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ART

impetrñtllJtl

t/l

a

(onfuetttdint ,

&

non

J

rationt ,

'lit

I"uar< j"avitati! ea,,{d lic.rel:

mais foit qu'on life

ti

eonfrutudint,

avec Cicéron, ou

ya/ione,

Celon 13

Gf3mmaire généf3lc,

iI

ne faut pas eroire que les pieux

folitaires de

1'.

R . ayent voulu étendre cette permiffion

!lI-dela de

la

Grammaire.

Mais revenons

a

notre Cujet . Si l'on veut

bi~n

faire

,mention que

de!

efl pour

de le!;

que quand on dit

de! homme!,

c'efl

de le! homme!;

que

de

ne ülIroit

alors déterminer

a,

qu'ainíi

il

y

3

ellipCe

,i

des hom–

IIfU,

c'efl-a-dire

a

'{u.l'fue!-IIn! d. lo hommu, '{"i–

I"'fdam ex hominibllJ:

qu'au contraire, quand on dlt

le

SauvellY de! hom,.,es,

la conflruétion en toure íimple;

on dit au íingulier,

le Sauveuy

ce

I'homme,

& .

au plu–

riel "

Sallveur

de les

hommu;

il n'y

3

de difference

que de

le

a

lu,

&

non a la prépotition .

11

Ceroit inu–

lile

&

ridicule de la répétcr;

il

eQ efl de

des

comme

de

aH",

I'un efl

de le!,

&

I'autre

les:

or comme

10rCque le fens n'efl pas partitif , on dit

allX hommeJ

fans

ellipfe, on dit au!li

de! hommo ;

dans le méme Cens

général,

I'ignorance

de!

hommes, la vanitl des hQm–

mn.

Ain íi .egardons

1'.

le,

la, le! ,

comme de fimple.

adjcétifs indicatifs

&

métaphyliques , au!li-bien que

<c,

cet, cette,

tlH,

t¡udqllt, certain , &c.

2

0

Coníidérons

de

comme une prépoíition, qui ainti

que

far,

p OIIr,

In,

ava , fan!,

&c. fert

a

tourner

l'efpnt vers deux objets,

&

a faire appercevGir le rap–

pOrt que I'on veut indiquer entre l'un

&

I'autre .

3' .

Enfin décompofons

a", aux, du , do,

faiCact at–

tention

i\

la denination & a la nature de chacun de. mot.

décompo[és,

&

tout fe trouvera applani .

Mais avam que de pa(fer :\ un plus grand détail tou–

"hant I'emploi

&

I'ufage de ces adjeétifs, je crois qu'il

ne fera pas inutile de nous arrcter un moment aux ré–

Ilelions [uivantes: cHes paro!tront d'abord étrangeres

a

notre fujet; mais j'ofe me flater qu'on reconnoltra dans

la

fuite qu'elles étoient nécc(faires.

I1

n'y

8

en ce monde que des e\reS réels, que nous

ne connoilfolls que par les imprc!lions qu'i1s font fur les

organes de nos fens, ou par des réflexions qui fuppoCent

tolljour. des impre!lions fenfibles.

Ceux de ces erres qui font Céparés des autres, fOnt

chacun un enfembl e, un tout particulier par la JiaiCon

l~

conrinuité, le rapport, & la dépendance de leurs

par~

tles .

Quand une fois les impreffions que ces divers ob–

jet! Ont faites fur nos fens , ont été porrées jufqu'au

cerveau, & qu'eJ\es y ont Jai(fé des traces, nous pou–

vons alors nous rappelJer l'image ou I'idée de ces ob–

jets particuJiers, meme de ceUK qui Con.t éloignés de

nous ; & nouS pouvons par le moyen de leurs noms

,'ils en ont un, faire conno!tre aux autres hammes '

que c'en

a

tel objet que nous pen(ons plutOt qu'i tei

autre .

