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liberté , droit
~cqnis
par l. po/feflion
&
juflifié par l. n.–
ture meme de Icur obJet' J3 hardielTe (00 " dit la fo–
lie ) , I'emhoufi.fme des Chimilles differe-t-i1 réellemem
du géoie eré3!eur, de I'efprit fyOém.tique
~
&
ett erprit
fylUmatique le fuut-i! proferire • jamais, paree que foo
cITar prématuré a produit des erreUrS daus des tems
moios heureuI
~
parce qu'on s'ef! é¡:aré eo s'élevant?
$'élever di-ce lléeeff,;remeQ[ s'é
~rer"?
I'empire du
gé–
nie que les grands hommes de notre tems ont le eou–
rage de rameoer, ne feroit-i1 rétabli que par une ré"o–
Jution funelle?
_ Quoi qu'i1 en foit , le gout du tieele, I'efprit de dé-
tail, la marche leme, eireonfpeae, timide des feíeoees
phyliques , • abColumem prévalo jufque dans nos Iivres
élémeotaires , nos
eorp~
de doarille. Ces IÍI-res ne font,
du moins leurs
3uteUrS
eax
memes
ne voudroieoc pas
les donner poor mieux que pour des collca iolls judi–
cieuf"mem ordonnées de fuits ehoifis avee foiu
&
véri–
fiés C¿veremem, d'expl ic3!ions elaires, f.1ge ,
&
qoel–
quefois neu ves ,
&
de eorreaions miles efans Jes procé–
dés. Chaque partie de ces oovenges peut ';tre parfuite,
du moins elacte; mais le nreod, l'enfemble, le fylle–
me ,
&
(ur-tout ce que j'oferai appeller une
i.l!u.
par
Jaquelle l.
Clúmie
pui/fe s' éteodre
:i
de nouveaux ob–
jets
,
écl3in:r les
autresJcicnces,
s'aggrandir en un
nlor;
ce ntEud, dis-je , ce CyOcme, eCUe ilfue m quem .
C'ell principalemenc le carnElere de médioctité de ces
petitS
~rnités
qui f.1ie regarder les Chilllilles, emr'autres
rilu, alpeas , comme de úmples manreuvtes, ou tout
jU plus eomme des ouvriers d'expériences;
&
qu' on
ne s'oviCe pos meme de foup,onncr qu'j[ e,irte ou qu'il
puilTe exirter une
Chimic
vraimene philofophique, une
C himie
raiConnée, profonde, tranfcendame; des chimi–
lIes qui oCem poner la "ue au-del. des objets pnrement
fenlibles, qui afpirem
iI
des opérations d'un ordre plus
relev!,!, & qui, fans s'échapper au-dela des bornes de
leur art, voyent la rome du
gr~nd
phylic¡ue tracée' dans
fOil enccime .
Boerh.ave
3
die exprelfément au commencement de
fa
Chimie,
que les objets chimiques ¿toient fenfibles ,
gromers , coercibles dans des v.i¡¡caux ,
corpora Jmjiblu
pat,da, vel
pot~f(l,iend(J,
vajiJ
(o~rcn:da,
&c. L e pre–
mier hifiorién de l'académie royalc des Sciellces
:l
pro–
naneé le
jugem~nt
fuiva",_
a
propos de. la
eompa~airoD
u'j[ a eu oecal,on de falfe de la mamere de phlloCo–
her de deu, favans illullres, I'un ehimille,
&
I'autre
phylieien . " L a
Chimie
par des opérations vilibles, ré –
fout les- corps en eertains principes groffiers
&
palpa–
" bIes, fels , fouCres,
tIc.
mais
la
Phylique, par des
fpéeulations délicates, agit fur les principes comme
" la
Chimi.
a fait fur les corps ; elle les réfout eux–
" memes, e11 d'amres prineipes encare plus limpies, en
" petits eorps mus
&
figurés d'uue intinité de fus:ons:
" voil' la principale dilférence de la Phylique
&
de la
"
Chimi• .
.. _
L 'efprit de
Cbimie
eO plus eonfus ,
plus enveloppé; il relfemble plus uux mixtes , ou les
principes fom plus embnrra/Tés les uns avee les nutres:
" l'eCprit de Phyt.ique eO plus net, plus fimple , plus dé–
" lIagé , eofin il remonte juCqu'aux premieres origines,
': l1amre ne v. pus jufqu'au bout ".
