CON
fres-eonOdérable les erinees n'ayent convoqué les
con–
eil" glnlraux .
Mais étoiem -ils en droit de le faire? é–
foit-ee une ufurpation de ¡eur part? e'en ce qu'une lim–
El; réflexion va décider. Les prinees out été établis par
Dleu m c!me pour gouyerner les peuples
&
maintenir I'or–
dre public dans I'étendue de leur dOqlination: d'un au–
fre ellté la couferv.tioo de la reli¡;;ion contribue au bien
&
iI
la tranquill ité de l'état; o.r I1 n'y '\ poin\ de voie
plus mre pour préferver la rehgion de ro ute atteime,
que d'arrembler des
co,!ciles;
c'dl par eux que la véri–
fé fe fait jour, que la faine doéhine fe ¡rouye ra!tormi.
jufque dans fes fandemens, que les Jiens de la eh.arité
&
de la eommunion fraternelle fonr relferrés emre les
Ii–
deles . Ce la étaot ainli, on a eru avee raifon pendant
les promi«s /iedes de l'Eglife, que le droir de convo–
quer les
conciJa
appartenoit
ii
celui qui en vertu de
la
digoité dan! i! en revetu, fe trouve ehargé du foin de
vdller
nU
bien de I'état. Ajoil tez
:l
cela que lorfqu'il
s'~git
de la foi
&
des m ceurs, les hommes impies ou dé–
reglés
fe
fe(vem de tOute forte de rufes, foit pour é–
viler \lne condamnation, foir pour fe founra}re a la pei–
ne prano ncée eoolr'eu.x; que d
'aiJleu.rsl' Eg life n'a poim
de pmlfaoee COaalVe,
m.fsfimplemenl la voie de I'ex–
hor~ation
,
&
ne
p.e~¡
meme en ufage que des peines
fpltltuelles
&
m édlemales .
11
en done nécelTaire de re–
co.urir
a
ceux qui fout armés du gloive, c'e(l-:l-dire aux
pnnoes, afi n que perfonne n'o[e réfiner auX
conciles
af–
l" mbl¿s par leur autorilé.
.Ce femiment
a
la vérité en emierement oppofé
il
ce-
101
qu'embraflc G r.tien dans la diflinaion dix-Ceptieme
de Con decret, ou il fuppofe
com.meun principe ineonte–
fi able, que le droir
d~
eonvoquer les
contiles
généraux
n'appar¡ient qu'au faint fiége. D e-la. meme les interpre–
tes ont
con~a
ainfi la rubrique de cetle dininél,ion:
Pa–
.1..'"
eft
gen~rn¡;a
concilia
co"gregnr~.
Graticn y a raC–
Temblé touS les caoons qu'il a ero fa"orables a cettc
prétcntio'l des fouverains po m ifes. Mais un court exa–
m cn dI' ces canons appuyé fur la fainc critique, en dé–
rruira bien-tÓt J'authenticité .
Dans le premier ea.!lon
-¡¡
en dit que l'empereur ne
peut régulierement célébrer un
conc;¡~
fans I'autorité du
pape, lii eondamner un évéque fi-tÓr qu'il a une fois
appeJlé au, faim fiége: mais ce canon efl ,iré de la fauC–
fe déeretale du pape Marcel au tyran M axenee. Nous
d ifons -qu' eJle efl faulTe non-Ceule m.ellt paree que ce vi–
ce efl
cOl~mun
¡¡
touteS les del'rélales attribuées aux fou–
verains pontifes qui o m préeédé le pape Sirice; mais en–
core paree que le co ntexte emier de la leme qui en
remplie de barbar¡Cmes,
&
qui co ntient divers palfages
de l'Ec¡icure tirés de la verfioo 3ppeJlée
vIt/ga'e ,
tres–
ponériel\re 3U pape Marcel , nous rournit des preuves de
faulTeté qui Com p.rticulieres
¡¡
cette deerét. le . D 'ail–
leu rs efl-il vrailfemblable que le tyran M.xence, prin–
ce
id~latre,
nit jamais penCé ¡, alfembler uo
concite
d'é–
veq'ues ,
&
conféquemmenr qu.e le pape M areel ail ea
Iíeu de lJli tenir un pareil langage, Cavoir qu'il ne peu I
eélébrer un
.onci/~
Cans l'autorité du Caint liége ? En–
fin quand m eme M axence o'auroit point été livré
¡¡
la
fup~r(ljtion
du paganifme, le pape auroit-i l p(\ lui dire
qu'il n'a plus le droil de condamner un évcque fi-tÓt
que celui-ci a appeJlé au Caim liége, co mme
Ii,
du
moins. avam cet appe) , la condamnadon d'un éveSque
é loit du relfort d.e la jurifdiél;ion d'un prinee Céeulier ?
