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124

C RA

~es

rubans qu'on a bien de la peine

¡¡

refeodre, fur-tout

vers le pié;

&

c'en ce qu'on elprim. en dilant qu'mte

fJlI~/te d~ ,han'Vr~

a

b~(JII,o,tp

de patlu:

e' en

lt: dé–

faut de to'!s les

chanvr<J ¡ emelles

qu' on

a

été obliSé

de Iaiífer trop long-tems fur pié pour y murir leurs (e–

menees ; au contraire

fi

l'on arrache le

,hanvre

trop

verd , I'éeoree

~tant

eneore herbacée iI

y

a

be,lUcoup

de déchet,

&

la

ti

larre n'n poill! de force_

4° .

La

fa~on

dont il

a

été femé; car cclui qui a

é–

té femé trop elair a l'écorce ép.ilTc, dure, noüeufe,

&

ligneufe : au líeu que celui qui a ét¿ Cemé arre7. dru , a

l'écorce fine .

fO.

Enrin les prépar>tions qu'on lui donne, qui con–

Iiflenr

i

le broyer ,

iI

I'.fpader ,

~

le piler, :\ le

fer~er,

&

a

le peigner, comme nous le rapporterons dans la fUIte .

D ans tout ce que nous avons dir jufqu'

i

préfent,

le

chanvre

a été le fruit de I'induflrie des payfans ,

&

iI a fair uoe partie du rravail de l' homme des champs ;

c'efl dans cet état ou on l' appelle

jilaffe en brin

00

filflffe brttte;

&

dans les corderies , du

. hanvr,

Iimple–

m ent dit.

On apporte les

ehanvrn

par gros ballots , on les dé–

lie pour voir s'ils ne fOil! pas moüillés ou fourrés de

mauvaif.. marehandifes.

1I efl important qu'ils ne foicnt pas moüillés,

1°.

par–

ee

qu 'ils en peferoient davaOlage;

&

comme on

re~oit

le

.hanvre

au poids ,

00

trooveroit un déchet confidéra–

ble quand il feroit fec:

, 0 .

fi

0 0

l' cmalToit humide

dans les magafins, iI s'échaufteroit

&

pourriroit.

11

faut

done faire éteodre

&

fécher les ballols qui font hu mi–

des ,

&

ne les recevoir que quand ils feront fees .

O utre cel. il efl

i

propos d'cxaminer fi ces ballots

ne (Ont pas fourrés:

coc

i1

y a fouvent dans le milieu

des ballots de

. hanvre,

des liarres d'élOupes , des bouts

de carde , des morceaux de bols , des picrres

&

de;

reuilles; lOut cela augmeOle le poids

&

ce foOl des ma–

tieres inotiles . .

A inli quand on trouve des ballots fourrés , il faut

·Órer Coigneofement toutes le; matieres é¡rangeres.

N ous avons parlé de

ce

qu'on appelle

'1""le de ehan–

'f}r~;

mais

il

importe ici de favoir con'\ment ces queues

Cont faites, puifq ue leur forme aide

~

faire mieUI eon–

Doitre

(j

le

. hanvrc

efl bon, ou s'iI ne I'efl pas.

11

faut pour cela di(\inguer deux bouts dans UII brin

de

. hanvre :

I'un fort délié qui abouti(foit au haut de

la tige de la plante ,

&

l'autre a(fe7. épais qui fe ter–

minoit

a

la racine :

0 0

appelle ce bout

la patee du

~han7Jr~

.

L orfqu'on forme une

'1"eue de chanvre,

0 0

met tou–

tes les pattes d' un cOté;

&

eette ex trémité s'appelle la

t éee :

I'autre extrémité , qu'on appelle le

p eeit bOllt

ou

la

poinee ,

o'érant compoCée que de brins déliés,

nc

peut

~lre

3Um gro(fe que la rerc .

