I
6$~
A 'TE
~qu~
du vice,. puirque d:
p~rr
&
d.'autre ot:J agit d'une
Xnanlcre C0l1tr3lre
:Il1X
prmclp'cs que I'un faa profeffion
<;le cr6ire:
fI
feru;&
;"ji""
ajo.ille-t·il,
de paycounr to,,–
ur
les
bifarrcrter
de ¡'bomme;
c'~fI
fin monftre plur
Tf'Oi'1f1rl!etlX
'!'Je
leJ cenlatl," t1la cb;mere de la
fab/~.
A
eO,tondre
1YI.
Bayle, r on rerOi.1 tenlé dI; rupporer
lIyec IUI quelqu'oQrcurité ¡nyllérieure dans yoe conduile
li
;extraordinaire,
&
d~
croire qu'il y a,!roi.t dans
I:homm~
quelq~e pri~lcip.e
bi.íirre qui le.
d!rppl~rqit,
rans Cavoir
cornment, a aglr cQntre res opm!or¡s, guelles qu'clles fur,
{ent. C'efl ce .<;Iu'jl doit
n¿c~íTairemem
ruppo(er, ou
c~
q u'il <jil ¡le prouve rien d,
~e ' qij:il
ve'!t prouver . Mais
fi
ce pr.incipe, quel qu'il foit, loin de porter I' homme
~
agir <:,?,illhmmenl d'une maniere contraire
a
Ca créan–
ce, le poulCe qnelq¡¡efois avec violence
.a
agir confor; .
lJ1ém~n l
ii
Ces oviQions; ce principe ne favqrire en rien
l'a.r$um~at
oe
M .
Bayle. Si,
m~me
apres
V
ayoir pen–
fíf,
I'on troqye que ce principe ó myllérieux
&
ó bi–
furre n'ef!
~utre
chore que les
p~rr.ons
irréglll ieres
&
les
oeórs
d~p'ravés
de I'homn¡c, alors bien loin de favori–
fer
\~~tgument
de M. Ilayle, il erl direétemeOl opporé
a
!1~
'qu'il COlllient: O! c'efl-Ia le
'ca~,
&
heureuCement
:"'J.
Bayle ne (auroit s'empécher d'en faire I'ayeu; Gar
~poiqu'il
aftcéte communémem de donoer
it
la perver–
(lté de la conduite des hommes en
e~
poiOl, un air d'in–
¡:omprébeoóbil ilé, pour eacher le CophiCme de ron argu–
!I1
ent , ceRendallt
10rrq~l'il
n'ClIl IlI)lS
~ur
res gardes il a–
voue
&
déclare naturellen)eOl les rairons d'une conduite
fJ
extraordinaire. " Vidée géo"rale , dit-il , yeur qu1uQ
" hOLnme qui eroit un D ie\1, un paradis
&
\1n enfer, faf–
" re lOut ce qu'i l eonpolr erre agréable
:i
Dieu,
&
oe
"
f~íTe
rien
d~
Ge qu'iI rait Itli
~¡re
deCagréable. Mais la
" vle. <le
¡;e¡
Domrne nous montre qu'iI fair
[Out
le con–
"
tr~lre.
Voule'l.-vous ravoir la cauCe de certe ineoogrui–
" té? la voiei. C'efl que l'hol11me ne re détermine
/' pas
ii
une. certaine aétion pi utó.t qu'a
lln~
auúe, par
"
le~
conno!tranees
générale~
qu'l!
a
.de ·ce qu'il doit
" falfe, rnalS par
I~
lugement partleu}¡er qu'il porte de
chaqlje
GhoCe';
lorfqu'il el! rur le poinr d'agir. Or ce
t'
jugemellt particulier peut bien . erre conforme aux idées
l'
géllérales qlllrl'on a de ce qu'on doit faire, mais
;, le plus
rOlÍve~t
il oe I'efl paS. 1I s'accoml11ode prer–
. ,
qu~
lOuJours
a
la
paffion dominante du creu",
a
la
" penre du tempérameOl,
a
la force des habitudes eon–
" traétées.'
&
au goilt ou
a
la Cenfibiliré qu'on a pour
;, de certall1s oOJets . ,;. Si c'en-Ia le cas . comme ce I'efl
en etfer ) on doit. néeeflaireQ'lent tirer'
de
ce principe u–
lle eo nCequem:e dlfeélement eontraire a eelle qu'en tire
M.
