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682

A'TH

tirs , s'i l y en a: ils 'ne

fo~~ent '~oint

a

Dieu; il! n'en

diCem ni bien ni mal;"

&

s))~

nient Con e.xillence, c'ell

qu'ils la regardcnt non paf

c.Q¡Í)m.e'

une

choCe

réelle,

,mais COillJne uné'

Ji~iou

'de l'eniend'en'Jent humain, C'ell

1111 gran'd' er,lme,

J¿

I'avoue ;

·.ll1ai~",§,¡J.$

at'iribuó¡ent

ii

D icn

ro\)s ' le,~

pi.Q'es les plus .infaQ'es;

~o)pme

les Pa–

yens les <\tcribuuiem

:'i

leur Jup.i¡er

&'

a

leur -Vénus;

jj

apres I'a'voir "1:haífé (le fOIl' 'throne "

¡is'

lui' Cublli–

tuoicn'c une iofiniic oe fa\l.x' dieuX, leur aff.enfe ne fe–

roie-elle ' pas

be~ueoup

pll1,S grande? ,O 'u tomes les idées

que

nóu~

avons des ' rl:ivers

d~grés

de p,éch§s

fo~t

fauf:

fes) ou· ce fenrimeru ell

v~r.Jtable,

La perfcalon qUI

ell la plus Chere :; 'Dieu . ell la fa,intere; par conCé–

quent le cr.Ílne qui l'bffen(e

plus, ell dé le fuire Q'é–

ehant: ne polnt c.roire ron

~.xi(koee;· '

ne lui point 're'n–

drc

de

culre, c't;ll le dlgJaaer; mais áe rendre le cul–

te qU,i lui' ell dli

ii

'une

io1inir~

d'autréj

.~rres,

e'ell

i'9ut-ii–

ln-fol5 le

d~grader

.4.

fe déclarer poti.r le démon dans

I~

g:uerre qu'il fa[t

a

Dieu, L'Ecriture ¡1011.S appreild que

e'el! au diable que fe termiooit 1',hoDCJ,cur reudu

au.x

idoles,

dii

tel1ti,m;

dtEmo"ia ,

'Si au jugc:.nlem

d.es

perConnes les

plus Í'aiCohoabl'és

~' l.¿>

plus juUes. 'uh .atrentar

a

l'honneur

ell úoe Jn!urc plus

~tro€e

q\)'un ¡men,taJ

~

la " vie;

Ii

tour

-c.~ qu.'~1

y

~

i;I')lOnné¡C§ g,ens eon}.i,el1l)ent q,u'un

meurtfler falt

Q10ms

de eort qu'im calomncat<;ur qUI tlé–

trir

'la

rép'utation,

ou

q'u'un jugc' co'rrqmpu qui dt'elare

infanJe uo 'innc;icent; eo'

uÍI

mot,

Ii

[pus les hommes

qui dnt d,u (cmimeor, .I'egardent eo¡nnie 'un aéHon tres–

erin¡itlelle

d~

pr'

;féi.er

l\lo 'vie

'a

l'Aonncu" '¡'infamie

a

la

mort:

q~e devolís-l~OU~

penrer de Dieu, qui ' verCe lui–

m~me

dan! les ªI)')es c¡es

('enriQ'eo~ ooble~

4.

généreux?

Ne.

de,vons-n<?\Is

pa~

croire :que Iª faimer,';, la probicé,

la JuO'lce, font fes

attr.ibl1t~

les plus

eífentiel~,

&

dont

iJ

,eU le pflls Jalou,¡:: donc la calo(Yúiie des I'ayeos,

qUI le cQªrgeailt de tou,re,s forJes de crimes d.citruie fes

perfe,ai,ons

les

,plus, préc,ieuCes, lui eU une offenCe plus

lO)ufleufe q.t¡e

1

Impléré des

ath!el

q.ui

lui 6te la eOll-

noilTancé

& '

la direétiol) ¡{es évene'm'ens ,"

