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CHY
nous connoi/Tons,
&
noramment de celui que nouS
re~
tiroos des animaux; opioion que je regarde comme dé·
montrable, quoiquc I'aureur de la dillerrarion Cur le ni–
tre, qui
n
remporré le prix
:1
I'académie de B«lin en
1747,
n',ir pas meme daigné la diCeurer.
Glauber efi Curtout admirable dans I'indufirie avec la–
quelle il a réuffi
:1
abréger plufieurs opérarions,
&
en
dimiouer les frais; vOe rrcs-naturel le
a
un
travaillcur.
S on trailé des fourneaux philoCophiques , efl plein d c
ces inveolioos utiles: la difl illarion immédiarc Cur les
charbons,
l'ura~
des ,'ai/Teaux difiillatoires rubulés , ce–
lui des récipiens ouverts par leur panie inférieure, le
fourneau de fufion fans foutllets, la fa\on de chauffer
un liquide contenu dans des vai/feaux de bois par le
m oyen d'une boule ou poire de cuivre creufe adaplée
¡¡
la partie inférieure
&
latérale de ces vai/Teaux, 100t
des invcntions de ce genre; en un mot
cee
auteur me
paroi r etre de tous les Chimi(les celui ou I'on trouve
plus de faits
&
de proeédés ueufs qui font fauvent u–
tiJes en foi
&
abfolument,
&
qui au moins conduifent
a
des recherches importantes,
&
par conféquent un de
ceux qu'on lit avec le plus de profit:
j'
olerois meme
dire eelui dont ¿oit faire Con élude la plus affidue le
chimi(le futlifamment muni de bonnes connoi/Taoees
fonda mentales , qui Ceul efl en érot de juger ,
&
par
conféquem de lire . e'e(l u n des aUleurs dom la le–
crure fert le plus effieaeemem
ii
guérir de la haute opi–
nion qu'on s'e(l formée, avan t de fouiller dans le, four–
ces, des eonnoi/Tanees fupérieures de plufieurs chimj(les
modernes .
JI
faut lire Glauber tout emier, paree que
plufieurs vérilés importames COut difperfées par lambeaux
dans fes divers ouvrages .
Une Ii(le d'areanes non expliqués,
&
dOn! I'exiflen–
ce efl feulement annaneée
a
la tin de Ces fouroeaux
philofophiques, préfel1le aux Chimifiés une ample ma–
tiere de
lravai~
&
la pluparl de ces arcanes Olll un ca–
raaere de poffibililé,
qu~
rend I'emreprife de ces travaux
tres-raifonnable .
M. Srah l lui a reproché avee raifon d'avoir pbfcurci
des DOlions fon claires que fes expérienees fourni/Tene,
par la manie de les diriger au. vues chimériques de
l'Alehimie, dont
iI
a éré aulam emeré que perfonne;
3uffi bien que de la confianee aux vertus des aflres,
des fignatures, des noms
&e.
qu'il a défendu dans des
traités fa its exprcs ;
&
de n' avoir tiré aueun
pani
de
ces expériences pour les progres de la fcience pOlirive,
des
eurio/itéJ ph)'jieo-clJimi'l'"'
'
&
d'e"e par conféquent
(en complalll ces vues
&
ces explicarions alehimiques
poue
cien )
tres~verfé
in
7'
t:'Tl)
danJ le faje,
&
fort
peu
av~ncé
in
7_
J'lO'rl,
danJ le
pOI,rlfuoi.
I1
faut rc–
connoilre eependant" pour rendre ju(lice
ii
G lauber,
que Slahl a préciCémel1l donné dans le vice qu' ¡¡ lu i
reproche ici, lorfqu'il a embarraffé dans une hypolheCe
forl recherehée l' origine da nilre, que Glauber ayok
expofée d'une maniere fore fimple,
&
prouvée par des
raifonnemens fort bien déduilS des obCervarions;
&
que
Stahl a manife(lemene mal .évalué, OU du moins trop
généralifé I'effet de la purréfaaion pour
1
a générarion
du nitre, fur I'aaion de laquelle, foit erreur, COil véri–
té, Glauber I'a encore prée¿dé; enforee que Glauber
&
Slahl ont pris réciproquement lem maniere fur cene
queflion auffi inté're/Tantc par fon utiliré, que piquame
pour la CUriofilé.
