' ABE
(e place .vi!-a-vis, lui broUe la
t~re
avcc fes
j~mbes,
&e.
Le mil)! reae quelquefois immobile pendant un quarr–
d'heure;
&
enfin
iI
fait
ii
peu pres les m€mes chofes
<¡ue la femelle; celle-ci s'anime alors davant3ge , On
l' a va.e monter fur le corps du mftle; elle recourba
I'extrémiré du !ien, pour I'appliquer COlltre l'extrémité
de celui du male, qui faifoit foreir les deux comes
charnues
&
la partie recourbée en are, Suppof" que certe
partíe foir, comme on le croit, celle qui opere I'accou–
plement,
iI
faut néceífairement que
I'abeil/e
femelle foir
placée fur le mile pour la rencontrer, paree qu'elle
ea
recourbée en haut; c'ea ce qu' on a obfervé pendant
trois ou quatre heures.
Il Y
eut plufieurs accouplemells,
apres quoi le m",e reaa immobile:
la
femelle lui mor–
dit le corcelet ,
&
le foÜleva en faifant paífer fa tere
fous le corps du mUe; mais ce fut en vain, car il
étoit mort . On préfenta un autre mile: mais la mere
abeille
ne s'en occupa point du tout,
&
continua pen–
dant tout le reae du jour de faire differens efforts pour
ticher de ranimer le premier, Le lendemain elle mOllta .
de nouveau fur le corps du premier mile,
&
fe re- .
courba de la meme
fa~ou
que la veille, ponr appli–
'luer l' extrémité de fon corps contre celui du male.
L'
accouplemenr des
abeil/es
ne confiae-t-i1 que dans
cetre jonétion qui ne dure qu' un inaant? On préfume
que c' ea la mere
abeil/e
qui atraque le male avec qui
elle veut s'accoupler; ti c' .!toit au. contraire les males
qui artaqua{fent cette femelle, ils feroient quelque–
fois mille males pour une femelle. Le rems de la fé–
condation doit etre néce{fairemem celui on il
y
a des
m ales dans la ruche; il dure environ lix femaioes pri–
fes dans les mois de M.i
&
de Juio;
c'ea
auffi dans
ce meme rems que les e{fains quitrent les ruches. Les
reines qui fortent font fécondées; car on a obCervé. des
e{fains entiers dans lefquels
il
ne Ce trouvoit aucun ma–
le, par conféquent la reine n'auroit pu etre fecondée
avant la ponte qu'elle fait: lluffi-r6t que I'e{fain ea tn¡é
quelque parr, vingt-quatre heures apres on trouve des
(eufs dans les gireaux.
Apres l'accouplemem, il fe forme <les reufs dans la
matrice de la mere
abeille;
cette matrice ea diviCée
en deux branches, dom chacune
ea
terminée par plu–
tieurs filets : chaque filet
ea
creux; c'ea une Corte de
vai{feau qui renferme plufieurs reufs diCpofés
ii
quelque
dUlance les uns des amres dans toute Ca longueur , Ces
ceufs Com d'abord fort petits, i1s tombent fucceffive–
ment dans les branches de la matrice,
&
paífent dans
le corps de ce viCcere pour Cortir au-dehors; il
Y
a un
corps Cphérique pofé fur la matrice ;
00
croit qu'il en
dé~oulte
une liqueur viCqueuCe qui enduit les reufs ,
&
qUl les colle au f<,nd des alvéoles" 10rCqu' ils y fom
dépo[és dans le tel1ls de . Ia ponte. On a eaim€ que
chaque extrémité des
br~nches
de la matrice ea com–
pofée de plus de
I
fO vai{feallx,
&
que chacun peut
conterur dix-Cept reufs fenlibles
¡,
l' reil; par conCé–
quent une mere
abeil/.
prete
a
pondre, a cinq mille
¡;eufs vilibles. Le nqmbre de ceux qni ne Com pas
en~ore
vifibles,
&
qui doivent groffir pendant la ponte,
dOlr
,~tre
beaucoup plus grand; ain[¡, il
ea
aiCé de con–
ceVOlr
c~mrnent
une mere
abe;l/e
peut pondre dix
a
douze m llle ceufs,
&
plus, en [ept ou huit femaiues.
