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690

ATH

tr;1l1fcrire quelques palfagcs qui eonfinnellt <le que j'a–

vance , L e premier efl

¡jj!

Titpée le J..oqiell , un des

plus a.nciens d!fciples

d~

pylh;¡gore. Ilomme d'ér3r,

&

qul [u¡"Ilr¡t I'opinic;m

~

Plulon, étoil

cODfom,m~

daos

les

eor¡tJoílf~l1ces

al!

la PhiloCophie , T imée apres ¡lvoir

fail Yo!r de 9uel ur.1ge efl

la

CClellc¡: de )n Moralc pour

~pnduir~

au ocmheur un efprir natuTc\!enl.,ellr bien dirpo–

1

en lui fai(am eOllnoltre quel)e di la Ip¡:fure du ju–

fle

(:<

d~

l'injuOe. ajoure que la

fOGÍtt~

fur inventl!e

pour r¡:¡enir c!;IIlS J'ordrc des eCprils moit,s raifonllables,

par 1" craintc 4,5 lois

&

de la religion, " C'efl

a

I'~ ,

" gard de ceux-ci , dir·il , qu'il faur faire uCage de la

"

er~inte

des ch:l tiulen¡ , Coir CCUI

qu'inJligeD~

les lois

" civill!s, OU

ceu~

que fUlrpillenr les rerrcurs de la re–

" ligioll dp haut du

ci~1

&

du fon4 des enfers ; chá–

" timcns fans tio, referv«s aux ombres des l1)alheureux ;

" tourmellS dOn! la tradition a perpcítuli ridée, :¡fiD de

" purifier I'cfprir

~e tou~

vice ".

Po)ype noos foumira )e

f~eolJd pqlf~g~.

Ce fage hi–

flori~l) e~tr~memen¡ \'~rf':

d:¡llS

)¡¡

~onnoilfaDq:

du gen–

ce

humain.

&

dans ce\le de la narure des fociét4s ci–

viles; qt¡i fut

d)ar~é

de I'augllfle

~lT)ploi d~

comporer

des loís pour

b

Gr~c~,

3pres qu'ellc eUI

~r~

lóduirc

fous

I~ puia:~nc~ d~i

ROOlaios,

s'c~prime

ain(j

Cll

par–

lant de Jiome . " L'exc.c)ICJlce

fupérieuT~

de cctte

r~.. pubJigue

,¿c1ar~ p~rtku¡¡er~men¡

dans les idées qui y

rel\n~nt

fur la prov!denc¡: des

d~ux.

La fuperflilion ,

,, qui en d'autres ¡!ndroi¡s nc produir qlle

d~s

abus

(k

., des

dj:fordr~s,

y

fo fitie!)r nu

contrair~

&

y

anime ¡OU-

tes I¡:s

l¡raDch~s

d\l gouvernemen¡,

&

ricn nc peut

" ft¡rmonter la fore¡: ¡lve\! laquelle elle agir fur les par.

" tieulieres

~

fur II! publle . 11 me fembl¡: qU\! ce puif–

" fan¡ motif a

!Ír~

exprelTé!)lent imaginé pour le bien

" des états. S'il

f~IID!r

a

la vtfritc,f fOrlner Ij: plan d't¡–

" I)e focié¡é

civi)~

qpi ft'lr cntieremen¡ compofé!' d'horn.–

" mes

f;¡g~s,

€e genre d'inflirution

n~

Ú!roi¡ peut·

crr~

"

p~s

nckelfaire

f

mais

pu!fqu'~n

rous lieuK l:i multiru–

., de ell volage, qpricieufe, fujette

a

q~s

patlions irré–

" gulieres,

&

~

des rclfemimens violens

&

dcfr:)ifoJlDa–

ti

bl~s ;

iI

n'y

¡¡

pas d'au¡re

mOy~Jl

de la re¡enir daos

" I'ordre, que la terreur des chátirn.elts fmurs ,

&

I'ap–

" pareil pompel!+ qui

accompagll~

cette forte de tiétiOD.

" C 'cll pourquoi

I~s

ancicns me phroiffenr avoir agi

., avea

peau~oup d~ jUlle¡n~nt

&

de pénérrarion daDs le

"

ehoi~

deS IMes qu'lls onl infpirées 3U peuple COJl–

" cer!)ant le5

dieu~

/l¡:

un élat futur ;

~

le

(Jeele pré–

" (em monrre

pe~ucoup

d'indiferétion

tlí

un srand man–

" que de

f~ns,

10rfqu'i1 tache d'effacer

¡!~s

ldées " qu'¡¡

" eJl(¡ourage le

p~uple

a

I~s

rn.éprifer,

&

qu'il lui 6tq

" le frein da IjI ' crllinte , Qu'en réfulte' HI? En Grece,

" par eKemple, pour ne Pílrler que d'une feuJ., narion,

"

ri~u

n'efl capable d'ensager €eu¡c qui ont le manie–

" men[ ejes '¡leDiers pubhcs ,

a

I'tre lideles

a

leu,s en–

" gagemer¡s. Parmi

I~s

Romains au contraire " la feule

"

r~li¡¡ion

rend la foi du fer¡nenr un garant ft1r de l'tlOU"

" neur

&

de

l¡l probiré de

ccu ~

it

qui I'on conlie les

" forr¡mes les

plu~

eonfidérabJes, fpit dans l'admiDi–

" Ihation pupliqu;

d~s jltf~ires,

foil dans les arr¡balfa–

" de, étqngeres;

~

tandis qu'i1 eJ! rare en d'aurres pars

" de rrouver un homrpe integre

&

defint!Írelf~

qui puilfe

" s'abllenir d" pil1er le puplic,

ene?

