CON
procne entr'autres choCes au
eoncil.
d' Antioche, que Ju–
le, é'¡éque de R ome n'y ait poilJt a!TiOé, ni envoyé
perConne
á
fa place , quoiqu'¡¡ loit, dit-il, ordonn" par
les canons de ne Itatuer fur rien dans l'Eglife fans que
I'év~que
de Rume en ait connoin"nce . SO'LOméne,
liv.
1
lf.
chap,
x.
rlppOrte qu'apres la cOlldamnation d'A–
thanafe, le pape Jules. écrivit aux éveques qui avoient
tenu
le
concilc
d' Antioche,
&
fe plaignit amererncnt
de ce que, contre les lois eceléfiaflique., on ne I'avoit
point appel lé au
cOHcile.
011
doit pareillemelH inviter
les évcques de I'univers
enticr; C3r
ti 1'011
nc convo–
que que ceux d'une certainc nation, ou d'une ccrtaine
provil1cc,
alors le
cO?lCile
n'el1
point recuménique, mais
fimplement national ou provincial: ainfi pour qu'il foit
réputé univerfel, il eO néeelTaire d'obferver les deu,
re–
gles que Bellannin propofe,
lib. l . de concil. cap. ,Tvij.
L a premiere de ces regles efl que la convocation foit
notitiée • lOutes les grandes provinces de la Chr"tien–
té. Ce"e notification fe fait par les métropolitains, qui
autrefois apres avoir
re~G
les ordres des empereurs, les
communiquoient aux evoques de leurs provinees.
&
les
amelloíenl avec eux au
concite.
D epuis
que
l:l
Coütu–
m e a déféré au pape le droit d<
convoqu~r
les
conei–
,'s,
il adrdle aux princes
&
aux mét ropolitains une bul–
le folemnel le d'indiaion, qui marque le tems
&
le Jieu
du
eo""le.
Par ceUe bulle il exhorte les prinees d'y
affifler,ou du moins d'envoyer leurs ambatradeurs cou–
joinrcment avcc les
éveques
de:: leurs
rOy:lOmes,
&
co–
joint ;\ ce meme, éveques de s'y trollver. Enfuite lorf–
que leS métropolitains om obtenu la permi!Tion du fou –
veratn, ils avertiffent lellrs futfragans par des lenres cir–
cu laires d'aller au
eoneile.
La feconde regle de Bel1ar–
nlin en qll'on ne donne l'exclulion
a
aucun évt;que ,
de quelqu'endroit qu'iJ vienne, pourvtt qu'il foit con–
fl a", qu'¡¡
di
éveque,
&
qu'il n'dl pas exeornmunié.
Au refle, quoique tous les él'eq ues doivem ttre appel–
lés au
,o"eilc,
i1
n'efl pas eependant néceJraire que touS
s' y
trouvent, autrement jI n'y auroÍ[ pas encore
Cet
daos
)'Eglife de
eoncile.
gélléral. " N ',fl-ce pas
.lTez.,
dit
n
M.
l3oíTue[,
qu'il
~n
vicnne
mm
&
de tant d'c;:ndroit'i:,
&
que les nutres confentcnt
ti
évidemment
a
leur :lf·
:: femblée, qu'il fera elai, qu'on y aura porté le fen–
" timeot de lome la terre
,,?
H i/f. des variations
~
li'l/.
XV.
IJo.
100.
Naus oc nous
élcndron~
pas
davanw.gefUT
la maniere de ct>nvoquer les
coneiles ,
&
l1ous ·ver–
rons
aum
en peu de mots
quelle~
Com les matjercs qu'on
y
traite.
Nous avons déja indiq'¡é au eommeneemellt de eet
~lrliele,
en donnant la définition du
eoneile,
que les dé–
cilions eec léliafliques ont deux objc" principaux, la foi
&
la difcipline; ce qui ell conforme
á
la lettre des
peres du
conci le
de Nicée aux Egyptiens,
0"
ils fe fer–
v ent de ces deux mots GrecJ;¡.
xa.rc"c!1"
Ita,.
