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338

CHY

du mouvement

p~rillaltiqlle

&

des valvules

eonniven~

tes, dans les v.i(Jeaux l.aés du premier gen re .

Ces vaiOeaux laaés fortem de toute la circonféren–

ce des intdHns comme de petits fyphons ,

&

s'ouvrent

obliquement dans leurs cavités: ils s'anallomofem en–

fuite; ils formen t (ous la membrane commune une ef–

pece de refeau Ires-remarquable,

&

(e glillem enfio dan.

la duplicature du mefemere; le chyle qui s'y infinue ell

pouLTé par le chyle qui vient apres, par l' naion des

imeRins, par la preffion du diaphragme

&

des mufcles

de l'abdomen: s'iI u'y avoit pas de valvules daos ces

petits vaiLTeaux, le chyle [eroit pouLTé égalemem en·haut

&

en-bas ; mais comme

iI

n'ell pas poffible qu'il re–

vienue [ur fes p.s, la preffion externe l'oblige

a

1TI0n–

t'C vers les lombes; les valvules (émi-lunaires qui s'ou–

vrem au nouveau chyle, fe fermem • celui qui a paf–

fé; les .rtéres méfér....ques qui banenl cominuellemem

le fouettent encore,

&

le pouLTem dans le refervoir .

Comme par une préc.ution admirable de la nature,

les ouvertures des vcines laaées fOil! tres-petites, treS–

fubtiles,

&

¡ias plus grandes que des 3rteres capillaires ,

(uiv3m la reroorque de D erham , il n'y a que l. por–

tia n du chyle la plus Huide

&

la plus Cubtile qui puiLTe

s'y inlinuer.

L es veiues laaées qui on l des orifices que nos yeux

ne (auroieut découvrir, p3roiLTent aOez groffcs des qu'

elles font forties de la membroue mu(culeufc,

&

qu'

ellts (ont (ous la runique ex terne ; elles s' unilfent ell–

fuite,

&

forment les unes avec les autres des angles

aigus; el les fe féparen t apres cela pour fe réunir en–

core derechef; apres ces unions

&

ces divilions, el–

les devienncm toOJOUlS plus groífes: touS ces divers ac–

croiLfomens fervent

.l

rendre le chyle plus fluide .

Ces vaiiJeaux , apres plufieurs ananomofes

&

plufieurs

di\'ifions , qui formenc

camme

de perites Hes

dalls

(out

I'efpace du mefemere, abourillent

a

des glandes doO! la

/lrué1:ure n'el! point enca re connue,

&

qui fom répan–

dues entre les deux lames qui le forment; ils les ell–

vironnent, ils s'y intinuent; ils en roncO[ moios

noro·

breux, mais pI us interrompus par des val vules .

D 'ol1 il ell conOant que rien ne fe fép2te du chyle

dans ces glandes, mais

"U

contraire ql1'il y ell délayé;

ce qui

parOitr3

d'auraoc

plus évidcnt,

n

l'an conlide;:–

re que ces glandes caverneufes font arrofées par plu–

lieurs aneres qui fe diltribuem en-haut

&

en-bas , ram–

pent ici d'une

fa~on

tout-a ·f"it fi

llguli.re

,

&

ne font

point pliées en peloton: d'ail leurs ces me mes glandes

re~oi l'em

la l)'mphe de plulieurs vifceres abdominaux,

qui pénetre dans la fu bllance de ces glandes ,

&

déla–

ye davaltlage le chyle;

&

peut-ctre que ces anérioles

exhakm pJt leurs dernieres exrrémités leur humeur la

plus tenue dans les petites ca vités de ces glandes; car,

fe lon Cowper, le mercure paffe de ces artereS dans les

vailfeaux Iaaés: le chyle féjouroant donc dans cos glan–

des,

y

ell to ueué, délayé,

&

peut·étre melé avec les

efprils des llerfs qui s'y dillribuem.

