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DES

E D 1

r

E U R S.

xiij

la R eiigion avec le refpeét qu'elle mérite, & pou\" y traiter les matieres 'les plus im–

portantes avec une .exaétitude .dont

il

ore dire que tout' le monde lui a fs;u gré.

Auffi les honnetes gens onr-ils été fort furpris , pour en rien dire de plus , de la criti–

que de ce Difcours, q'.l'OH a inferée dans le ]ournal des Savans, fans l'avoir com–

muniquée , .comme eHe devoit l'ett'e,

a

la S.ociété du Journal. On ne eft redevable

a

un ecJ"ivain, qui jufqu'ici n'avoit fait de mal

a

perfonne , mais qui juge

a

propos

de

fe

faire connolrre da ns

la

républi~ue

des L ettres par 1'obligation Oll ron fe trou–

ve de fe plaindre hautement de lui. Cependant il n:a pas meme la trifte gloire d 'e–

tre

l'

auteur de cette critique, mais feulemenr celle d' avoir imprimé

&

défiguré

quelques remarques écrites

a

la hate par u'n ami, qui apparemment ne les auroit pas

faites , s'il avoit prévll qu'elles dúffent e tre publiées fans fOil aveu, L'auteur de la

premiere panie de l'.extrait, ql1i contredit meme la feconde, tant fon continuateur

a

f~ u

joindre habilement l' une avec

l'

aurre, He nOl1S a pas laiffé ignorer fes fenti–

mens Jilr cette infidélité:

110jJS

croyons lui faire plailir,

&

nous fommes fUrs de lui

faire honneur, en publiant la déclaration expreffe qu'U a fouvent réiterée de n'avoir

aucune part

a

une productiol1 qu'il defapprouve. Il feroit facile de démontrer ici,

ti

011

ne

l'

avoit déjit fair ailleurs , que' le critique n' a ni entendu, ni peut-etre lu

l'ouvrage qu'il cenfure, en fe rendant récho d 'un autre. Auffi les ]ournaliftes des Sa–

vans n'ont pas tardé

a

defavouer leur confrere. On attendoit cene demarche de leur

difcernemenr,

&

fm-tout de l'équité d 'un magiftrat

(a),

ami de l'ordre

&

des gens

de Lettres, homme de Lettres bi-meme, qu i cultive les Sciences par gout

&

non

pa!: oftentation,;

~ui

par l'appui qu'il leur accorde, montre

q;l'il

[yait,

parfai~eme.n~

difcerner les ltmltes de la ltberté

&

de la

licence,

&

dont

1

é loge n eft pomt

1C1

l'

ouvrage de

l '

adulation

&

de l'inté ret. L 'auteur du Difcours préliminaire, jaloux

de repouffer des attaques perfonnelles , les feules au fond qui 1'intéreffe:nt, a recla–

mé avec confiance

&

avec fucces les lumieres

&

1'autorité d 'un li excellent juge,

en homme qui a toujours refpeété la R eligion dans fes écrits ,

&

qui ore défier tout

L eétem fenfé de lui faire fur ce point aucun reproche raifonnable ,

Qu'

il

nous foit permis de nous arrerer un moment ici fur ces accufations va–

gues d 'irréligion, que

l'

on fait aujourd' hui tant de vive voix que par écrit contre

les gens de Lettres.

C.es

irpputations, toujoms férieufes par leur objet,

&

que1que–

fois par les fuites qu'elles peuvent avoir, ne font que trop [ouvent ridicules en elles–

memes par les fondemens fm lefquels elles appuient, A inli, quoique la fpiritualité

de l'ame foit énoncée & prouvée en plulieurs endroits de ce Diffionnaire, on n'a

pas eu honte de nous raxer de M atérialifme, pour avoir [outenu ce que toute l'E–

gli[e a cru pendanr douze fiecles, que nos idées vie nnent des fens, On GOUS im–

puten des

abfur~ités

auxquell es nous n'av,ons jamai

p~n[é.

Les

Leét~urs

indifférens

&

de bonne [oi Iront les chercher dans

1

Encyclopédle,

&

feront bien étonnés

d'y

nouver tout le contraire. On accumulera contre nous les reproches les plus graves

&

les plus oppofés.

C'

efr ainli qu' un célebre Ecri\'ain, qui

n '

efr ni Spinolifre

ni

D éifte, s'efr vu accufer dans une gazette fans aveu d'erre 1'un

&

l'autre, quoiqu'il

foit auffi impoffible d 'e tre tous les deux

a

la fois, que d 'e tre tout enfemble Idola–

tre

&

Juif. Le cri ou le mépris public nous difpenferont fans doute de repouffer

par nous-memes de pareilles attaques ; mais

a

l'occalion de

la

feuille hf;bdollladaire

dont nou venons de parler,

&

qui nous a fait le meme honneur qu'a beaucoup d'au–

tres , nous ne pouvons nous diJ'penfer de dévoiler

a

la républiql1e des L ettres les

hommes foibles

&

dangereux dont eUe a le plus

a

fe défier ,

&

l'efpece d'adver[ai–

res contre lefquels elle doit fe réunir. Ennemis apparens de la perfécution qu' ils

al meroient fort s' ils étoient les maltres de

l'

exercer, las enfin d ' outrager en pure

perte toutes les puiffances fpritueUes

&

temporelles,

il~

prenhem ¡lUj ourd'hui le tri–

fre parti de décrier fans raifon & fans mefure ce qui fait aux yeme des Etrangers

la gloire de notre Nation, les Ecrivains les plus célebres" les Ouvrages les

p!u~

ap–

plaudis ,

&

les corps littéraires les plus eftimables: ils les attaquent, non par ll1téret

pour la R eligion dont ils violent le premier précepte , celui de la vérité, de la

charité ,

.&

de la jllilice; mais en effet pour retarder de quelques jours par le

~om

.de leurs adverfaires l'oubli OLl

il

font prets

a

tomber: femblables

a

c~s

avantune.rs

malheureux quí ne pouvant fomenir la guerl'e dal1s leur pays, vont chercher

a~

10m

des combats

&

des défaites; ou plutot femblables

a

une lumiere prete

a

s'étell1dre,

qui ranime encore fes foibles refres pour jetter \:In peu d 'éclat avant que de difpa–

roi tre .

Tome III

d

Ofom

(n)

M. de la Moignon de Malesl¡erbcs .

qq;

préfidc

~

la

Librairie Ik au 10urnaJ des

Sav,I'~.