I~s

Romains rien

" n'ell plus rare que de trouver quelqu'un eoupable de

tI

el! cnlTle " , Ce pijlfage mérite I'altenríon la plus fé.

cteufe , Polype étoit gree;

&

COmme /Jomme de bien,

il aimoÍ, tendrel1let)r

C;l

pa¡rie, d9nt I'ancienne gloire

&

la vertu éloient í!lors [ur Icur déclin. dans II! ' rem!

que

I~

profpérité de la

r~pub!ique

romaine étoir

4

[00

cOlT)l¡le.

pénérr~

du trille !!tal

d~

fon

p~ys

,

&

opfer–

l'al!t 1" effe,s de I'inftuer¡cc: de la

c~)igion

fur l'efpri¡

d~s

ROIPains,

iI

protile de cette oeca(ion pour donne,

¡IDe

le~on ~

fes comparrio!es,

&

les innrui,e

d~

ce qu'il

regardoir eomme la pu(e prindpale de I¡¡ ruine dODr

lis étoient menacés , Un certain

IibertllJ~ge

d'efprir a–

voir infeété les premlers hommes de I'état,

&

leu, fai–

foir pel1fer d¡:

d~bit~r,

que les craintes

qu'infpir~

la re.

Jigion. nc fon! que des .viijons

A

'Il¡:

des

Cup~rfli¡i9nS

; i1s

croyoleDt faDs doute

fal~e

parottre par-la plus de péné–

,rarioll q\le

I~urs IInc~tr~s, ~

fe rirer QU

nivc~u

dI! COlT)–

mm] dti peuplo. Polybe les IIverti¡ qu'ils nc doivent

pas ahercher la caufe de la c!écadeoee de la Grecc dans

la mutabilir4 in(Ívit:)l¡le des chofes humaines, mais qt¡'

lis doiVeD¡ 1'lIttribuer

~

la aorruptiQn des mreurs intro–

duite par le liberrinage de I'e[prir. Ce fllt cetle €orru–

prion qul alfoiblit d¡: qui «lIerva

I~

G,eGo,

&

qui 1':)- '

voit, poor ainli dire cODquiCe; enforre que

I~s

R,omains

l1'eurenr qu'a en prendre polfeffion .

~ais

(¡ PQlybe

e~t v~ell dqll~

I (¡eele

Ct¡iv~Il¡,

il

ATH

auro;r po. adrelfer la meme

1~0!1

:lUX

R omaíllS , L'e–

fprit de libertinage, fllJlej!e

,av.an¡

·coureur de

la

chu le

des éta¡,s, lir .

~arDJi

cu. de gr;¡n,gs progl es en peu d.e

tems . La

r¡:)lg~pll

r

dégéf\l!ra au

pojn~

que C¿lar ota

,décJar¡:r

en

plem

f~,nar,

;lVee ¡¡ne licelle;! donr

roUle

I

'apriqui.ts

! ne fouplir point

p'e~emple .

qpe l'opinion des

pellles

&

des

récompenre~

d'uoe autre vie ¿roir une no–

rion Cans fondemem, e'étoir-I' un rerriple pronoflic de

la ruine proehaine de la rfpublique ,

• L'efpm 51'irreligion fait tous les jour5 des progres;

II ?V;lnCe a pas de

g~aJJl

&

gagne mfenliplernenr tOUS

les éla!S

&.

lomes les condilioD$. Les pni)ofophes mo–

dernes, les efprits fúrtS me pennemont· ils de l.eur de–

l1)ander quel efl le fruit qu'ils prétendenr retirer de leur

eonduite? U n

d'~ux,

le célebre co¡nrc de Shafl;bury

autli famem; par fon irreligion que par fa réputation

d~

citoyen -¡.élé,

&

dOn! I'idée étoir ¡je (ublliluer dans le

gouvernem.enr du monde la bienveiIJallce

a

la créaoca

(j'un élar tutur, s'exprime ajn(J dans fpn lIyle cxrraor–

din¡¡ire." La confeience

,n~me ,

j'eptens, dit-i1 , celle

" qui eH I'c/fer ¡j'une diCcipline religieufe, ne fera fans

" la

l>iel1v~iIJallq:

qu'une miJc rable figure: eIJe pourr:¡

" peur-Ctre faire des prodigcs p¡¡rmi le vulgaire . Le

" diable

&

I'enfer peuven¡ faire effer [ur des e[prirs de

" cer ordre, lorfque la prifon

&

la pmence De p'euven¡

" rien :

