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B,.éface pago
XXVI.
L '
Auteur faie éclater ici
fa haine , & fon mépris
pour I'Inc¡ui útion . J'a–
vois propofé de reñvoyer nos leél:eurs
a
I'anicle
Iw¡uifttion
pour rabailTer fon caquet. Mais puif–
qu'il vient nous relancer
l
tout moment, voici
un petit échantillon de ce que je dirai plus am–
plement ailleurs.
L ' inquiG tion eí!: un tribunal
reC;~l
par une gran–
de partie du monde,
Il
n'eíl: pas vrailTemb1ablc:
que des Pri,:ces qui y regnent· avec éclat .& f:t–
gelfe vouluOent admettre & .cherir un triJ:lllnal
auffi affreux, que celui que l'aureur vient de nous
repréCente¡·. L ' héréúe eí!: f.11lS aoute un crime,
lequel laiffé une fois impuni, eíl: capable de ren–
verfer de fond en comble la fociété catoliquc.
Or comme dans des cas Prévo;;ables les
Princcs
fe paffenr fouveot des formalirés de la voie
01'–
dinaire, doit-il erre regardé comme iy,iu11:e le
tribunal dI! I'inqt¡j(jtion qui s' en palfe auffi?
TI
n'abandonne cependant les formalilés le plus ef–
fentielles , & il n'oublie pas toures les précau–
tions & les foins néceffaires; c'eí!: pour cela qu'
il eíl: aulli difficile qu'un innocent
y
foit accablé
par un arret, qu'il I'eíl: en tout mItre tribunal le
plus fage & le plus équitable.
Les peines auxquelles [ont expofés les crimi–
neis condamnés par ce tribunal, fonr
il
la vérité
bien plus douces . que celles qu'ils amoienr fubi
dans un tribunal fécul ier pour les memes cri mes .
L'inquiGfion n'a pour objet que le répenti¡', &
une pénitence falurai re. Le cbilti menCc'eí!: tou–
jours fon derniel' elfort .
Cela
ne s'emploit
jam~js
fans confulter des gens fort
a
ponée d'en juger .
Oc ne doit non plus
bl~mer
les autres Princes
qui ne s'en accommodent pas. 11s ont apparem–
ment autres taifons pon!, ne point I'admettre dans
leurs Etats.
On objeél:e fort mal- a- propos le jugement fait
par le Pape Zacharie d'un Ev eque qui foutenoit
l'exií!:ence des amipodes . Prernierement c' éroit
la perfuaúon inébranhble des favans de ce tems–
a .
Toute autre paroiffoit cont·raire au texte des
livres facrés. Les raifons que l' Eveque portoit
ne fembloient concluantes pour des perfonnes qui
ne connoilToient d'autre í!:ruél:ure d:ms I'univers.
Il n'eíl: donc pas furprenant qu'on aglt de la for–
te contre un qui étoit trop opiniatre dans fon
fentiment non bien démontré , & que par une de–
/inition !1ullement pranoncée
cx cathedra
on dé–
clara~
enCuite la propoútion eje l' Eveque Virgi–
le injurieuCe au texte de l'Ecriture-Sainte ' .& au
fentimcllt de' la fame Pllllofopllle de ce Slecle.
Je ne m'étendrni point fuI' I'anicle de G alilée .
J'ai fait mes réAexions ailleurs, j ' ai comparé fa
condamnation avec les arrets de la Sorbonne fuI'
des propofitions au/U neuves & fufpeél:es
a
cette
Ecole & avec la propoútion de Galilée auffi neu-
ve & auffi fufpeél:e alors
a
l'inquiútion de Ro,.
me.
(M)
Ibidem .
L'oo accorde , ,ú I'on veut , que tout
ce que l' lnquiíition lit
a
I'égard de Galilee, n'é–
toit pas daos les regles; cela ne yrouveroit lOut–
au-plus que l'ignOl'ance ou I'on etoit dans ce úe–
ele fuI' I'article de la bonne Philofophie . Elle
mit en dé/iance les théologiens fuI' un fyfteme qui
paroi lToit contraire aux Centimens rec;us alors.. On
fait fut cela de grands reproches aux CardinaulC
& aux I,!quiíiteurs. M :¡.is en bonne foi le Par–
lement de P,aris n'en méritoit-il pas autant pour
avoir condamné au feu comme Sorcier ce
Fau–
jJe,
qui fut invémeur de
l'
irr¡primerie ? Je fai
que cé fait rapporté par les auteurs AnglOls de
I' H iftoire
univcl'felle;
dI:
accufé de fauITeté par
les
~ranc;ois.
Ils conviennent pourtant, que les
faél:eurs de cet Imprimeur qUl vinrent
a
Paris
vendre les p'remiers livres imprimés furent accu–
fés de rnagie. Cette accufation n'eut
3
la véri–
té aucune fuite; mais elle eíl: toUjours une preu–
ve publique de I'ignorance groffiere OU I'on étoit
plol)gé, ú fort que l'art de l'imprimerie ne put
la
diffiper de long-terns. Le Parlement lit f.'\Íúr
en
1474'
touS les exemplaires qu
1
un des fuél:eurs
de Mayence avoit apportés
i
·Paris .
JI
mllut que
Loüis
X I.
interdlt au Parlement toure connoif–
fance de cett!'! :¡ffaire , & fit payer aux proprie–
taires le prix de leurs livres.
(E./fai fut' l'bijJ. Gé–
néy.
&
fur les
~n(JJurs
des llation! , de
M .
,de Vol–
taire Tom.
3,)
~e
l' on ait la bonré de com–
parer ces deux faits , & que l'on décide f.1ns pré–
venrion . ( D )
1;'lIn,
&
.l'?utre cas s'étant paffé dans des tems
mOlns eclarn:s que ceux qui
les
ont fuivi; la ta–
che eí!: plus forte pour les FmnC}ois , que pour
les lnquiúteqrs de R ome; cal' ceux - ci avoient
pour titre fondamemale de leur
fév~rité
contre
le fondateur, pour áinú dire, de la vraie aí!:ra–
Ilomie , la
révéfation
ou tradition facrée , que le
philoCophe détruifoii dans le principe du fyí!:eme
phyfi9,uo de1'univers; tandis que les Franc;ois dans
leur fevérité .comre I'aureur d'un art put'ement
méchanique , n'avoient aucun motif légitime &c.
(V)
A l'artic.
ADORER
pago
12.2..
col.
2..
On a cen–
furé ( 1) dans cet article cette propofition :
la ma–
¡liere d'adorer le vyai D ieu ne doit jamqis s'écar–
tCY de la raifon , parce que D ielt cjJ
t'
auteuy de 1"
raifon ,
&
qu'il a voulu qf¿'on s'm fervit dans les
jltgemcfJS dc ce qu'il convient de faiye
a
fln égayd.
" Le D éiíl:e ( a dit quelqu'un ) s'exprimeroit - il
" autremem? Partifan de l:yfcule raifon, il crait ,
" que la révélation s'en é'carte , & reiette tout
" culte furnaturel. " Mais eft-ce que l'Encyclo–
pédi fte penfe de meme? Non abfolumem . La ré–
vélation :;'écarte-t-elle de la raifon? Un D éiíl:e di–
m qu'oui, mais ne le dit pas l' Encyclopédifte .
La mifon nous fait voir qu'il y a
Ull
D ieu infi-
ni-
(1)
Ré/leX10ns q'un Frlncifclin fur les trois premiers volumes de l'EncycJopédie.