Les
abeil/es
ouvrieres ont un infHna lingulier pour
prévoir le tems auquel la mere
abeille
doit faire la
ponte,
&
le nombre d' reufs qu' elle doit dépofer;
lorfqu' il [urpaffe celui des alvéoles qui font faits, elles
en ébauchent de nouveaux pour fournir
3U
befoin preC–
fant; elles femblem connoItre que les ceufs des
aheilles
ouvrieres fortiront les premiers,
&
qu' il y en aura plu–
tieurs milliers; qu'
il
viendra enfuite plufieurs centaines
d'reufs qui produironr des mlles;
&
qu'enlin la pome
finira pnr trois ou quatre ,
&
quelqnefois par plus de
quinze ou vingr reufs d' ou [onirollt les femelles. Com–
me ces trois rones d'
abeil/es
Com de difteremes groC–
[eurs, elles y proportiol1nent la grnndeur des alvéoles.
11
ea
airé de diainguer
ii
I'reil ceux des reines,
&
que
l' on a appellés pour cetre raifon
alvloles roya16x;
i1s
[om les plus grands . Ceux des fallx-bouraons [om
plus petits que ceux des reines, mais plus grands que
ceux des mulets ou
abeil/es
ouvrieres,
La mere
abeil/e
diflingue parfaitement ces différens
alvéoles; lorfqu' elle fait fa pome, elle atrive environ–
née de dix ou douze
obeil/es
ouvrieres , plus
00
moins, '
qui femblenr la conduire
&
la [oigner; les unes lui pr';–
femen! du miel avec leur trompe, les autres la lechem
&
la broífent. Elle entre d' abord dans un alvéole la
tete la premiere,
&
l!lle
y
reae pendant quelques in_
Ihus ; enfui!e
~lle
[Q,¡,
~
y
r~nu:e
a
reculons; la ponte
'Iome-l.
..
ABE
17
en: (¡¡ite
~,os
un momem, Elle en fait cinq ou fix
d~
fuite, apres quoi elle fe repofe avant que de continuer .
Quelquefois elle patTe devam un alvéole vuide fans s'y
arr~ter
.
Le rems de la ponte
ea
fon long; car c'ea pre[que
rome I'ann"e, excepré I'hyver. Le forr de cetre ponte
ea an printems; on a calculé que dans les mois de
Mars
&
Mai, la mere
obeil/e
doit pondre environ
douze mille cenfs, ce qui fair environ
d~ux
cents ceufs
par jour : ces donze mille reufs formcnt en pareie I'ef–
fain qui [on
a
la fin de M ai ou au mois de
J
uin ,
&.
remplacenr les anciennes mouches qui fom patrie do
l'
e{fain ; cnr apres fa forrie, la ruche n'
ea
pas
moin~
peupl ée qu' au commencement de Mars. '
Les ceufs des
abeil/es
om (ix fois plus de longucur que–
de diamelre; i1s [om courbes, l' une de leurs extrémi–
tés ea plus petire que l' autre: elles font arrondies ton–
tes les deux. Ces ceufs fom d' une couleur blanche ti–
rant fur le bleu; ils fout revcrus d' une membrane fle–
xible, deforte qu'
011
peut les plier,
&
cela ne fe peut
faire ' fans nuire
a
l' embryon. C haque reaf ea logé
féparément dans un alvéole,
&
placé de fayon
i\
faire
connoIrre qu' il ea forei du corps de la mere par le pe–
tit bout; car celte exrrémité
ea
collée an fond de Pal–
véole. L or[que la mere ne trouve pas un a{fez granel
nombre de cellules pour rons les ceufs qui fOil! prcts
a
fonir, elle en met deux ou rrois,
&
m~me
quarre
dans un fenl al véole; ils ne doivem pas
y
reller; c:u:
un [eul ver doit remplir dans la fuire I'alvéole en en–
rier. On a vu les
abeil/es
ouvrieres retirer tous les ceufs
furnuméraircs: mais on ne f,1it pas fi elles les rcplacent
dans d'autrcs alv"oles; on ne croit pas qu'il Ce rrouve
dans aucune circonaance plu[¡curs ceufs dans les cellu–
les royales .
