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1 S S E

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E N 7'

Ofons le dire avec {jncériré,

pour l'avantage de la Philofophie,

p0ur celtti

de la R ligion meme , On auroit befoin d' un écrit férieux

raifonné

C0nlr~

,les

perfoones malintenrionnées

peu infirui,tes, qui abufent fouvenr d,e la RehgtOn

pour atraquer mal-a-propos -les Philofophes , c'eir-a-dire pour nuire

fes intére'ts en

tranfgrefrant fes maxi mes, C 'efi un ol!vrage qui manqu e

notre {jecle,

Les critiques de la gerniere clafre,

allxquelles nous a\lrons le plus d'égard,

conGft-ent dans les plalntes de quelques perfonoes

qui

110US

n' aurons

pa~

rendu

jullice, 9n

110US

trouvera toujours difpofés

réparer promptemcnt ce qw poun:a

ofte nfer dans ce livre

non-feulemeL)t les perfonnes eilimées dans la littérature, malS

ceHes mem e qui font le moins connues , quand elles auront fuj et de fe piaindre

(a) ,

Nous en avons déja donné des preuves , Perfonne n'

moins avide que notis du

bien des autJ'es ,

n'applaudit 3Ivec plus de plaifu'

leurs travaux

leurs

~ued:s,

Au défaut d 'autres qualité6 , nous tflcherons de mériter le fuffi'age du Publtc ,

pa~'

le foin que nous aurons de

eherc~er

la vériré, plus chere pour nous que norre

vrage,

bien plus que norre fortune; de ]a dire tout

fois avee la fé vél'lté

qu 'elle exige,

avec la modération que nous nous deV9ns

nous memes; de

~1 '~)u

trager jamals perfonne, mais de ne refpeéter auffi que deux chofes, la

,~eJ¡gtOl1

les Loix; (nous ne parlQns point de l'autorité, cal' elle n'en efi point dlffere!lre,

~ ~ 'efr

fondée que fur elles); de l'endre aux ennemis meme de I'Enc,yclopédlC!ll

Jl~alCe

p~us

exaB:e; de donner fan s affeB:ation

fans maligniré aux

aut~urs

me–

dlOcres, meme les plus vantés, la place

~lle

leur affignent déja les bons

Jug~s,

que nos defcendans leur deilinent; de diilinguer, comrne nous le

devons ,

ceux qui

fervent la répllblique des Lettres f.ans la jugeJ'

de ceux qui la juger:t fans la fervir ;

mais fur-tout de célebrer en toure occafion les hommes vraiment illull:res de notre

fiecie, auxque-ls I'Encyclopédie fe doit par préférence, Elle tac hera de lem rcndre

d'.avance ce tribut {j jufie, qu'ils ne res;oivent prefque jamais de leurs contempo–

rains fans melange

fans amerrume, qu'ils attendem de la génération fuivante,

dom l'efpoir les fontient

les confofe; foible reffource fans doure ( pllifqu'ils ne cpm–

meneent' proprement a vivre que quand ils ne fom plus) rnais la feule qu!,! le malhem

de l'humaniré leur permette. L ' Encyclopédie n'a qu' une chofe

regret,ter, c' eft

que notre fuffrage ne foit pas d ' un afrez grand prix pour les dédommager d,e ce

gu 'ils ont

fouffrir,

que nous nous bornions

etre

innoc~ns

de leurs pemes,

fil11s pouvoir les foulager , Mais ce foibl e ,monument que nous

che~'ch,ons

leur con–

facrer de leur vivant m'!!me, peu néceíTalre

ceux qui en font 1obJet, ea honoraT

ble a ceux qui

élevent, Les {jecles fururs, s' il parvient jufqll' a e\lX, rendrom

nos fentimens

notre courage la meme jua\ce que nous aurons rendue ar¡ gé nie?

la vertu, &

flUX

talens ;

nous

CI'O y OIlS

pouvoir nous appliquer ce mot de Cre.,.

mutius Cordus

Tibere: " Non-feulement qn fe fouviendra de Brutus

de Caffius,

" on fe fouvi endra encore de nous , "

L'ufage {j ordi naj re

mépri fable de décrier fes cont,emporains

fC$ com–

patriotes , ne n011S empeche¡'a pas de prouver par le détail des faits, que

l'avantag~

n 'a pas été en tout genre dn coté de nos ancetres;

que les Etrallgers ont peut–

erre plus

nous envier , que nous

eux. Enñn nOllS nous attacherons autant qu'il

fera poffible ,

infpirer aux gens de Lettres cet efprit de liberté

d' union, qui

fans les rendre dangereux, les rend ellimables; qui en fe l1)onrrant dans leurs ou–

vrages , peut mettre norre {jede a couvert du reproche que [aifoit Brutus a l'élo–

quence de Cicéron, d'etre

,fans r ei1ts

fan s vigueur; qui femble,

110US

le difons

avec joie, faire de jour en jou r de nouveaux

progr~s

?armi nous: que néanmoins

certains Mecenes voudroienr faire pafrer pour cynique,

qui le {era fi l'on veut,

pOllrvu qu' on n' attache

ce terrne aucunc idée de révolte ou de licence. Cetté

maniere de penfer, il efi vrai , n'eH: le chemin

de l'ambition, ni de la forrune.

M ais la médiocrité des de{jrs

la [orrune du Philofophe;

l'indépendance de

tout, qcepté des devoirs, efi fan ambition . Senfibles

l'honneur de la r épubliquC;

des L ettres , dont npus faifon s moins partie par I}os talens que par notre attache–

ment pour elle, noqs avons réfolu de réunir tolltes nos [orces, pOlll" éloigner d 'elle,

autant qu'il efi en nous , les périls , le dépérifrement

la dégradation dont ,nous

la voyons menacée; qu 'importe de quelle voix elle fe

ferve~

pOllrvli que fes yrais

imére rs foient connus de ceux qlli la compofent?

M:tlgré ces difpoGrions nous n'cfpérons pas

beaucoup pres réunir tous les fuf–

frages ; mais devons

llOUS

le deflIel' ? Un ouvrage te! que

Encyclopédie a

befo~n

(4) Yo, .%.

I'Avertifl'ement da fecond Volume,