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CIR
Auffi
le
luxe augmemane tOUS les jours en Franee la
grande eonrommation de la
cire
des abeilles , quelqu'es
purtieuliers om propoCé d'employer pour les eierges
&
les bougies , une
cir.
végétale de M iffi ffipi que le ha–
f.1rd a fait déeOll\'rir,
&
dOllt on a la relation dans les
mi"" de I'acad, da Scienc, an,
1722,
&
172f, Voici
ce que e'efl ,
D e la cire de la L oii i/iane,
D ans tous les endroits
tempérés de l'Amériq ue Ceptemrionale , eomme dan;
la
Floride, ii la C aroline , ii la L oüilhne ,
& <,
il ya un
petit arbri(feau qui erolt
ii
la hauteot de nos eeriliers ,
qui a le pOrt du myrthe ,
&
dont les feuilles ont auffi
a' peu-pres la melne odeur , Ces arbros portent des grai–
nes de la gro(feur d' un petit grain de eorialldre dans
leur pdffaite maturité , vertes au eommeneemen t, enCui–
te d'un gris cendré; ces graines rellfermell! daos leur
m ilieu un petit lIoyau o(feux, a(fe1- rond, couvert d'u–
ne peau verte ehagrinée,
&~
qui eontien! une Cemence,
Ce noyau efl enveloppé d'une Cubflanee viCqueuCe , qui
remplit tout le refle de
la
graine ou fmit: e' efl- U la
cire
dOIH il s'agit , Ce!te
<ire
efl luiCanee, Ceehe , fria–
ble , diCpoCée el1 eeaiUes Cur la peau du noyan ,
11 efl tres-aiCé d'avoil' eetre
cire:
il n'y a qu'ii faire
bouillir des graines dans une quantité Cuffi Cante d'eau,
&
les écraCer g roffierement eontre les parois du vaiC–
feau pendant qu'elles Cont Cur le feu; l.
<ire
Ce déta–
che des graines qui la renfermoient ,
&
viem nager Cur
la Cuper6cie de l'eau , On la rama(fe aVee uue euille–
re, on la ne!toye en la pa(fant par un Iinge,
&
on la
fai t fondre de nouveau pour la meme en pain '
P luoeurs perConnes de la Lo üiCJane om appris par
des eCclaves C. uvages de la Caroline, qu'on n'y brOloit
p int d'autre bougie que eelle qui Ce fait de eetre
cire ,
Dans les pays fon ehauds ou de la ehandeUe de Cuif
fe fondroil par la trop grande chaleur,
iI
efl Cans eom–
paraiCon plus eommode d'avoir de la bougie;
&
eelle–
la Ceroit
a
bon marché,
&
toute portée dans les eli–
mats de l'Amérique qui en auroien l boCoin,
Un
arbri(Jeau bien ehargé de fru it, pellt avoir en CJx
lívres de graine
&
une Jivre de frui t, un quart de Ji–
vre de
<ir<,
11
erl diffieile de Mlerminer al1 julle eom–
bien un homme pourroit rama(fcr de graines en un jour;
paree que ces arbres qui eroilJ'cnt Cans culture
&
í.1ns
3rt COIl! répandus
~a
&
la , tantÓt plus tantÓt moins
éea'rtés les Utw des nutres, telon que différcns haCards
les ont Cemé,: eepcnd.lnt l'on juge
a-
peu-prcs , qu' un
homme rnmarTcroit aiCément en un jour Cei7.C livr.s de
graines, ce qui donneroit quatre livros de
cire,
Cetre
g ronde facilité, qui deviendl'oit bealleoup plus grande
par des plantatiolls régulieres de ces nrbres,
&
le peu
de frais qu'i l faut pour tirer la
cire ,
C.roit fort
a
eon–
tidérer o eelte matiere devenoil un objet de eommeree,
La
cire
qui Ce détaehe par les premieres ébu llitions
efl jnune, eomme eelle qui ,vient de nos abeillcs; 111ais
les dernieres ébull itions la donnent verte , paree qu'a–
lor elle prend la teinture de la peau dont le noyau efl
eouvcrt , Toute eetre
Gire
efl plus Ceehe
&
plu friable
q ue la I1Ótre , Elle a une odeur douee
&
aromatique
a(fe1. agréable,
Nous avons vG
1t
P.ris des bougies vertes de eelte
cire
,
