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C RA
~es
rubans qu'on a bien de la peine
¡¡
refeodre, fur-tout
vers le pié;
&
c'en ce qu'on elprim. en dilant qu'mte
fJlI~/te d~ ,han'Vr~
a
b~(JII,o,tp
de patlu:
e' en
lt: dé–
faut de to'!s les
chanvr<J ¡ emelles
qu' on
a
été obliSé
de Iaiífer trop long-tems fur pié pour y murir leurs (e–
menees ; au contraire
fi
l'on arrache le
,hanvre
trop
verd , I'éeoree
~tant
eneore herbacée iI
y
a
be,lUcoup
de déchet,
&
la
ti
larre n'n poill! de force_
4° .
La
fa~on
dont il
a
été femé; car cclui qui a
é–
té femé trop elair a l'écorce ép.ilTc, dure, noüeufe,
&
ligneufe : au líeu que celui qui a ét¿ Cemé arre7. dru , a
l'écorce fine .
fO.
Enrin les prépar>tions qu'on lui donne, qui con–
Iiflenr
i
le broyer ,
iI
I'.fpader ,
~
le piler, :\ le
fer~er,
&
a
le peigner, comme nous le rapporterons dans la fUIte .
D ans tout ce que nous avons dir jufqu'
i
préfent,
le
chanvre
a été le fruit de I'induflrie des payfans ,
&
iI a fair uoe partie du rravail de l' homme des champs ;
c'efl dans cet état ou on l' appelle
jilaffe en brin
00
filflffe brttte;
&
dans les corderies , du
. hanvr,
Iimple–
m ent dit.
On apporte les
ehanvrn
par gros ballots , on les dé–
lie pour voir s'ils ne fOil! pas moüillés ou fourrés de
mauvaif.. marehandifes.
1I efl important qu'ils ne foicnt pas moüillés,
1°.
par–
ee
qu 'ils en peferoient davaOlage;
&
comme on
re~oit
le
.hanvre
au poids ,
00
trooveroit un déchet confidéra–
ble quand il feroit fec:
, 0 .
fi
0 0
l' cmalToit humide
dans les magafins, iI s'échaufteroit
&
pourriroit.
11
faut
done faire éteodre
&
fécher les ballols qui font hu mi–
des ,
&
ne les recevoir que quand ils feront fees .
O utre cel. il efl
i
propos d'cxaminer fi ces ballots
ne (Ont pas fourrés:
coc
i1
y a fouvent dans le milieu
des ballots de
. hanvre,
des liarres d'élOupes , des bouts
de carde , des morceaux de bols , des picrres
&
de;
reuilles; lOut cela augmeOle le poids
&
ce foOl des ma–
tieres inotiles . .
A inli quand on trouve des ballots fourrés , il faut
·Órer Coigneofement toutes le; matieres é¡rangeres.
N ous avons parlé de
ce
qu'on appelle
'1""le de ehan–
'f}r~;
mais
il
importe ici de favoir con'\ment ces queues
Cont faites, puifq ue leur forme aide
~
faire mieUI eon–
Doitre
(j
le
. hanvrc
efl bon, ou s'iI ne I'efl pas.
11
faut pour cela di(\inguer deux bouts dans UII brin
de
. hanvre :
I'un fort délié qui abouti(foit au haut de
la tige de la plante ,
&
l'autre a(fe7. épais qui fe ter–
minoit
a
la racine :
0 0
appelle ce bout
la patee du
~han7Jr~
.
L orfqu'on forme une
'1"eue de chanvre,
0 0
met tou–
tes les pattes d' un cOté;
&
eette ex trémité s'appelle la
t éee :
I'autre extrémité , qu'on appelle le
p eeit bOllt
ou
la
poinee ,
o'érant compoCée que de brins déliés,
nc
peut
~lre
3Um gro(fe que la rerc .
