CRA
vofes tOllles limpIes ? Les vents, les oieeaux,
&
quel–
ques animaux, ehaúem, traoCportent,
&
diCperfent les
femenees aitées, les baies, les glands,
& e.
&
coneou–
rent plus efficaeemem que la main d'homme • étendre
la propagation des végétaux .
~ais
je erois qu'on peut
eneore rendre raifon de ce que la nature Cemble Ce re–
fuCer en eltet au repeuplemem du
chataigner.
li
faut •
eet arbre une expolition
&
un terrein tres - eonvenable
fans quoi if s'y refuCe abColument; ce qui arrive
beau~
eoup moins 3UX autres arbres de ce efimat, qui vien–
nent preCque dans toUS le.s terreins indilteremment; avee
eClte différenee feulemem qu' ils fom peu de progres
dans eeux qui leur eonvieonem moios, au lieu que fe
ehataigner
en pareil eas dépérit Cenfiblement, meme
malgré les Ceeours de la culture. A quoi on pent aj011-
ter que les végétaux Ont, eomme l'on Cait, une Corte
de migratioo qui les fait paCfer d'uo pays
a
UD autre,
JI
merure qu'ils Ce trouvent eontrariés plr les influences.
de l'air, par l'iotemp':rie des faiCons, par l'altération des
terreios, ou par les
e~angemens
qui arrivem a la furfa–
ce de la t!!rre: en eltet, e'en
peut-~tre
Cur-tout par les
grands détriehem.ens qui Ont été faits. qu'en Cupprimant
quamité de forets, les vapeurs
&
les roCées n'ayant plus
été Di
fi
fréquemes ni
fi
abondantes, il en a réCulté ap–
paremment quelque déchet dans l'f\umidité qui en fi fa–
vorable • la réullite
&
au progre.s des
ehataigners
_
On
voit eependant que dans quelques provinees ieptentrio–
nales de ce royaume, la main d' homme en venue
a
b~ut
d'élever
plufi~urs
eamons de
chataignerJ,
qui om
deja réulli, ou qUl promeuent du progres. Cet arbre
mérite, la
p~éférenee
Cur tant d'autres, qu' il faut eCpé–
rer qu on s efforeera de le rétablir dans tous les ter,
reins qui pourront l.¡ convenir_
Expojition, te"';,,,.
La principale attention qu' on
doive donner aux plantations de
chataignerJ,
en de les
placer a uoe expofition
&
daos un terrein qui leur foieot
propres; ear
fi
oe poim manque, rien ne pourra y Cup–
pléer. Cet arbre aime les Iieux frais, noirs,
&.
ombra–
~eux,
les eroupes des montagnes tournées au oord ou
a la bife: il fe pla!t d:¡,ns les terres douces
&
ooiratres,
daos celles qui, quoique 6nes
&
légeres, om un foud
de glaiCe;
&.
miellx encore dans les terreins dom le Ii–
mon en mElé de Cable ou de pierrailles :
iI
fe comente
Ilulli des terreins CablonneuK, poo.rvu qu' i1s foient hu–
mides, ou [Qut au moios qu'i1s ayem de la profondeur:
mais il eraint les terres rouges,
c~lIes
qui foOl trop du–
res,
&
les marécages : eofin
iI
Ce refuCe
3.
la glaiCe
&
:\ l'argille,
&
iI
ne peut (ouffrir
I~s
terres jauoatreS
&.
falées _
LorCque ces arbres Ce trouvem dans un fol convena–
ble, ils
form~nt
les
plu~
belles futaies; ils deviennent
tres-grands, tres-d¡oits,
&
extrememenr gros : ils Couf–
frent d'etre plus Cerrés entre eux que les chenes,
&
ils
croiOeut du douQle plus promptement . Le
chataign<r
en aulli treS- bon
a
faire du bois taillis:
iI
donne de
belles perches;
&
au bout de vingt ans
il
forme déj;\
de joli bois de Cerviee .
.
.
Semenee deJ ehataigneJ.