VO)'e:G
NI T RE.
On lui a reproché encore, avec la meme ju(lice, d',–
VOlr vamé avec la plus grande emphafe,
&
fans la
moindre circonfpeaion, tous Ces prélendns areanes ; ce
qui
a
aniré du mépris fur I'art, fes promc/Tes n' érant
pas tolijours Cuivies de I'effet , Glauber e(l bien efTeai–
vemene le plus inconfidéré promencur
&
le plus oU lré
loiiangeur de Ces Cecrets, de toUS les eharlataos qui
Com
ou qui furent: cette n¡anie paro)l Cur-lOut dans les ti–
tres de Ces ouvrages, toujours écrits pour le falu t du
genre humain, pour la eonfolation de pluficurs m illiers
d'affiigés, pour le Coulagem em des fouffrans, la profpé–
rité de fa patrie, qui feront comme une chandelle allu–
mée mife Cur le chandelier,
&e,
C'e(l dans ces défuuts
que les chimi(les Ces contemporains les plus illu(lres
tels que Becher, Borrichius,
&
le célebre Stahl qui
~
commeneé
¡¡
courir la me me carriere peu de lems apres
la mOr( de Glauber, ont trouvé des prétextes pOur le dé–
primer; quoique Stahl lui-meme, qui parle toGjours de
G lauber comme d'un manreuvre, n'ait pas dédaigné de
1<:
parer de quelques-unes de
Ces
idées philofophiques
que vérilablcment G lauber n'avoit jamais été eo éla;
de meme en reuvre comme Slahl.
Glauber
a
beaucoup eélébré une medecine univerfel–
le
(VofoZ
M
e
D E
e
1N
e
),
&;
un di/Tolvam univerfel
•
CHY
qu'on troit ¿tre le nitre, ou pllitót les deu. principes
de fa compolirion érilployés Céparémenr; ce qui n' efi
pl us remplir la condilion du problcme qui fuppofe un
feul eorps, auxquelles condilions d'ailleurs ni I'acide du
nitre, ni le nilre tixe ne puveot fatisfaire.
V.
M
e
N–
STRUE .
Glauber
a
continué d'écrire jufqu'en
,669.
Une époque confidérable poor la
Ch/mi,,--,
c' e(l
13
conquele qu'elle fil vers le milieu du dernier liecle , de
la lhéorie de la M edecine, o u la nai/Tance de la feae
chimiqoe cies Medecins, dont les chefs
&
les propa–
gateurs les plus conous follt le célebre profeaeur Fran–
\ois Deleboe Sylvius, OltO Taehenius qui s'e(l fail un
nom dans la
C
himie pratiquo
par quelques procédés
partieuliers Cur la préparation des fels,
&
l' ingénieux:
Thomas WilJis, auleuc d'un 'trairé fur la fermenlalion
fon e(limable,
&
invénteur des deux príncipes paffifs,
ajoutés au
ternari.
de Paracelfe.
Voy.
M
E D E
e
I N E .
11
n'e(l pas aifé de décider
fi
celte COnquele fut plus
fune(le
¡¡
la Medecine qu':i la
Chimio:
car fi d'un
c{j–
lé
la
Chimie medicinal•.
devenue phyriologique
&
pa–
lhologique, remplit bielllÓt d'hypolhefes monflruellfes
ia
lhéorie de la Medecine, dollt elle avoir enrichi la
pralique tam qu'elle n'avoil été que pharmaceulique, on
ptUl avancer auffi que fes nouveaux fUJels ( les Mede–
cins lhéoriciens ) qui bieotÓl donnerent le ton, traile–
rcnt la
e
himie
avec ccue licence de raiConnement, cer–
le exondanee d'explieatÍons qu'oo leur a ranl reprochée
& :\
fi june lilre,
&
qu'entre leurs mains la rhéorie ehi–
mique- fut biellllll auffi graluite que celJe de la Mede–
cine. L a doéhine qu'on enfeigna dans les chaires qui
furenr établies apres dans les plus famenfes univerfités ,
Ce reOenl de eelte maniere arbitraire de philofopl\er ,
&
a
fubfiflé dans les écolts pendam lOul le regne de la fe–
ae chimique des Medecins,
&
long-lems m eme apres
1:1
profcriplion, chez plufieurS nalions culrivoot d'ailleurs
les
(ciences
avee
fucees;
notammenr chez. nous,
ou
le
Srahlianifme n'a' pénérré que long-tems apres la réfor–
me de Stahl,
&
ou il faul meme convenir qu'il n'
ea
pas encore aOez généralemenr rép3ndu.