Or il faut pour qu'unc
'1l1me de ehanvre
foir bieo
conditioonée , qu'elle aille en diminuant uniformémell! de
la tete . la poime,
&
qu'elle foit encore bien garnie aux
trois quarts de fa longueur; car quand le
chanvre
efl bien
Dourri, quand la plante qui I'a foumi , étoit
vi~oureuCe ,
il dimioue iofen fi blement
&
ulliformémeOl depUls la caci–
ne jufq u'au petil bout: au contraire quand la plante a po–
li , le
ehonvre
perd tour d'uo coup fa gro(feur un peu
au-derrus des racioes ;
&
alors les pattes qu'on fera obli–
gé
de retraneher , fonr groífes ,
&
le rene, qui ell la
partíe utile , efl maigre. O utre cela quaod les payCaos
Ont beaucoup de
ehanvre
COOrt , au Iieu d'eo faire des
queues féparées, ils meleot ce
chanvre
court avec le
long ;
&
alors les queues ne Cui"ent pas non plus une
dimiourion uniforme depuis la tEle ju(qu'a la poime:
lOais iI f3ut fur - tout etre en garde eootrc une autre
fupereberíe des paY{'llls qui , · pour faire croire que leurs
'l"e"ci de chanvrc
Cont bien fouroies dans toute leur
Jongueur , oot Coin de les fourrer vers le milieu avec
de I'étoupe. On reconnoitra néaomoins eette fourbe–
ríe en prenam les
'lu.,,,! dé chanv re
par la tete
&
en
les Cecouant, pour voir
(j
tous les brins fe proiongeOl
dans toute la longueur de la queue .
J'
ni déja fait remarquer que comme les pattes fOn!
inutiles
&
lJU' elles doivent etre retranehées par les pei–
gneurs , iI efl treS - avantageux que les
'1"""J de chan–
vre
n' ayent point trop de pattes; ce qui efl le défaut
priocipal de toutes les
'1""'''
de . hanvre
qui ne fui–
veO! pas une diminutioo uniforme daos tout leur lon–
gueur.
D 'ailleors , tous les bríns de
cbanvre
que les payfans
mettent pour nourrir les 'lueues , reflem Cur le peigne
&
ne fournilient que do feeood brin ou de l'étoupe :
1J
fuut de plus remarquer que quaud les pattes foot
CRA
trcs-groífes relativclOent aux brins de
ehan" "
qU!
l'
ré–
pondeot, ces brins foibles
Ce
rompeO! fur le pelgue
:l
caufe de la trap grande réliflance des patles:
& _
alors
ils fOUCDlíle nr beaueoup de brio court, ou de kcond
brio , ou d'étoupe,
&
fort peu de brin long ou de pre–
mier brin . O n verra daos la fuite combien
iI
efl avan–
tageux d'avoir beaucoup de premier brín, qui efl pref–
que la feule partie utile .
Il
efl aiCé do conelure que quand le
ebaHvre
a ain fi
beaucoup de pattes , ou quand les queues fe trouvent
fourrées ou nourríes de
chanvrc
court , il fuud ra .ug–
menter la tare de fept, huit , ou diK livres par q¡;in–
tal , en un mot proporrionnellemm t au déchet que ces
circooflances doivent produire . eependant quand ces dé–
faurs fonr comrnuns
a
touS les
,hanvyes
d'uuc ann¿e,
il feroir injufle de s'en prelldre au fourni{feur, poifqu'
iI
lui auroit été impotlible d'en (rOllVer de melllcur .
N ous ovons expliqué comment on broyoir
&
com–
ment on tilloit le
eh..¡,vre ;
mais nous avons remis
a
expliquer les avantages
&
les defavamages de ces dif·
férenres pratiques .
Le
chanv"
broyé efl plus doux
&
plus .ffiné que
le lillé : iI a 3Um moins de pattes;
&
une partie des
poimes les plus tcndres
&
qui n'auroient pas manqué
de fournir des étoupes, foO! renées dans la broye: ninli
il paroitroit que ce
.hanvre
devroit moins fo urnir de
déchet que le
.hnn'Vrc
tillé; cependant il eo fournit or–
dinairemeot davantage, 'non-feulemem "paree qu'iI n'cít
jamais li net de chenevottes , · mais principalcment par–
ee que les brins étant melés les uns dans les autres ,
il s'en rompt un plus grand nombre quand on les p. f–
[e fur
l~
peil$ne; d'oo
iI
Cuit néeerrairemellt que ce
, ban–
v re
au form du peigne efl plus doux
&
plus affiné qne
le
,hanvre
tillé. N éanmoins I'illeonvénient du déchec
&
celui d'avoir un peu plus de chcnevortes que n' en
a le
cbanv re
tillé, a déterminé
~
contraindre les to ur–
ni{feurs " ne fournir que du
chonvre
till é.
