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CON
:lnJlodius répond:
L rgiJIis, infnni(/imi,
&c. &
ji
fe
laiC–
fe tellemen< emponer 11
Con
zele , qu'il fot'hiem qu'on
oe
rrou ve rien d't!tabli
dal1s
les
con' ¡Iu
provinciaux con–
tre
la
décilion du C.itlt fiége ,
&
m~me
que les cauCes
maJeures doivem
y
etre r.nvoy ées; ce qu'i1 faut enten–
dre des provinces voilioes de
Rom~,
&
non des autres
1
ou
certainemcm
0 11
célébroit alors des
conci/n
provin–
ciau<
fans que le pape s'en melar,
&
qu'il
y
elle
la
rnoindre pan .
11
eil dOllc évident qu'i1 ne s'agit poim
d:loS ce canon
des
con,i/eI
C'Ccumcniqucs;
&
a'ailleurs
I'on voit par les faits qui ont donné lieu
ii
l'apologie d'En–
nodius, cambien dans ces tems-Ia le pape ¿mit peu re–
[pea" en !talie.
N ous .vons demontré le peu de Colidité des autori–
tés eompilées por Gratíen, pour établir que le pape a
le droit de convoquer les
concil"
généraux
a
I'exclu–
lion de mute autre puiOonee . N ons Commes parvenus
¡,
ce but en arr.cham Ic marque de I'antiquité que por–
toient l. plupart de ces aUlorités, ou en rendant Cen–
lible la fauffeté des applications. Par-la les réftexions
que nous avons faites pour jurlifier la conduite des em–
pereurs qui ont convoqué des
concil" ,
demeurent
dan~
toute leur fQrce: s'ils om ceffé d'exere-er ce droit apres
l'époque que nous avons marquée , c'en-a-dire aprcs les
huit premiers
~on,;¡t'I
,
nous
devol1s l'auribller
fans dome
:tux changemens arrivés depuis dans la Chrétíemé. Lorf–
qu'elle n'obéiffoit qu':I un Con veraio,
iI
lui étoit facile
d'ordoooer
p~r
uo éqit au"
év~ques
de s'affembler dans
\ln
cen~in
Iieu pour
y
tenir
concile:
mais depuis que
l'empire a été diviCé,
&
que le monde Chréticn s'en
partagé eo divers royaumes, cela en devenu, pOllr ainli
dire, impraticable : ear les évequrs étant Coumis
~
dif–
fércos princes, dont I'un en iodépeodant de I'autre , il
fnudroit autant de convocations qu'il
y
a de fouverains,
qu'ils convinffen¡ d'abord du Iicu de I'affemblée, pour
y
convoquer enCuite \es métropolitains
&
les évcques
dc leur royaume. L e
it)conv~niens
qui auroient réCul–
té de la difficulté de s'accorder emre eux, OO! été eau–
fe que le droit de convoquer les
(oncilu
cecuméniques
¡¡
été déféré au pape par l' uCage
&
du conCememene
des églifes. 00 a Jugé eonvenable que celui qui oc–
c upe la chaire de S. Pierre, d' Ol! nait I'unité Cacer–
dotale , ft'lt chargé du foin d'a(fembler l'EgliCe univer–
felle . Obfervons nénnmoios
a
ce rujet q\le le
p~pe
n.e
peut pas conQoquer \ln
concil.
général,
a
moins que
les prioces C hré!iens n'y conCeoteot ; premieremen! parce
q ue les
év~ques
rOnt Cujets du prince,
&
par ceHe r.i–
foo ne peuveot quitter leurs églifes Cans Con conCente–
meO!; Iceondement parce que c'en le Ceul moyen de
maimenir I' union entre le Cacerdoce
&
I'empire, Cans la–
quelle la Cociété ne peut Cubriner. Le coneours des deux
puilTauees étan t done effemiel dans les choCes qui re–
gardent la foi, il en faut conc\ure que le conCemement
des princes Chrétíeos en nécefiilire lOules les
foi ~
qu'il
dI
quellion de eélebrer un
coneile
recuménique. AjoO–
te7.
a
cela que le cooCentemeot des princes reprélente
celui des peuples; car daos chaque état le prince en le
r epré(eman¡ de la nation. O r ce conCeotement des peu–
pIes opere celui de toute l'EgliCe, qui, Celon la réponCe
de Philippe-Ie-Bel
a
une bulle de
Bonif.ceVIII. n'en
pas Ceulemem compofée du clergé, mais encore des la"ics.