IGJ;P.llV'rlf;¡",
e'ell-a-dire
dr~ffer
del
articleJ de f",¡i
&
fa lre del Cfl-
110nJ
ain
fi
ces deux poims tOllt la madere des
eoncileJ
géné;aux . La foi ell contenue dan> les dogme, qul la
propofent. dans les fymboles ou formules qui dillinguent
les fidcJes des payens, des Juifs,
&
des hérétiques,
&
qui fol1t eomme la marque
a
laquello
O~'
reconno!t les
troup<s de J . C. Elle ell au!Ti renfermee dans les let–
tres fynodales dans lefquelles les éveques anemblés au
COJ'J,ilc
expofcnt leur croyance;
&
ennn dans les decrecs
&
anathemes prononcés contre les hérétiques. On ne
peut rien ilatuer de nouveau par rapport • la foi, par–
ee
qu'elle ell un don de Dieu auquel les homllles ne
'peuvent rien :lJofl[er,
con1me
ils o'en pcuvent ricn
(j–
ter. L 'Eglife
déel.refeu lement ce qui efl de foi o u
non; mais elle fait des lois par rapport a la difeipli·
ne. Or ce qui appartient
a
la difcipline a eoíltume
d'e–
Ire expliqué dans les canons, ainfi appellés du mut Grec
X~'M',
qui fignifie
regle.
lfidore,
lib.
l/l .
cthymologia–
rum, (ap. xvj.
nous apprend la raifon pour laquelle
011
s'en fervi de ce mot :
R egula diála
cft
canon,
eo '1uod
relfe d/teie, ncc nlit¡uflndo aliorfllm trahit: "Iii dixe –
f'une regltlam dillam, 'Vel (¡rlod regat, vel t¡lIod nor–
mam rellJ vivendi prcebeat, vel t¡uod diflor&llm pra–
'Vumquc corrignt.
1I Y
a
une autre différence
treS -
rc–
marquable entre les dogmes
&
les canons. L a foi efl
une,
&
immu:lble;
f'cgIl1n. fidci una e11, omnino fo/a ,
;mmobilis
&
irreformabilis.
Tertul1.
lib.
l .
de velan–
dis virgi"iblls.
,La difcipli¡1C au contraire pem etre dif–
férente, fuivant la diflerence des nations
&
des Iieux:
car on doit regarder comme indiflerel1t,
&
ne fe t:1ire
auculle peine d'obferver ce qui ne blelTe ni la foi ni
les bonlles m r:eurs
1
afin que par-la
011
conferve l'union
avec ceu·x avcc qui I'on vit. L a divcrfité de ces re–
gles n'empeehe pas les églifes d'entretellir la concor-
T ome
lIf,
CON
de, 10rfq\1'el1es fOn! r¿unies dan, la foi:
&
pour IlOOS
li:rvir des paroles de Fu Ibert é, eque de Chames:
Ub;,
fidei non feindiellr fJnittlJ,
nOJ mm
offcndit eedefice di–
'l!trfitas;
fic
cnim
fltlt
fanlla Ec&/eJia regula
ti
dcxtri.¡
D ei
in veJlitre denttrato circrlmdata varictate.
De -
la
na;t .ncore une autre dlfférence entre les dog-me.
&
les
canons: les dogmes om par eux-mémes le (ceau de
1'3U–
torité,
&
aflreignent également tous les fideles;
~1I
lie u
~ue
les eanons ont befoin d'aceeptation
&
du coneours
des deux pllifT:mces , pour avoir
a
l'eXlérieur lenr
clé–
~cution.
Cene rncme
rairhn que la foi ell une,
&
la
difeipline diflérenre, [u;vant la difl"rence des lieux, efl
caure qu'OI' traite [éparémeOl dans les
coneiles
de ces
deux objets . 11 eO
.m ~me
arrivé que dans plulieurs
eon–
"les
on ,,'a examiné que des quel.lions de foi, & dans
d'aut,es que ce qui regarde la difcipline. Par e,emplc,
le einquicme
&
le fixieme
coneile
fe fOn! eon tentés de
condamner les hérétiques;
&
dans eclui de Tru lle , qui
a
¿[¿
camme une faite de
ces
concileJ,
o n n'a faje que
des canons pour le
mainrie~
de la difcir.lin.e,
&
il ne
s'dl point a¡d de la foi,
Quelquefois encore dam les
conciles
on agite les cau–
fes eccléfiafliques, elles y font terminées par un í uge–
ment de l'Eglife alTemblée. SouveOl cefui qui avoit été.
excommuuié par fon é\'eque on par un prem ier
concilc.,
obtenoit que f:t caufe fe roit examinée
d~
nouveau;
&
quelquefois
iJ
parvenoit . _
fe
faire abfoudte; eomme
T héodoret, qui apre. avoir é,é condamné dans le
con.–
eil.
d'Ephefe, fU! admis
&
reltimé daus celui de Chal–
cédoine. C 'efl pourquoi Z onare fur Ie canon
7
du
eon.–
eile
de Laodieée, obferve que les.
coneües
fe tienuem pour
fin ir les difputcs qui s'élevent fur la vérité des dogmes,
ou fur ¡'équité des peines , ou pour y naiter les autres
aff1ires ;
&
allendu que les générales intérelfent tollte
l'Eglife, il eO d'uC1ge qu'on traite d'abord de celle<–
la,
a.vant de pafler aux particulieres, ainfi que I'ordon–
ne le
?rcm ier canon du
pr~mit;r
,onci/e
d'
Au\'crgne,
qui a é[é parmi nous un
conci/e
nadon31.
