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StmOf« deó chaetligl1t1 en pepinitre , trtlllfpltllttaeio>1 ,
QU'nd on n' . que ue p<tires plamatioos
á
faire, qui
Pt:UVCIH
alors ene mit!ux
foignées, on
feme les chatai–
gnes en rayon dans de la rerre meuble, préparée a I'or–
dh,.irc
&
diCpoCée en planches; on lai!fe lix pouees de
dillance entre les rayons,
&
on y mer les eh.taignes
a
quatre pouces les unes des autres,
&
l trois de profon–
deur: en leur fuppoCant enfu ite les foins ulités de
la
culture, on pourra au bout de deux ans les meltre en
pepi"iere, en rangées de deux a trois piés de di(lance,
&
les plams au moins a un pié I'un de I'autre: le mois
d'Oétol>re fera le tems le plus propre aceite opération
dans les terreins fecs
&
legers;
&
la fio de F évrier ,
pOl1r \es terres plus fortes
&
on peu humides, L es di–
[politions qui doivent préeéder, feront d' arracher les
plams avec précaution, d'ét"ter ceux qui fe trouveront
foibles ou courbes ,
&
de retran cher le pivot :\ ceux
qui en
~uront
un , L a culture ql1e ces plams exigeroO!
enCuite peodont leur féj our dans la pepiniere, fera de
lem douner un leger labour au printems, de les farder
nu beCoin dans l'été, de leur retrancher peu-l·peu les
branches \atérales,
&
de recepter
ii
trois pouees 'au·def–
fns de terre ceux qu i Ceront rafaux OG langt:i(funs, pour
les fai re repou(ler vigoureuCement. Apres trois OU qua–
ue ans, on pOllcra
les employer
a
former
des :l.venucs ,
ii
faire du eouven, ou
¡\
garnir des bofquets.
Ces
al–
bres,
~in lj
que le ehene
&
le noyer, ne gagncnt ja–
mais
¡,
la trooCplantation , qu'¡¡ faut 6virer au eontraire
fi l'on fe propoCe de les I.i!fer crol tre en futaie; paree
que le
chataig"er
a le pivor plus gro, & pluS long qu'
aucun autre arbre; & comme il erainl de plus le re–
tranchcment des branehes un peu gro(fcs , on doit fe
diCpcllCer autant qu'iJ fe peut de les életer en les traof·
plamant.
Grtift,
Si I'on veut cultiver le
chatai;;"er
poor en .a–
voir de meil\eur fruir, il faut le greffer;
&
alors
00
l'appelle
marronnier .
La
fa~oo
la plus en uCagc d'y
procédcr, a été pendam long-tems la grcffe en flute;
paree qu'en effet cetle greffe réufTit mieux Cur le
cha–
~tligl1tr
que Cur aueun autre arbre: mai, comme I'e–
xécmion en e(l difficile
&
fouvcm luCardée , la greffe
en
~eulron
e(l
3
préCem la plns ulitée po ur eet arbre,
fur lequel elle réufTir mieux
a
la pou(fe qu'¡; reiJ dor–
man!.
011
peut a.ufTi
y
employer la grcffe en fe.\te, qui
protite trés·bien quand elle repreud ;
m.iscela arrive
rarement .
L e
chata;g"er
peut encore fe multiplier de br.oches
couchées; eependallt
00
ne Ce
Cen
guere de ce moyen,
que pour fe procurer des pJams d'arbres étrangerl de
fon efpeee.
Ufages
d"
bois.
