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34-0

liberté , droit

~cqnis

par l. po/feflion

&

juflifié par l. n.–

ture meme de Icur obJet' J3 hardielTe (00 " dit la fo–

lie ) , I'emhoufi.fme des Chimilles differe-t-i1 réellemem

du géoie eré3!eur, de I'efprit fyOém.tique

~

&

ett erprit

fylUmatique le fuut-i! proferire • jamais, paree que foo

cITar prématuré a produit des erreUrS daus des tems

moios heureuI

~

parce qu'on s'ef! é¡:aré eo s'élevant?

$'élever di-ce lléeeff,;remeQ[ s'é

~rer"?

I'empire du

gé–

nie que les grands hommes de notre tems ont le eou–

rage de rameoer, ne feroit-i1 rétabli que par une ré"o–

Jution funelle?

_ Quoi qu'i1 en foit , le gout du tieele, I'efprit de dé-

tail, la marche leme, eireonfpeae, timide des feíeoees

phyliques , • abColumem prévalo jufque dans nos Iivres

élémeotaires , nos

eorp~

de doarille. Ces IÍI-res ne font,

du moins leurs

3uteUrS

eax

memes

ne voudroieoc pas

les donner poor mieux que pour des collca iolls judi–

cieuf"mem ordonnées de fuits ehoifis avee foiu

&

véri–

fiés C¿veremem, d'expl ic3!ions elaires, f.1ge ,

&

qoel–

quefois neu ves ,

&

de eorreaions miles efans Jes procé–

dés. Chaque partie de ces oovenges peut ';tre parfuite,

du moins elacte; mais le nreod, l'enfemble, le fylle–

me ,

&

(ur-tout ce que j'oferai appeller une

i.l!u.

par

Jaquelle l.

Clúmie

pui/fe s' éteodre

:i

de nouveaux ob–

jets

,

écl3in:r les

autresJcicnces,

s'aggrandir en un

nlor;

ce ntEud, dis-je , ce CyOcme, eCUe ilfue m quem .

C'ell principalemenc le carnElere de médioctité de ces

petitS

~rnités

qui f.1ie regarder les Chilllilles, emr'autres

rilu, alpeas , comme de úmples manreuvtes, ou tout

jU plus eomme des ouvriers d'expériences;

&

qu' on

ne s'oviCe pos meme de foup,onncr qu'j[ e,irte ou qu'il

puilTe exirter une

Chimic

vraimene philofophique, une

C himie

raiConnée, profonde, tranfcendame; des chimi–

lIes qui oCem poner la "ue au-del. des objets pnrement

fenlibles, qui afpirem

iI

des opérations d'un ordre plus

relev!,!, & qui, fans s'échapper au-dela des bornes de

leur art, voyent la rome du

gr~nd

phylic¡ue tracée' dans

fOil enccime .

Boerh.ave

3

die exprelfément au commencement de

fa

Chimie,

que les objets chimiques ¿toient fenfibles ,

gromers , coercibles dans des v.i¡¡caux ,

corpora Jmjiblu

pat,da, vel

pot~f(l,iend(J,

vajiJ

(o~rcn:da,

&c. L e pre–

mier hifiorién de l'académie royalc des Sciellces

:l

pro–

naneé le

jugem~nt

fuiva",_

a

propos de. la

eompa~airoD

u'j[ a eu oecal,on de falfe de la mamere de phlloCo–

her de deu, favans illullres, I'un ehimille,

&

I'autre

phylieien . " L a

Chimie

par des opérations vilibles, ré –

fout les- corps en eertains principes groffiers

&

palpa–

" bIes, fels , fouCres,

tIc.

mais

la

Phylique, par des

fpéeulations délicates, agit fur les principes comme

" la

Chimi.

a fait fur les corps ; elle les réfout eux–

" memes, e11 d'amres prineipes encare plus limpies, en

" petits eorps mus

&

figurés d'uue intinité de fus:ons:

" voil' la principale dilférence de la Phylique

&

de la

"

Chimi• .

.. _

L 'efprit de

Cbimie

eO plus eonfus ,

plus enveloppé; il relfemble plus uux mixtes , ou les

principes fom plus embnrra/Tés les uns avee les nutres:

" l'eCprit de Phyt.ique eO plus net, plus fimple , plus dé–

" lIagé , eofin il remonte juCqu'aux premieres origines,

': l1amre ne v. pus jufqu'au bout ".