M lm_ de
l'acaJ,
del
Sci<>Jce"
1699.
L es Chimilles feroient fore médiocrement eentés de
quelques-unes des prérogatives fur lefquelles ell établic
la prééminence qu'on accorde ici
ií
la Phylique, par
exemple de ces
(pl<ttlation, dé/iGnta
par lefquelles elle
réfout les principes chimiques en petits corps mas
&
figurés d' une infinité de fl,oo s ; parce qu'ils ne fom
curieux ni de I'infioi, ni des romans phyfiques: roais
jls r.e pa(Ieront pas condamnation fur cet erprit confus,
enveloppé, moins net, moins (imple que celui de la
Phyfique; ils conviendrooe encare moins que la Phyfi–
que aille plus loin qué la
Chimie;
ils fe ftauerolH au
contrajre que
~elle·ci
pénetre j ufqu'. I'imérieur de eer–
rains corps doO!
la
Phylique ne eonnoit que la furflee
&
la figure extérieure;
quam
&'
hove¡
&'
ajini difcer–
",m:,
dit peu poliment Becher dans fa
phyjiq. !olíterr_
lis ne eroiront pas meme hafarder un paradoxe abfolu–
m ent téméraire, s'ils avancenr que fur la plapart des
queClions qui
Cont
déligoées par ces mots,
ell. remon–
te j"h"'allx premicref origine¡ ,
la Ppyfique n'a foit
jufqu'i préfem que confondre des notions ablhaites a–
vee des vérités d'exillenee ,
&
par conféquent qu'elle
a
manqué la nature
nomm~men¡
fur la compolition des
corps feolibles, fur 1a nature de la matiere, fur fa di–
vijbilité, fur (, prétendue homogénéité, fur la poroli–
té des corps , fur l'etrence de la fol idité , de la fluidi–
~¿,
de la molle/fe, de l'élaClicité, fur la eature. du reu ,
CHY
des eoulcurs , drs odeurs, fur la tbóorie de l'é,-ap ra_
tion
, &c.
L os chimilles rebclles 'lui oferom mécoLl–
ooi"e .infi
13
(ou,-eraineté de la Phyfique, oferollt peé–
tendee auffi que
la
Chi",i.
a ehel. Coi dequoi dire beou–
eoup mieux fur tOUk. les qu lIions de ee_ne clalle.;
quotqu'il fu-lJe conyenir qu'elk ne I'a p. du a.lfe1. d,–
lIinaem~O[,
&
qu'elle a négligé d'é"ler tOus.
Ce,~ a"at~tages ; & meme ( ear il fuut J'avoiier ) qUotqu ,1
y
~"
des ehimiOes qui foup,onn em
ti
peu que
leur.rtpUlC–
fe s'élever
ií
des connoilfances de eet ordre, que quand
ils rencomrem par hafard queique ehoCe de femblable,
foir dans les écrits , foit dans la bouehe de leurs con–
fre res, ils ne manquem pus de le proferire avce hlU–
teur par cene formule d'improbation,
<ela ejl b,m 1b)'–
fi'l/u;
jugement qui _montre
rcolement
qu~ilS
.11·ont une
idée a/fe1. julle ni de la Phylique
il
laquellc ,Is ,envo–
yenr ce qui ne lui .ppartiendrn jamais, ni de la
Cb,mi;
qu'ils privent de ce 'lu'elJe feu le a peut-elre le drolt
de polféder .
Quoi qu'il en foit de nos préténtions refpea;,-es,
I'idée que les Phyficiens , "oiem
d'eux-m~mes
&
des
Chimines en
1669,
en préciCémeIH la
l11~me
qu'en
om aujourd'hui les plus illullres d'cntre-eu . C'eO eet–
te opinion qui
1I0US
prive des foffrage9 dom nous fe–
rions le plus flGués, & qui
fuil •
la
Chi",ie
un m.1
píen plus réel, un dornmage vraiment irréparable, en
é loignant de I'",ude de cene fcience , ou eu' eonfirmant
dans leur éloignemem plufieurs de ce gélties élcvés
&
vigoureux , qui De fauroient fe
laitrer
trn'l1er
de
Inal1CJ!U–
vrc en 1naoreuvre, ni fe nourrir d'explicalions maigrcs
1
feches , foibles, ifolées , muis qui auroiem c!té oécelfai–
rement des ehimilles 7.élés , fi un feul trait de lumiere
leur eat fait entrevoir cambien la
Chim;.
pem préter
3U génie,
&
cambien elle peut en recevoir
3
fon [Qur .
