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360

CHY

nous connoi/Tons,

&

noramment de celui que nouS

re~

tiroos des animaux; opioion que je regarde comme dé·

montrable, quoiquc I'aureur de la dillerrarion Cur le ni–

tre, qui

n

remporré le prix

:1

I'académie de B«lin en

1747,

n',ir pas meme daigné la diCeurer.

Glauber efi Curtout admirable dans I'indufirie avec la–

quelle il a réuffi

:1

abréger plufieurs opérarions,

&

en

dimiouer les frais; vOe rrcs-naturel le

a

un

travaillcur.

S on trailé des fourneaux philoCophiques , efl plein d c

ces inveolioos utiles: la difl illarion immédiarc Cur les

charbons,

l'ura~

des ,'ai/Teaux difiillatoires rubulés , ce–

lui des récipiens ouverts par leur panie inférieure, le

fourneau de fufion fans foutllets, la fa\on de chauffer

un liquide contenu dans des vai/feaux de bois par le

m oyen d'une boule ou poire de cuivre creufe adaplée

¡¡

la partie inférieure

&

latérale de ces vai/Teaux, 100t

des invcntions de ce genre; en un mot

cee

auteur me

paroi r etre de tous les Chimi(les celui ou I'on trouve

plus de faits

&

de proeédés ueufs qui font fauvent u–

tiJes en foi

&

abfolument,

&

qui au moins conduifent

a

des recherches importantes,

&

par conféquent un de

ceux qu'on lit avec le plus de profit:

j'

olerois meme

dire eelui dont ¿oit faire Con élude la plus affidue le

chimi(le futlifamment muni de bonnes connoi/Taoees

fonda mentales , qui Ceul efl en érot de juger ,

&

par

conféquem de lire . e'e(l u n des aUleurs dom la le–

crure fert le plus effieaeemem

ii

guérir de la haute opi–

nion qu'on s'e(l formée, avan t de fouiller dans le, four–

ces, des eonnoi/Tanees fupérieures de plufieurs chimj(les

modernes .

JI

faut lire Glauber tout emier, paree que

plufieurs vérilés importames COut difperfées par lambeaux

dans fes divers ouvrages .

Une Ii(le d'areanes non expliqués,

&

dOn! I'exiflen–

ce efl feulement annaneée

a

la tin de Ces fouroeaux

philofophiques, préfel1le aux Chimifiés une ample ma–

tiere de

lravai~

&

la pluparl de ces arcanes Olll un ca–

raaere de poffibililé,

qu~

rend I'emreprife de ces travaux

tres-raifonnable .

M. Srah l lui a reproché avee raifon d'avoir pbfcurci

des DOlions fon claires que fes expérienees fourni/Tene,

par la manie de les diriger au. vues chimériques de

l'Alehimie, dont

iI

a éré aulam emeré que perfonne;

3uffi bien que de la confianee aux vertus des aflres,

des fignatures, des noms

&e.

qu'il a défendu dans des

traités fa its exprcs ;

&

de n' avoir tiré aueun

pani

de

ces expériences pour les progres de la fcience pOlirive,

des

eurio/itéJ ph)'jieo-clJimi'l'"'

'

&

d'e"e par conféquent

(en complalll ces vues

&

ces explicarions alehimiques

poue

cien )

tres~verfé

in

7'

t:'Tl)

danJ le faje,

&

fort

peu

av~ncé

in

7_

J'lO'rl,

danJ le

pOI,rlfuoi.

I1

faut rc–

connoilre eependant" pour rendre ju(lice

ii

G lauber,

que Slahl a préciCémel1l donné dans le vice qu' ¡¡ lu i

reproche ici, lorfqu'il a embarraffé dans une hypolheCe

forl recherehée l' origine da nilre, que Glauber ayok

expofée d'une maniere fore fimple,

&

prouvée par des

raifonnemens fort bien déduilS des obCervarions;

&

que

Stahl a manife(lemene mal .évalué, OU du moins trop

généralifé I'effet de la purréfaaion pour

1

a générarion

du nitre, fur I'aaion de laquelle, foit erreur, COil véri–

té, Glauber I'a encore prée¿dé; enforee que Glauber

&

Slahl ont pris réciproquement lem maniere fur cene

queflion auffi inté're/Tantc par fon utiliré, que piquame

pour la CUriofilé.

