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coe
troubler
&
de
c~ufer
du M goOt, cOtn me i\ arrí"e qu'
elle le lait oedinaieement . II oppoCoit au Cyllcme des
anciens, bien d'autres ehofes de ecu e nature;
&
il ne
Jlé~ligeoit
rieo pour detruire leur erreur, mais pour tom –
bee dans une autre , qui eo nlilloit • établie que la di–
geflion des alimens ne peUl Ce f.i re que par l'eflicacité
d 'un ferment acide CpéeitiqDe. G alien fem bloit biell a–
v oir eonJeéturé, que l'acide pouvoit eontribuee
a
la di–
geUion .
D e uf" parto lib. 11/. cap. viij.
Riolan paroit
a um avoie eu la meme idée.
Ántropograpb. lib .
11.
cap .
X .
Cependaut ni l'un ni Pautre n'a vOlent imaginé
que l'acide pOt agir eomme dinolvant , mai, Ceulement
en irritaOl les tibres des organes de la digeflion . L e fee–
roent acide fi t bientÓt fortuoe; il fut adopté par Syl–
v ius D eleboé,
&
par toute la Ceae ehimique Cartéfien–
n e: mais foo eeglle n'a pas été bien long , l'expérien–
ce a bientÓt déteuit le fruit de l' imagination ;
iI
n'a pas
é té pomble de peouver la fermentation dans l'e/lomae,
on n' y a jamais u ouvé de véritable acide ; au eontrai–
ce, MuCgrave
(Tranf
pIJiI. )
Y
a dé tnOOlré des matie–
res alkalefeentes : Pegee a prouvé , qu 'on u ouve eoo–
flamment des matieees pourries , dans l' ellomae des
breufs ,
¡¡
R ome; e' efl ce qui efl cauCe que l' on o'
y
m ange pas de la viande de ces animaux. Les peTfoo–
n es qui
0 01
des rapports aigres, Ollt moins d'appétit ;
les acides ne co mribuent que raremem
a
le rétablir . O n
n 'a jamais trouvé d'aeides dalls le fang ; d'ailleurs , en
fuppoíilOt
me
me que le prétendu aeide puitle exeiter quel–
'lue fermentati"n dans les premieres voies, la humeur toll–
jours (enouvellée qui fe mcleroit avee les matieres fer–
rnentantes, en
arreteroit
bientÓt le mouvement io teClin,
&
fu r· tout la bile qui efl la plus eomraire
ii
toute Cor–
te de fcrmentatioD. C es faits 10 111 plus que fufli
C.nspour
en détruire toute idée, tant pour les premieres que pour
les Ceeoodes voies .
V oyez.
D
t
G E S
T I a
N ,
e
H
y
L
t
F 1-
C AT I O N , S AN G U I F I C AT I O N.
11
a fallu rendre
a
la ehaleue natorelle la part qu'on
lui avoit preCque 6 tée , pour la pr¿paration du chyle
&
des
autrcS
humeurs; mais non pus en emice. La ma–
ehlne de Papin
d~momre
l'e!lieacité de la ehaleur dans
un vaCe fermé , pour diffoudre les eorps le plus durs,
qui puifrent fervir ,
l~
nourriture: uo reuf Ce r':Cout en
une; eCpeee d. fubflanee muqueufe Caos eonr.flanee ,
in
p"trilaginem,
pae une eh.leur de
92
ou
93
degrés du
thermo metre de Fareoheit ; la ehaleur de notre ello mae
efl a-peu-pres au
m~me
degré . Mais la ehaleur natu–
eelle ne peut pM Ceule Cuflire • Pouvrage de la ehylifi–
eation
&
de I'élaboration des humeurs , eom me le pen–
'foient les anciens , puiCqu'il ne s' opere pas de la me me
maniere dans toUS les animaux , qui o nt eependant
a–
peu-pres la meme ehaleur. L es exerémens d'un ehien,
d' un ehat , qui Ce nourriffem des m emes alimeos que
I'homme , Cont bien différens de eeux qui réfulten! de
la oourdture de ee\ui-ci.