L e Ceeond canon renferme la me me maxime, que I'au–
.torité du pape en néceq-aire pour la célébration des
con–
cite!
généraux ; aum n'a-t-il pas une .fource pJus pure.
I1
efl tiré d' une leme f.ulTem em attrlbuée au pape Jn–
les 1. gni contient un referit contre les Orientaus en
faveur d'AlhanaCe . M . Bini, dans fes notes , avoue que
cetle decrétale en ah';rée, pleine de fautes,
&
com~o
fée de différens fragmen s_. L e pere
L~bbe
va plus 1010,
&
n' héli te poim
a
dire qu'eJle en
enrier~ment
faulfe ,
& forgée
ii
plaiOr,
tomo UI. des conc.
p.
483.
&
494 ·
E Jle paroir écrite !en haine du
concile
d' A ntioche, te–
nu I'..n
34' ;
&
c'efl ce qui en fait voir la faulfeté ; car
elle efl adrelfée aux conCuls Félicien
~
Titien ., qui, Cui–
vant les
f.~nes
co nCulaires , étoient eonCl\l s en I'an
337,
par conCéquent quatre ans avant la tenue dl\
eo"ei/~
qu'
elle bl5me . Les canons ¡¡j o
&
jv. Cur leCquels Gratien.
croit pouvoir fonder Con opinion,
&
qu'i! eile Elans celte
vlle ne prouvent f\ullemen[ que le
concile
cecum6 1i–
que 'doive etre convoqué por I'alltorité du pape. D ans
le canon ¡¡jo
0 11
Y natue en gént!ral, que perCol1ne n'ait
la témérité de s'arroger ce qni n'appartient qu'au fo o–
verain pon rife , fous peine d'';"e privé de
IOUS
les hOIl–
neurs eccl¿fianiques. Cetrc décifiol1 ain fi con<;Qe d'une
fa~on
générale, De rcgarde en aucune maniere les
,on-
CON
67I
fi/~J,
íi
ee ll'efl en ce qu'elle el! rirée de la leufe qui
paOe pour
etre:
13
quatricm c:: de!
cebes
qui IOI1[ auribué{'s
a~
pa!,e
D.mar~,
&
adrellées a Eliellne
arehcv~que
d'
t\–
ftlque ,
&
aux
cone ila
de la
m~me
pro villee . Or la
foulTeté de eeqe leme parolt, tam par les rdene. fré-
. gueores qu'on
y
f.~it
au fa ine liége des caufe; majeu res
(quoigu'dles fu(fent alors incollnues de no m
&
d' ef–
fet ), que par la date du con(ulat qui rappon e
la
leme
a
I'an 490 , quoiqpe le pape D amaCe ¡u, m a r! de, I'an–
née
384.
Dans le canon jI' . il ell quellion de qudq ues
é veques qui, lorfqp'i l s'élevoie des doutes fur ce q\li a–
voit été flatué par les
concite!
généraux, s'a(lombloien t
daos des
&o71cileJ
part iculiers,
&
la
jugeoiem le
conClle
général, ce que
le
pape P élage 1. condamne.
11
ddap–
prollvc
done
qu'un
concilt:
particulier ofe juger un
cCJn·
. ile
univerfd , dont la déci(ion efl eelle de tOuce l'
E–
glife;
&
il o rdonne que dans le caS ou les éveques . u–
rom quelques doutes fu r les flatuts des
concilo
généraux ,
i1s en éerivem ,\U plutÓt aux liéges apoflol.ique., c'dl-;,–
dire rondés par les apÓtres, dans les
~rchives
deCquds
on gardoit les vrais aaes des
conci/e! ,
atin qu'ils trOU–
vem la fOremem ce qu'ils eherchent . On aJoílte dans
ce canon, que
(j
ces é v"ques fom tellemem opinift ltes
qu'ils refuCem d'etre inflru ils, alors il el1 oéee/Taire qu'
ils foient atrirés . u Calut de queJque
fo~on
que Ce loit par
les fiéges aportoliq ues, on qu'ils
Coien~
réprimés Cuivan r
\ les canons par les puilTanees féeuljeres. Cel,e addj,ion
nous femb le Cufpeae, en ce que nous ne voyolls pas
comment les fiéges apofloliques peuvem atrirer "U lalur
ceux qui refuCent opiniacretnen t d'
~tre
inllruil : aillli
nous préfumons que la fin du c.non n'en poinl de
~>é
lage
1:
peuH~tre
meme la leme
emier~
, d'ou le ca–
n9n en tiré, efl-elJe faulTe . Ce qu'i!.
y
a de cerrains
c'en qu'elJe ne
Ce
trou ve pas pormi les lem es de Pélage ,
&
qu'eJle n'a paru que depuis envira n un oeel e, lems
auquel. L uc H oll1ein nous J'a reClituée d'apres plufieurs
fragmens. Le canon v. en tirli de la lem e qui pone le
nom de Pélage
11 .
avec celte inferip\ion:
D i/dlr./Jimi,
fratribuJ,
f('l1i'lJ~rjiJ ~pifcop;J
'1'ú
i/lici&Ií
vocatione
]fJ,ln–
nÍJ COl1j1antinopolital1i epiJcopi ad Jjnod1lm ConJlami–
nopo/im cOn'lJenerllJ'lt,
P e/agt/IJ.
