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ATH
tr;1l1fcrire quelques palfagcs qui eonfinnellt <le que j'a–
vance , L e premier efl
¡jj!
Titpée le J..oqiell , un des
plus a.nciens d!fciples
d~
pylh;¡gore. Ilomme d'ér3r,
&
qul [u¡"Ilr¡t I'opinic;m
~
Plulon, étoil
cODfom,m~
daos
les
eor¡tJoílf~l1ces
al!
la PhiloCophie , T imée apres ¡lvoir
fail Yo!r de 9uel ur.1ge efl
la
CClellc¡: de )n Moralc pour
~pnduir~
au ocmheur un efprir natuTc\!enl.,ellr bien dirpo–
(é
1
en lui fai(am eOllnoltre quel)e di la Ip¡:fure du ju–
fle
(:<
d~
l'injuOe. ajoure que la
fOGÍtt~
fur inventl!e
pour r¡:¡enir c!;IIlS J'ordrc des eCprils moit,s raifonllables,
par 1" craintc 4,5 lois
&
de la religion, " C'efl
a
I'~ ,
" gard de ceux-ci , dir·il , qu'il faur faire uCage de la
"
er~inte
des ch:l tiulen¡ , Coir CCUI
qu'inJligeD~
les lois
" civill!s, OU
ceu~
que fUlrpillenr les rerrcurs de la re–
" ligioll dp haut du
ci~1
&
du fon4 des enfers ; chá–
" timcns fans tio, referv«s aux ombres des l1)alheureux ;
" tourmellS dOn! la tradition a perpcítuli ridée, :¡fiD de
" purifier I'cfprir
~e tou~
vice ".
Po)ype noos foumira )e
f~eolJd pqlf~g~.
Ce fage hi–
flori~l) e~tr~memen¡ \'~rf':
d:¡llS
)¡¡
~onnoilfaDq:
du gen–
ce
humain.
&
dans ce\le de la narure des fociét4s ci–
viles; qt¡i fut
d)ar~é
de I'augllfle
~lT)ploi d~
comporer
des loís pour
b
Gr~c~,
3pres qu'ellc eUI
~r~
lóduirc
fous
I~ puia:~nc~ d~i
ROOlaios,
s'c~prime
ain(j
Cll
par–
lant de Jiome . " L'exc.c)ICJlce
fupérieuT~
de cctte
r~.. pubJigue
,¿c1ar~ p~rtku¡¡er~men¡
dans les idées qui y
rel\n~nt
fur la prov!denc¡: des
d~ux.
La fuperflilion ,
,, qui en d'autres ¡!ndroi¡s nc produir qlle
d~s
abus
(k
., des
dj:fordr~s,
y
fo fitie!)r nu
contrair~
&
y
anime ¡OU-
tes I¡:s
l¡raDch~s
d\l gouvernemen¡,
&
ricn nc peut
" ft¡rmonter la fore¡: ¡lve\! laquelle elle agir fur les par.
" tieulieres
~
fur II! publle . 11 me fembl¡: qU\! ce puif–
" fan¡ motif a
!Ír~
exprelTé!)lent imaginé pour le bien
" des états. S'il
f~IID!r
a
la vtfritc,f fOrlner Ij: plan d't¡–
" I)e focié¡é
civi)~
qpi ft'lr cntieremen¡ compofé!' d'horn.–
" mes
f;¡g~s,
€e genre d'inflirution
n~
Ú!roi¡ peut·
crr~
"
p~s
nckelfaire
f
mais
pu!fqu'~n
rous lieuK l:i multiru–
., de ell volage, qpricieufe, fujette
a
q~s
patlions irré–
" gulieres,
&
~
des rclfemimens violens
&
dcfr:)ifoJlDa–
ti
bl~s ;
iI
n'y
¡¡
pas d'au¡re
mOy~Jl
de la re¡enir daos
" I'ordre, que la terreur des chátirn.elts fmurs ,
&
I'ap–
" pareil pompel!+ qui
accompagll~
cette forte de tiétiOD.
" C 'cll pourquoi
I~s
ancicns me phroiffenr avoir agi
., avea
peau~oup d~ jUlle¡n~nt
&
de pénérrarion daDs le
"
ehoi~
deS IMes qu'lls onl infpirées 3U peuple COJl–
" cer!)ant le5
dieu~
/l¡:
un élat futur ;
~
le
(Jeele pré–
" (em monrre
pe~ucoup
d'indiferétion
tlí
un srand man–
" que de
f~ns,
10rfqu'i1 tache d'effacer
¡!~s
ldées " qu'¡¡
" eJl(¡ourage le
p~uple
a
I~s
rn.éprifer,
&
qu'il lui 6tq
" le frein da IjI ' crllinte , Qu'en réfulte' HI? En Grece,
" par eKemple, pour ne Pílrler que d'une feuJ., narion,
"
ri~u
n'efl capable d'ensager €eu¡c qui ont le manie–
" men[ ejes '¡leDiers pubhcs ,
a
I'tre lideles
a
leu,s en–
" gagemer¡s. Parmi
I~s
Romains au contraire " la feule
"
r~li¡¡ion
rend la foi du fer¡nenr un garant ft1r de l'tlOU"
" neur
&
de
l¡l probiré de
ccu ~
it
qui I'on conlie les
" forr¡mes les
plu~
eonfidérabJes, fpit dans l'admiDi–
" Ihation pupliqu;
d~s jltf~ires,
foil dans les arr¡balfa–
" de, étqngeres;
~
tandis qu'i1 eJ! rare en d'aurres pars
" de rrouver un homrpe integre
&
defint!Írelf~
qui puilfe
" s'abllenir d" pil1er le puplic,
ene?
