\
+00
CIT
n'a rien de déterminé: on leur donoe
13
plus propre
il
leur faire eommander tOUS les eÓtés par
011
l' eone–
mi pel1t fe préfellter.
On eonflrui[ aum quelquefois des réduits dans les
viII es, qui ont le meme obje[ que la
citadel/e . I/oyez
Re'Du
I T .
( Q)
C
ITA T
I ON,
f.
f. (
Gramm.
)
e' efl l' uf.1ge
&
J'application que
1'
011
faíe
en padant
oU
en écrivum
1
d'une pellfée ou d'une! expremon employée! ailleurs: le
tout pour confirmer fon
raironnemt:l1t
par une autorité
refpeéhble, ou pour répandre plus d'agrémen! dalls fon
difcours ou dans fa compor, tioll.
Dalls les ouv rages écrits
¡j
la main, on CoÓligne les
citation¡
pour les diflinguer du eorps de l' ouvrage.
Dans les Iivres on les dil1 ingue
1
foir par un autre ca–
raaere, foit par des guillemets .
Voy.
G
u
I L L E M E T
s .
L es
,ieation!
doivent etre employées avee jugement :
elles indiCpofent, quand elles lIe tOnt qu'oflentation: el–
les font bl1mables, quaod elles font f.1U/les.
11
fau t me[–
tIe le leaeur
¡j
portée de les vérilier . Eo matiere gra–
ve, il efl o propos de citer I'édi[ioo du Jivre doot on
s'efl fervi.
Quelques modernes fe font fai t beaueoup d' hoooeur
en cicutl[
3.
propos les plus beaux m orceaux des ancicn s ,
&
par-la ils Ont trol1vé l'art d' embellir leurs é¡:rits
a
peu de frais. Nos
prédieateu~s
citeot perpétuelleOlelH
J'Ecriture
&
les Peres, m oins
ccpcnd~\IH
qu'on nc: fai–
foir dans les oeeles paffés . L es Prmellans ne eitent
guere que l'Ecriture. Quoi qu'i1 eo Coit, s'il efl d'heu–
reures
citations ,
s'H en des
eitationJ
exades,
il
en
efl
aum beaueol1p d'ennuycuCes, de fauffes ,
&
d'alrérées
mi
par I'ignorance , ou par
la
mal1vaiCe foi des écrivains ;
fouvellt aum por la négligenee de eeux qui cilenl de mé–
lnoire . La mauvaifc
roi
daos les
,itations
ell univer–
fellemem rcprouvée; mais le déf.,ut d'exaé1itudc
&
d'in–
telligence n'y ront
guerc moios repréhen(jbles,
&
peu–
veot "tre me me de eonféquenee fuivallt l'importanee des
fujets.
L e
pro;icit ampu/la¡
&
[e[t¡uipedalia verba
d'Hora–
ce, de
me
me
que le
fcire t,,,,m nihil e{J
de Perte, fon l
cités communémcnt dans un fens tout cqntraire
:i
ce-
..... lui qu'ils om dans I'ou[eur. Ceue application détournée
'lui n'efl pas daogereufe en des fUJets profanes, pellt
devenir abufive, quand il s'agit des palrages de l'Eeri–
lUre,
&
il en peur r.:fulter des erreurs eonlidérables.
En voici entr'aO!r<s un exemple frappaD!,
&
qui mé–
rile bien d'':tre obCerv é.
C'efl
lemulti vocati, pa,,,i vero "eai (Mat . ch.
xJl.),
paffage qu'on nous cite
i
touS propos eomme ulle preu–
ve déciove du grand nombre des damn':s
&
du petit nom–
bre des
c:'IUS;
mais rien, o mon avis , de plus mal en–
lendu ni de plus mal appliqué. En e.lfet,
á
quelle oe–
eafion Je(us-Chrifl dit-il,
beaueoup d'appe/lb, mai¡ peu
d'¿¡II~ ?
C'efl partieulierement dans la porabole du pere
de famiJle qui
OCCllpe
plufieurs ouvriers
J
Ca vigile,
ou
Pon voit que ceux q¡;,j n':¡\'oient travaillé que peu d'hc::u–
res dans la journéc, gagnerent tout
3utUnt
que ceux qui
avoiem porté le poids de la ehaleor
&
dú jour; ce qui
oceanoona les murmures de ces derniers, lefquels fe
plaignirem de ce qu'aprcs "yoir beaueoup fatigué on
oe leur donuoit
pas
plus qu'o eeux qui n'avoient preC–
que rien fair . Sur quoi le pere de famille s'adreffallt
il
run d'eux , lui
répond :
M on ami, ;e
l1e VOIIJ foil
p(¡int
tic tore;
,,'ites-VD/ti
~as
con7Jcnll ave( moi d'un ¿(niero
p our votre journle?
