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130

eRA

mc!me, partent du

<haos,

&

regardeot res pt!riodes

/le

fes révOl utions eomme des pafiages [occellifs d'un

<haos

dans uo autre, Jufqu'a ce qu'enlÍo les lois du mouve–

ment,

&

les différemes combioaifol1s, ayem amené I'or–

dre des choCes qui coníliruem cet uoivers ,

Che? les Latios, Eunius , V an on, Ovide , Lucrece,

Stace ,

&"

o'ont point eu d'autre Centimem , L'opinion

de I'éteroité

&

de b f¿condité du

, haos

a

eommeneé

che? les Barbares, d'ou elle a palTé aUI G recs,

&

des

Grecs

au~

Romains

&

aUI autres nations , enCon e qu'il el1

ineertain fi elle a été plus ancieooe que générale,

Le doaeur Burnel alfílre avee raiCoo, que fi 1'00 en

excepte Ariílole

&

les PYlhagoriciens, perConne n'a ja–

mais Cou[enu que na ire monde ai[ eu de toute é[eroi–

té la meme forme que nous lui voyons; mais que fu i–

vant I'opinion conílante des fages de tous les [ems, ce

que ooos appellous maintenant

le globe terreflre

,

n'é–

toi[ dans fon origine qu'une malfe informe, cOntenan!

les principes

&

les malériaux du monde [el que nous le

voyoos ,

V .yo:.

M o

N DE ,

Le meme au[eur conjeau–

re que les Théologiens payens qui ont éerlt de l. Théo–

gonie, on[ imité dans leur

Cy(lcm~

celui des Phi

10Co–

phes , en déduifant I'origine des dieux du principe uni–

verfel d'ou les PhiloCophes déduifoiem touS les etres ,

Quoiqu'on pui1Te a1TOrer que la premiere idée du

<haos

.il é[é lrcs'générale

&

lres' aneienne ,

iI

n'e(l cependant

pas impoffible de dé[erminer quel e(l le premier a qui

iI

fau[ I'amibuer , M oyfe, le plus ancien des écrivains ,

repréCcnte 3U commencemem de Con hifloire le monde

comme n'ayam élé d'abord qu' une marre ioforme, ou

les élémens éloieO[

(~ns

ordre

&

confoodus;

&

c' eri

vrailfemblablcmenr de-U que les Philofophes G recs

&

Barbares OIll cmpruIllé la premiere 110[ion de leur

<haos :

en effer, Celon Moyfe , cetle, ma1Te étoit eouvene

d'tau;

&

plulieurs d'entre les PhiloCophes anciens oor prélendu

que le

, haos

n'étoie qu"uoe maíT'e d'eau , ce qu 'il ne

fau r entendre oi de I'oeéan, ni d'une eau élémentaire

&

pure; mais d'uoe efpece de bourbier, donr la fer–

m entalion devoir produire cer univers dans le tems,

Cudwonh, Grolius, Schmid , D ickinCoo,

&

d'nulres,

acheveor de confirmer celte prélention, en infifianr fur

l'a~alogie

qu'i1

y

a entre l' eCprit de D ieu que Moyfe

nous repréCente porté Cur les caux,

&

l'amour que I,es

,M

ylhologiíles OO!

oecup~

3

déb~oullle~

le

<?aos

:

I~S

ajndreO! encore qu'un Centlmenr tres-anclen, fati eo Phl-

10Cophie, foit en

M

ythologi". "c'e(l qu'i1 y a

u~ eFp~ie

da[]s les eaux,

aqtia per fptrttHm mo'Vtt1tr;

d ou

lis

coocluenr que les aociens PhiloCophes Ool tiré des ou–

"rages de MOY,Ce

&

ce Cemiment,

~

la notion de

,haos ,

qu'ils om enfulte ,altéréc comme II

l~ur

apiO,

,

Quoiqu'il en

COlt

du

<haos

d~s

anclens

&

de foo Ort–

gine, il e(l confiant que celm de , Moyfe r,enfermo"

dans fon Cein roUles les nalures dé)3 cÍé[ermtnées ,

&

que leur aíT'ortimcm m énagé

p~r

la main du Tout:puiC–

fanr enfanta bien-tOr eelle Vartélé de créalures qUI cm–

belliOent I'univers,

t>';~aginer,

;\ l'e,l emp,le de

quel~ues

fyllémariques,

q~e

D leu ,ne

pro~u!fi [

d abord qu une

m ariere vague

&

tndélermlllée , d

o~

le

~ou~emellt

lie

lelorre peu' a' peu par des fermeOlatlons \Dre(ltoes , des

affailfemens, des 3maaioLls, un COleil , une terre,

&

10Ule la déeoration du monde: prétendre avec Whiílon

que l'ancien

,haos

3

été I'almofphere d' une eomere !