M lm_ de

l'acaJ,

del

Sci<>Jce"

1699.

L es Chimilles feroient fore médiocrement eentés de

quelques-unes des prérogatives fur lefquelles ell établic

la prééminence qu'on accorde ici

la Phylique, par

exemple de ces

(pl<ttlation, dé/iGnta

par lefquelles elle

réfout les principes chimiques en petits corps mas

&

figurés d' une infinité de fl,oo s ; parce qu'ils ne fom

curieux ni de I'infioi, ni des romans phyfiques: roais

jls r.e pa(Ieront pas condamnation fur cet erprit confus,

enveloppé, moins net, moins (imple que celui de la

Phyfique; ils conviendrooe encare moins que la Phyfi–

que aille plus loin qué la

Chimie;

ils fe ftauerolH au

contrajre que

~elle·ci

pénetre j ufqu'. I'imérieur de eer–

rains corps doO!

la

Phylique ne eonnoit que la furflee

&

la figure extérieure;

quam

&'

hove¡

&'

ajini difcer–

",m:,

dit peu poliment Becher dans fa

phyjiq. !olíterr_

lis ne eroiront pas meme hafarder un paradoxe abfolu–

m ent téméraire, s'ils avancenr que fur la plapart des

queClions qui

Cont

déligoées par ces mots,

ell. remon–

te j"h"'allx premicref origine¡ ,

la Ppyfique n'a foit

jufqu'i préfem que confondre des notions ablhaites a–

vee des vérités d'exillenee ,

&

par conféquent qu'elle

a

manqué la nature

nomm~men¡

fur la compolition des

corps feolibles, fur 1a nature de la matiere, fur fa di–

vijbilité, fur (, prétendue homogénéité, fur la poroli–

té des corps , fur l'etrence de la fol idité , de la fluidi–

~¿,

de la molle/fe, de l'élaClicité, fur la eature. du reu ,

CHY

des eoulcurs , drs odeurs, fur la tbóorie de l'é,-ap ra_

tion

, &c.

L os chimilles rebclles 'lui oferom mécoLl–

ooi"e .infi

13

(ou,-eraineté de la Phyfique, oferollt peé–

tendee auffi que

la

Chi",i.

a ehel. Coi dequoi dire beou–

eoup mieux fur tOUk. les qu lIions de ee_ne clalle.;

quotqu'il fu-lJe conyenir qu'elk ne I'a p. du a.lfe1. d,–

lIinaem~O[,

&

qu'elle a négligé d'é"ler tOus.

Ce,~ a"at~tages ; & meme ( ear il fuut J'avoiier ) qUotqu ,1

y

~"

des ehimiOes qui foup,onn em

ti

peu que

leur.rt

pUlC–

fe s'élever

des connoilfances de eet ordre, que quand

ils rencomrem par hafard queique ehoCe de femblable,

foir dans les écrits , foit dans la bouehe de leurs con–

fre res, ils ne manquem pus de le proferire avce hlU–

teur par cene formule d'improbation,

<ela ejl b,m 1b)'–

fi'l/u;

jugement qui _montre

rcolement

qu~ilS

.11·ont une

idée a/fe1. julle ni de la Phylique

il

laquellc ,Is ,envo–

yenr ce qui ne lui .ppartiendrn jamais, ni de la

Cb,mi;

qu'ils privent de ce 'lu'elJe feu le a peut-elre le drolt

de polféder .

Quoi qu'il en foit de nos préténtions refpea;,-es,

I'idée que les Phyficiens , "oiem

d'eux-m~mes

&

des

Chimines en

1669,

en préciCémeIH la

l11~me

qu'en

om aujourd'hui les plus illullres d'cntre-eu . C'eO eet–

te opinion qui

1I0US

prive des foffrage9 dom nous fe–

rions le plus flGués, & qui

fuil •

la

Chi",ie

un m.1

píen plus réel, un dornmage vraiment irréparable, en

é loignant de I'",ude de cene fcience , ou eu' eonfirmant

dans leur éloignemem plufieurs de ce gélties élcvés

&

vigoureux , qui De fauroient fe

laitrer

trn'l1er

de

Inal1CJ!U–

vrc en 1naoreuvre, ni fe nourrir d'explicalions maigrcs

1

feches , foibles, ifolées , muis qui auroiem c!té oécelfai–

rement des ehimilles 7.élés , fi un feul trait de lumiere

leur eat fait entrevoir cambien la

Chim;.

pem préter

3U génie,

&

cambien elle peut en recevoir

3

fon [Qur .

