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A'TH
tirs , s'i l y en a: ils 'ne
fo~~ent '~oint
a
Dieu; il! n'en
diCem ni bien ni mal;"
&
s))~
nient Con e.xillence, c'ell
qu'ils la regardcnt non paf
c.Q¡Í)m.e'
une
choCe
réelle,
,mais COillJne uné'
Ji~iou
'de l'eniend'en'Jent humain, C'ell
1111 gran'd' er,lme,
J¿
I'avoue ;
·.ll1ai~",§,¡J.$
at'iribuó¡ent
ii
D icn
ro\)s ' le,~
pi.Q'es les plus .infaQ'es;
~o)pme
les Pa–
yens les <\tcribuuiem
:'i
leur Jup.i¡er
&'
a
leur -Vénus;
jj
apres I'a'voir "1:haífé (le fOIl' 'throne "
¡is'
lui' Cublli–
tuoicn'c une iofiniic oe fa\l.x' dieuX, leur aff.enfe ne fe–
roie-elle ' pas
be~ueoup
pll1,S grande? ,O 'u tomes les idées
que
nóu~
avons des ' rl:ivers
d~grés
de p,éch§s
fo~t
fauf:
fes) ou· ce fenrimeru ell
v~r.Jtable,
La perfcalon qUI
ell la plus Chere :; 'Dieu . ell la fa,intere; par conCé–
quent le cr.Ílne qui l'bffen(e
té
plus, ell dé le fuire Q'é–
ehant: ne polnt c.roire ron
~.xi(koee;· '
ne lui point 're'n–
drc
de
culre, c't;ll le dlgJaaer; mais áe rendre le cul–
te qU,i lui' ell dli
ii
'une
io1inir~
d'autréj
.~rres,
e'ell
i'9ut-ii–
ln-fol5 le
d~grader
.4.
fe déclarer poti.r le démon dans
I~
g:uerre qu'il fa[t
a
Dieu, L'Ecriture ¡1011.S appreild que
e'el! au diable que fe termiooit 1',hoDCJ,cur reudu
au.x
idoles,
dii
tel1ti,m;
dtEmo"ia ,
'Si au jugc:.nlem
d.esperConnes les
plus Í'aiCohoabl'és
~' l.¿>
plus juUes. 'uh .atrentar
a
l'honneur
ell úoe Jn!urc plus
~tro€e
q\)'un ¡men,taJ
~
la " vie;
Ii
tour
-c.~ qu.'~1
y
~
i;I')lOnné¡C§ g,ens eon}.i,el1l)ent q,u'un
meurtfler falt
Q10ms
de eort qu'im calomncat<;ur qUI tlé–
trir
'la
rép'utation,
ou
q'u'un jugc' co'rrqmpu qui dt'elare
infanJe uo 'innc;icent; eo'
uÍI
mot,
Ii
[pus les hommes
qui dnt d,u (cmimeor, .I'egardent eo¡nnie 'un aéHon tres–
erin¡itlelle
d~
pr'
;féi.erl\lo 'vie
'a
l'Aonncu" '¡'infamie
a
la
mort:
q~e devolís-l~OU~
penrer de Dieu, qui ' verCe lui–
m~me
dan! les ªI)')es c¡es
('enriQ'eo~ ooble~
4.
généreux?
Ne.
de,vons-n<?\Is
pa~
croire :que Iª faimer,';, la probicé,
la JuO'lce, font fes
attr.ibl1t~
les plus
eífentiel~,
&
dont
iJ
,eU le pflls Jalou,¡:: donc la calo(Yúiie des I'ayeos,
qUI le cQªrgeailt de tou,re,s forJes de crimes d.citruie fes
perfe,ai,ons
les
,plus, préc,ieuCes, lui eU une offenCe plus
lO)ufleufe q.t¡e
1
Impléré des
ath!el
q.uilui 6te la eOll-
noilTancé
& '
la direétiol) ¡{es évene'm'ens ,"
'
C'eil un gral/d
dcít¡l~t
d!eCpr,ir de n'avoir P;!S recon–
nu dans les ouvragés de In lIatllre un Dieu COllverai–
nem~nl
p'arfaic; mais c'ell un plt)S grand détaut 'd'eCprit
ellcor~,.