11

paro!t donc que chaque etre

finguVe~

devroit a–

yoir fon ·nom propre, comme dans cl¡aque famille

chaque perfonne a le fien : mais cela n'a pas été poC–

lible

a

caufe de la multitude innombrable de ces etres

~articuJiers,

de leurs propriétés & de leurs rappom.

D 'ailJeurs, comment apprendre & re:enir tant de noms?

Qu'a-t-on donc fait pour y Cuppléer? Je l'ai appris

en me rappellam ce qui s'en paífé

a

ce fujet par rap–

port

l

moi.

D ans les premieres années de ma vie avant que les

organes de mon cerveau eu(fent acquis un cen ain de–

gré de confillance, & que j'euOe falt une cettaine pro–

viíion de connoi(fances paniculieres, les noms que j'en–

tendois donner aux ohjets qui fe préCentoient

a

moi,

jc

les prenois comme ¡'ai pris dans la Cuite les noms

propres.

.

C et animal

a

quatre pattes qui venoit badiller avec

moi, je I'entendois appeller

.hien .

Je croy,ois par fen –

timent

&

fans autre examen, car alors je 1)'en étois pas

capable , que

.hien

étoit le nom qui Cervejt a le di–

!linguer des autres objets que j'entendois nDmmer au–

\rement.

BiemOt un animal fait comme ce chien. vint dans la

maifoll,

&

je l'emendis au!li appeller

.hún; . 'efl,

me

dit-on ,

le ehien d. 110tre 'lJoifin.

A

prcs cela j'en vis

encore bien d'autres

p~reils ,

auxquels on donnoit au!li

le

meme nom, a cauCe qu'ils étoient faits

a

peu pres

de

la

méme maniere;

&

j'obCervai qu'outre le nom de

,hien

qu'on leur donnoit

a

tous, on les appelloit en–

core chacun d'un nom particulier: celui de notre mai–

ion s'appelloir

mldor;

celui de notre voifin,

mO"lui!;

110

aUlre:

!lipmont.

&c,

'1'",,,

l .

ART

617

C e que j'avois

rem~rqué

a

I'égard des chiens , je I'ob·

fervni au!li peu

a

peu

a

l'égard d'llll grand nombre

d'autres étres . Je vis un moineau, en fuite d'autres

moincaux; un cheval, puis d'autres chevallx ; une ta–

ble, puis d'autres tables; un livre, enfuite des livres,

& •.

L es idées que ces différclls noms excitoiem

d~ns

mon

cerveall, étanr une fois déterminées, je vis bien que je

pouvois donner

a

médor

& ii

marquis le nom de

,hien;

mais que je ne pouvois pas lem donner le nom de

eh.–

va/,

ni celui de

moin. all,

ni celui de

table ,

OU quel–

qu'autre: en effet, le nom de

ehien

réveilloit dans mon

efprit I'image de chien, qui en dilférentc de celle de

cheval , de celle de moineau,

& •.

Médor avoit donc déja deux noms, celui de

mldor

qui le diflinguoit de toUS les autres chiens,

&

celui d.

ehi."

qui le mettoit dans une clatfe particuliere, dilfé.

rente de celle de cheval, de moineau, de rabie,

& •.

Mais un jour on dit devant moi que médor étoi, un

joli animal ; que le cheval d'un de no! amis étoit un

bel animal ; que moo moineau étoit un pedt animal bien

privé & bien aimable: & ce mot d'

anim,,1

je ne I'ai

ja–

mais oüi dire d'une lable , ni d'un arbre, ni d'une pier–

re, ni enfin de tout ce qui ne marche pas, ne fem pas,

& qui n'a point les qualités cOl11munes

&

paniculieres

3

tout ce qu'on appelle

animal.

Médor eut donc alors trois noms

m!dar, .hien, ani–

mal .

On m'apprit dans la fuitc la différence qu'il y a en–

tre ces trQis Cones de noms ; ce qu'il efl importanr d'ob–

ferver

&

de bien comprendre, par rappon au fujet prin–

cipal dont nous avons a parler .