A pres que le chyle a palfé par ces glandes,

iI

en fort

par les vailfeaux laClés du fecolld genre, qui fom moins

llombreu., mais pl us gros

&

plu) unis: ces vaiLTeaux

vom fe reodre

~

la citerne laé1:ée', ou au refervoir chy–

leux, li connu fous le nom de

rcfervoir de

Pccr"ct ,

qui l'a mis en évidence en 16j"1: l. fe décharge une

grande quantité de lymphc qui vieO! de prefque toureS

les panies lituées fous le diaphragme

&

qui y ell ap–

ponée de toures pam par les \'ailleaux lymphatiques.

En cltet les valvules , les ligalures , les maladies de la

Iymphe , nous apprenncnt que telle ell la rOute de cette

humeur.

Ce n' ell pas ici le Iieu de décrire le refervoir du

chyle. qui ell nne vélicule dom la figure

&

la grandeur

,'aricnt beaucoup daDs l'homme

ln¿me : naos

diroils feu–

lemem que le concours des veioes laaées qui foO! en

grand nombre, demandoit qu'il y eOt un rclervoir qui

re~Ot

le chyle; fans cela ce fluide auroit [ouffert des

rc,"rdemens dans le mefemere , ou bien

iI

auroit fallu

qu' il marchat avec une grande rapidité dans le canal

thorachique , le<Juel n'a pas une Ilruaure propre 3 réli–

ner

a

un fluide pouffé avec force,

&

qui coule avee

beaucoup de ,·ítelfe.

Le chyle ayan t ét.! délayé par 13 lymphe dans le re–

fervoir de Pecquet, ell porté au haut de ce refervoir

qui forme un canal partieulier COOlJU fous le uom de

canal thorachiqtte (Voye:¡;

e

A N A

r.

T H

o

R A

e

H

J–

U E),

&

les val vules doO! ce canal ell rempli facili–

tellt la progreffion de ceue liqueur.

Le chyle ell déterminé de ce canal dans la follc1a–

vi~re

par le fecours de deux valvules, qui en fe rap-

CHY

·prochaot rorment une

Ii

petile feme, qu'il ne peu! en.

trer dans cene veine qu'une petite quamité de ch)'le

il

la fois,

&

qu'i1 n'en peut reBuer dans le canal thora–

ehique.

On ne fauroit done douter que la plus grande partie

du chyle oe mome • la veine foOcla ,'iere; mais on peur

douter s'H n'y eu a pas une portion, f.voir la plus te–

nue, qui fe rend au fuie par les veines méféraiqucs.

apres avoir élé pompée par les tuyaux ab(orbans qui

s'ouvrent dan la tunique yeloutée des imellins.

Cependant tout femble lever ce doute. 1°. Le nom–

bre, la grandeur de ces tuyaux abforbans, leur Ilruau–

re, leur nature qui n'ell pas diRérenre de celles que les

veines 001 communémenr, le faog veineux qui de -l il

coule dans la veine·porte comme dans une artere, la

n3lure de ce fang, la grande quanrité d' humeurs qui

abordent aux inrellios, tout cela fait

foup~onner

que la

partie la plus lymphatique du chyle ell

port~e

dans la

veine·pone, 011 elle ell délayée pour fervir enfuite de

nouvelle matiere • la

fecr~tion

de la bile.

2°.

On peut

apporter une autre raifon de ceue opinion,

tir~e

de I'a–

natomie comparée des ovipares, qui o'out poinr de vaif–

feaux laaé>, mais daos lefquels

iI

fe trouve un paffa¡¡e

de la cavité des imell ins aux vaiLTeaux tnéfériiques. BJI–

lius a fai t voir que fi on Iie les arteres du mefemere

dans un chieo qui viem de manf¡er beaucoup, on trou–

ve les veines méféraiques remplles d' une liqueur cen–

drée. On s'ell plaint que Billius n'avoit pas détailJé la

maniere dont il faifoit ron expérience; mais Gliffon ne

s'<l1 pas

difpenf~

de la donner. Swammerdam a con–

firmé I'opinion de Billius par d'autres exemples de I'a–

oatomie comparée ;

iI

ell cerrain que dans les oifeaut:

iI

y a un pallage aux veines méféraiques.