U
oe nutre obCervation
a
faire en que les prioces Chré–
tiens n'ont pas perdu irrévocablement le droit de con–
v oquer les
concil"
o>cuméniques. En elfet, eomme ils
foO[ obligés en qtlalité de magiflrats politiques de veil–
l er
a
ce que le bien de I'état. qui eíi imimement
lié
avec celui de la reJigion, ne re'(oive aucune
atteilHe;
il réfulte de-la que s'il arrivoit qu'i1s eonvinffcm una–
n imement de la teOUe d 'un
concil. ,
du Iieu de l'affem–
blé.,
&
qu'ils ordonnaO"ent par leurs édits aux éveques
leurs rUJetS de s'y trouver, pour Ims le
coneil.
feroit
c onvoqué légitimement; un uCage comraire, imroduit
par la Ceule difficulté de Ce concilier fur un mome ob–
jet n'ayant pt'l les faire décheoir de leurs droits .
00 a meme été plus loin pendant le Cchifme d'A–
v ignon. L a chaire de S.
P~erre,
quoiqu'indivilible, é–
tam oceupée dans cc tems-Ia par deux contendans, done
l'uo Cous le nom de Grégoire XII. fiégeoit 11 R ome,
l'autre • Avignon fous
le
Dom de Benoit X III.
&
au–
c un des deux ne voulam abdiquer le pontificat, ce qui
étoit cependant le Ceul moy,eo de rétablir I'union
&
la
c oncorde, les cardinaux Ce Cépaterem, tam de Grégoi–
re que de Benoit;
&
s'étam a(femblés
ii
Livouroe a6 n
de délibérer Cur les meCures 3 prendre pour éteindre le
fchirme,
&
c¿lébrer un
conci/. ,
on éleva la quenion,
(J dans le cas ou deux papes, au m¿pris manirene de
Icur fermem, diviCeroient l'EgliCe,
&
par UDe cOllufioD
CON -
frauduleufe
entr~liendroient
le CchiCme , les cardioaux ne
pourroi~nr
pas convoquer le
conci/c.
Sur
ceUe
queOion
L aurem R odolphe, célebre
d?éY~ur
es droits.
Colití.ntdans une dirpl1le qui dura tr!)tS Jours, que le
cO"Cl/~
coovoqué dans ce cas par les
car~inau~
C ..oit légitim,:.>
l\II.
L eofan< ,
hifi. du
conc.
d.
Pif~,
/I'IJ.
l/l. chap o
VIJ.
GerCon prouv" la
m~me
choCe dans ron traité
J.
au·
f"ihilita.. paprt: ab Ecclrf.
(",oir que dans un te,,:,s de
CehiCme, 10rCqu'i1 s'ngit de juger . Ie pape, .Ie drolt de
convoquer le
eoneil.
ceffe de lu, appartc",r , comme
étnot panie iméreffée,
&
que ce Coin regarde les .car–
dinaux
&
les
év~ques,
conjointemem avee les prlnces
temporels. D ans le /iecle Cuivallt, lorfque le fameuCes
divilions du pape Jules 11.
~
de L oui.s XII.
éc\at~rem, cinq cardloaui, Bernardm de
CarJavnl~ Fr~n~otS
de Borgia, René, de Prié, Fréderic de S. ;:,everlO,
&
Guillaume
Bri~onnet ,
ne pouvaDt plus
fupport.erI'am–
buion de ce pomife,
&
mécomen
~e
ee .qu"1
n~
le–
noit pas de
concil.
général, comme 11 aV01t prom,.s a–
vcc ·
Cermem de le faire deax ans apres Con exaltauon,
I'abandonnerent dans fon ,"oyage de Rome
ji
Bologne ,
fe rendirem
~
M ilau
&
de- la a PiCe , Ol! i1s affemble–
reOl un
eoneil.