VO)'e:G

NI T RE.

On lui a reproché encore, avec la meme ju(lice, d',–

VOlr vamé avec la plus grande emphafe,

&

fans la

moindre circonfpeaion, tous Ces prélendns areanes ; ce

qui

a

aniré du mépris fur I'art, fes promc/Tes n' érant

pas tolijours Cuivies de I'effet , Glauber e(l bien efTeai–

vemene le plus inconfidéré promencur

&

le plus oU lré

loiiangeur de Ces Cecrets, de toUS les eharlataos qui

Com

ou qui furent: cette n¡anie paro)l Cur-lOut dans les ti–

tres de Ces ouvrages, toujours écrits pour le falu t du

genre humain, pour la eonfolation de pluficurs m illiers

d'affiigés, pour le Coulagem em des fouffrans, la profpé–

rité de fa patrie, qui feront comme une chandelle allu–

mée mife Cur le chandelier,

&e,

C'e(l dans ces défuuts

que les chimi(les Ces contemporains les plus illu(lres

tels que Becher, Borrichius,

&

le célebre Stahl qui

~

commeneé

¡¡

courir la me me carriere peu de lems apres

la mOr( de Glauber, ont trouvé des prétextes pOur le dé–

primer; quoique Stahl lui-meme, qui parle toGjours de

G lauber comme d'un manreuvre, n'ait pas dédaigné de

1<:

parer de quelques-unes de

Ces

idées philofophiques

que vérilablcment G lauber n'avoit jamais été eo éla;

de meme en reuvre comme Slahl.

Glauber

a

beaucoup eélébré une medecine univerfel–

le

(VofoZ

M

e

D E

e

1N

e

),

&;

un di/Tolvam univerfel

CHY

qu'on troit ¿tre le nitre, ou pllitót les deu. principes

de fa compolirion érilployés Céparémenr; ce qui n' efi

pl us remplir la condilion du problcme qui fuppofe un

feul eorps, auxquelles condilions d'ailleurs ni I'acide du

nitre, ni le nilre tixe ne puveot fatisfaire.

V.

M

e

N–

STRUE .

Glauber

a

continué d'écrire jufqu'en

,669.

Une époque confidérable poor la

Ch/mi,,--,

c' e(l

13

conquele qu'elle fil vers le milieu du dernier liecle , de

la lhéorie de la M edecine, o u la nai/Tance de la feae

chimiqoe cies Medecins, dont les chefs

&

les propa–

gateurs les plus conous follt le célebre profeaeur Fran–

\ois Deleboe Sylvius, OltO Taehenius qui s'e(l fail un

nom dans la

C

himie pratiquo

par quelques procédés

partieuliers Cur la préparation des fels,

&

l' ingénieux:

Thomas WilJis, auleuc d'un 'trairé fur la fermenlalion

fon e(limable,

&

invénteur des deux príncipes paffifs,

ajoutés au

ternari.

de Paracelfe.

Voy.

M

E D E

e

I N E .

11

n'e(l pas aifé de décider

fi

celte COnquele fut plus

fune(le

¡¡

la Medecine qu':i la

Chimio:

car fi d'un

c{j–

la

Chimie medicinal•.

devenue phyriologique

&

pa–

lhologique, remplit bielllÓt d'hypolhefes monflruellfes

ia

lhéorie de la Medecine, dollt elle avoir enrichi la

pralique tam qu'elle n'avoil été que pharmaceulique, on

ptUl avancer auffi que fes nouveaux fUJels ( les Mede–

cins lhéoriciens ) qui bieotÓl donnerent le ton, traile–

rcnt la

e

himie

avec ccue licence de raiConnement, cer–

le exondanee d'explieatÍons qu'oo leur a ranl reprochée

& :\

fi june lilre,

&

qu'entre leurs mains la rhéorie ehi–

mique- fut biellllll auffi graluite que celJe de la Mede–

cine. L a doéhine qu'on enfeigna dans les chaires qui

furenr établies apres dans les plus famenfes univerfités ,

Ce reOenl de eelte maniere arbitraire de philofopl\er ,

&

a

fubfiflé dans les écolts pendam lOul le regne de la fe–

ae chimique des Medecins,

&

long-lems m eme apres

1:1

profcriplion, chez plufieurS nalions culrivoot d'ailleurs

les

(ciences

avee

fucees;

notammenr chez. nous,

ou

le

Srahlianifme n'a' pénérré que long-tems apres la réfor–

me de Stahl,

&

ou il faul meme convenir qu'il n'

ea

pas encore aOez généralemenr rép3ndu.