'

C'eil un gral/d

dcít¡l~t

d!eCpr,ir de n'avoir P;!S recon–

nu dans les ouvragés de In lIatllre un Dieu COllverai–

nem~nl

p'arfaic; mais c'ell un plt)S grand détaut 'd'eCprit

ellcor~,.

de croire qu?unti C}arure fujerie aux paffions les

plus IIIJu,n,es

,&

le§ plus

K1.1es,

foir

UIl

D ieu,

&

méri–

te no, \ld.oratlqns;

)0'

p.n;rnier

d~fau.r

eO celui des

ath!el,

&

I~

fecOlld,

c,~lui

des '

p.ay

~J)s :

'

"

e

efl Ul)e IIIJure fans dome bien grande d?effacer de

no~

cerurs I'image dI! lª Divinité qui s'y trouve naru'–

.rellel~eor emp'r<!Ínt~,:

!)la;s cerre

inJur~

,deiri,enr beaucoup

pl,uS arroce , lorfqu' on défigure e,erre Image,

&

qu'on

l'exp"re au ,mépri ' de rouc le monde , Les

ath¿'eJ

qnt

~ftac~

I'image de Dieu,

&

les Payen! I'on, rendue 111é–

<;onI)Oilf:lble;

juge~

d¡: que! eO,é l'offi!nCe

~ éc~

plus

~ral)d~

,

., ,

L e grand crime des

4th!el

parmi les Payens,

e(l

de

n~avoir Í'~~

mis

le

v':rirable Die" Cur le rhrone, apres

~n 3~oir

(j

jnnemeC}r

&

1;

raifonn.ableml:l1t

précipi~é

toas

les faux

di~Ij~:

mais ce crime, quel que criant qu'il pui!Tc

(!rre, e(l-il une injure auffi

f.~nglante

pour le vrai P ieu

que eelle qu'il

~ ~e~t'le

des Jdolatres, qui, ¡¡preS l'avoir

dérhron~,

onr mis Cur ron throne les plus infame< di·

v¡lIirts qll'il fü r p'offibl!! d'imaginer? Si la r,ine'

Elif~-

6erh chaITée de fes

~rars,

avoir appris que fes [ujers ré–

voirés lúl euífent fail Cuccéder la plus infarr¡e proUitoée

qu'il'S euífeni pu

d~rerrer

dans L ondres, elle

e~r'

éré

plus indignée

d~

¡eur condl¡ire, ql)e s'ils euífem pris

ljue autre forme de gouvernement, au que pour le moins

íls eiJífent donné l:i eOmOl1l1e

a

1111~

illull[<: p'rincefie,

~on-reulenleut

la

p~rCoDl!e

de la

r~ine

EI¡raberh Ctlt é–

t~

tout de

OOl1 Y~U

inCulrée llar le etlOix 'qu'oo auroit

fai¡ d!une

inr:~me

'courrifane, mais auffi le caraaerl! ro–

yal eut été deshonoré, profané: voila I'image de

la

coodui~e

des fayens

a

l'~gard

de Dieu, lis fe font r.é–

voltés contre lUl;

&

~pres

)'avoir chaffé du del, ils

ónr

Cubllitué

~'

C~

place une infinité de dieux chargés

dl!

er\m~s, ~

ils lellr am dOl1l1é pour chef un Jupiter,

fils d un ufurpateur,

&

ufurpateur lui-meme, N'6toir–

ce pas

!l~rrir

&'

deshonorer' le eamaere divin

1

expoCer

al! dernier mép,ris ,la natllr/;

&

la

MajeU~

divine

~

A

tqures ceS ralCons

1

M,

Bayle en aj06te une au–

jre, qui c(!

~ue.

rien

n',élqigl~e, dav~l1tage

,les

~ommes

de

Ce

convertir

a

la vrale

r~II~lqn,

que Plñalatrie: en

~!fet, pa,rl~2.