de croire qu?unti C}arure fujerie aux paffions les
plus IIIJu,n,es
,&
le§ plus
K1.1es,
foir
UIl
D ieu,
&
méri–
te no, \ld.oratlqns;
)0'
p.n;rnier
d~fau.r
eO celui des
ath!el,
&
I~
fecOlld,
c,~lui
des '
p.ay~J)s :
'
"
e
efl Ul)e IIIJure fans dome bien grande d?effacer de
no~
cerurs I'image dI! lª Divinité qui s'y trouve naru'–
.rellel~eor emp'r<!Ínt~,:
!)la;s cerre
inJur~
,deiri,enr beaucoup
pl,uS arroce , lorfqu' on défigure e,erre Image,
&
qu'on
l'exp"re au ,mépri ' de rouc le monde , Les
ath¿'eJ
qnt
~ftac~
I'image de Dieu,
&
les Payen! I'on, rendue 111é–
<;onI)Oilf:lble;
juge~
d¡: que! eO,é l'offi!nCe
~ éc~
plus
~ral)d~
,
., ,
L e grand crime des
4th!el
parmi les Payens,
e(l
de
n~avoir Í'~~
mis
le
v':rirable Die" Cur le rhrone, apres
~n 3~oir
(j
jnnemeC}r
&
1;
raifonn.ableml:l1t
précipi~é
toas
les faux
di~Ij~:
mais ce crime, quel que criant qu'il pui!Tc
(!rre, e(l-il une injure auffi
f.~nglante
pour le vrai P ieu
que eelle qu'il
~ ~e~t'le
des Jdolatres, qui, ¡¡preS l'avoir
dérhron~,
onr mis Cur ron throne les plus infame< di·
v¡lIirts qll'il fü r p'offibl!! d'imaginer? Si la r,ine'
Elif~-
6erh chaITée de fes
~rars,
avoir appris que fes [ujers ré–
voirés lúl euífent fail Cuccéder la plus infarr¡e proUitoée
qu'il'S euífeni pu
d~rerrer
dans L ondres, elle
e~r'
éré
plus indignée
d~
¡eur condl¡ire, ql)e s'ils euífem pris
ljue autre forme de gouvernement, au que pour le moins
íls eiJífent donné l:i eOmOl1l1e
a
1111~
illull[<: p'rincefie,
~on-reulenleut
la
p~rCoDl!e
de la
r~ine
EI¡raberh Ctlt é–
t~
tout de
OOl1 Y~U
inCulrée llar le etlOix 'qu'oo auroit
fai¡ d!une
inr:~me
'courrifane, mais auffi le caraaerl! ro–
yal eut été deshonoré, profané: voila I'image de
la
coodui~e
des fayens
a
l'~gard
de Dieu, lis fe font r.é–
voltés contre lUl;
&
~pres
)'avoir chaffé du del, ils
ónr
Cubllitué
~'
C~
place une infinité de dieux chargés
dl!
er\m~s, ~
ils lellr am dOl1l1é pour chef un Jupiter,
fils d un ufurpateur,
&
ufurpateur lui-meme, N'6toir–
ce pas
!l~rrir
&'
deshonorer' le eamaere divin
1
expoCer
al! dernier mép,ris ,la natllr/;
&
la
MajeU~
divine
~
A
tqures ceS ralCons
1
M,
Bayle en aj06te une au–
jre, qui c(!
~ue.
rien
n',élqigl~e, dav~l1tage
,les
~ommes
de
Ce
convertir
a
la vrale
r~II~lqn,
que Plñalatrie: en
~!fet, pa,rl~2.