C'en un excellent bois de charpente
& le meilleur de toUS apres le ehene, dollt il approehe
Iléanmoins de fort pres pour la ma(fe, le vol llme ,
&
la qualité du bois , quoique blane
&
d'une dureté mé·
diocre ; on y di(lingue tout de meme le ereur
&
I'au–
bier. Pour bien des uCages , il e(l a9fTi bon que le meil–
leur ehene ;
&
pour quelques cas, iJ e(l meme meil–
leur , comme pour des vai(leaux
iI
comenir toutes for–
tes de liqueurs: car quaod une fois il e(l bien CaiCaoné ,
iI
a la propriété de fe maimenir .u memc point fans
fe gonfler ni Ce gerCer, comme font prefque tous les
autres bois . Celui du
chataig""
e(l d' un tres-bon ufa–
ge pour toutes Cortes de gros & menus ouvrages; on
l'employe
a
la menuiCerie, on en fait de bon mairrein,
des palilfades, des treillages,
&
des éenalas pour les vi–
gnes , qlli étaot mis en reuvre meme avec leur écorce ,
durent Cept ans , au lieu que tout .utre bois ne s'y
Coo.–
ticm que
la
nJOilié de ee tems: on en fait aufTi des eer–
eles pour les euves
&
les tonneaur; Ot1 s'en fen pour
la Cculpture ; enfin Qn peU! l'employer
a
faire des ca–
naux pour la eonduite des eaux: iJ
y
r"li(le plus long –
tems que I'orme
&
que bien d'autres arbres . Mais ce
bois n'c(l pas comparable
ii
eelui du ehene pour le
chauffage, pour la quaJité du eharbon, & eneore moios
pour eeHe des cendres . Le bois du
chataig"er
petille
~u
feu,
&
rend peu de ehaleur; foo charbon s'éteint
promptement, ce
q~i
a néanmoios fon utilité pour les ou–
vriers qui Ce Cervent des forges;
&
fi
0 0
employe Ces
cendres
ii
la lem ve, le linge en en taché Cans remede .
Chattlignes.
L e fruit de eet
~rbre
en !l'une tres-gran–
de milité; le e1imnt eomribue beaueoup
a
lui donner
(le
la qualité,
&:
fur-tout de la gro(feur. Les ehltai–
gnes de Portugal font plus grolfes que les oemes,
&
ceHes d' Angleterre fom les plus petites. On prétend
que pour qu'e\les fe conferveot long-tems, il faut les
abattre de I'arbre aV3m qu'elles tombenr d'elles-mémes .
La
réeolte n'en en pas égale chaque année; ces arbrel
eRA
ne produifent abOlldammem du fruit que de deux an–
nées I'une ' on le eonlerve en le !I1eHam par Ilts dat's
du fable
bi~n
Cee,
dans des cendre>, dan, de la fouge–
re ou en le lailranr dans COl1 brou. L es mootagoards
vi~cm
tom I'hyver eje ce frUlt, qu:ils
,ton~
Céeher fut
des elaies
&
qu'ils fOn! moudre apres I
~VOI[
pe.é pour
en faire du pain, qui e(l nourrillant; mllS fort lourd
&
indi¡:e(le .
VoytZ (;·aprh
C
H A TAl
G
N E S"
,.
¡""illes.
Une belie qualité de eet arbre , e en
q~ .l
n'e(l nullemenr Cujet auX inlcaes , qui . ne l<?uehent pOlOe
a fes feuiHes tant qu'ils trouvent a
v.ne.lu~
eelles des
autres arbres; apparemmem paree .que la teUlHe du
cha–
taig""
e(l dure
&
feche, ou molOS de leur gout : L es
pau"res geos des eampagnes s'en Cervem pour garDl r .des
Iits au líeu de plume;
&
quand
00
les
ram~lle aU~H6e
qu'elles font tombées de I'arbre
~.
avam qu elles
100cn~
mouillées on en fair de boone Imere pour le béta.l.
On
eo~nolt
encore d'autres eCpeees de eet arbre ,
&:
quelques vari¿.és.
L e
marron"ier
n'eQ qu'une variété oeeafionnée par
la greffe qui perfeaionne le fruit en lui donnant plus
de
groae~r
&
plus de gol1t:. du re(le I'arbre
re~emble
au
chata;g",r.
L es marronorers oe réum(fent
b.enen
Franee que dans les roomaglles de la partic méridiona–
le, eomme dan s les Cévennes, le Vivares , &.Ie Dau.–
phiné , d'ol1 on les porte
a
Lyon ; e'en ce qUl les fa.!
nommer
marronJ de L)'on.
VO)'tZ
M
A R R () N
.