1',

L e nom pmprie, c'efl le nom qui n'efl dit que

d'un etre particulier, du moins dans la fphere ou cet

etre

[e

tro~ve;

ainíi

L qu;"

Mari. ,

Com des noms pro–

pres , qui, dans les lieux ou I'on en cOllnolt la defli–

narion, ne déíignent que telle ou telle perfonne.

&

non

une forte ou efpece de perConnes .

Les objets panicul iers auxquels ou donne ces fortes

(\e noms font appellés des

individus,

c'el1-a-dirc que

chacun d'eux ne fauroit etre divifé en un autre lui-me–

~e

fans cdIer d'etre ce qu'iI efl; ce diamam, íi vous

le diviCez, ne fera plus ce diamant; I'idée qui le re–

préfente ne vous olfre que lui

&

n'en renferme pas

d'autres qui lui foiem fubordonnés, de la meme ma–

niere 'lue

m!dor

efl fubordonné

a

.hien ,

&.

,hien

a.

animal .

21.

Les noms d'efpece, ce font des noms qui con–

viennent • tous les individus qui ont enrr'eux certaines

qual ités communes; ainíi

.hien

efl un nom d'efpece,

parce qu'i1 convient

a

touS les ehiens particuliers, done

chacun en un iuoividu, ,Cemblable en certains points ef–

Cenriels a toUS les autres indlvidus, qui,

a

cauCe de eet–

te refIernblance, COnt dits etre de méme eCpece

&

ont

entr'eux un nom cornmun,

chicn.

3

0

li

Y.

a une troilieme Corre de noms qu'il

a

pld

a~x

maltres de I'art d'appeller

110m, de gen.. ,

c'ell-3-

dlre noms plus généraux, plus étcndus encore que les

fim~les

110ms d'eípece, ce Cont ceux qui fom communs

achaque, individu de toutes les c(peces fu bordonnées •

ce genre ; par exemple,

animal

fe dit dll

, hien,

du

che–

var,

du

lion,

du

euf,

& de tOllS les individus parti–

culiers qui vivent, qui peuvenr fe tranCponer par eux–

memes d'un Jieu

ell

un autre, qui om des organes, done

la liaiCon

&

les rappom forment un enCemble. A infi

I'on dit ce chien el! un

animal

bien attaché

a

fon mal–

tre, ce lion ell ul)

animal

féroce,

&

e. Animal

el!:

donc un nom de genre , puiCqu'il ea commun

a

cha–

que individu de toute,s les différentes

ef~eces

d'animaux.

J\lj'ais ne pourrois·je pas dire que

I'anlmal

efl un

ü r.,

une

fubflance,

c'efl-a-dirc une chofe qui exifle? Ouí

fans doute, tout animal en un etre . Ee que dev iendra

alors le nom d'

animal,

fc;ra-t-i1 encore un nom de gen–

re?

11

fera tpujours un nom de genre par rappon aux

différentes efpeces d'animaux, puiCque chaque individu

de chacune de CeS efpe:es n'en fera pas moins appellé

animifl .

Mais en meme tems

animal

fera un nom d'e[–

pece fubordonné :\

te",

qui efl le genre fupreme; C:lr

dans I'ordre métaphyfique,

(&

il ne s'as,it ici que do

cet ordre-J3)

ttre

fe dit de tout ce qm exifle

&

de

tout ce que I'on peUl con(idérer corr¡rne exinant ,

&

n'efl fubordonné a aUCUlle- cla(fe Cupérieure. l\inu on

dira fort bien qu'il y a différentes eCpeces

d'itrtl

cor–

porels: premieremem les animaux, & voiJil

animal·

de–

venu nom d'efpece: en Cecond

li~u.

il

y a les corps

in–

feníibles & inanimés & voilil une autre efpece de

I'étre.

Remarquez que

1~6

e[peces

fu~ordollnées

a

leu[ gen-

Rrrr

re,

\