M .
D uha–
mel croit cependant que les
ehanvres
fort durs en vau–
droicnt mieux s'ils étoient broyés ;
cae ,
dit-il, qu:tnd
nous parlerons dans la fuite , des préparations qu'oo don–
oc nu
chanv re ,
on connollra que la broye efl bien ca–
pable de l'affiner
&
de l'adoucir .
00
s'attache quelquefois trop dans les reeeltes
i\
la
eouleur du
chon'Dre;
eelui qui efl de eouleur argenti–
ne
&
comme gri-de-perle, cfl eflimé le meilleur ; ce–
lui qui tire fur le verd efl enca re réputé bon ; on faie
moins de eas de celui qui
di
jnun~lre>
mais
0 0
rebu–
te celui qui efl brun .
N ous avoos fair voir que la eouleur des
chanvrCl
dé–
pend principalemenr des eaux ou on les fait ro(iir;
&
que celui qui I'a élé dans une cau dormaOle,
di
d'u–
nc autre cauJeur que celui qui
l':lUroit
été
dans unc eau
coumnte, fans que pour eeh la qua lité du
.hanvre
en
foit différente : ainfi nous croyons qu'il ne faut pas beau –
coup s'attacher
i\
la couleur des
,ban..rcs ;
pourvu qu'
ils oc foient pus noirs, ils font reeevables: mais la eou–
leur naire ou fort brone indique ou que les
chonvres
auroient été trap roüis, ou qu'i1s a\lroient été mouil–
lés étant en bailes ,
&
qu'ils Ce Ceroiellt éehaulfi!s.
O n doit f"r-tout examiner
fi
les
'l"mes de chonvr<
fOil! de différente couleur ; car fi elles étoicllt marquées
de taches bnme , ce f<coit un indice certain qu 'elle
nl1-
roient élé moüillées eo bolles:
&
dans ce cas les eu–
droits plus bruns follt ordinairement pourris .
11
vaot mieux
s'att~eher
a
I'odeur du
chol1vr<
qo"
fa couleur ; car il fao t rebUler féverement eelui qui ren r
le pourri, le moili , ou limplemént I'éch:lulfé ,
&
choi–
fir par
préf~rence
eelui qui o une odeur forte , parce
que cette odeur indique qu'il efl de
In
derniere r¿colte ;
coodition que I'on regarde comme
impnrt.meda"
1.,
corderies ,
plrce
que le
eban1Jr~
nou\'eau produi[
moi'ls
de déehet que le vieux : il efl vrai anm qu'i1 nf •'.ffi–
ne pas Ii parfaitemem ;
&
(j
I'on y réft¿.::hi(folt bien ,
peut-étre mépriferoit
0 11
un pcu de déehet pour avoir
un
.hanvre
plus affi né.
1I
Y
a des
'1"W"
de .han'Dre
dom toUS les brins de–
puis la racine jufqn' i1 la pointe, Cont pla( commc des
robans ,
&
d'autres
001
ces brins ronds eomme Je. eor–
dons : il efl certain que les premiers foO! plus airé, :\
affi ner, paree qu'il fe rcfendem plus aifément fur le pci–
gne ,
&
c'efl la feule raifon de préférenee qu'on y trou–
ve; aotli ne rebutera-t-oo jamais une
'1I1C1te de chon–
vre,
par la feule raifon que les brios qui la compoCent
fom roods.
11
Y a des
chanv rcs
beaucoup plus longs les uns que
les autres ,
&
on donne toujours la préférence aUI ehao–
vres qui COn! les plus loogs: nous eroyons cependont
que