Or il faut pour qu'unc

'1l1me de ehanvre

foir bieo

conditioonée , qu'elle aille en diminuant uniformémell! de

la tete . la poime,

&

qu'elle foit encore bien garnie aux

trois quarts de fa longueur; car quand le

chanvre

efl bien

Dourri, quand la plante qui I'a foumi , étoit

vi~oureuCe ,

il dimioue iofen fi blement

&

ulliformémeOl depUls la caci–

ne jufq u'au petil bout: au contraire quand la plante a po–

li , le

ehonvre

perd tour d'uo coup fa gro(feur un peu

au-derrus des racioes ;

&

alors les pattes qu'on fera obli–

de retraneher , fonr groífes ,

&

le rene, qui ell la

partíe utile , efl maigre. O utre cela quaod les payCaos

Ont beaucoup de

ehanvre

COOrt , au Iieu d'eo faire des

queues féparées, ils meleot ce

chanvre

court avec le

long ;

&

alors les queues ne Cui"ent pas non plus une

dimiourion uniforme depuis la tEle ju(qu'a la poime:

lOais iI f3ut fur - tout etre en garde eootrc une autre

fupereberíe des paY{'llls qui , · pour faire croire que leurs

'l"e"ci de chanvrc

Cont bien fouroies dans toute leur

Jongueur , oot Coin de les fourrer vers le milieu avec

de I'étoupe. On reconnoitra néaomoins eette fourbe–

ríe en prenam les

'lu.,,,! dé chanv re

par la tete

&

en

les Cecouant, pour voir

(j

tous les brins fe proiongeOl

dans toute la longueur de la queue .

J'

ni déja fait remarquer que comme les pattes fOn!

inutiles

&

lJU' elles doivent etre retranehées par les pei–

gneurs , iI efl treS - avantageux que les

'1"""J de chan–

vre

n' ayent point trop de pattes; ce qui efl le défaut

priocipal de toutes les

'1""'''

de . hanvre

qui ne fui–

veO! pas une diminutioo uniforme daos tout leur lon–

gueur.

D 'ailleors , tous les bríns de

cbanvre

que les payfans

mettent pour nourrir les 'lueues , reflem Cur le peigne

&

ne fournilient que do feeood brin ou de l'étoupe :

1J

fuut de plus remarquer que quaud les pattes foot

CRA

trcs-groífes relativclOent aux brins de

ehan" "

qU!

l'

ré–

pondeot, ces brins foibles

Ce

rompeO! fur le pelgue

:l

caufe de la trap grande réliflance des patles:

& _

alors

ils fOUCDlíle nr beaueoup de brio court, ou de kcond

brio , ou d'étoupe,

&

fort peu de brin long ou de pre–

mier brin . O n verra daos la fuite combien

iI

efl avan–

tageux d'avoir beaucoup de premier brín, qui efl pref–

que la feule partie utile .

Il

efl aiCé do conelure que quand le

ebaHvre

a ain fi

beaucoup de pattes , ou quand les queues fe trouvent

fourrées ou nourríes de

chanvrc

court , il fuud ra .ug–

menter la tare de fept, huit , ou diK livres par q¡;in–

tal , en un mot proporrionnellemm t au déchet que ces

circooflances doivent produire . eependant quand ces dé–

faurs fonr comrnuns

a

touS les

,hanvyes

d'uuc ann¿e,

il feroir injufle de s'en prelldre au fourni{feur, poifqu'

iI

lui auroit été impotlible d'en (rOllVer de melllcur .

N ous ovons expliqué comment on broyoir

&

com–

ment on tilloit le

eh..¡,vre ;

mais nous avons remis

a

expliquer les avantages

&

les defavamages de ces dif·

férenres pratiques .

Le

chanv"

broyé efl plus doux

&

plus .ffiné que

le lillé : iI a 3Um moins de pattes;

&

une partie des

poimes les plus tcndres

&

qui n'auroient pas manqué

de fournir des étoupes, foO! renées dans la broye: ninli

il paroitroit que ce

.hanvre

devroit moins fo urnir de

déchet que le

.hnn'Vrc

tillé; cependant il eo fournit or–

dinairemeot davantage, 'non-feulemem "paree qu'iI n'cít

jamais li net de chenevottes , · mais principalcment par–

ee que les brins étant melés les uns dans les autres ,

il s'en rompt un plus grand nombre quand on les p. f–

[e fur

l~

peil$ne; d'oo

iI

Cuit néeerrairemellt que ce

, ban–

v re

au form du peigne efl plus doux

&

plus affiné qne

le

,hanvre

tillé. N éanmoins I'illeonvénient du déchec

&

celui d'avoir un peu plus de chcnevortes que n' en

a le

cbanv re

tillé, a déterminé

~

contraindre les to ur–

ni{feurs " ne fournir que du

chonvre

till é.