¡¡!ln

C,~rré,jco

DU

a

un

P.éripaté~i<;ien,

d'une

propolitlon qUI ne

s

accarde pas avee les prmeipes dont

il eU préoecup'é, vous rrouye?o

q'u~il

Conge bien 'moins

a

pénécrer ce que ¡rous 'Iui 'dires, qu"a imaginer des

raiCons pour le combattre: parlez-eh

1

un homJTIe qui

"8

Clli, d'aUCUI18 fe4e

>

!Ou~

II!

frquVe¡ dqcile 1

~

pret

ATli

a

Ce

rcndre fans chicaner, La raifon en

e.n,

qu~il

elb

bien plus mal-aiCé d'in.\roduire quelque habitude dan,

une ame qui a dciJií conrraa" l'habitude eomraire, que

dans ' une ,\11)e qti¡ efl eneo.'!! toure nue : Q ui ne f¡¡ir ,

par .cxe,mpl,i'J qu'il

d!

p)us ' di~cile

de rendre

lib~ral UI~

homme qUI a été avare

tome

Ca vie, qll'un ent<¡1It qUI

n'ell éncóre

ni

avare ni libéra1.? De méme, il eft beau–

e9up plu's airé de plier d'un ceriain fens un corps qui

n'a j:¡maii éré plié

qU'Wl autre gui a élé pl ié d'un

fens eon,traire,

11

eh done rres-raifonuable de

penC~r

que les apÓrres euaént eonverti plus de gens

a

J , C,

s'ils Peuífent preché

a

des peuplés

r~n~

religion, qu'ils

n'en OQt converti,

anoon~ant

I'E val)gil,e

~

des narions

engagée's par

ut;l

úl.e

aveugle

&

enr':té (lUX ,cultes

Cu–

p.q(llrieu¡¡ du PaganiCme,

00

m'avoüera, que

Ij

Julien

I'apollar eOr

é~é

athle,

dU

car~é;tere

donr il écóit d'ail–

Icors, il eut lailT;é en paix les Chrétiens ; au Iieu qu'il

le~r

faiCoit des

i.nju~es

'continl1e1les, illfamé qu:iI étoit

de; fuperflitians du 'Paganifme,

&

tellement II1fatué,

qU"Uíl pillorieo d.e fa rel igion n'a pa s',empecher d'en

faire une

eCp~(!,e ~I!

"qill.eJie; difallt que s'iI rot retour:

né viaorieux de Con eipédirion contre

I~~

Perfes,

11

eur dépeuplé

la

terre de breufs

:l

force

de

'f.~erifices

,

, Tant il

eJl

.vrai, qu'un homme enteté d'une fauffe re–

Iigion, ré(j(te ¡;>Ius

~u¡¡

lumiercs de la vérirable, qu'un

homme qui ne tient

a

rien de femb!abk, Toures ces

raiCons dira-r-on

il

M,

B~yle,

n,e font tour au plus

conelu~ntes

que pOlJr un

athle

Ilégatif, c'e,O-. -dire pour

un homme qui ri'a jamais peIlCé ' " Dieu, q!o'i n'a pris

aucun parti Cur cela, L'all;le de eet homme ell

comm~

un

ra&leau nud, tout pret

a

recevoir telles couleurs qu'on

vouára 'iüi appliquer: 'mais peut-on dire

I;t

m,eme choCe

d'un

aehle

pofilif4 ' .dell-a;dire d'un pOfC)rne gui, apres

avoir examiné les

pre¡¡¡"e~

fur leCquelles on écablit I'e–

xin:ene~

de D icu, finir par eonelure gu1il_ n'y en a au–

cl)iJe qui 'Coit (olide,

&

capable de f')ire impreffion fur

ul)

eCp,rie, vrajment J:hiloCophique? '(}n ce,l ,homme ,ell

3ífilrél)')enr, plus

élqlgll~

,d,e

I~

vr,ale"