¡¡!ln
C,~rré,jco
DU
a
un
P.éripaté~i<;ien,
d'une
propolitlon qUI ne
s
accarde pas avee les prmeipes dont
il eU préoecup'é, vous rrouye?o
q'u~il
Conge bien 'moins
a
pénécrer ce que ¡rous 'Iui 'dires, qu"a imaginer des
raiCons pour le combattre: parlez-eh
1
un homJTIe qui
"8
Clli, d'aUCUI18 fe4e
>
!Ou~
II!
frquVe¡ dqcile 1
~
pret
ATli
a
Ce
rcndre fans chicaner, La raifon en
e.n,
qu~il
elb
bien plus mal-aiCé d'in.\roduire quelque habitude dan,
une ame qui a dciJií conrraa" l'habitude eomraire, que
dans ' une ,\11)e qti¡ efl eneo.'!! toure nue : Q ui ne f¡¡ir ,
par .cxe,mpl,i'J qu'il
d!
p)us ' di~cile
de rendre
lib~ral UI~
homme qUI a été avare
tome
Ca vie, qll'un ent<¡1It qUI
n'ell éncóre
ni
avare ni libéra1.? De méme, il eft beau–
e9up plu's airé de plier d'un ceriain fens un corps qui
n'a j:¡maii éré plié
qU'Wl autre gui a élé pl ié d'un
fens eon,traire,
11
eh done rres-raifonuable de
penC~r
que les apÓrres euaént eonverti plus de gens
a
J , C,
s'ils Peuífent preché
a
des peuplés
r~n~
religion, qu'ils
n'en OQt converti,
anoon~ant
I'E val)gil,e
~
des narions
engagée's par
ut;l
úl.e
aveugle
&
enr':té (lUX ,cultes
Cu–
p.q(llrieu¡¡ du PaganiCme,
00
m'avoüera, que
Ij
Julien
I'apollar eOr
é~é
athle,
dU
car~é;tere
donr il écóit d'ail–
Icors, il eut lailT;é en paix les Chrétiens ; au Iieu qu'il
le~r
faiCoit des
i.nju~es
'continl1e1les, illfamé qu:iI étoit
de; fuperflitians du 'Paganifme,
&
tellement II1fatué,
qU"Uíl pillorieo d.e fa rel igion n'a pa s',empecher d'en
faire une
eCp~(!,e ~I!
"qill.eJie; difallt que s'iI rot retour:
né viaorieux de Con eipédirion contre
I~~
Perfes,
11
eur dépeuplé
la
terre de breufs
:l
force
de
'f.~erifices
,
, Tant il
eJl
.vrai, qu'un homme enteté d'une fauffe re–
Iigion, ré(j(te ¡;>Ius
~u¡¡
lumiercs de la vérirable, qu'un
homme qui ne tient
a
rien de femb!abk, Toures ces
raiCons dira-r-on
il
M,
B~yle,
n,e font tour au plus
conelu~ntes
que pOlJr un
athle
Ilégatif, c'e,O-. -dire pour
un homme qui ri'a jamais peIlCé ' " Dieu, q!o'i n'a pris
aucun parti Cur cela, L'all;le de eet homme ell
comm~
un
ra&leau nud, tout pret
a
recevoir telles couleurs qu'on
vouára 'iüi appliquer: 'mais peut-on dire
I;t
m,eme choCe
d'un
aehle
pofilif4 ' .dell-a;dire d'un pOfC)rne gui, apres
avoir examiné les
pre¡¡¡"e~
fur leCquelles on écablit I'e–
xin:ene~
de D icu, finir par eonelure gu1il_ n'y en a au–
cl)iJe qui 'Coit (olide,
&
capable de f')ire impreffion fur
ul)
eCp,rie, vrajment J:hiloCophique? '(}n ce,l ,homme ,ell
3ífilrél)')enr, plus
élqlgll~
,d,e
I~
vr,ale"
(el'~glon)
qu un
Iiomme
qm
admet une dlVlIllCé, quolqu
1/
n en alt pas les