Pr(~e.~
ce f/"i 'lJfJllJ app'artient,
&
1)OIU·CI1
alle~.
P O/Ir mOl Je 'Ve/IX donner a ce dernier
alltant qu'J vo/tI.
N e
m'e{l-il paltermiJ
di
faire del
lib¡ralitiJ de mon bün,
&
faut.; que 'Votre
(J!;
I
foit
m (lItvaiJ, paree 'llu je fllil bon? C 'efl ainfi,
coounue
le Sauveur,
que
Je!
dernierl [eront /el premierl,
&
le!
premierJ lel dernierl, !arce '1,/jl
y
en a /Jea/uOllp
d'opp./lb moi, p'" d'i/u, .
J'obferv~ d'abor~
(ur ces p".'pool.ions . du
tex.te,
S
I
e
erunt l1o'Viffim l pYlm,'& pnml nO'lJiffiml, mldtl EN /N
funt 1)oco.i paue: verO
~/eaj;
j'obferve , dis-je, qu'el–
les font abColumem rel.tives
ii
la parabole;
&
c'efl ce
que
1'00
voit avee une pleincfv ideDee par e!,s eonjon–
aions connues
ji"
emm,
qU! .moOlreot
O
bien le rap–
POrt oéeelfaire de ces propofmons avec ce qui préee–
de: elles fOn! eomme le réCultar
&
le Commaire de
la
parabole;
&
fi elles ont quelque obCcurité, e'e(l dans
13
parabole meme (¡u' il en fuUl chereher l' éelaireilfe–
Dlent.
Je dis done que les élOs dont
iI
s'agil ici, ce fom
les ouvriers que le pere de f. mille tIouva fur le foir
fans oceup3!ion,
&
qu'il envoya , quoique fort tard,
¡\
1iI
vigoe : ouvriers fonunés, qui u'ayanr travaíllé qu'u-
CIT
"De heure , rurent payés néanmoios pour la ¡ournée en–
tiere. Voilo, dis-Je, les élOs, les favoris, les préde–
flin"s.
L es omples appellés que la parabole nous préfelHe.
ce fom tous ces mereeoaires que le pere de famil le en–
voya des le matin
a
fa vigne ,
&
qui apres avoir porté
tOute la fatigue du jonr furem payés néanmoins les der–
niers,
&
ne
re~arcnt
qoe le falaire convenu, le
meme
en un mot que eeux qui avoient peu travaiHé. Ce font
taus ceux-1.1 qui,
ruivant
la
cornmune
opinion, 110U$
ligurent les non·élus, les prétendus réprouvés.
Mais que \"oit-on dans tOU l cela qui fuppofe une ré–
probadon? Le traitemenl du pere de famille 3 I"égard
des ouvriers méeomens, a-t-il quelque chofe de cruel
ou 'd'odieux,
&
!rouve· r-on rien de trop dur dans le
diCeours fage
&
moMré qu'iI leur adre/le?
MOl1 ami ,
j~
ne VD/tI fail po;nt de tort·; je 'VOUI donne t Ollt ce que
je 'I:OUJ ai promil: je veux fa;re 'llteh¡lIe gratification
ti
un
alltre, fOllrquoi le trolfvez..-'lJOtlJ mauva;] ?
On ne VOl! rien
13
qui doive nous faire fécher de
eraillte, rien qui fente les horreurs d'une réprobadon an–
tieipée . J'y vois bien de la prédileaion pour quelques–
uns; mai.. je n'y
apper~ois
ni injufliee ni du rcté .
~our
les nutres:
001
n'éprollve un Core funeJle ; ccux meme
qui ne Cont qu'appellés f ..os etre él liS, doivelll etre! fa–
ti;f.its du maitre qui les emploYe!, puifq u'i1 les lécom–
penfe taus,
&
qu'iJ les traite
avt!c
humanité.
M lJn a–
mi,
dit-il,
jc nc 'lJOUI fai] point de tnrt; appelU
au
trov ail de
ma
v ign( , VOUI
a'lJe~
refú le fa /aire de vos
pe;ncJ;
&
t¡tloit¡ue VOHI
lJe
foyez:. pal
¡J"
nombre des
¡hu Olt
de¡
favo ri] , 'VOUI n'avez. pourtant pal fu iet de
VOIU
plaindre.