I'an
'¡
Sil .
fous le bon pl.i/ir de Ma–
ximilien
emper.ur&
de L ouis X II. D ans ce tems-Ia
On agita de nouveau la qUeniOD, li le pouvoir .d'affem–
bler l'Eglire appan enoit aux
cardi.n~ux
, ou .meme 3 la
plus petite partíe d'emre eux. Ph'l'ppe D éclUs
~e
M,–
lan , doaeur es droits, affel coonu par Ces écrns, fe
lignala dans ceHe oceafioo ,
&
devim par-la fi agréable
au ' roi L ouis X II. qu'il en obtint une place de conCeil–
ler au parlement de Grenoble. 00 a Ca conCultation
qui paru t la memc année
ISI'
,,&
le dircours qu'i1 pu–
biia eoCuite pour la juni6catinn du
concil.
de PiCe. Dans
ces deux ouv rages D ¿cius , apres avoir .ceumulé les
uns ror les
autre~
&
textes
&
glo(fateurs Cuivant la mé–
thode de raiConner de Con tems, conclud qu'il y a des
cas ou les cardillaux, meme en plus petit nombre , fom
en droit de convoquer un
conei/~;
par exemple, fi le
pape
&
les
cardin.utde Con pani négligent ou refuCeO!
de le faire, quqique les befoins de I'EgliCe le dcmao–
dem.
11
eat 'pris une voye plus limpIe pour rendre fen–
lible ceUe vérité, s'iI Ce ft'It renraint
:1
dire, comme
quclques-uns I'o(ent avaneer, que depuis long-tems les ,
cnrdinaux connitueO! le collége de l' égliCe R omaine.
&
que le droit de convoquer le
conc;/,
n'a pas tant été
accordé 11 la pcrCoone du pape, qu'au fi ége qu'il occu–
pe; qu' aillfi dans les cas dOn! nous parlons , l'
é~iC.
R omaine
ii
l~quel1e
préfidcm les cardinaux qui lui 10m
demeurés fi delemem aHachés , peut inviter les autres é–
veques
¡¡
s'affembler ayec elle pour tenit
concil•.
Mais fi ce droit appartiém quelquefois aux feuls car–
dillaux,
ii
plus forte miCon un
concil.
général peut-il
en indiquer un autre, du conCemement des prinees , puiC–
qu'iI
repréCer.tel'EgliCe univerCelle, qui certainemem a
le pouvoir de s'a(fembl..
e\le-m~me.
Nous en avon,
un exomple illunre dans le refpeaable
GMcil.
de Bi le.
que la Franee a re,a Colennelle¡neot.
&
doO! Charles
V 11 . a fait inférer les decrets dans la prag¡natique fan–
aion. Ce
concil.
fut iodiqué par ceux de Connance
&
de Sienne, c'en-a-dire que dans la fenion
24
du
con–
ál.
de ConOance, du
19
Avril ' 418, on indiqua le
coneil.
3 Pavie,
lomr X II. des
C011<'
pago
2f7.
11
r
corn–
men," I'an
142~;
mais
ii
cauCe de la pene qUl rava–
geoit Pavie il fu t bien-tOt transféré
a
Sienne, Ol! I'on
eonvim le
19
Février
'424.
que le prochain
co»cil.
qu'on devoit a(fembler Cept ans apres en exécution du
decret du
concilr
de Connance , Ce tiendroit dans la vil–
le de B'le.
Voya. tom. X II. des
COl1<'
pago
463. Ol!
1'00 rapporte le decret du
cMcil.
de Sienoc , qui fUI
16 dans la premiere feni on de celui de Bale.
Le droit de ceUI auxquels
iI
appartient de convoquer
I~s
concila,
Celoo les diverCes cireonnances, étant
Co–
Iidemem €t.bli ,
iI
fuot expliquer la maniere dom fe
faÍl eeUe coovocatioo. Les exemples dom noos nouS
fommes fervis pour faire voir que les prioc.s ont été
en poffenioo d'indiquer les
conciles,
prouvenr en me–
me tems qu'i1s reodoient
a
ce CUJet des édits par lefquels
ils Ill.ndoiem au
eoncile
I~s
prélats, Cur-tout l' ev2que
de Rome
&
ceUI des priocipau.x fiéges , lels que Con–
{laminople, Alexandde, Amiochc , Jérufalem. A I'égard
de I'¿vi'que de Rome, comme
iI
el\ de droit divin le
chef de l'EgliCe, il en de re&le qu'on ne peut tenir de
(ol1cil.
!léoéral,
¡,
moins qu on ne demande en forme
Con con(ememem,
&
qu'on ne I'invite d'y aniner : auni
te! ufage a-t-il
ét~
coonammeot pratiqué dans l'EgliCe
des les premiers teQ1s . fi nous eo eroyons tous les hi–
norieos ecc\éfianiques. Socrate.
li". l/o &hap. viij.
re-
pro-