefque tous les lambris eo blanc, en cou–
leur d'eau, en jonquille lilas,
&
<.
dollt on dore les
m oulures & les or¡¡emens, ou bien l'on peint -feulement
tous les fonds d'une de ces couleurs, & la fculpture
&
les cadreS cI'une teime plus pftle que le relle, ce qui
par éconOJ;nie tient lieu de dorure, & ne lai/Te P'ls de
faire un bel e!tet. D I' tontes ces couleurs le blanc a le
plus d'6clat, mais l'exp6rience a fait connoltre que les
lumieres
~hoiel\r
en fort peu de tems ces lambris; ce
'luí luí faa préférer les autres couleurs dont naus ve–
nDns de parler, fur-tout dans les
chail'brcs
ti
cOluher,
ou cette couleur femble étre hors de COllvenance, non–
feulement
a
caufe de l'"fage auquel elle ell dellinée,
rnais encore parce qu'elle re/Temble trop au platre ou
a
la
pie~re ,
qui ne parOI! pas etre faite pour rendre un
¡ieu fain
&
falubro.. 11
eQ
vrai que l'or a plus d'éclat
fur le blanc que fur toutes les aU!rE16 couleurs, mais
la vr.i/TemblaQce doit Pemporter fur les antres cOllfidé,
rations; & d'ailleurs la oéceffité 011 l'on a été prefque
par rappOrt
a
tOus nos beaux appartemens eo Fraoce,
foit a Choify, foit au palais Bourbon a Paris, & aux
hÓtels de SOllbife, deá'illars,
d~
Villeroi, & autres,
de regratter uu b,out
dé
qUelques années ces lambris,
pour les repeindre
a
nellf, fans avoir joüi de leur éelat
<¡ue pendant uo tres-court efpace de tems , doit en faire
év iter l'u(l¡ge
~ans
les
<hamb,-es
a
eOIl<he,-,
pour les
raifons que nous venons de dir., & généroremenc dan,
loules les pieces de grolldeur moyenne fujettes a rece–
voir en hyver nombreufe compagllie, grand feu &
~rall
des lumieres; telles 'lue font les falles
a
manger, Jalles
de fociét':, de jeu, de concert, de bal,
& <.
11 faut
les réferver feulemem pour les Iieus fpacieux qui p'our–
roiem otre conllruits de marbre blallc, de IlllC, de pier–
re de !iais ou de plfttre, tels que les grands vellibules,
comme celui de C lagni , fa grande galerie, le fallon
ii,
double étage de Marli
&
de Mor¡tmorenci, & autres
Jicux, tels que les périlliles, les porches,
coloooade~,
grands efcaliers,
-&
<.
11 ell quatre chofes également intéreaantes
ii
obfe(.
ver _dans la difpofition d'une
<hambre
a
eou_her;_
la pre–
m iere que
r.~
forme en général foit toújours plus pro–
fonde que large; elle peu!' etre quarrée depuis le devant
des croifées jufqu'a I'ellrade, mais toute la profolldeur
de I'alcove doit excéder le quarr&-; ou quand
il ,
n'y a
poin! d'ellrade, le pié du lit doit terminer
a-peu-pr~,s
un des eÓtés du quarré: la feconde, c'ell que les crot–
fées d'une
<ha"'.,bre
a
<o"eher
foiem toujours en
f.cedu lit; tome autre (jtuation ell defagréable fur-tout dalls
un appartemem fufceptible de quelque décoration:. la
troifieme, que les cheminées foient placées de mantere
qn'dles marquent le milieu de
la
piece
depui~
les croi–
fées juf'lu'a l'ellrade, &, qu'elles foient fituées du C6lé
oppofé
a
la principale entrée de la piece : la quatrieme,
que les portes, quoiqu'elles foiem a/Tujetties
a
l'enfi la–
de de tout le batiment, foient a(fez
dia.ot,s du mur
de face pour lai!fer un
!écoin~on
raifonnable entre l'un
& l'autre, faos que pour cela elles foient trOP prcs des
eheminées, uinfi qu'il s'en voit a l'h6tel de Belleisle
ou
il
n'y
a
a
cÓté de leur jambage qu'uoe place fuffi–
fante pour recevoir le chambranle de 1:1 porte .
Ordinairement on affeae fur les murs de refends, pour
plus de fymmétrie, des portes feintes opporées
ii
celles
,d'enfilade, qui par eett: affeéhtion mettem les ehem¡-
•
eRA
37
nécs
3U
milic,ll
~
la pioce; mais il en réfulLe un
in~
convénieiu, c'd\ qu'alor> il ne relle plus de place rai–
fonnable poor placer des fiéges
a
caule de l'etpace qu'
occupc le lit ou I'enrade q?and
00
en. met une: Je dis
raifónnable ,
car
,¡
ne paron pas vratílemblable de pla–
éer des liéges devant les veOlaux d'une porte qui, quoi–
qu'elles foienl femtes, femblent 3UX étrangers dev,otr
s'ouvrir' d'ailleurs leur hauleur en cache la propOrllon
&
inter(orppt l'ordonllance de la piece; cependant c'ell
un délaut qu'il ell dijlicile d'éviter. Auffi a l'h6tel de
SoubiCe a-t-on pour s'en éloigoer, afieaé feulement
le de(fus des
p~rtes ;
mais eomme ceux-ci, pour fatis–
faire a
la
largeur de ceuX qui lenr font
oppof~s,
oc–
eupent beaucoup d'efpace, il en réfulte que la
parti~
qui rene depuis le de(fus de ce de/Tous de porte,
.Ju(~
qu'au de/Tus du lambris d'appui, ell trop peu élev':e par
rupport a fa largeur, & fait un panneau de mauvaife
forme; défaut qui doit porter indifpcnrablemelll a re–
vétir cene parlie du eÓté oppofé aux portes d'uo eom–
partiment qui n'ait rien de comlnun avec leur ordon–
llance ou a foufli-ir peu de fiéges dans ces fortes de
pieces: 11 ell vrai que l'ufage d' une
char"bre
a
CQI'–
fher
femble en exiger moins
q~e
to.ute
.a~tre,.&
qu'il
n'y ait que le cas d'une malad.e qu. putlle atmer une
compagoie un peu llorobreufe dans une
<hambre.t' <01<–
<h,,;
mais
iI
ell de la décence qu'une telle ptece eo
contienne un certain nombre.