que le 111iniflre avoit
l'e~ues
du M iiliffipi,
&
qui
étoiellt fort bonnes, L e tem s nous apprendra li l'on re–
garde la matiere de ces bougies eomme un objct aílh
eonfidérable de eommeree , pour nous dilpenCer de ti–
rer des
cira
des pnys étrangers, aUlant que nous le fai–
fons pour notre eonCommation de cierges
&
de bougies,
D e la cire del ílel IIntil/el ,
On Irouve aux Ifes An–
tilles daos des trones d'arbres une
cire
a(fe1- (ingultere,
formée en 1110reeaux rClnds ou ovales de la grolJ'our
d'une noix muCeade, Celle
'ci,'e
efl I'ouvrage d'abeilles
plus . pelites, plus noires,
&
plus rondes que eelles de
l'Europe , Elles Ce retirent dans le ereux des vienx ar–
brés ou elles Ce fabriqu om des eCpeees de ruches de
la
figure d'une poire ,
d~ns
le
ded.nsdeCquelles elles
portell! touJours un miel liquide de eoulenr eitrine, de
la
eonliflanee de l'huile d'olive, d'un goGt doux
&
a–
gréabla, L eur
<ire
el! noire, ou du lO,?ins d 'un vio–
let foneé, Nous u'avous pas \>11 parveOlr au Ceeret de
la blanchir, de la f.1ire ehaqgcr de
~ollleur,
ni de l.
rendre propre
:i
la fabrique des bvugles , paree qu'elle
efl trop
10011
e , Les Inlliens apres l'av,?ir
pu~i6ée,
s'en
fervent
a
en fnire des bouehons de boutellles: Jls en Cone
nuffi de petits vaiíleau! dans leCquels ils reeueillem le
baume de Tolu, quand il Meoule par iDeifion des ar–
bres qui le répandenr ,
D e la cire de la ehinc,
L a
cire
blanehe de la Chi–
ne el! ditf¿reote de tOUles eelles que nous eonnoilJ'ons,
CIR
han - (eulement par Ca blaueheur que le tems n'altere
poiot, mais eneore par la texture: on diroit qu'elle
el!
eompoCée de petiles pieees éeailleuCes , Cemblables
á
eel–
les du blane de baleine, que nous ne faurions mertre
en pains lluffi fermes que les pains de
<ire
de la Chi–
ne , AUlre fingularité de la
cire
blnnehe de la Chine;
e'e(l qu'elle n'efl point l'ouvrage des abeilles : elle vient–
par artiliee de petits vers, que l'on trouve Cur un ar–
bre dans une provinee de cet cmpire ,
JI
Ce nourriaent
fur eet nrbre; on les y rama(fe, on le. fait bouillir dans
de l'eau,
&
ils forment une eCpeee de grai(fe , qui élane
figée, efl la
cire
blanehe de la Chine, Cur laquelle
i1
nous manque bien de détails,
I/rt, de
M ,
le ehevali..•
DE
]A UCOURT,
C
J
RE,
(ehimie , Pha,.m ,
&
M at, mldi<,)
La pre–
miere eonCJdération ehimique fur la
cire,
e'efl la théo–
rie de Con blanchi(fage, fondée Cur la Colubilité par la
roCée ou par l'eau, de la partie colorante qui peut étre
3uffi délruile on volatiliCée par les rayan
S
du Coleil
&
par l'aire,
La
cire
diflillée f.1ns ineermede, fe réfout en une
maliere huileufe qni Ce 6ge
¡¡
meCure qu'elle tombe dans
le récipient,
&
qui efl connue Cous le nom de
beurre
de <ire,
&
en un acide a(fe'" fort : ces produits ont une
odeur tres-forte
&
trcs-deCagréable , L e beurre perd une
partie de eette odeur
&
r.~
eonfiOanee, par des reaiti–
ea lions réitérées qui le portent enfin
a
l'étst de flu idité
des huiles ordinaires ; on Cépare de ce beurre par cha–
que reaitieation, une petite portion d'acide; d'ou
1'011
peut eonelure que e'efl
ii
la préCenee de ce principe
que le beurre de cire doit Ca eonoflanee , La
cire
blan–
che diflillée Cans imermede, ne lai(fe preCque point de
réfidu' e'efl le eharbon de la maliere qui colore la
cire
jaune,' qui augmente le rélidu de la difl illation de ce!te
dernicre.