11
eO trcs-diffieilc fans dOUle de délruir. ces impref–
fions déf.1Vorables. /1 ell clair que la r':volmion qlli pln–
ceroit la
Chimi,~
dans
le rang qu'elle mérite, qui la
¡neuroit .u moios
ii
eÓté de la Ph) lique
calc~lée ;
que
ceue révolutjon, dis-je, ne peut étr" opéfée que pur un
eh imiCle habile, e",houfiaile,
&
hardi, qui fe trouVBnt
dan> ulte polÍtion f.vorable,
&
pro/ham habilcmem de
quelques
circonfiallces
hcureufes,
Caueoie
r¿"eiller I':lt–
temion des fa vans , d'abord par une ollentBtion bruyun–
te, par un Ion
décidé
&
affirm:nif,
&
enfuite par
des
raifops ,
fi
fes
premiercs
armes avaient enramé le
pré ...
)ugé_
Mais en nttendant que ce nouvcau Pnracelfe viennc
:lVanccr cour:lgcuferncnt, que
touUs
/u
errutrJ
fJlfi
ont
dlfiguri lal Ph)'ji'{fte Jon: provcnllef de <cite ""iqu.
[ofIYCe;
favoir
'lile
deJ hommu
ignorant
la
Chinlic ,
fe
Jone donnl
1"
air, de philoJopher
_
&'
de remire raiJon
dt!I chofes nattlytlles , que la
Chimie ,
l~l1irlte
fondemen t
de tortte la Ph)'jique, ótoit
[mi.
en drole d'expliq,..r ,
&c. comme Jean Keill I'a dit en propr.s terllles de la
Géométrie, & eomme M . Defaguliers viem de le ré–
péter dalls la
prlfacc
de foo eourS de Phylique expéri–
ment.a.le; ea auendan r,
dis~je
,
ces utiles déclamadolls,
nous .1I0ns tkher de préfent.r la
Chimie
fous un poiut
de vue qui puille
Il
retldre digne des regards des Phi–
lofophes,
&
leur faire appercevoir qu'au moins pour–
roit-elle devenir quelque chofe entre leurs mains.
C'ell
3
leur conquete que nous nous ,macherons prin–
cipalemem, quoique nous faehions fon bien que
c<
n
'e11
pas en mootran t la
Chimie
par fon c6té philofophique,
qu'on parvieedra i
13
meme en honneur,:l lui raire
In
forlUne qu'ont
mérit~
:1
la Phyfique les machine, élé–
gantes , l'oplique,
&
I'élearicité: muis comme il ell
des ehimines habiles déJ:i e11 polfeffion de l'ellime gé–
nérale,
&
tres en é[3¡ de préCemer la
Chimhau
public
par le cÓté qui le peO[ a[[aeher, fous
In
forme
In
plus
propre
a
la répandre, nous aV011S cru d"'oir 110US re–
pofer de ce foin fur leor zele &
fu~
leurs talells.
Mais pour donner de la
Chimic
géné"le philofophi–
que que je me propofe d'annonccr (Je dis exprellément
onnonc<r
ou
indiqflcr,
&
rleo de plus) I'idée que Je
m'eo fuis formée; pour expoCer
dtn~
un jour fulfiCane
fa méthode, fa doariae, l'étendue de fon obJet,
&
(ur–
[Out
Ces
rappons avce les autres fciences phyliques , rap–
portS par lefquels je me propofe de la faire connoltre
d'abord; -i1 faut remOnter jufqu'aux confidérntions les
plus générales fur les objets de ces fciences .
L a Phyfique, prife dans la plus grande étendue qu'on
puj(Ie lui accorder , poor la fcience géoérale des corps
& des affeaions corporelles, pem ':tre diviCée d'abord
eo deus branches primitives e(femiellemem dillinaes_
L'uoe reofermera la coonoilTance des corps par leurs
qualités extérieures, ou la contemplation de tous les
ob-