m~is

le caraél:ere de ceux qui Cont polis

&

l>ien–

" veillans, ell fOTl difierent ; ils fonr li éloignés de cetre

" (implicité puérile,

qu'~u

Jieu de rtgler leur conduire

" dans I¡¡ fociéré par I'idée des peines

&

des récom–

" penfes furufes, ils font voir évidemment par tour le

" cours de leur \'ie , qu'il$ ne regardenr ces lIotions

" pieufes que comtne des eontes propres

¡,

amutcr les

" enfans

&

le vulga!re ". Je lIe demanderai poinr ou

éroir la religiolt' de ce citoyen .,.élé lorfqu'i! parloir de

la forte. mais ou étoienr ja prudenee

&

fa po)idque;

car s'il efl vrai, co¡nme il le dir, que le dia!>le

&

I'en.

fcr

Pll~

tan¡ d'efte¡, lors meme que 1\1 prifon

&

I~

po–

rence font inefficaees, pourquoi

done

cet homme quj

aimoit (a patrie, vou)Ol¡. il 61er un frein

fi

Déeelfaire

pour relemr la Inultitudc.

/le

en reJ1raindre les exces

~

Ji ce

n'é¡oi~

pas fon delfeil], pourquol donc [oumer

I~

religipu

~n

ridipule ? Si fon imenuoo itoil de reudre

tous les

ADgloí~

polis

&

bienveillalls, il poul'olr auffi,

bien fe propofer de les faire rous mylords .

Strabon dlt qu'j1 efl impolliple de gouverner le eom.

tnun du peuple par

les

principes de la PhiloCophie. qu'on

De pepr faicl' d'imprelf;Qll (itr lui que par le moyen de

la fuperflirion, dolJt les

tiél:ion~

/le

¡es prodiges

10111

I~

bafe

&

le fot'ltien; que c'ell pour cela que les I¿gisla–

reurs on fait

uf~ge

de ce

qu'~nreigne

la fable fUf le tOll–

llerre de Jupirer, I'égide de Minerve, le ¡rídem de Ne–

prune, le thyrCe de Bacchus, les ferpens

&

les torches

des F uries,

&

qe tour le relle des tiél:io)1s de l'uncieD–

ne Ihéologie, comme cl'un épouvamaille propre l frap–

per de rerreu, les imaginations puériles de la mulritude .

Plille le

t)a~uraline

reconno\¡ qu'il efl nécelfaire

pou~

le foutien de la fociéré, que les hOlllmes croyem que

les dieux in¡erv iellncDr dans les atfaires du genre humain ;

IX

que les

ch~ lÍmens

dom 11, puoilfem les eoupables ,

quoique

I~nts

a

c~ufe

de la diverlité' des

l

foins !Ju'exige

le gouvernerpenr d'un ti vafle univers, fom

né~lImoi\ls

certains,

&

qu'on nc peur s'y fouflraire,

Pour nc poim rrop multiplier les citarions, je tinimi

par rapponer le pr!!ambule des lois du phíloiophe Ro.

¡nain: comme il fair profeffioll d'imiter Piaron, qu'il

eD adopte les fcotimens

&

fouvcm les expreflions, nous

eODnoitrollS par-lii ce que penCoir ce philolophe fur I'in–

~uence

de la religion

p~r

rapp'0rt

il

la fociété. " Les

., pcuples avant rour doivenr é¡re fermemenl perluadés

., de la puijTance

IX

du gouvernCl1lellt des dieux, qu'ils

" fonr les

fou"erain~

&

les ITI:¡¡¡res de I'unil'crs, quo

" tOut el]: ¡ljrigé par leur pouvoir, leur volonré

&

Icur

" prov idence,

&. '

q!le le genre hu¡naln leur a des oolí,

galiotls inpDies . lis doivenr etre per[ua#s que les dieu!\

" cOllJl0ijI'em I'intérieur de chacun, ce qu'i1 fair, ce qu'ij

" penfe, avee quels femi¡nens, avec quelle pit'té il

r~m,

::

~~ 1~ ~~~sd?:v;:lif~o~éc~a~~:iJSidi~~nfr~i~nte~;hi,~~

¡mbu de

c~s

idées , il ne s'éearlera jamnis du vrai

ni de l'utile . L 'on pe r.1uroir nier le biell qui réfnl,

:: te de ces opinions, (J I'on fail réflexipn

a

I~

J!abili–

.' rel' que

l~s feqnen~

!¡¡e¡tent dans les affaires de I:¡

vie,

&

aUX eft;'ts

falur~ires

qui

réful~etJt

de la l1atur\!

:: facrée ' de, traités

&

des :¡llianees . Combien de per,

" fonnes

001

éré détournées du erime par la craillte

" des chitimens divins!

&

combien pure

&

{aine doi!

" crr¡:

I~

vefru q!li

rl:/?D~ ¡lan~

qpe fociété,

?u

les

" dleu¡¡