La chaleur de la ruche fuffit pour faire édorre les
reufs; fouvem elle furpalle de deux degrés celle de
no~
étés les plus éhauds: en deux ou trois jours l' ceuf efl:
éclos;
il
en fore un
ver
qui tombe dans l' alvéole.
Des qu' il a pris un peu d' accroi{fement, iI fe roule
en cercle; il
ea '
blanc, charnu, .
&
Ca
J~te
re{femblc
a
celle des verS
a
foie; le ver
ea
pofé de fayon qu'
en
fe tournant, iI trouve une forte de gdée ou de bouit–
)je qui
ea
nu fond de l'alvéole,
&
qui lui [ert de nour–
riture. On voit des
a~ei/Iy
ouvrieres qui vilitenr plu–
fieurs fois chaque jour les alvéoles on font les vers :
elles y clltrent la tere la premiere,
&
Y
reaene quelque
tems . On n'
a
jamais pÜ voir ce qu'elles y faifoient:
mais il ef1:
ii
croire qu'elles renouvellem la bouillie dont
le ver fe nourrir.
11
vient d' autres
abeil/es
qui ne s'ar–
rérent> qu' un inaant a I'entré" de l' alvévle , comme
pour voir s'il ne manqne rien au ver. A vam que d'en–
trer dans une cellule, elles pa{fenr [ucceJlivement de–
vanr pluficllrs; elles om un 10in cominuel de tous les
vers qui vicnnent de la ponte de Ieur reine: mais fi on
apporte daos la ruche des gateaux dans lefquels il y
auroit des vers d'une autre ruche, elles les laillcnt pé–
rir,
&
meme elles les emralnelt! dehors. Chacun des
vers qui
ea
né dans la ruche n' a que la quamiré de
nourritare qui lui ea néceífaire , excepré ceux qui doi–
vent etre changés en reines; il reae du [uper1lu
dan~
les alvéoles de ceux-ci. La quanrité de la nourrirure efl:
proporrionnée
it
l' age dll ver; 10rCqu' ils font jeunes ,
c' el! une bouillie blanchacre, infipide comme de
I~
colle
de farine . Dans un age plus avancé e'
ea
uoe gelée
J3unarre ou verdfttre qui a un gout de fucre ou de miel;
I
enfin lorfqu' ils ont pris tour leur accroi{femc¡n,
la
nour–
rirure a un
goü~
de fucre mélé d' acide. On croit que
cette matíere
ea
compoCée de miel
&
de cire que l'
a–
betl/e
a
plu~
ou moins digérés,
&
qu' elle peur rendre
par la bouche torfqu' iI lui plalt.
II
oe fort du corps des vers aucun excrémell! : auffi
out-ils pris tout leur accroi{femem en cinq ou (iX' jonrs.
Lor[qu'un ver efr parvcnu
3
ce point, les
abeil/es
ouvrie–
res ferment fon alvéole aVe€: de la cire ; le couvercle efl:
plat pour ceux dOn! il doit forrir des
abeilles
ouvrieres
&
convexe pour ceux des faux-bourd0ns. Lorfque I'al:
vool'e en fermé, le ver tapi{fe I'intérieur de fa cellule avec
une loile de Coie : il rire cene foie de ron corps au mo,
yell d'une fil iere pareille
a
celle des vers
¡,
foie, qu'iI
lJ,
au-de{fous de la bouche. La teile de foie efr ti{fue de
ñl~
qui [om
tres-proc~es
les UllS des autres,
&
qui [e
~roi
felll ;
cHe
ea
apphquée exaétemem contre les patOlS de
l' alvéole. On en trouve 011
iI Y
a júlqu'a vingt toi–
les les unes [ur les autres ; e' ea paree que le me–
me alvé?le
a
fervi fucceffivement
a
vingt vers , qui
y
ont
áppllqU~
chacull une toile : car lorfque les
abeil/c$
euvrieres uettoyenr
,lile
cellule
0\1
un ver
s'ea
métamor-
L
pho- -
~!
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