Lu hauteur des
,hambres
a
eoucber,
ainli que tou-
tes celles d'un appanemellt un peu conlidérable, doi!
etre
tense d'une
certaine élcvation: ordinairement
ron
prend la
longu~~r
du plus grand e6té, puis celle. du
petit,
&
la l110lClé
de
ces
deux
quantltés la
détcrmme,
fur-tout lorrque l'on veut former les plafonds en calot–
te,
ii
l'imitatiou des voutes, d'ou le mOl de
<hambre
dérive, étant fait du latin
<armera,
voute furbaiífée,
qui vient de
carmttrus,
courbé ou c:l.mbré. Ces voútes
avec les corniche's peuvem ávoir environ le tiers de la
hauteur_de la piece, & étoient.ancienpement prefque tOU–
tes ornées d'architeaure, de peimure & fcul pture, au–
'jourd'bur la fcul pture y prélide; cependan! on ne peut
difconvenir que la plupart de ces beaux plafond qu'on
voit 3U chateau des
Tuil~ries,
ii
Vcrfailles, a Meudon, ___
a Vincennes
&
ailleurs, n'ayent des beautés réelles,
quoiqu'un pen pefantes pour la plupan, & ne t"ient
préférables aux ornemens trop legers & fans Iioifon qu'
on afieae fur-tont dans toutes les décorations intérieu-
re.. Prefque tous les artilles conviennem de ce que
j'avance;
nOS
A,.rchiteaes méme admirent, diCent-ils ,
ces beau! ouvrages du fieele palfé, lingulierement ce-
lui de la galerie du Louvre ;, mais tOUS fe lailfent en–
tra7ner par le torrent, ou fe Il¡i/Tent fubiuguer par les
Sculpteurs _ 11 n'y a pus jufque dans no, temples ou
l'on n'ait travefl:i les décorations , autrefois nobles ,
Ihn–
pies & majellueufes , tel que le Val·de-grace, les Inva–
lides, la Sorbo,l1ne,
&
autres 1ieux facrés, en des
com~
politions remplies d'ornemeos bifarres, chimériques &
mal entendus, tels qtl'il s'en voit
a
S. Sulpice, & dans,
prefque
tou~e!
nos égliCes modernes.
. L es obrervations que nous venons de faire ne
regar~
dem' que la - décoration; fans donte cell,e panie ell tres–
intére(fante
dan~
l' Architeaur,,; mais tonte e(fentielle
'lu'elle paroi(fe, elle ell dans le cas dom il
s'a~t
ici ,_
infuffifante fans
la
cOl1l.modit~.
L es Rieces de mame les,
IJ:lieux décorées font
impa~faites
fi 'elles ne fom accom-,
pagnées de celles dellinées pour
l~ur
commodité per–
fonnelle, & de celles capables de leur erocurer le fer–
vice d!'s dOl1)elliques, je veux dire des garderobes ,
de~
lieux
il
foupape, & enti n des
d~gagel1lens
a/Tortis
:l.
la
~randeuf
du bi liment ,
a
l'ufage des !?ieces,
~
l'état
&.
a la différence
d~s
deux fexes, qui Ielon leur
~gé
de–
mandent plus ou moins
ab",nd~mment
de ces garderobes,
pratiquées, éclairées, & dégagées convenablement; ce
qui prouve l'expérience, l'intelligence, & la re/Tource
du génie de l' Architeéle.
Les
<hambre!
a
alco'Ue!
different des précédentes en
ce qu'e lles exigeot moins de dé'corations., de fymmé ...
trie, & de dépenfe; mais leur lit doit toujours fe pré–
fenter en face des croifées, & l'intérieur de I'aleove
e–
tre tapi/Té,
a
moins que -ce ne foit des
<ham/".e¡
de peu.,
d'importance, qui ne tienoent point
a
de grands appar–
tcmens. Ces, alcoyes fom pr'liquées p'ar des eloifons de
meuuiferie, dans I'imention de rc/Terrér l'efpace du lit>
le rendre moins grand,
&
par conféqueut lui procurer
plus de chaleur par le feeours des rideaux qui fermene
l'ouvenure de cet alcove. Les aleoves étoient ancien–
nemem fort el! ufage, & il Y a toule apparence qu'ils,
~!U é¡~ im~giné.s
p,0u,
c;orri[er, Il\'. Rrofon¡ieur des pie---
c~~.,
,
I
•