Paroles raifoonables, paroles meme af–
feaueui.s , qui me donnenr de l'eCpoir,
&
nuHemem de
l'épouvallte .
Je
eonclus de ces réRexions
O
omples, que le
mrtlt i
'llO~tlti
,
palie; vero e/eaí,
dont il
s'agir, eH
cité
mal –
a-propos
daos un
ff"l1s
tinillre,
&
qu'on
a
ton
d'f'JJ
tj–
rer des induaions dererpéT3ntc ; puifqu'enfi n ce pa¡rage
bien enrcndu,
&
deferminé comme
ji
convien t par les
circonfbllces de notre parabole, ¡nfpirera [oOJuur.i moins
d'effroi que de eonliallce en la div ine bOlHé,
&
qu'i1
indique tOut au pl us les divcrs degrés de béatitude que
Dieu prépare dans le cíel 3 fes
fer'lljtcurl: ertJnt no–
vi.!fimi primi,
&
primi >Jo•.i.!fimi .
lbid.
Le
mil/ti
VD
ca:;
,
pattci 'Vero deBi,
fe
trO\\Ve
encore
une autre fois dans
I·Ecrirure; cien
au
xxij. chapo
de
S . Mauhieu; mai,
iI
n'a ri..n la de plus lilliflre
&
de
plus coneluant qU,e ce qu'on a vO ci-delTus .
J'
ai aum uo mot
¡¡
dire Cur les fameux
o altitudo
de
S. Paul,
&
je moolterai fans peine que I'on abule en–
eore de ce p"ffage dans les applieadons qu'on en fail:
On le cite prefque toOjours en parlam du jugemem de
D ieu,
&
il femble que ce foit pour eouvrir ce qUl po–
roit trop dur dans le myaere de la prédeflin.tion, ou
pour ealmer les lideles e!trayés des célelles
ven~eanees .
Mais ce pa/lage au fens qu'il efl cité, loin
d
éclairer
ou
de calmer
les
efprits
1
infpire au cOlllraire
ulle
fra–
yeur ténébreuf.,
&
nouS montre un Dieu plus terrible
qll'nimabh:
.
N éanmoins admirez id le mal-entendu de ceUe
cita–
ti01l:
ce parrage li peu fatisfaiCant de la maniere ql1'on
le préfente, eH vérit.blcment daos le teXle IBclé un
fujet d'efpérance
&
de eonrolacion , puifqu 'il e <prillle le
raviffement olí efl l'apÓtre
a
la vOe
d~;
thrél ur, de [a–
ge ffe
&
de miférieorde que D ieu rcferve puur
toU,
les
hornmes.
D ieu, dit S . Paul aux Romains, a permis que lElUS
futrent enveloppés daos I'inerédulité, pou r avoir ocea–
lion
d'ext rcer fa miféricorde en\.'t.:rs tou'\.
Co;u./ufit e–
nim D e/{l omn;a in incredu/itate
l
lit omnlltm mljeJ'ea–
tllr.
Sor
quoi l'apÓtre s'€crie tranrponé d'adm .J3l1uu
:
" O profondeur des thréfors de la l'gdTc
&
d~
la Icien–
" ce de O ieu; que fes jugemeo fon t impéIJétrable"
&
" fes yoies ineompréhenobles ,,!
S.
Paul par eunlé–
quent
J
loin de
nous
annollcer ici
la
rigueur des Jllge–
mens de D ieu , nous rappel le :Hl
contr3ire
le
c-ftc:(,
iUl!f–
f.1blcs de Ca bonté:
O
aleie,"'o divi,iarllm [al /m",.
&
[ei,nti", D ei!
Le dogme de la prédellination n'a
dOlle
ricn d'effray.n[ dans ce palfage de
Paul.
Quoi qu'il ea COil, eertains prédicateurs abufant de
ces exprerIions ,
&
oultant les vérité, évanJ;éliqocs,
n'ont que trop (ouvent allarmé les eon fcknee.,
&
Jel–
té la terreur, le deCefpoir,
011
ils devoient infpirer aD
eontraire les p us [endres Cemimens de la reeonooilfan–
ce pour le D ieu des miférieordes. Maís hélas que ce
prc!lcndu zele, que ce zele outré a e.ufé de maus!
L es audileUIs épouvantés, méeonDoilfam leUI eréa–
tCUr