11
ell efl de méme du Cang
&
des autres humeurs , qui 0 01 aufli des qualités parti–
e ulieres daos ehaque eCpeee d'animal , qui n'. eepeo–
dant rieo de p3rtieulier par capporl • la ehaleur aaturel–
le : elle doit dalle éue reconnue en
~énéral,
eomme
une des
pulflanee~
.uxillaires , qui fert a la digeflion
&
3 I'élaboratioo des humeu" . eommunes
~
la plapan des
animaux; mais el le ne joüe le rÓle priocipal, eneore moios
unlque,
dao~
aucun .
Le défuut dominan! dans lous
l~s
fyfl emes fu r ce
fujet , depuis les premiers M edecíns ¡ufqu" eeux de ce
íleele, ell que l'on a IOnJours cherehé dans les fluides
les agens prineipaux ditférem mellt com biné< , pour eoo–
vertir les a limens eo ehyle, eelui-ei en fang; pour ron–
dre le fang u availlé au point de foumir loutes les au–
tre~
hUmeurs ,
&
pour fépnrer de tous les bons Cues les
parties excrémellleuCes qui s'y trouve m mel ¿es .
On a enfi n de nos jours Óté aux Huides le pou"oir
exclu(if, qui leur avoit é té attribué pendam environ deux
mille ans) de [Out opércr
dal1s
l'reconomie
anímate;
apres l'avoie cédé pour peu de tems a des pui(f.,nces
étrangeres ,
¡¡
des légions de
ver~,
on efl enfin parve–
nu
a
faire joüa un r61e aut Coltdes;
&
eOl11me il efl
r:ue
qu'on
oe
roie p3.S
extreme en fa veur des
nouvcau–
tés, on a d'abnrd voulu venger les
par~ies
organiCée de
ce ql\'elles avoient élé fi 10ng-lenlS .lallfées dans l'ina–
a ion ,
ii
l'égard des
ch~ngemens
qUl Ce font daos les
diflerens fucs al ibiles
&
auues. O n a été porté
:l
eroi–
re qu'el!es feu les par leur aaion méehanique,
y
pro–
duifoiem toules les ah érations néeeO"aires , nn a tout
ntt¡ibué
a
la trituration ; mais on a enCuite bientÓt fen–
ti , ql\'i\
Y
avoit eu jufque-la de l'exees
ii
faire d¿pen–
dre toute l'reconomie animal e des facultés d'une feule
eCpeee de parties : on a attribué
a
ehacune le droit que
coe
la ntlure
luí donné ,
&
que les connoiITancés phyfiqnes
&
analomiql1es lui ont juflement adJugé. L a doarine
du célebre Boerhaave Cur les effets de I'aaion des vaif–
feaut
&
fue·!Out des arteres ( dit M . Quefnay dans fon
nouveau
t raitE deJ fic'VreJ
conti7lIuJ) ,
naus a eorin af–
s\lré que cette aaion, commc quelqucs Mcdecins
I'a–
voieO! déJ' auguré , ell la ,'éritable cauCe de notre eha–
leur ns,turellc . Cene imponantc décol!\'crte , en nous
é levam au-deffus des aneieos , nous a eapprochés de
leur doarine; elle a répandu un plus grand Jour fu r le
m éehaniline du eorps humain
&
des m.ladies, que n'.–
voit fait la déeou verte de
la
cireulation du fang . N ous
favons en eflet que e'efl de eetre aaion que dépendent
le eours des humeurs
&
touS les diflerens degré< de l'é–
vaeuation dont elles COO! CuCeeptibles: mais on ne peut
difeonven ir qu'elle ne foit infu!liCame pour produire les
changemens qui arrivcnt
a
leurs p3rtics intégramcs; l'a–
aion de la ehaleur peut feu le pénélrer juCqu'. elles,
&
Y
eaufer une Corte du mouvemem imefl in , qui les dé–
veloppe
&
les met en difpofition d'ttre all lli ",pofées
:l
l'aa ;on des Colides , qui en f. it eufuite des combinaiCons ,
d'ou réCulte la perfea ion
&
l'imperfea ion de toutes les
hum eurs du eorps animal .