011 reCODllolt
la
lup–
poli
dan
de cene lettrc
a
tant
de marq ues) que le Pere
L abbc,
tome
V.
des conc.
p.
948. afrl1re avec
CQlman–
c~
dans
une nore marginulc,
4ue
ce
reraje
clre
dt'
muu–
vaife foi q ue de ne pas
In
m ettre nu rang de. ('1\lIJes
decrét.I.•s dont l lidore 1I0US • int"él;és; qu" la verité ['é–
lage
11.
avoit éerit • ce IUJet, ma;s qu' un a
p~rdu
la
véritable leure,
&
qu'on
y
a Cu bflitué celle-ei <¡ui
'1
é–
té fabriquée
a
delfein, camme le démontrem
le
fly le ,
qui n'efl pas celui du tcms,
&
pluli~ulS
.Ut«s ch" l"s
renfermées d:1l1s le
COOlex.tede la lertre.
De·[;
on pe It
juger de quel poids efl ce eanoll, lodqu'il pronollce
q,)'
on ne doit pas célébrer de
con,ile
fans I'avis du
f
u–
veratn
pontifc;
qu'autretnent
ce n'eO
pJÍIH UI1
COJ1C1I.:
1
mais un conciliabule. Le
nlOt
Latio
j"e1Jte1'Jtia
,
dom fe
fen
ici
l'il1)potleur,
fignifi e
la
convoclitiOll
dam. le
fens
qu'il luí doone, au lieu que nous nous
cOlltelHOflS
de
dire qu'il -faut demander le eonfentemem du fai"t lié–
ge.
A
I'<igard du canon vj . on no peut lui impu ter d'e–
Ire falfifié; mais e'cfl mal-:l-propos que Gratien le ci–
te pour appuy,er COIl (yncme; il n'en peut rien CllnClure
qui lui foil favorable. Voici en peu de
1110[5
l'hilloÍle
&
I'ex.p0iition de Ce canon. L es patricieo> Fau llinu;
&
Probinus intenterent divers chcfs
d'nccufatioll CDllrre
le
pape Simmaque,
pardev.ntT héodoric roi d'ltalie, 'lui
renvoya la connoiflnnoe de
cene
affaire au
con,i/~
de .R o –
me . $.immaque ayam ¿té deehorgé de ces accur.uon s
dans le quatrieme
concite
de R o me, {(os ennemis
¿(,Clvi–
rene
contre
le
cuncile
1
&
donnerent ce
litre
¡¡
leur
OllVr3,–
ge:
IIdver[rlJ jjnodlfm abfo/",ioni! inco"grrl,e
.
Enno–
dius
¿veque de Pavie
entrepri( I'apologie
du,
c{Jn~;¡~
1
&
ceue
apologie fut approuvée daos
:~
ciol,luiemt?
~lJn,ile.
Dans eelte apologie E nnodius
t:~ie
10US
les
~rt()1 ~s
p'?ur
relever I'autorité du Caint liége
&
du pape,
~I.
lUI a",ve
m émc rrcs-Couvem de p3lfer les bornes
I é.g~umes:
par
exemple, il prétend que le (llecelTeur de
~ .
Plerre ne pe–
che jamais;
il
fonde ce privilége de oe
pOlllt
pecher,
[a~ t
Cur les m¿rites du chef des apÓtres, que Cur
I~
plééml–
nenee de la dignité en laquelle le pape lui a (l,ecé,lé.
c'cn de eelte 'apo logie rappon ée ,
tom ..
IV.
de! cone.
p.
' 340 ,
jl/frlt';'
/"
page
13f9.,.
qu,
e.lluré I.e
ean~'11
d?1H
no us parlons ¡ci. Les
nd'vt:rt:'lIres
d
En~adlUs
ohJ
ea
llene
ce
qui fe lit.:lu
cor:nmencem~nt
du
cllno~l:
N llm¡Ilal
ob id quod
pr,(>fule~a:1J.
papte non habuertn,t
,
¡nlft/llf
tt
ex
r~gu'i,. e"c/~Ji~fllClJ"
per.Jing'f/oJ
(~nnQJ
11:
C¡f"¡'II.f/~tt:
proviueiú concilia , ca rfltlone InvalIda fine?
ce:
qlll
te–
roit abCurdc de I'aveu m eme des correaeurs R om,:ns_
, .
E~