idél!s leS plus Calnes, Celle' ci fe cooCerye le rronc ,fur
le'lll,el on ,I/ourra ef!ter
, I~
f-oi
véri~able:
mai
s
c~llIl' Ja
a m is la hache a la raeine de I'arbre,
&
s'cil
Dre tou–
re efpérance de fe ' relever
~
Mais en 3ccordant que le
payeo p,em I!cre guéri
plu~ fp'~ile!)l~ot
que l'
afUc
, je
!l/ai garae de eonclt!;e QlI'll fOlt
mOIl1~,
aOl1pabfe que ce
dernier,
Ne
r~¡c-qn P.¡¡~
que les maladles les ¡¡lus hon–
reuCes,
les
plus Cales , les plus ipf¡¡mes, Com celles dQnt
la gl1ériCon ell la pi
u~ f~ei1d
,
N
ous voici enti
n
parv~nus
a la fceondl! partll! du ptt–
rallele 'de l'atbéiCrne
&
du po llrhéifIJ)e ,
-lV):,
~ayle
va
plus loin '
i1
cache eneore de prouver que l'arhéiCme
nc rCl)d
p~s
¡¡
1"
deftrllál:ion de
l~
fociété, Pour nous,
quoiqt)e nous
Coyon~
perCuadd's que les crimes de lefe–
majellé divine font pllls énormes dans le Cy(l(nne de
la CuperUicion, que dan? celui de l'irreligian, nous ero–
~'ons
cependam Slue .ce dernier ell plus peruicieux au
genre humain ,' que
11'
premier : yoici fqr quoi nous
nous fandons,
Qn a généralement penfé qu'une des preoyes que
l'¡tthéiCme ell pernicieux
a
la fociété, conolloir en ce
qu'il eícclut la conlloifiance du bien
&
du mal moral,
Geue eonnoiífance éranr p.oUérieure
a
celle de Dieu'_
C'eU pourquoi le premier argumellt dollt M, Bayle ¡ait
uCage pour jullitier l'athéiCme, c'ell que les
ath/el
peu–
vent conCe,yer les idées, par Iclquell!"s
911
déeouvre la
différence du bien
&
du mal moral; parce qu'i!s eom–
prennenr, guffi-bien que les déilles ou théi lles, les pre–
mier? prineipes de
l~
M orale
&
de la M éraphyoque;
&
que les Epicuriens gui nioient la Providence,
&
les
Srratqoiciens qui nioien¡
l'exj(len~e d~ Di~u,
Qnt eu ces
idées ,
Paur eonnolrre ce qu'il peut
y
avoir de vrai ou de
faux daljs ces
argllmell~,
il fltui remomer jufql1'aux pre–
miers principes de la 1'4orale
j
m atiere en elle-meme
e1aire
&
facite
¡¡
comprendre, mais que les diCpllteS
&
les Cubr'¡lirés ont jerrée d3ilS une exrreme confulion.
Tout ['éditi ce de ia Morale-prariqlle el! fondé Cur ces
trois
princip.esr6unis, ' Cal'oir le Cenrimenr moral, la
dift'érence fpédfique des naiolls humaines,
&
la vo–
lonré de Dieu, raPRelle
J~ntimen.t
moral
cetre appro–
bation do bien, cerre 1!orreur pour le mal, dont l'io–
Uina ou la namre tlOUS prévienr an¡ériellremem
a
tou–
tes réflexions ' Cur leur caraélere
&
fur leurs conCé–
qllences, C'ell-I
a
la premiere Ollverture, le premier prío–
cipe qui nous condui!
a
l~
connoillance parfaite de la
Morale,
&
iI
eQ
comIJ)uo aUli
ath!~1
auffi-bien qu'
au¡¡ tl)éifies. L'inllinét aYl\nt cQnduit l'l'¡omme' juCque-
la,
I