Mais li I'on doit (ouP90nner que le chyle le plus te–

nu patle du mefelllere dans les veines m éfér....ques,

ne doit-on pas penfer la meme chofe au fUJel du "en–

tricule? les parties les plus fubtiles des alimens ne peu–

vent·elles pas étre abforbées par des tuyaux veincus?

I'aa ioll des cordiaux ne paroit - elle pas

'!Il

erre une

preuve

?

On demandera préfentement quelles [ont les oaufes

qui COllcourem ;\ pouller le chyle de bas en haut, qui

le fom mOnter fi aifément, meme lorfqu' on elt de–

bou t, dans des tuyaux téls que le reCervoir de Pecquet

&

le canal thorachique, tuyaux

gr~les , comprim~s,

pet–

pendiculaires,

&

qui s'affaiffem ai[émem.

J e réponds que ces caufes fom en grand nombre,

&

fe préfeDlcnt d'elles - mémes, pour peu qu'on faLfe at–

temiou tO • la force avec laquelle les imellins fe con–

traélem,

&

aux caufes qui concourem • chaffer le chy.

le des imellins :

aux valvules des vaiLTeaux laé1:és

&

a

celles du refervoir thorachique, qui facilitctlt beaucoup

la progreffion du chyle:

.ux batlemens des arteres

méferaiques , qui fom paralleles aux vaiLTeaux laé1:és, ou

·les croifem : 4° .. la forte nélion du diaphragme lur le

réfervoir :

SO

aux puilfanres caufes qui comprimen! le

périroine, lequel forme cetle fine membrane du me(cn–

tere ou Irs vaiLTeaux laé1:és fOn! renfermés: 6°

a

la

propre cOllttaaion des membranes qui torment le paroi

&

le canal de Pecquet ; comraé1:ior. qui ell encore for–

te apres la mort: 7° nuX fones pulfations de l' aorte,

qui ell voifine du c.nal thornchique: 8° au mouv emenr

meme des poumons

&

du thorax.

Tandis que routes ces forces agiLTcnt, le ohyle mon–

te dOllc nécetrairemem dans le rclervoir, daos le caoal

thorachique,

&

fe jelte dans / la veinc foOclaviere gau–

che; car les liqueurs fe ponem vers les Iieux 011 elles

trouvCIl! moins de rélillance: or les valvules des vci–

nes laé1:ées offrem uo obllacle infurmomable ; le chyle

doit donc fe détenniner vers la veine

lo~cla viere;

Ji

il fouleve l'efpece de valvule, ou pour mieux dire la

digue qui ferme le canal thorachique , empeche que le

fal1g n'emre daos le canal,

&

permet le palf.1ge au chy–

le : des qu'

iI

ell entré dans la veine loOcla viere,

il

palfe par fon couduit dans la veine cave, daos le

Ii–

nus veineuK , dans l'oreillette droite,

&

dans le premier

vemricule du creur, 011 ayam élé melé avee le fang,

divifé, fouelté par l'aaion de ce vifcere , il ell poulré

dans I'arlere pulmonaire,

&

Y acquiert routes les qua–

Iilés du fang.

Réfumons en peu de mOI$

ces

merveilles . L e chy–

le qui a été préparé dans la bouche , broyé, 3t1énué

dans I'ellomac, élaboré dans les intellins, féparé dans

les vaiífeaux Iaaés, délayé dans les glandes du mefeo–

rere, plus Mlayé encore

&

plus melé daos le canal

thorachique, melé au (ang daos les veines, dans l'oreil–

lelte,

&

dans I'antre droit ;

Ii\

plus exaaernent melé en-

cote,