Enlin dans le tems meme ou la
Chimic
eauYOil I'e–
Cpece d'éclipfe donl nous venons de parler, parue l'
i1-
luflre Jean Joachim Beeher, né aSpire vers I'an
162)";
d'abord profelleur de Medecine
&
medeein de I'éleaeur
de M.yence, enCuire medecin de I'éleaeur de Baviere,
dans le laboralOire duquel
iI
travailJa beaucoup; apres
cela lixé aupr!:s de l'empereur, de la cour duquel il
fue obligé de s'éloigner par des maneges de counifans,
enfin voyageur en Hollande
&
en Anglelerre,
&"
Homme d'lln génie vérilablement brand, d'uo jugement
exquis,
&
trcs-verfé dans prefque toUles les fciences;
le vrai H ermes de la
Chimie phi/ofophiq1l<;
le pere, le
créaleur du dogme ehimique; de eelle
Chimie ,
que
j'
ai donné
~u
commeoeement de cet anicle comme la
baCe de
1
érnde de la n.ture. Sa phylique Coulerraioe,
que malheureuCemeot nous n'avon s pas complele, con–
rient au moins le germc de (outes les vérités
chimiquc~
&
du Cyflcme qui les ra/Temble en eorps de doarine,
&
elJe a ( la
Cbimie
)
dans cet oDvrage lOuS les eara–
éleres par lefquels nous I'ovons oppofée
a
la phylique
ordinaire.
11
fau l avoüer cependalll que Beeher en cela
plus heureux qu' Arj(lote, a l' obligaríon
a
Slahl Con
commentateur , d'avoir expliqué
&
peul-ctre reaifié plu–
fiems de ces dogmes,
&
que c' efl dan
s
le
¡peeimm
Buh"iam,m
de Slahl, que la phylique de Becher mé–
rite les éloges les plus éclalaos, dollt IOul connoi/Teuc
ne peut s'empecher de la eombler. Ce
fpuimcn
e(l le
eode de la
Chimie,
l'Euclide des ChimiOcs,
&e.
L es
éloges de Slahl , le meillcur juge qu'on pui/Te trouver
fur ces marieres , nous liendroll[ lieu do jugemem que
nous avons a poner Cur cer auteur:
/l/ud nf!/lmm ¡aei–
mIlI,
dil-i1 dans In préf:¡ce qu'il a faite pour la phylique
foulerraine de Beeher,
B
uh.mmin ph)'jicá hác [r,brer–
rnnctÍ .
..
.'
ita
fllidiJ
thforiiJ, argttmcntis, exptrim,,:ntis
ttfrtm
tfft;
eá (eieneió, ¡'I/duftriá, pcritiá,
cOJ1paniiá,
conneElendi
&
(onc/lldendi ci"clImJpelfione in ho, ar–
gumento l/film attjl/e potitllm effe qftam nemo
~/j¡lf
nc ..
'[,te
ante ipfum, 11e'ltlC pofo ip[r,m, imo 11cqmde m por
,p[1Im in hodierlulm
tiflfllc
dicm. ·
Le meme
3Ulcur,
Slahl, qui o'e(l pns prodIgue d'éloges, appelle le
I~e
me ouvrage,
Opll1 fine pari, primllm hallen/u .ae P,.,7/–
«pI'
&
ail1eurs,
/ibor ,,,,dique
&
tmdiq'"
p~/m,lS:
&
nous' pouvons dire qu'¡¡ I'ea eneore de nos Jours, du
moins parmi les originau!, c'efl-'-dire parmi les ouvra–
ges faits pour les chimi(les légitimes, les maitres de
l'art . J e fai bien que .Beeher, quoiqu' écrivain exaél,
mélhodique)
&
méme éléganr) quoique fenile en pré-
ce-