(el'~glon)

qu un

Iiomme

qm

admet une dlVlIllCé, quolqu

1/

n en alt pas les

idél!s leS plus Calnes, Celle' ci fe cooCerye le rronc ,fur

le'lll,el on ,I/ourra ef!ter

, I~

f-oi

véri~able:

mai

s

c~llIl' Ja

a m is la hache a la raeine de I'arbre,

&

s'cil

Dre tou–

re efpérance de fe ' relever

~

Mais en 3ccordant que le

payeo p,em I!cre guéri

plu~ fp'~ile!)l~ot

que l'

afUc

, je

!l/ai garae de eonclt!;e QlI'll fOlt

mOIl1~,

aOl1pabfe que ce

dernier,

Ne

r~¡c-qn P.¡¡~

que les maladles les ¡¡lus hon–

reuCes,

les

plus Cales , les plus ipf¡¡mes, Com celles dQnt

la gl1ériCon ell la pi

u~ f~ei1d

,

N

ous voici enti

n

parv~nus

a la fceondl! partll! du ptt–

rallele 'de l'atbéiCrne

&

du po llrhéifIJ)e ,

-lV):,

~ayle

va

plus loin '

i1

cache eneore de prouver que l'arhéiCme

nc rCl)d

p~s

¡¡

1"

deftrllál:ion de

l~

fociété, Pour nous,

quoiqt)e nous

Coyon~

perCuadd's que les crimes de lefe–

majellé divine font pllls énormes dans le Cy(l(nne de

la CuperUicion, que dan? celui de l'irreligian, nous ero–

~'ons

cependam Slue .ce dernier ell plus peruicieux au

genre humain ,' que

11'

premier : yoici fqr quoi nous

nous fandons,

Qn a généralement penfé qu'une des preoyes que

l'¡tthéiCme ell pernicieux

a

la fociété, conolloir en ce

qu'il eícclut la conlloifiance du bien

&

du mal moral,

Geue eonnoiífance éranr p.oUérieure

a

celle de Dieu'_

C'eU pourquoi le premier argumellt dollt M, Bayle ¡ait

uCage pour jullitier l'athéiCme, c'ell que les

ath/el

peu–

vent conCe,yer les idées, par Iclquell!"s

911

déeouvre la

différence du bien

&

du mal moral; parce qu'i!s eom–

prennenr, guffi-bien que les déilles ou théi lles, les pre–

mier? prineipes de

l~

M orale

&

de la M éraphyoque;

&

que les Epicuriens gui nioient la Providence,

&

les

Srratqoiciens qui nioien¡

l'exj(len~e d~ Di~u,

Qnt eu ces

idées ,

Paur eonnolrre ce qu'il peut

y

avoir de vrai ou de

faux daljs ces

argllmell~,

il fltui remomer jufql1'aux pre–

miers principes de la 1'4orale

j

m atiere en elle-meme

e1aire

&

facite

¡¡

comprendre, mais que les diCpllteS

&

les Cubr'¡lirés ont jerrée d3ilS une exrreme confulion.

Tout ['éditi ce de ia Morale-prariqlle el! fondé Cur ces

trois

princip.es

r6unis, ' Cal'oir le Cenrimenr moral, la

dift'érence fpédfique des naiolls humaines,

&

la vo–

lonré de Dieu, raPRelle

J~ntimen.t

moral

cetre appro–

bation do bien, cerre 1!orreur pour le mal, dont l'io–

Uina ou la namre tlOUS prévienr an¡ériellremem

a

tou–

tes réflexions ' Cur leur caraélere

&

fur leurs conCé–

qllences, C'ell-I

a

la premiere Ollverture, le premier prío–

cipe qui nous condui!

a

l~

connoillance parfaite de la

Morale,

&

iI

eQ

comIJ)uo aUli

ath!~1

auffi-bien qu'

au¡¡ tl)éifies. L'inllinét aYl\nt cQnduit l'l'¡omme' juCque-

la,

I