I~s
Romains rien
" n'ell plus rare que de trouver quelqu'un eoupable de
tI
el! cnlTle " , Ce pijlfage mérite I'altenríon la plus fé.
cteufe , Polype étoit gree;
&
COmme /Jomme de bien,
il aimoÍ, tendrel1let)r
C;l
pa¡rie, d9nt I'ancienne gloire
&
la vertu éloient í!lors [ur Icur déclin. dans II! ' rem!
que
I~
profpérité de la
r~pub!ique
romaine étoir
4
[00
cOlT)l¡le.
pénérr~
du trille !!tal
d~
fon
p~ys
,
&
opfer–
l'al!t 1" effe,s de I'inftuer¡cc: de la
c~)igion
fur l'efpri¡
d~s
ROIPains,
iI
protile de cette oeca(ion pour donne,
¡IDe
le~on ~
fes comparrio!es,
&
les innrui,e
d~
ce qu'il
regardoir eomme la pu(e prindpale de I¡¡ ruine dODr
lis étoient menacés , Un certain
IibertllJ~ge
d'efprir a–
voir infeété les premlers hommes de I'état,
&
leu, fai–
foir pel1fer d¡:
d~bit~r,
que les craintes
qu'infpir~
la re.
Jigion. nc fon! que des .viijons
A
'Il¡:
des
Cup~rfli¡i9nS
; i1s
croyoleDt faDs doute
fal~e
parottre par-la plus de péné–
,rarioll q\le
I~urs IInc~tr~s, ~
fe rirer QU
nivc~u
dI! COlT)–
mm] dti peuplo. Polybe les IIverti¡ qu'ils nc doivent
pas ahercher la caufe de la c!écadeoee de la Grecc dans
la mutabilir4 in(Ívit:)l¡le des chofes humaines, mais qt¡'
lis doiVeD¡ 1'lIttribuer
~
la aorruptiQn des mreurs intro–
duite par le liberrinage de I'e[prir. Ce fllt cetle €orru–
prion qul alfoiblit d¡: qui «lIerva
I~
G,eGo,
&
qui 1':)- '
voit, poor ainli dire cODquiCe; enforre que
I~s
R,omains
l1'eurenr qu'a en prendre polfeffion .
~ais
(¡ PQlybe
e~t v~ell dqll~
I (¡eele
Ct¡iv~Il¡,
il
ATH
auro;r po. adrelfer la meme
1~0!1
:lUX
R omaíllS , L'e–
fprit de libertinage, fllJlej!e
,av.an¡·coureur de
la
chu le
des éta¡,s, lir .
~arDJi
cu. de gr;¡n,gs progl es en peu d.e
tems . La
r¡:)lg~pll
r
dégéf\l!ra au
pojn~
que C¿lar ota
,décJar¡:r
en
plem
f~,nar,
;lVee ¡¡ne licelle;! donr
roUle
I
'apriqui.ts! ne fouplir point
p'e~emple .
qpe l'opinion des
pellles
&
des
récompenre~
d'uoe autre vie ¿roir une no–
rion Cans fondemem, e'étoir-I' un rerriple pronoflic de
la ruine proehaine de la rfpublique ,
• L'efpm 51'irreligion fait tous les jour5 des progres;
II ?V;lnCe a pas de
g~aJJl
&
gagne mfenliplernenr tOUS
les éla!S
&.
lomes les condilioD$. Les pni)ofophes mo–
dernes, les efprits fúrtS me pennemont· ils de l.eur de–
l1)ander quel efl le fruit qu'ils prétendenr retirer de leur
eonduite? U n
d'~ux,
le célebre co¡nrc de Shafl;bury
autli famem; par fon irreligion que par fa réputation
d~
citoyen -¡.élé,
&
dOn! I'idée étoir ¡je (ublliluer dans le
gouvernem.enr du monde la bienveiIJallce
a
la créaoca
(j'un élar tutur, s'exprime ajn(J dans fpn lIyle cxrraor–
din¡¡ire." La confeience
,n~me ,
j'eptens, dit-i1 , celle
" qui eH I'c/fer ¡j'une diCcipline religieufe, ne fera fans
" la
l>iel1v~iIJallq:
qu'une miJc rable figure: eIJe pourr:¡
" peur-Ctre faire des prodigcs p¡¡rmi le vulgaire . Le
" diable
&
I'enfer peuven¡ faire effer [ur des e[prirs de
" cer ordre, lorfque la prifon
&
la pmence De p'euven¡
" rien :
m~is
le caraél:ere de ceux qui Cont polis
&
l>ien–
" veillans, ell fOTl difierent ; ils fonr li éloignés de cetre
" (implicité puérile,
qu'~u
Jieu de rtgler leur conduire
" dans I¡¡ fociéré par I'idée des peines
&
des récom–
" penfes furufes, ils font voir évidemment par tour le
" cours de leur \'ie , qu'il$ ne regardenr ces lIotions
" pieufes que comtne des eontes propres
¡,
amutcr les
" enfans
&
le vulga!re ". Je lIe demanderai poinr ou
éroir la religiolt' de ce citoyen .,.élé lorfqu'i! parloir de
la forte. mais ou étoienr ja prudenee
&
fa po)idque;
car s'il efl vrai, co¡nme il le dir, que le dia!>le
&
I'en.
