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(

'l6

ABE

L'air entre par ces tligmates,

&

circule

dans le

eorps

par le moyen d'un grand nombre de petits eallallX ; ell–

nn il en

[OH

par les pores de la peau ,.. Si on tiraille un

peu la tete de

l'

abeille,

on

voit

qu'elle ne tient

a

la poi–

trine ou corcelet que par un cou tres-court,

&

le corce–

let ne tiem

lIU

corps que par un filet¡'tri:s-minee. Le

corps etl COllvert en entier par fix grandes pieees éeail–

l eutes, qui portem en recouvrement )'une [ur l'autre,

&

{orment fix anneaux qui laiíJ'ent au corps toute [a [auple[–

fe. On appelle

antenneJ (Voyez

ANTENNES ) ces e[pe–

ces de cornes mobiles

&

articulées qui [om (ur la tete,

une de chaque eÓté ; les antennes des qlales n'om que

onte articulations , eeHes des autres en om quinze.

L '

abeil/e

a fix jambes plaeées deux

¡¡

deu1- en trois

rangs ; ehaque jombe ell garnie

¡¡

I'extrémité de deux

.grands onglcs

&

de deux petits, entre leCquels il y

:l

une

partie molle

&

eharnue. La Jambe

ea

compo[ée de einq

pieees, les deux premieres [om garnies de poils ; la qua–

trieme pieee de la Ceconde

&

de la trnifieme paire ea ap–

pellée,

la brofTe

:

eeue partie ell querrée,

[a

faee exté–

r ieure ell raÍe

&

lifT'e, l'imérieure ell plus ehargée de

poils que nos broíJ'es ne le

Cont

ordinairemem,

&

ces

poils [om diCpnfés de la meme

fa~on.

C'ell avee ces [or–

teS' de brofT'es que

l'abeil/e

ramafle les pouffieres des éta–

m ine? qui tombent Cur ron corp,s, 10rCqu'elle ca fur une

t1cur pom faire la récoltc de la cire.

Voyez

C IRE. Elle

en fait de petites pelotes qu'elle tran[porte

ii

l'aide de fes

j ambes Cm la palette qui ell la troifieme partie des ¡ambes

de la troifieme paire . Les jambes de devant tranrporteut

:;. ceBes du milieu ces petites mafT'es ; ceJles-ci les plaeent

&

les empilem fur la paleue des jambes de derriere .

Ceue manreuvre

Ce

fait avee tam d'

a~ilité

&

de

promptitude, qu' il ell impoffible d' en dlllinguer les

mouvemens lorfque l'

"búl/.

ell vigoureufe. Pour bien

dillinguer eette manreuvre de l'

ab.;n.,

iI

fauí l'obferver

lorfqu' elle ell affoiblie &

en~ourdiecpar

la rigueur d' une

mauvaiCe [aiCon . L es palettes Cont de figure triangulaire;

leur faee extérieure ell liíJ'e

&

luir.~nte,

des jíbils s' ele–

vem au-defT'us des bords; eomme ils fom droits) roides

& Cerrés ,

&

qu'ils l' environnem, ils formem avee eetre

fmface une eCpece de eorbeille: e'ell-la que

l'abeill.

dé–

pofe,

i\

I'aide de fes partes, les petites pelotes qu' elle a

(ormées avec les bro1Tes; plufieurs p,elotes réunies

Cur

la

palette fom une mafT'e qui ell quelquefois auffi gro1Te

'lu' un grain de poivre.

.

.

. L a trompe de

l'abeil/e

ell une partie qui fe dévc10ppe

Ix

qui fe replie. L orfqu' elle ell dépliée ) on la voit de–

[cendre du de1Tous des deux gro1Tes dems Caillames qui

fom

i\

l' extrémité de la

t~te .