L e marrunnicr
a
¡euil/es panachlcs;
e'en
\ID
fort bel
arbEe dans ce geme, pour eeux qui aiment eette forte
de variété, qui n'en oceaGonnée que, par une eCpeee de
maladie de I'arbre; aufTi ne s'éleve-t-tl dans eet étar Ja–
t1)ais autaDl que les autres marrooniers, On
~eut
le
multiplier par la greffe en éeulfon, & eneOre m.eux en
approehe fur le
(bataigner
ordinaire. 11 lui foU! un ter–
rein fee
&
leger pour faire durer la bigarrure ,de fes
feni\les, qui
fal!
tout fon mérite: car dans un meillcur
torrein, l'arbEe reprend fa vigueur, & le panaehé difpa–
coit
pcu~a-peu .
L e petit chata;g"er
a
grappes:
on croit que ce
n'e~
qu'uoe variété aecidentelle du
chataigner
ordinaire,
&:
non pas une eCpeee dinioéte & eonfiante . M iller dit,
qu'il ne vaut pas la peine d'etre cultivé;
&
au rappor!
de Ray , fa· ehataigne qui /l'e(l pas plus gro(fe qu'une
ooifeHe , e(l de mauvais
~oOt,
Le chtltaigner
de
Virgmie
ou
le chinkapin.
Le chin–
kapin, quoique tres-eommun en Amérique, en cneore
fort rare,
m~me
en Angleterre, 011 eependant
00
e(l
fi
curieux de faire des colleaioos d'arbres étrangers:
RUm
je n'en parlerai que d'apres Catesby & Miller; ce l1'eO:
pas que eet arbri!feau foit délieat, ou abfolumem diffi–
cile
a
élever : mais (a ¡areté vieO! du défaut de précau–
tion dans I'envoi des graines , qu'on néglige de mettre
dans du fable, pour les conCerver pendant le tranfpor!.
L e ehinkapin s'éleve raremellt eo Arnérique
a
,plus de
feize piés ,
&
pour I'ordinaire
iI
n'en a que huit ou dix ;
il prend par propon ion plus de grolfeur que d'éléva–
lion : on en voit Couvein qui om deux piés de tour . 11
era!t d'une
fa~on
fon irreguliere; fon éeorce e(l rabo–
teuCe & écaill ée ; fes fe"iJles d'un ,'erd foncé en-delfus
& blanehatres en-delfous, fOllr dentelées & pla¡:ées .1 -
teroativement: elles reiTemblem d'ailleurs :\ eelles de
notre
(hataigncr,
fi ce n'e(l qu'elles COnt beaueoup plus
petites. 11 porte au primems des ehatons alIh Cembla–
bies
a
eeux du
chataigner
ordinaire . 1I produit uoe
trcs-grande quantité de ehataignes d'une figure eonique ,
de la grotreur des noifenes ,
&
de la meme eouleur
&
eonfi(lanee que les autres ehataignes; I'arbri(feau les por–
te par bouquets de cioq ou fi x qui pendent enCemble,
& qui om chaeune leur enveloppe partieuliere : elles mO–
ri(feot au Olois de Septembre, elles font douees
&
de
meilleur gout que nos chataignes; les lndieos qui en
font grand ufage, les rama(fem pour leur prGvifion pen–
dant I'hyver. Le ehioknpin e(l fi robu(le, qu'i1 réli(le
en Angleterr. nux plus grands hyvers en pleine terre ;
il craint au contraire les grandes ehaleurs qui le font
périr, fur-tout s'il Ce trouve daos un terreio fon ree:
il fe
pl.ltdans eelui qui e(l médioorement humide; car
fi
I'eau y fejournoit long-tems pendant .I'hyver , cela
pourroit le faire périr ,
iI
n'el! guere pofTible de le mul–
liplkr autrement que de Cemenees, qu'iJ faut meltre en
terre aut!itÓt qu'elles Cont arrivées; & fi I'hyver qui fui–
vro étoit rigoureux , il fera a-propos de couvrir
la
ter–
re avee des feuilles , du tan,
O\J
du chaum. de pois ,
pour empecher la gelée d'y p.énétrer nu point de gater
les femenees , On a e(fayé de le greffer en approchc
fur le
chataigner
ordinaire ; mais
iI
réufTi t
l11~etnent
par
ce mOyen ,
L e
I