Enlin dans le tems meme ou la

Chimic

eauYOil I'e–

Cpece d'éclipfe donl nous venons de parler, parue l'

i1-

luflre Jean Joachim Beeher, né aSpire vers I'an

162)";

d'abord profelleur de Medecine

&

medeein de I'éleaeur

de M.yence, enCuire medecin de I'éleaeur de Baviere,

dans le laboralOire duquel

iI

travailJa beaucoup; apres

cela lixé aupr!:s de l'empereur, de la cour duquel il

fue obligé de s'éloigner par des maneges de counifans,

enfin voyageur en Hollande

&

en Anglelerre,

&"

Homme d'lln génie vérilablement brand, d'uo jugement

exquis,

&

trcs-verfé dans prefque toUles les fciences;

le vrai H ermes de la

Chimie phi/ofophiq1l<;

le pere, le

créaleur du dogme ehimique; de eelle

Chimie ,

que

j'

ai donné

~u

commeoeement de cet anicle comme la

baCe de

1

érnde de la n.ture. Sa phylique Coulerraioe,

que malheureuCemeot nous n'avon s pas complele, con–

rient au moins le germc de (outes les vérités

chimiquc~

&

du Cyflcme qui les ra/Temble en eorps de doarine,

&

elJe a ( la

Cbimie

)

dans cet oDvrage lOuS les eara–

éleres par lefquels nous I'ovons oppofée

a

la phylique

ordinaire.

11

fau l avoüer cependalll que Beeher en cela

plus heureux qu' Arj(lote, a l' obligaríon

a

Slahl Con

commentateur , d'avoir expliqué

&

peul-ctre reaifié plu–

fiems de ces dogmes,

&

que c' efl dan

s

le

¡peeimm

Buh"iam,m

de Slahl, que la phylique de Becher mé–

rite les éloges les plus éclalaos, dollt IOul connoi/Teuc

ne peut s'empecher de la eombler. Ce

fpuimcn

e(l le

eode de la

Chimie,

l'Euclide des ChimiOcs,

&e.

L es

éloges de Slahl , le meillcur juge qu'on pui/Te trouver

fur ces marieres , nous liendroll[ lieu do jugemem que

nous avons a poner Cur cer auteur:

/l/ud nf!/lmm ¡aei–

mIlI,

dil-i1 dans In préf:¡ce qu'il a faite pour la phylique

foulerraine de Beeher,

B

uh.mm

in ph)'jicá hác [r,brer–

rnnctÍ .

..

.'

ita

fllidiJ

thforiiJ, argttmcntis, exptrim,,:ntis

ttfrtm

tfft;

eá (eieneió, ¡'I/duftriá, pcritiá,

cOJ1paniiá,

conneElendi

&

(onc/lldendi ci"clImJpelfione in ho, ar–

gumento l/film attjl/e potitllm effe qftam nemo

~/j¡lf

nc ..

'[,te

ante ipfum, 11e'ltlC pofo ip[r,m, imo 11cqmde m por

,p[1Im in hodierlulm

tiflfllc

dicm. ·

Le meme

3Ulcur,

Slahl, qui o'e(l pns prodIgue d'éloges, appelle le

I~e­

me ouvrage,

Opll1 fine pari, primllm hallen/u .ae P,.,7/–

«pI'

&

ail1eurs,

/ibor ,,,,dique

&

tmdiq'"

p~/m,lS:

&

nous' pouvons dire qu'¡¡ I'ea eneore de nos Jours, du

moins parmi les originau!, c'efl-'-dire parmi les ouvra–

ges faits pour les chimi(les légitimes, les maitres de

l'art . J e fai bien que .Beeher, quoiqu' écrivain exaél,

mélhodique)

&

méme éléganr) quoique fenile en pré-

ce-