L a trompe parolt dans

cet état comme une lame a1Te'l épaiíJ'e, tres-luiCante

&

de

couleur ehataiu . Ceue lame ell appliquée eomre le def–

fous de la tete: mais on n' en voit alors qn' une Illoitié

.¡:¡ui ell repllée fur l' autre; 10rCque l'

abe;J/.

la déplie,

l'

extrémité qui ell du eÓté des dents s'éleve,

&

on ap–

per~oit

alors ceJle qui éroit defT'ous. On déeouvre auffi

p~r

ce déplaeemem la bouche

&

la langue de l'

abe;l/e

'lui font au-de1Tus des deux dems. L orfqup la trompe

efl: repliée, on ne voit que les étuis qui la renfennelH. ( 1)

Pour développer

&

pour examiner eet organe, il fan–

droit emrer dans un grand détail.

lJ

fuffira de dire id

<lue e' ell par le moyeo de cet organe que les

abc;l/eJ

re–

cueillent le miel ; elles ploogent leur trompe dans

h

Ii–

queur miellée pour la faire pafT'er fur la furfaee

ex

té–

r ieure. Ceue furface de la trompe forme avec les étuis

.un canal par lequel le miel ell conduit: mais e' ell la

trompe Ceule qui étam un eorps murcu1eux , force par

fes différentes inflexions

&

mouvemens vermieulaires la

l iqueur d' aller en avant,

&

qui la pou1Te vers le gofier.

L es

ab.il/u

ouvrieres om deux ellom3cs; l' un

re~oit

l e miel,

&

I'autre la cire: eelui du miel a un cou qui

t iem lieu d' refophage, par lequel pa1Te la liqueur que

l a trompe y eonduit,

&

qui deit s')' ehanger en miel

parfait :

l'

ellomac

mI

la eire brute fe ehaoge en vraie

c ire, ell au-delfous de eelui du miel .

Poyez

CIRE

·M IEL.

'

L'

aiguillon ea caché daos l' état de repos; pour le

faire Cortir,

iI

faut prefT'er l'extrémité du eorps de

l'

a–

be;l/e.

On le voit paroltre aceompagné de deux corps

blancs qui formel][ enfemble une eCpece de bolte, dans

laquelle il efl: logé 10rCqu' il ell dans le corps. Cet

ai~uillon

en Cemblable ¡, un petit dard qui, quoique

tres·délié , ell cependaRt creux d' un bout ¡,

l'

autre.

L orfqu' on le comprime vers la bafe ) on fait monter

ABE

a

la pointe une petite gouue d' une Jiquellr extrcm,e–

ment tranfparente; e' ell-Ia ce qui

~nveoime.

les pJ.ues

que fait l' aiguillon. On peut taire une équlvoquc par

rappore a l' aiguillon comme par rapport

a

la

t~ompe ,

ce qui paro\t eae l' aiguillon n'en el1 que l' étUl; e'

e~

par l' ellrémiré de cet étui que l' aiguillon fort

I

&

qu' 11

ell dardé en meme tems q:Je la liqueur empoifonnée.

D e plus, .cet aiguillon ell double; il

Y

en a deux

ii

cÓté

qui jouem en meme teros , ou Céparément au gré de

l'

abe;lIe;

ils [onf de mariere de come ou d' éeaille ,

leur extrémité el! taillée en foie, les dents Com ineli-

J

nées de ebaque eÓté, de Corte que les poimes fom di–

rigécs vers la bafe de l' aiguillon, ce qui fait qu'

i1

ne

peur [onir

de

la plaie

f.~ns

la déchirer; ainli il faut

que l'

abeil/e

le retire avee force. Si elle fait ce mou–

vement nvec trop de promptitude

l

l' aiguillon -9!fe

&

il

refl:e dans la plnie;

&

en [e léparant du

eorp~

de

l'

nb.;/Je,

il arracche la vefTie qui contiem le venin,

&

qui ell poCée au-dedans

¡¡

la baCe de l' aiguillon. Une

partie des entrailles rort en meme tems, ainli eette

[éraration de l' aiguillon ell mortelle pour la mouche .

L

aiguillon qui relle dans la plaie a

e~eme

du.

m~u-

, vemem quoique féparé du eOfps de 1

f!betl/.;

11

~

m–

cline alternativement daos des [ens eontralres,

&

11 s en-

fonce de plus en plus.

. .

La liqueur qui eoule dans l' étui de l' algulllon efl:

un véritable venin , qui eaufe la d,?uleur que 1'. on

éprou"e lorfque

l'

on·a été piqué par une

abetll•.

SI

o~

goute de ce venin , on le lem d' abord dou,atre.; mal

S

11

devient bient6t acre

&

brulant; plus l'

abe/Jle

elt

vigou.reure, plus la douleur de la piquure

ell

grande.