On peuI les meme en ter–
re dans deux tems de I'aunée; eu aut(lmne, auffi -tÓt
qu'elles font en maturité ; ou au printems, des qu' on
peut eultiver la terre _ Ces deux CaiCons eependanr om
chaeune leur inconvéniem: fi on Ceme les
ehataigneJ
en automne, qui fero;t bjen le tems le plus convenable,
elles fom expoCées a f_rvir de nourritore aux rats, aux
mulots, aUl taupes,
&c.
qui en Com trcs-friaods,
&.
qui les détrujCem preCque emierement, Cur-tour 10rCqu'
elles om été femées en fillon, ce qui en néanmoios la
meilleure pratique: ces animaux Cuivent toutes les traces
de la terre f,"¡chement
r~muée,
&
n'y laiCfem rien de
c~
qui peut les 110urrir; cen ce qui détermine Couvem
¡¡
ne femer les ehataignes qu' au printems;
&.
dans ce
cas il
f.urdes précautions pour les eonCerver juCqu'
a
eeue Caifon: fi on en veut g3Jder qu' une médioc",
quantité, on les étend d'abord Cur un grenier, on on
les
l~irTe
pendant quime joors Cuer
&
dilliper leur hu–
midité Cuperftue; on les met enCuite entre des Iits de Ca–
ble alteruativement dans des caiCfes
00.
mam,equins, qu'
iI
faur reCferrer dans un líeu
Cec
&
a
eouvert des ge–
lées , d'on Oll ne les retirera que pour les femer aulli-.
tÓt que la CaiCon le permettra, dans le mois de F évrier
ou au eommeneement de Mars: en différant davama–
ge, les germes des
chataigneJ
deviendroiem trop longs,
torrus,
&.
Ceroient fujets :\ Ce rompre en les tiram des
mannequins ou en
le~
plantam. Mais fi
l'
on veut en
~arder
une qoa!1tité Cuflifante pour de grandes p\3nta–
tlons, eomme il feroir embarraflant en ce eas de les
reCferrer dans des mannequini, on pourra les faire paf-
CRA
fer l'hyver dans un eonCen'atoire en plein air : on
l~
';tendra d'a,bord pour cet elt"t dans un grcuier, eomll\e
nous l'aVO\lS déJ' dit, a meCure qu'on les raOcJ1lblera ,
pc;ndant trois Cemaines ou un mois : pour fe déb,vrall_r
.pres ce 1\\ de celles qui Com inféeondes, bien des gens
vculent qu' il faille les éprouver eo les mettant dans un
baquet
d'e~u,
oü toutes eelles qui Curnageront Icrom
rCJettables, quoiqu' il Coil
bi~n
avéré par l' expéricnce
'lui en a ét6 fai,e, que de eelles-Ia metl)e il en a réuC–
li le plus grand nombre: on fera rapporter furo un ,er–
rein Cee un lit de terre rneuble de deo.x ou trOls pouces
d'épaifreur,
&.
d'une étendue proponi?nll¿e ". la quan–
tilé des (.mellees; on y mema enfUlte un ht de eha–
taignes de mél}1e
~pai{feur,
&
",infi
al tern3,ti verne~t
Ull
lit de terre
&
un lit de ehataigoes, Cur leCquelle3
II
do.l~
y avoir enfio une épaiCfeur de terre de fix pouees
~u
moins, poor empaeher la gelée, dont on Ce
garan~"a
eneore plu¡ CUrement eo répandaut de la grande
palll~
par de{fus.
.
P ¡,,,,Iatíom en trand.
Sur la fa"on de falre ces plan–
tatioos , nous rapporterons ce que Miller en a
~erit _
" Apres avoir fait, di t-il , deux ou trois la.boors
a
la
charro.e pour détruir e les mauvaiCes herbes, vous fe–
re·z des fillons
a
environ fix piés de dinanee les. uns
des autres, dans leCquels vous memez les
~hat.ignes
a
dix pouces d'iorervalle,
&
vous les reeou"",... d'cn-
" viron trois pouees de terre: quand les chataignes au–
" rom levé, vous aurez
gr~nd
f,?in de les nettoyer_des
" mauvaifes herbes :,
&
apres trolS ou quatre aus , 1.1.
el–
" les on\ bien
r~uffi
, vous en enlevere·L pluneurs au
printems,
&
ne lai{ferez que les plants qui fe trou–
" veront
a
environ trois piés de diflanee dans les ran–
gées : eet intervalle leur
Cu~ra
pend¡ult trois ou qua–
" (re ans encare, apres lefquels vous pourre1..