On peut déduire a(fez raiConnablemcnt de eerte obCer–
vntion feu le , que la
~jre
efi un comparé' d'huile
&
d'a–
cide; ce qui la fail rapporter par que lques ehimifles,
:'i
la ela(fe des m.tieres balCamiques ,
&
réCJneuCes, dont
elle ditrere pourtant par
Con
inColubilité dans l'efprit-de–
vin,
&
par l'odem de Ces produíts ,
L a
cire
diflillée avee le Cable, ou avee tout
~utrc
intermede terreUi , préCente des phénomenes bien diffé–
rens de ceux de la diOillation Cans intermede de
l~
me–
me Cubfl anee, Cetre différenee a été peu obCervée par
les C himifles, qui n'ont déerit la "IOpart que l'un ou
I'autre de ces proeédés, L émeri , qui fait mention de.
deux, ne l'a pas
apper~Oe
entieremeot, En un mot,
la théoric de la diflillatioo de la
<ire
&
des différenees
que les intermedes
&
<¡uelques autres eireonflanees ab–
[olument indétermillées JuCqu'ii préCent porrent dans les
produits de ee!!e opération; eeue théorie, dis-je, n':!
pas élé donnée juCqu'd préCene ,
I/o)'e>:.
1
N
TER
M
EDE ,
L e beurre
&
l'huile de
la
cire
[om employés exté–
rieuremem avee Cueces pour les engelures, les erevaC–
Ces,
&
les gerCures do Cein , des levI es , des mains, pOllr
les dames vives ,
&
CUrtout pour les brulures,
L es uCages pharmaeeuliques de la
Gire
Cont trcs-éten–
dlls ; elle entre dan, la plilpart des onguens
&
des em–
platres, dans quelques baumes: e'efl la
cire
qui fait la
bale des cérats , qui Cont des l'réparatiotls auxqucUes
el–
le dOlme Cou nolO ,
f/O)'e1;.
CE R A
T ,
(b)
*
C
J
R E
A'
e
1\
e
H
I!:
T E R ,
11
faud ra Ce pourvoir
d'nbord d'une plaque de marbre, avee une plnnehe bien
!i(Je , ou poli(foire de ciergier; ou plOtÓt d' une table
quarrée, pereée dans
Con
m ilieu d'une ouverture : on
eo uvrira l'ouverture d'une plaque de fer ou de euivre
bien unie: on tiendra Cous eeue plaque dll feu allumé;
&
quand la plaque aura pris une ehaletlr eonvenable,
on l'arroCera avee de l'huile d'olive , on y portera la
mutiere de la
.ire
a
eaeheler tOute préparée , enCorte
qu'il n'y ait plus qu'ii la mettre en bfttOos bien égaux
&
bien unis , I(¡it ronds , Coil applatis: ce qu'on exéeu–
tera en
la
roulam avee la poliíloire ou les maiDs eon–
rre la plaque ehaude, juCqu'a ce qU'Oll l'ait étendue
&
réduite a la gro(feur qu'on veut lui donner, Pl us
00
In travaillera fur la plaque, plus on la rendra ,eompa–
ac
&
meilleure eUe Cera , On rendra les bftlons OU ea–
non's de
cire
luiCans, en les expoCant
¡¡
UD feu
mod~ré
Cur un réehaud,
11
Y en a qui jeuent la eompoCJuon
dans des moules , d'ou les bfttons Cortent f.its
&
poJis;
d'autres, qui les fom
¡¡
la main Cur l. plaque , les, ver–
ni(fent avee une plume qu'ils trempeD! dans du emna–
bre melé avee de la poix-réCJne fondue , Quant d la pré–
paration de
la
,ire,
voici eomment on s'y prendra fe–
Ion les différentes eouleurs,
Cir<
,¡
cachet"
T01t¡<,
Prene2. de gomme !aeque ,
demi-