Bayle; flue
Ii
les hommes n'agiOent
pa~
c:onfor–
mément'
a
leurs opioions,
&
que I'irrégularité des
p.C–
(iOIlS
&
des ¿efirs ' roie la cauCe de cetre perverlité, il
s 'euCuivra
:l
la vérité qu'un
tb!;f1~
religieux agira Cou–
vent eOntre res
prin<:ip~s,
mais qu'un
ath.!e
agira eon–
formémenr aux liens paree qu'un
"lb!e
&
un
th.!ifte
fatisfol1t lems paffions "icieures, le premier en Cuivant
fes principes,
&
le Ceeond ell agiíTant d'une maniere qui
y
efl oppoCée. Ce n'en dpnc que par aocid,nt que les
hommes agi{fent eontre leurs prineipes, Ceulement lorr–
que leurs priucipes re trquvent'en oppofition avcc leurs
paffions.
Oh
vqit par-la
tout~
la foibleíTe de
I~argument
de
M.
Bayle, lorfqu'il en dépouillé de la
pomp~
de
l'éloquence
~
de l'obCcurité qu\y jettent I'abon'dance
de res dircours, le faux éclat de Ces raironnemens ca–
peieux,
&
la malignité de Ces
~éHexions.
I!
efl
~neure
d'autres cas que
ceu~
des principes com–
b~t~us
par les,
paflion~,
on I'homme agit contre res 0-
P!OIons;
iII
c: efl
lorrqu~
res opinions choquent les ren–
{lmel1S
c:om~~n$
du genre humain, cOfllme le fatalir–
me des
S~olclcns,
&
la prédellinatioo de quelques
Ce–
ft es e!¡réllennes: mais I'on ne peut tirer de ces exem–
pies auculI argumeot pour routenir
&
junifier la doétri–
n e
~e
M. Bayle ..
C~
rublil controverlif.4! en fait néan–
mOlns uCage,
e~
IUhnuant qn'un
atblr
qui nie I'exillen–
c
7
de Dleu ,
aglt~
auffi . peu conformément • Con prin–
clpe, que le
fa~~hfle
q.ul n.iela liberté,
&
q_ui agit toil–
JOurs comll1e s
¡J
la eroyOlt . L e eas efl dillérenr. Que
ron
ap~lique
aux fatalifles la raiCo n que
M.
Bayle aC–
flgne
I.Ul.-mume p.our
I~
eontrari¿té qu'on obrerve entre
¡es opll1lOns
&
les aétlCns des hnmmes on reeonno(–
tra qu'un faralifle qui croit en Dieu
n~
Cauroit re rer–
vir de Ces prineipes pour autoriCer res paffions' éar qu,oi–
qu'en niane la liberté il en doive
narl\rellem~nt réCulte~
que les aétions n'ont aucun mérite, néanmoins le fata,–
l ille reeo.onoi,íTanr un l?,ieu qui.
récompenr~
&
qui punit
les hommes, comme
S
II
Y
aVOle du m érite dans les
a–
~tions,
il agit auffi eomme s'iI
y,
en avoit réellemenr.
Q~z
au fatalifle l.a créance d'un D ieu , rien alofs ne
¡\TH
l'emp~chera
d'agir conformément
a
ron OplOlOll; ell–
forte que bien loin de conclure de
COll
eAemple que la
conduüe
d'UD
atble
démentira Ces opinioras, .il efl au
contraire év iden,t que
I'atbéi[me
joint ao falal irme, réa–
lifera dans la
prauqu~
le; I'péculations que I'idée fcule
du fa¡alHme n'a jamais p(\ faire parler jurque dans
l~
cOl!duit~
de
ClUX
qn;
en
0111
ro <\.tenu le dogmc.
Si l'argumeOl de M. Bay le
dt
vr~i
en quclquc point,
ce p'e!! qu'al1tJI1l que Cog
"tbl.
s'éearteroit des notioos
fuperflciclles
&
I<'geres que eet aUleur lui dOlll1e rur la
nature de la vcrtu
&
des de"oirs moraux. f:n ce poine
)'on cO,lwicl1l que
I'"tb'!,
efl eneore plu§ pórté que le
théine
it
n)(jr cOntre Ces
opinion~.
Le théi!le ne
~'éear
te de la ,'crtu, qui, Cui"ant fe·s principes, efl le plus
grand de rous le, biens, que paree que res paflions I'em–
pechent, dans le moment de 1'3élion , de
conlid~rer
ce
,<ien con,me
p~rtie
necelJair!: de Con bonheur. Le con–
'flit perp tuel qu'il
y
a entre Ca rai¡'on
&
tes
paffions, pro–
duit celui q¡:¡i re trOU"" entre Ca conduíte
ti.