fcr
Pll~
tan¡ d'efte¡, lors meme que 1\1 prifon
&
I~
po–
rence font inefficaees, pourquoi
done
cet homme quj
aimoit (a patrie, vou)Ol¡. il 61er un frein
fi
Déeelfaire
pour relemr la Inultitudc.
/le
en reJ1raindre les exces
~
Ji ce
n'é¡oi~
pas fon delfeil], pourquol donc [oumer
I~
religipu
~n
ridipule ? Si fon imenuoo itoil de reudre
tous les
ADgloí~
polis
&
bienveillalls, il poul'olr auffi,
bien fe propofer de les faire rous mylords .
Strabon dlt qu'j1 efl impolliple de gouverner le eom.
tnun du peuple par
les
principes de la PhiloCophie. qu'on
De pepr faicl' d'imprelf;Qll (itr lui que par le moyen de
la fuperflirion, dolJt les
tiél:ion~
/le
¡es prodiges
10111
I~
bafe
&
le fot'ltien; que c'ell pour cela que les I¿gisla–
reurs on fait
uf~ge
de ce
qu'~nreigne
la fable fUf le tOll–
llerre de Jupirer, I'égide de Minerve, le ¡rídem de Ne–
prune, le thyrCe de Bacchus, les ferpens
&
les torches
des F uries,
&
qe tour le relle des tiél:io)1s de l'uncieD–
ne Ihéologie, comme cl'un épouvamaille propre l frap–
per de rerreu, les imaginations puériles de la mulritude .
Plille le
t)a~uraline
reconno\¡ qu'il efl nécelfaire
pou~
le foutien de la fociéré, que les hOlllmes croyem que
les dieux in¡erv iellncDr dans les atfaires du genre humain ;
IX
que les
ch~ lÍmens
dom 11, puoilfem les eoupables ,
quoique
I~nts
a
c~ufe
de la diverlité' des
l
foins !Ju'exige
le gouvernerpenr d'un ti vafle univers, fom
né~lImoi\ls
certains,
&
qu'on nc peur s'y fouflraire,
Pour nc poim rrop multiplier les citarions, je tinimi
par rapponer le pr!!ambule des lois du phíloiophe Ro.
¡nain: comme il fair profeffioll d'imiter Piaron, qu'il
eD adopte les fcotimens
&
fouvcm les expreflions, nous
eODnoitrollS par-lii ce que penCoir ce philolophe fur I'in–
~uence
de la religion
p~r
rapp'0rt
il
la fociété. " Les
., pcuples avant rour doivenr é¡re fermemenl perluadés
., de la puijTance
IX
du gouvernCl1lellt des dieux, qu'ils
" fonr les
fou"erain~
&
les ITI:¡¡¡res de I'unil'crs, quo
" tOut el]: ¡ljrigé par leur pouvoir, leur volonré
&
Icur
" prov idence,
&. '
q!le le genre hu¡naln leur a des oolí,
galiotls inpDies . lis doivenr etre per[ua#s que les dieu!\
" cOllJl0ijI'em I'intérieur de chacun, ce qu'i1 fair, ce qu'ij
" penfe, avee quels femi¡nens, avec quelle pit'té il
r~m,
::
~~ 1~ ~~~sd?:v;:lif~o~éc~a~~:iJSidi~~nfr~i~nte~;hi,~~
¡mbu de
c~s
idées , il ne s'éearlera jamnis du vrai
ni de l'utile . L 'on pe r.1uroir nier le biell qui réfnl,
:: te de ces opinions, (J I'on fail réflexipn
a
I~
J!abili–
.' rel' que
l~s feqnen~
!¡¡e¡tent dans les affaires de I:¡
vie,
&
aUX eft;'ts
falur~ires
qui
réful~etJt
de la l1atur\!
:: facrée ' de, traités
&
des :¡llianees . Combien de per,
" fonnes
001
éré détournées du erime par la craillte
" des chitimens divins!
&
combien pure
&
{aine doi!
" crr¡:
I~
vefru q!li
rl:/?D~ ¡lan~
qpe fociété,
?u
les
" dleu¡¡