C ependant eette eoopéralion de la ehaleur naturelle
dans la digeflion des alimens
&
I'élaboration des hu–
mellrs, oc conflituc pas une vraie
collion
,
&
ce nom
eonv iem encare moins au ré Cu ltat dI!' pll\lieurs eCpeees
d'aaions différemes de l.
coflion,
qui cOOJointemeDt
avee elle, operem toutes les altér. tion néeeffaires
11
l'reeonom ie animale . N éanm oins eomme
iI
efl employé
en Medeeine (,ns
~tre
reflraint
ii
Con véritable fens,
&
qu'on lui en donne un plus ':tendu qui renferme l'a–
a ion des vaiffeau,
&
de la ehaleur naturelle qui en dé–
pend, il efl bon de relen ir ce nom, ne iíh -ee que pour
é viter de fe livrer
a
une
¡ncoonance
ridiclllc) en chall–
geam le Iongage conCaeré de lOut tems a déligner des
connoifIances 3nciennes ,
que naus dcvons
exprimer
d'u–
ne maniere
a
faire
comprendre
que
nou parlol1s des
memcs
chofes que les nnciens
1
&
que nous en avons
au fond pr.fque la meme idée. Car quoique leur do–
a rille fur les
eofliom
(
áit le célebre auteur du oou–
veau
traitl
des
fi.vres co"eintles ,
déJa cité ) Coit éta–
blie Cur une phyl1que obfeure, la vérit¿ y domin e ee–
pcndant a(fe7. pour fe concilier cOl1venablcmrllt
avcc
l'objervation
1
&
pour
qu'on puiOe en tirer de regl es
&
des préceptes bien fondés , 3cce!libles nux lens , tcl–
les que foO! les qualit,,; Ccnfibles
&
géllérales qui agiC–
fem fur les corps: . inli elle Cera toOJours la \'faie Ceien–
ce, qui renferme preCque tOUles les eonnoillill1ces pea–
tiques que I'on a pO aequérir dans I'exereiee de la Mo–
áecine,
&
qui mérite feule
d'~tre
étudiée , approfondie ,
&
perfea ionnée.
11
paro;t eonvenable de ne pas fi nir
eet
anicle, r.,ns
placer iei les réHexions Cuivonles Cur le
m~me
fUJet:
elles doivent
etce
d'3mal1t mieux
:lccucillies
,qu'elles font
extraites des eommemaires fue les inllitutions
&
les apho–
rifmes du célebre lloerhaa,'e.
H ippoerote a eonfidéré ,
&
nOU5 n'en faiCons pos plus
que lui , que 1'00 ne
peur
rien (,.,oir de
ce
qui fe p.C–
fe
dans le eorps d'un homme vivant , foit qu'il foit en
fanté, Coit qu' i1 foit malade ,
&
que l'on l1e peut con,
noitre que les ehangemens qui paroiffent d.n< les ma–
Jadies , différens des phé'nomenes qui aceompagnetlt la
Canté: ces ehangemens COIlt les effets de I',aioo de la
vie qui fubli lle eneore;
&
la cauCe oeeafionnelle de ces
eftetS qui caraétériCem la maladie, efl
1111
principe cach6
dans le eorps , que nous appellons la
matiere
de
la ma–
J(Jd;~;
tam que
ecHe
matiere retient le volume
1
la
ti –
gure , la eohélion, la mobilité, l'ineftie, qui la reodent
luCeeptible de produire la maludie
&
de l'augmemer ,
elle
dI
dite
<m e;
&
tant que les ehangemens produi"
par la caufe de la maladie fubfifient, ce t é tat efi 'p–
pellé eelui de la
CYtldité .
Ain fi il fuil de la , que la crudité e fl d'autant plus
eonfidérable dans la maladie , que les qunlités de la ma–
lodie foO! plus différemes de eelles de la Ca
Olé •
La
crudlté ne r.gni6e pas uoc> nature finguHere d'afle a ion
mmbifique; bien loin de- la, il peut
y
avoir une in 6-
nité d'eCpeees de erudités, telles que les fluides Acres ,
épais , aqueus ,
& c.
ou eomme dit H ippocrate! le trap
doux le trap amer , le trop falé", le trap aClde. Ot1
HC!
~ut
déterminer la naturc
de
la
ceudité
' .
llu~en
ce
qu'elle efl propre
a
engendrer la malndie. L e Cal1g de
la meilleure qualité nuít dans la plethore; fon abon–
d.nee lui donne un earaétere de erudit': : il peut aum
produire de mau"ais effets dans le emps d'cn homme
C<>iblc, fi 011 l'injeae dans fes vaiO"c:lUx , quoique Ceule-
.
ment