Ces prin–
cipes . Ce ebnflit n'a poillt Iicu che'l. l'
IIthé,;
res prio–
cipes le eonduiCenr
ii
conclure que les plailirs CenCuels
Cool
le plus grand de tous les biens ;
&
res paffions ,
de concert avec des principes qu'elles chéritrclIl, ne peu–
"ent manquer de lui
fair~
regarder ce bien comme par–
li~
oéceíTaire de Con bonheu.: motif dOIll la vériré o u
I'illurion Mtermine nos aélious. Si qpelque choCe efl ea–
pable de s'oppofer
~
ce
·derordr~ , ~
de nous faire re–
¡(arder la vertu comme ¡>'drtie
l~ilenaire
de notre bon–
/leur, Cera-ce I'idée innée de
fIa
beamé? (era-ce la con–
t,emRla¡ion encore plus abflraiee ,de ra
ditf~reL1ce
etren–
felle d'avee le "ice? réflexions qui Conl les
C~ules
done
un
alb!.
puilTe faire nCage : OU ne rera-ce PªS pl1ltót
I'opinion que la pratillue de la vertu,
tell~
que
la
re–
ligion
l'enCeign~,
en
~ecomp3gnée
d'une rt'co¡npen–
Ce infinie,
&
que celle du
yice
en aceompagnée. d'un
chariment égalemellt infini
~ .()~
peut obCer"cr. iel
qu~
M.
Ba)'lc rombe en conrradlétrpn ""ee IUI-meme: la
il vaudroft f.,ire aceroire que le
C~ntiment
m oral
{3c
la
dilférence eíTentielle des chofes ruffiCe;n\ pour rendre les
hommes vertueux;
&
iei il prétend que
ee~
deux
mo~
tifs réullis ,
&
Cot'ltcnus de celui d'une providence
q!ll
récompenCe
&
qui punit, ne font preCque
d'aucun~
effi–
cacité.
Mais, dira
M .
Bayle,
Pon
ne .doit pas s'imagin;.r
qu'un
"th!e,
préciCément parce q? 1.1 ell
"tb!e
,&
qu 11
nie
la
providenc(:,
tournera ce ndlcule ce que les au–
tres
appcllent
vertu
&
honnitcté;
qu'iI fera de faux rer–
mens
pour la moindre choCe; qu'il
Ce
plongera dans
toutes forres de derordres' que s'il re trouve dans un
porle qui le metre
au-deOu~
des lois humaines, auffi-bien
qu'il s'en dé;. mis au-deíTus des remords de Ca con–
feience, il n'y a poinr de crime qu'ull ne
doiv~
allen–
dre de lui; qu'étant inacceflible
a
toures les conlidé–
rations qui retiennent un théifle, il deviendra néce{fai:
rement le plus grand
&
le plus incorrigible Icélérat de
I'univers. Si cela éroie vrai, il ne le feroit que quand
on re¡(arde les ,hofes dans leur id':e,
&
qu'on fait des
abrtraétions métaph yriques. , Mais un tel raiConnement
ne Ce trouve Jamais conforme
a
Pcxpérience.
L'afh¿.:
tI'agit pas autremeOl que
le
théifle
1
malgré la diverli–
eé de res principes. Oubliant done dans I'ur.'ge de la
,'ie
&
dan, le t,ain de teur conduite, les
con(~queneq
de leur hypotheCe, ils VOll e
tou~
deux aux ObjCIS de leu r
incllnation; ils Cuivent leur
~Oill,
&
ils fe conformcllt
aux iJées qui peuvent
H~ter
l'amoL1r-propre: ils ':tudient,
s'ils aiment
la
reience;
ils
préferent la lincérité
it
I:}
fourberie, s'ils fentent plus de plaiór apres avoir faie U\1
aétc de bonne-foi qu'apres avoir dir un menronge ; ils
pratiqtlenr la vertu,
~'ils
rOnt rentibles
a
la répuralion
d'honn~te
homme: l11. is ó lem tempéramenr les pouae
toUS deux vers la d&bauche,
&
s'ils ai.ment micux la
voluplé que I'approbation du publie, ils s'abandonneront
fO\IS deux
i1
leur penchane, le théil1e comme I
'"tb!e
.
Si vous en doute'l., jette'l. les yeux fm les natio ns qui
001 ditférentes religions,
&
rur cclles qui n'en o nt pas,
vous trouvere'l. par-tour les mcmes pa(Tions: I'ambilion,
I'avarice, i'envie, le deór de Ce venger, I'im pudicité
&
tous les crimes qui peuvent fatisfaire le pa,1; om, Com
de IOUS les pays
&
de toUS les lieeles . L e Juif
&
le
Mahométan , le Ture
&
le More, ,le Chréticu
&
l' ln–
fidele, I'lndien
&
le Tartare, I'habi(am de terrc-ferme
~ I~hab¡tant
des Hes, le noble
&
le rotll¡'ie,; to\1(Q ces
Cones de gens qui Cur la vertn ne cOI\vieunent, ponr
ainfi dire, qne dans la notion générale du m9(, font
(i Cemblable,
:i
I'égard de leurs paffions, que I'on di–
roit qu'ils fe copienr les uns les. autres. D'ou vicol tout
cela, finon que le principe pratique des aétiolls de i'hom-
me