qu'il

y

a entre la terre

&

les comeres des rappons qUI

démomreO! que tOute plaoele n'eíl aUlre choCe qu' une

cornete qui a pris une GOnO itulion réguliere

&

durable,

qui s'efi plscée a uoe

~ifiance

convenable du Co!eil ,

~

qui touroe aurour de 1m daos un orbe preCque CtrCUlal–

re '

&

qu'une camele o'eíl qu'une planere qui eommen–

ce'

a

fe délruire ou a fe reformer , c'e(l-a-dire, uo

<haos

qui daos foo état primordial

Ce

meUI dans no orbe IreS–

excentrique : fotltenir toutes ces chofes ,

&

beaucoup

d'autres dont I'éoumération nous meoeroit tra p loin,

c'eíl abandonner I'hiíloire, pour fe repalrre de fonges ,

Cubíliruer des opinions Caos vraiíTem blaoce aux vérités

é[ernelles que D ieu atteíloit 'par

I,~

bC?uche

~e ~oyfe ,

Selon cet hifiorien, l'ean élolr dép falte , pUlCqU II nous

dir que

l'efPrit de D ieu Itoit porté {ttr

le~

eallx ,:

I~s

fpheres céleíles, aiofi que OOlre globe ,

ét~leO!

déJ:l fal–

les, puifque le eiel qu'elles com,poCem élOlt crU,

C etre phyGque de MoyCe qUI nous repréCeme la fa–

gelfe éteroelle , reglanr la oature

&

la fooaion de cha–

que choCe par aurant de volomés

&

de commandemens

expres ; celle phyfique, qui n'a recours

a

des lois

g~oé­

rales, conílames ,

&

uniformes, que pour eolreleOlr le

monde dans Con premier étal,

&

non pour le former ,

vaut bien fans doute les imagioarioos Cyílémariques, lOie

des matérialiíles aociens. qui foO! naltre l' uoivers du

eRA

mouvement fortuit des alOmes, foie des Phyúcieos mo–

dernes, qui tirem 10US les elreS d'une matiere homoge–

oe agitée en tOut fens , Ces derniers oe follt pas anen–

tion, qu'allribu<T 3U choc impétueux d' un mouvement

aveugle la formation de tous les

~l,es

particuliers,

&

cetle harmooie

fi

parfail. qui les tiem dépeudans les uos

des aurres dans leors fonaiolls, c'e(l dérober

a

D ieu la

plus g,.ude gloire qui puilfe lui reveoir de la fabrique

de l'uoiv<Ts, pour en fa voriCer une cauCe qlli fans fe

Conuollre,

&

fans avoir d'idée de ce qu'elle fait, pro–

duit néanmoios les ouvrages les plus be,uI

&

les plus

réguliers : e'eíl retomber eu quelque fac;:on dans les ab–

furd ilés d' uo Slraron

&

d'un Spiuofa ,

V oye::.

S

T R A–

TONlSNE

&

SPINOSI ME ,

On ue peur s'empecher de remarquer ici cambien 1&

PhiloCophie e(l peu rure dans fes principes,

&

peu coo–

llante daos fes démarches : elle a prérendu nutrefois que

le mouvemenr

&

la m.tiere étoienr les feuls erres

uo!–

celloires; fi elle

a

perliílé dans

l~

Cuite

:l

foílteni, que:

la maliere élOir ioeréée, du moins elle l' a

foOmiC~

a

un élre iotelligenr pour lui faire preodre mille formes

différemes ,

&

poor difpofer Ces parties dans cer ordre

de convenance d'ou réfulte le monde : aujourd'hui elle

confent que la matiere foir créée,

&

que Dieu lui im–

prime le mouvement; mais elle veur que ce mouve–

mem émallé de la main de D ieu puille , abaodoollé

a

lui'm~me

opére, toos les phénomeues de ce monde

vilible, Uu philofophe qui oCe enrreprendre d'expliquer

par les feules lois du mouvemeor, la méchallique

&

m l'me la premiere formalion des cha fes,

&

qui di[,

donnez-moi de Ja motiere

&

dtl mou'ZJt ment,

&

j e

Je–

rai

1m

monde,

doit démolllrer auparavam ( ce qui

el!:

facib) que I'oxi(lence

&

le mouvemenr ne fonr

poio~

eíTemiels :\ la ma[icre; ear Cans cela, ce philorophe ero–

yane mal ·a-propos

oe

ricn

voie

d311S

les mervdlles

de

cee

univers,

que le mouvemeu[ feul o'aje

pu

produire,

efi menacé de tomber dans l'athéiCme .

OuvrollS donc les yeux Cur I'enrhoufiafme daogereux

du Cyfieme ;

&

croyons , avec M oyCe , que quand D ieu

créa la mariere , Oll oe peut douler qoe dan, cene pre–

m iere aaion par laquelle il tira du oéalll le ciel

&

la

lerre, il o 'ait dérermioé par auraD! de volonrt s pan icu–

Jieres 10US les dive,s marériaux, qui dans le cours des

opérations fuivantes ferv irenr

a

la formation du monde ,

Dans les cinq deroie,s jours de la création, Dieu

ne

ti e

que placer ehaque etre au lieu qu'il lui avoir del\iné puur

former le tableau de I'univers, tour jufqu'o ce tcms é–

toit demeuré muel, ílupide , engourdi dans la [tature :

la fcene du monde ne Ce développa qu'

a

mefure que

la voix toute-pui1Tan te du C réateur rangea

le,

"'lres da liS

cee ordre merveilleux qui en fail aUJourd'hui la beau–

ré,

J70yez

les artides

C o

S 11

o

L

o

G 1 E ,

M o

ti

v

E -

MENT,

&

MATIERE ,

Loin d'imaginer que I'idée de

,haos

aie ¿lé particu–

Jiere

ii

Moyfe, coucluons encore de ce qui a élé dit

ci-deíTus, que tous les peuples , foil barbares, fo:[ let–

trés , paroiaenr avoir conCervé le fouvellir d' un élae

de ténebres

&

de confufion antérieur ;\ l' arra"¡\cmene

du monde ; que cene tradilion s'e(l

¡¡

la vérile! ton dé–

figurée par I'ignorance des peuplcs

&

les

imagina~ions

des POeteS, mais qu'i1 y a toUle apparence que la tour–

ce ou ils I'om puiCée leur eíl commune a"ee nous ,

A ces corollaires ajoOlons ceux qui füiven l : 1°, Qu'

il ne faue dans aucun fy(lcme de Phy fiqnc courredi,e

les vérirés primordiales de la religion que la Genefe

nous enfeigne, 2°, Qu'j¡ ne doit

~lre

permis au, Phi–

lofophes de faire des hypothefes , que dans les chafes fur

lefquelles la Genefe ne s'explique pas dairemem , 3° ,

Que par cooCéqueO! on auroie ton d'accuCcr d'impié–

té , comme I'om fait quelques zélés de nos i t'urs , un

Phyúcieo qui foíl[iendroil que la lerre a éeé couver–

te autrefois par des eaux ditleremcs de celles du dé–

luge,

11

ne faut que lire le premier chapitre de la Ge–

nere , pour voir ca mbien certe hypolheCe eíl

~oOlcnab!e,

Moyfe femble fuppofer daus les deus pretnlerS vertéiS

de ce livre , que D ieu avoir créé les

,haos

avam que

d'eo féparer les di verfes parties: il dir qu'alors la

t~rre

éloit informe, que les lénebres éloient fu r la furtace

de I'abyfme,

&

que I'efpril de D ieu éroit porté fur les

eau' ' d'ou

il

s'eofuie que la maOe terrelIre a é[é cou–

verte' anciennemeor d' eau., qui n' éloienr point celles

du déluge; CUI'Pofirioo que DOS

Phyficieo~

fom avec ,

I~i,

l1

ajoOle que D ieu Cépara les ellUX fopéTlcures des

\Oté–

rieures

&

qu'j¡ ordonna

a

celles-ci de s'écouler

&

de fe

raffembler pour laiOer paroitre la terre;

&

aPeareat a–

rida,

&

[ al/Hin .fl ita ,

P lus 00 lira ce ehapllre , plus

00