Ce
que oous venons de dire fur la matiere
des
con–
cilCJ,
nous paroi t fuffire; mais uous ne pouvons
110US
difpenfer- en parlam de la t'orme fuivant laquelle fe ticm
le
concile,
d' e"ver dans un plus gr-ond détail. Ceue
forme confine principalemenr
dans
I'ordre de la réallce,
dans le partage du
(oneile
en difiere" tes alTemblées,
~
entiu dans la liberté des fuflrages.
11 cn évidcnr par la nature lTlt: me du
conci/e
recu–
m éniquc, que
l'
un des prélats dOn! il efl eompufé,
doit y préfider; car étanr une affemblée de l'Eg life u–
niverfelle, il efl d'uue uéce!Tité abfolue que quelqu'un
recueille les voix ,
&
prononce les décifions du
e""rile
fnr chaque queflioll. J efus - Chrill efl le chef
de
toute
l'Eglife. Dans ch.que é¡;life particuliere il efl repré.–
feoté par
l'év~que;
Inais il s'agi t de falCoir Iprfque les
évcques fOn! anemblés, quel efl celui parmi tuX qui
doit etre
á
leur tete . L es peres du
eo!"ile
de C haleé–
doine nous I'opprennent daos la leme f¡'nodale au pape
L éon.
Si
entm,
dircnt-ils,
/lb¡ (une dIlO (lItt tres 'on–
gregaej in nomine ejtls
(
Chrifli
),
ibi fe Chrij/1Is in
medio coru.m
¡ore
perhibuit, quan61lm ,i,-ca t¡ltln/(t!n ..
tos vigin;i facerdotes fami/iflr.itaum potuit demfJnJlra –
re, t¡ui
&
patri(C
&
labori
rUte
confcffiunis notitian;
prd!tuler1!,nt? Q!libllJ
'NI
C{uidem
,
fiote membris eaput
prtl!eras, in
his
t¡lli ttt1lY/l tenebant ordincm, benfvo–
Jentiam prteferens, imperntores vero fide/es ad ordina1J–
d1lm drcentiJfime pr,efidebant
,
fime Zorobabel
&
'le–
flls
ecclcfi~
tant¡uam Jerrlfa /em
1
d!dificatlonem, cn'C'(J
d ogmnta rcn fJ'Vllre antlltentn
'.
Ce
palJage fai[
voir
que
les peres du
eoncile
de Chalcédoille diflinguenr deux
fortes de préfideoces dans les
eo¡¡eiles:
I'une qui appar–
tient aux pontifes,
&
I'autre aux princes.
E"
erlet le
prince ét.llt feul atiné du glaive,
&
ay.otfeul la force
coaaive "
iI
doit
y
prélider afin que tOut s' y palTed'u–
ne maniere conforme.
a.uxlois
&
aux canons dont
ti
ell
le proteaeur. A u refle ponr ne parler ici que de la
prélidenee hiérarehique,
iJ
paro;t
~ar
ces paroles,
fieu.'
membris (apllt prteerM in
hlf
t¡11I trutm tenebant ordt.–
ncm ,
qu'clle efl déférée
a
l'
~v':9"C
de Rome. .
Cel~
mérite cependaut quelque
expl~ca[[on
'. 1I ,e.'1 bIen vra.
que dans le cas
011
le fouvera", ponufe aOl fle en per–
fonne au
conci/c
[OUS
les canonines reconooiífent pOtlf
inconteflable le
d~oit
qu'i a d'y préfider, eomme étant
I'évéque du premier Hige, le centre de I'unité catholi–
que
&
le chef de tOutes les églifes
J :
mais ils ne con.–
vien~eot
point également que eelte prérogative dalls les
premi~rs
telllS ait palTé aux légats, Plufieurs d'entr'eux
ne foO! pas remonter I'origine de ce droit plus haot que
le
earlcil.
de Chaicédoine; d'autres penfem que des le
Q'lqq
CO/!-