On Cait que dans l' h)'ver on en fouffre moins- que dans

l'

été, toutes ehoCes égales de

la

part de l'

(lb.il/

<:

il

.Y

a des gens qui fom plus OU moins Cenlibles

¡¡

ceue PI–

qm1re que d' autres. Si

l'ab';/le

pique pour la [econde

fois, elle fait mmos de mal qu'ii la premiere fois , c.n–

eore moins

a

une troifieme; enfin le venin s' épuile ,

&

alors l'

abeillc

ne Ce fait preCquc plus femir. Un n

toujours eru qu' un eertain nombre de piquures fdites

a

la fois Cur le eorps d' un animal pourroieot le faire

mourir; le fait á'été confirmé plufieurs fois: on a me–

me voulu déterminer

1.0

nombre de piquures qui Ceroit

n6ee1Taire pour faire mourir un ¡¡ra!ld anima,l; 011 .:1.

auffi eherché le remede qui détrulrolt ce vento: mals

on n tronvé feulement le moyen d' appaifer les dou–

leurs en frouam l' endroit blefT'é avee de l' huile d'oli–

ve, ou en y appliquam du pedil .pilé. Quoi qu' il en

Coit du remede,

il

ne faut jamais manquer en pareil cas

de retirer

l'

aiguillon,

s'

iJ

ell rellé dans la plaie comme

il arrive prefque toujours. Au refl:e la erainte des pi–

quures ne doit pas empecher que l' on approche des ru–

ches: les

(lbe;l/eJ

fle piquel\! point lorfqu' on ne les irrite

pas ; on peut impunément les lailler promencr [ur Ca

main ou [ur fon vifage, elles s' en vom d'elles-mcmes

fans faire de mal; au contraire,

Ii

on les ehafTe; elles

piquem pour Ce défendrc.

Pour [uivre un ordre dans l' hilloire [uccinél:e des

abeil/u

que l' on va faire ici, il faut la cortnnencer

dans le tems 01 la mere

.ab.il/e

ea

féconMe. Elle

peut

l'~tre

des le quarrieme ou cinquieme jour apres

celui ou elJe efl: fonie de l' état de nymphe pour en–

trer dans celuí de mouche, comme 011 le dira daos la

[uite.

11

Ceroit preCque impo1Iible de voir dans la ruche

l' aceouplement des

abe;/JeJ

,

paree que la reine relle

prefque toujours daos le milieu, 011 elle ell eachée.. par

les

g~teaux

de eire,

&

par les

abeil/'J

qui

l'

enviroo–

nem. On a tiré de la ruche des

abeil/eJ

meres)

&

on

les a mifes avee les males dans des bocaux pour voir

ce c¡ui s'y pa1Teroft.

On efl: obligé pour avolr une mere

abei/l.

de plon–

ger une ruche dans l'cau,

&

de noyer ¡, demi toutes

les

ab,,/lu)

ou de les enfumer , atin de pouvoir les

examio~r

ehacune féparément pom reeonnoltre la mere.

L or[qu' elle ell revenue de cet 6tat violent, elle ne

reprend pas d' abord afT'ez de vi,yacité pour etre bien

difpoCc!'e

¡¡

I'aecouplement. Ce '\í'ell done que par des

har.~rds

que l' 00 en peut ttouver qui faflen¡ réuffir

!1cxpéricnee; il faut d'ailleurs que cette

mer~foit

jeu–

ne ; de plus

il

fam éviter le tcms ou cHe elt dans le

plus fort de la pOlilte .

D es

<¡u'on préCeme un ma.!e

a

une mere

ab.ijle

bien choifie, auffitÓt elle s'en appro–

che, Ic

I~che

avee fa trompe,

&

lui préCeote du miel ¡

elle le touehe avee fes (paues) toorne autour de lui,

fe

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(J)

La bouche

~n

a

l'origine de 12 trompe. la. langlle cft

au.dersu,.

&:

il

rcmblc

un

mammellon

charn,, :

ce.

~iu,iet

bien

~a~nti.c~les étoien~

V!col\O.ues 4lvant

M. de

~Ci1u~u.r. [~]

..,

/

)