11

eO trcs-diffieilc fans dOUle de délruir. ces impref–

fions déf.1Vorables. /1 ell clair que la r':volmion qlli pln–

ceroit la

Chimi,~

dans

le rang qu'elle mérite, qui la

¡neuroit .u moios

ii

eÓté de la Ph) lique

calc~lée ;

que

ceue révolutjon, dis-je, ne peut étr" opéfée que pur un

eh imiCle habile, e",houfiaile,

&

hardi, qui fe trouVBnt

dan> ulte polÍtion f.vorable,

&

pro/ham habilcmem de

quelques

circonfiallces

hcureufes,

Caueoie

r¿"eiller I':lt–

temion des fa vans , d'abord par une ollentBtion bruyun–

te, par un Ion

décidé

&

affirm:nif,

&

enfuite par

des

raifops ,

fi

fes

premiercs

armes avaient enramé le

pré ...

)ugé_

Mais en nttendant que ce nouvcau Pnracelfe viennc

:lVanccr cour:lgcuferncnt, que

touUs

/u

errutrJ

fJlfi

ont

dlfiguri lal Ph)'ji'{fte Jon: provcnllef de <cite ""iqu.

[ofIYCe;

favoir

'lile

deJ hommu

ignorant

la

Chinlic ,

fe

Jone donnl

1"

air, de philoJopher

_

&'

de remire raiJon

dt!I chofes nattlytlles , que la

Chimie ,

l~l1irlte

fondemen t

de tortte la Ph)'jique, ótoit

[mi.

en drole d'expliq,..r ,

&c. comme Jean Keill I'a dit en propr.s terllles de la

Géométrie, & eomme M . Defaguliers viem de le ré–

péter dalls la

prlfacc

de foo eourS de Phylique expéri–

ment.a.le

; ea auendan r,

dis~je

,

ces utiles déclamadolls,

nous .1I0ns tkher de préfent.r la

Chimie

fous un poiut

de vue qui puille

Il

retldre digne des regards des Phi–

lofophes,

&

leur faire appercevoir qu'au moins pour–

roit-elle devenir quelque chofe entre leurs mains.

C'ell

3

leur conquete que nous nous ,macherons prin–

cipalemem, quoique nous faehions fon bien que

c<

n

'e11

pas en mootran t la

Chimie

par fon c6té philofophique,

qu'on parvieedra i

13

meme en honneur,:l lui raire

In

forlUne qu'ont

mérit~

:1

la Phyfique les machine, élé–

gantes , l'oplique,

&

I'élearicité: muis comme il ell

des ehimines habiles déJ:i e11 polfeffion de l'ellime gé–

nérale,

&

tres en é[3¡ de préCemer la

Chimhau

public

par le cÓté qui le peO[ a[[aeher, fous

In

forme

In

plus

propre

a

la répandre, nous aV011S cru d"'oir 110US re–

pofer de ce foin fur leor zele &

fu~

leurs talells.

Mais pour donner de la

Chimic

géné"le philofophi–

que que je me propofe d'annonccr (Je dis exprellément

onnonc<r

ou

indiqflcr,

&

rleo de plus) I'idée que Je

m'eo fuis formée; pour expoCer

dtn~

un jour fulfiCane

fa méthode, fa doariae, l'étendue de fon obJet,

&

(ur–

[Out

Ces

rappons avce les autres fciences phyliques , rap–

portS par lefquels je me propofe de la faire connoltre

d'abord; -i1 faut remOnter jufqu'aux confidérntions les

plus générales fur les objets de ces fciences .

L a Phyfique, prife dans la plus grande étendue qu'on

puj(Ie lui accorder , poor la fcience géoérale des corps

& des affeaions corporelles, pem ':tre diviCée d'abord

eo deus branches primitives e(femiellemem dillinaes_

L'uoe reofermera la coonoilTance des corps par leurs

qualités extérieures, ou la contemplation de tous les

ob-