Oter un
arbre alternativemem pour lairTer de ¡'eCpaee aux au–
" tres, qui fe trouverOnt par ce moyen a fix piés de
dinance: ils pourronr rener dans cet état julqu'i ce
" qu'ils ayem huit ou dix ans,
&.
qu' ils foient a{fez
gros pour faire des eereeaux, des perches de hOl1blOIl–
" niere,
&e.
a
quoi on doit I'employer préférablemem
" a
toUS autres arbres _ Alors vous eouperez eneOre
" juCqu'aup,cs de terre une moitié de vos plants , en
choiliCfant altcrnativemem les p.lus foibles;
&
tous
" les dix ans on poorra y
f~ire
une nouvelle eOllpe qui
payera
l'ilHér~t
du terrein,
&.
les autres eharges ac–
celToires, fans
CO,tnpter
qu' avec cela il rcUera une
bonne quamité d'..rbres dellinés
a
venir en futaie, qui
" eontinucront de prendre de l'aeeroilfement,
&
enfin
" aCfe'L de volume pour que .'eCpaee de donze piés en
quarré ne leor CuffiCe plus: ainfi 10rCque eei
arb.es" Cerom de gro{feur
a
eo pouvoir faire de petites plan–
ches, vous pon erez la difianee a vingt - quatre piés
quarrés, en abauant alternativemem un arbre; ce qui
leur Cuffira alors pour les laiCfer eroltre,
&
pour don-
" ner de l'ai r au t.illis. , ql1i par ce moyen protiter.
eonlidérablement
¡
&
íes eoupes qu'on en fera paye–
" ront avee uCure les dépenfes faites pour la planlation,
l'imérct du terrein,
&.
toUS autres frais; de Corte que
" tous les grandes arbres qui reneront
CerD.nten pur
pro6t. Je lai{fe
a
penCer
3.
t0ut le monde quel gnlOd
" bien cela deviendroit pour un
h~ritier
au bout de qua–
" tre-vingts ans, qui e(l; le tems on ces arbres auront
" pris leur entier
:lceroifielnent" .
l\
Y a eneore une
fa~on
de
fai~e
de grandes plama–
tions de
chatllignerJ,
que
1'00
pratique • préCent alfez
ordioairement,
&
dnnt on
Ce
trouve mieux que de
Ce–
mer les chataignes dans des fillons _ On fait des trous
moyens a des din.nees
a-peu-pr~s
uniformes ,
&
qui
fe
reglem Celon
la
qua!ité du terrein; on
pl~nte
enfuite
trois ou
qu~tre
ehataignes fur le bord de ehaque trou ,
dans la terre meuble qui en en Corrie : deux ou trois
ans apres, on peut faire arraeher les plants foibles
&
Cupertlus,
&
en hafarder la tranCplantation dans les pla–
ces vuides, on il fRudra les eoup. r enCuite
ii
un pouee
au-delfus de terre. La raifon qui a fait imaginer
&
pr~Cérer
e~ue
méthode. en C.nfible . L es plantations de
chataig,¡er
Ce fom ordinairemem dans des terrdns Ca–
blonneux, eomme les plus eonvena,bles en effet,
&.
eeux en meme-tems qui om le plus beCoin qu'on y mé–
nage l'hull\.idité potlible; les ehataignes d'ailleurs Veu–
lem
trouve~
quelque facilité la premiere aUllée pour
l~
ver
&
faire racine . Les troUS dom on vient de parler
réuniCfem ces avaneages; In terre meuble qui en aurou;–
f,it mieux lever les chataignes ;
&.
le petit ereux qui
Ce
trouve
:1
leur portée , favoriCe le progres des racilles
qui eherehent toOJours
a
pivoter,
&
feur procure de In
fralcheur en ralfemblam
&
en eonfervant I'humidité -
Se-