M .

D uha–

mel croit cependant que les

ehanvres

fort durs en vau–

droicnt mieux s'ils étoient broyés ;

cae ,

dit-il, qu:tnd

nous parlerons dans la fuite , des préparations qu'oo don–

oc nu

chanv re ,

on connollra que la broye efl bien ca–

pable de l'affiner

&

de l'adoucir .

00

s'attache quelquefois trop dans les reeeltes

i\

la

eouleur du

chon'Dre;

eelui qui efl de eouleur argenti–

ne

&

comme gri-de-perle, cfl eflimé le meilleur ; ce–

lui qui tire fur le verd efl enca re réputé bon ; on faie

moins de eas de celui qui

di

jnun~lre>

mais

0 0

rebu–

te celui qui efl brun .

N ous avoos fair voir que la eouleur des

chanvrCl

dé–

pend principalemenr des eaux ou on les fait ro(iir;

&

que celui qui I'a élé dans une cau dormaOle,

di

d'u–

nc autre cauJeur que celui qui

l':lUroit

été

dans unc eau

coumnte, fans que pour eeh la qua lité du

.hanvre

en

foit différente : ainfi nous croyons qu'il ne faut pas beau –

coup s'attacher

i\

la couleur des

,ban..rcs ;

pourvu qu'

ils oc foient pus noirs, ils font reeevables: mais la eou–

leur naire ou fort brone indique ou que les

chonvres

auroient été trap roüis, ou qu'i1s a\lroient été mouil–

lés étant en bailes ,

&

qu'ils Ce Ceroiellt éehaulfi!s.

O n doit f"r-tout examiner

fi

les

'l"mes de chonvr<

fOil! de différente couleur ; car fi elles étoicllt marquées

de taches bnme , ce f<coit un indice certain qu 'elle

nl1-

roient élé moüillées eo bolles:

&

dans ce cas les eu–

droits plus bruns follt ordinairement pourris .

11

vaot mieux

s'att~eher

a

I'odeur du

chol1vr<

qo"

fa couleur ; car il fao t rebUler féverement eelui qui ren r

le pourri, le moili , ou limplemént I'éch:lulfé ,

&

choi–

fir par

préf~rence

eelui qui o une odeur forte , parce

que cette odeur indique qu'il efl de

In

derniere r¿colte ;

coodition que I'on regarde comme

impnrt.me

da"

1.,

corderies ,

plrce

que le

eban1Jr~

nou\'eau produi[

moi'ls

de déehet que le vieux : il efl vrai anm qu'i1 nf •'.ffi–

ne pas Ii parfaitemem ;

&

(j

I'on y réft¿.::hi(folt bien ,

peut-étre mépriferoit

0 11

un pcu de déehet pour avoir

un

.hanvre

plus affi né.

1I

Y

a des

'1"W"

de .han'Dre

dom toUS les brins de–

puis la racine jufqn' i1 la pointe, Cont pla( commc des

robans ,

&

d'autres

001

ces brins ronds eomme Je. eor–

dons : il efl certain que les premiers foO! plus airé, :\

affi ner, paree qu'il fe rcfendem plus aifément fur le pci–

gne ,

&

c'efl la feule raifon de préférenee qu'on y trou–

ve; aotli ne rebutera-t-oo jamais une

'1I1C1te de chon–

vre,

par la feule raifon que les brios qui la compoCent

fom roods.

11

Y a des

chanv rcs

beaucoup plus longs les uns que

les autres ,

&

on donne toujours la préférence aUI ehao–

vres qui COn! les plus loogs: nous eroyons cependont

que