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ART

trie en

fran~eís

du liagulier

:lU

pluriel; mais les vlles

de I'e[prir ou relatioos que les Grecs & les Latins fom

c0l1n01t(e par les tenninai[ons des noms

,10m

indiquées

en hébreu par des prépotirifs qu'on appelle

prljixtl,

&

qui

10m

liél aux ' Iloms a la maniere des prép()litions

ioféparables, eo[orte qu'ils formel!t le meme mor.

Comme ces prépotitifs De [e merrenr poine au

00-

mioarif, & que l'u[age qu'on en fait n'el1 pas trop uni–

forme, .les Hébralfans les regardene pi (UÓt comme

d~s

prépotiuons que comme des

artic/es . Nomina h.prtu–

ca propri. 10'l1lendo frmt indcclinabilia . 0'0 ergo i"

(~Jte a~cipie'nda

fint

es

e./fcrcnda,

nO'J ttrminati0n.e

dtgnof"-It<r, fed pr""ip", eoniimaio,,,

&

pr,epofitiont–

bu, '1r"brefdam,

{'"

litteris prd!pofitionum vices gcren–

tibus 'Iu", ipfis

¡'-onte adjieiu"tur.

Mafclef.

Gramm.

h.b,.. c. ij. n.

7.

A I'égard des Grecs, quoique leur noms [e décli–

l1em, c'ell-a-dirc qu'ils cpaogenr de tcrminai[on felon

les divers rapporrs ou viles de l'efprit qu'on

a

a

mar–

quer, ils ont encare un

areic/e

¿. ,;.

"'ó.

'Ti.

",¡,.

'Ti.

&e.

done ils fom un grand ufage: ce mor el1 en grec

une parrie [péciale

d'oraifon.

Les Grecs l'appcllerenr

,fP~I'"

du verbe

;'pM,

apto , adapto,

difpo[er, apprerer,

paree qu'en effet

l'artid.

di[poCe I'e[prit

¡,

contidérer

le mot qui le [uir [oos un poinr de vue parriculier;

ce que nous développerons plus en Mtail dans la [uite .

Pour ce qui el1 des L arins , Quimilien dit exprdfé–

mene qu'ils n'ont poilll

d'artieles,

& qu'ils n'en onr

pas befoin ,

noffer f<Tmo artiwlos non defiderat.

(

Quint.

lib. l. e. jv.)

Ces adjeél:ifs

is, hie, ille,

ift.,

qui [om

fouvent des I'ronoms de la rroifieme per[onne, [om

aum des adjeél:ifs démonlhatifs & métaphyfiques, e'ell·

a-dire qui ne marqueor poim dal!S les objets des quali–

tés réelles indépendantes de notre maniere de penfer .

Ces adJcél:ifs répondent plurÓt

a

notre

ce

qu'a notre

le.

L es Latins s'en fervent pour plus d'énergie & d'em·

phafe :

C

atotlem i¡¡flm fapient.m.

(Cic.) ce [age Ca–

ron;

i/le " Iter ,

(Ter.) eet nurre;

il/a feges,

(Virg.

Georg. l . v.

47.)

cene

moiífon,

il/a r.rtlm dDmina

¡_rtrlna,

(Cie.

pro

Mar<.

If.

2,.)

la

fortune

elle-m~me, cene maltrefle des évenemens.

U Xormj

ill. tr"" pu/eher amator hahet.

Propert.

lih:

Il.

cleg. xvj.

V.

4. Ce bel amant que

vous avez, a une femme.

Ces adlcélifs latins qui ne [ervent qu'a dérerminer

¡'ohjet avec plus de force, font ti différens de

I'artid.

grcc & de

l'

artic/e

fran<;ois , que vomus prétend

(de

/lnal. lib.

l.

e.

j.

p.

37í.

~

que les maltres qui, en

failill1t apprendre les déelinaifons latines fonr dire

h<ee

mura,

indui[ent leurs dieciples en erre"r'; & que pour

rendre littéralemenr la valeur de ces deux mOlS latins

[elon le génie de la langue grcque , il faudroit

rrad~i­

re

hd!C

mufa,

ItIJ'Ttt

.:

f.A."trtl.)

c'dl-a-dire

cette

la mufe .

L es L atins failoienr un ufage fi fréquenr de leur ad–

jeél:if démonl1ratif

ill., il/a, illud,

qu'i1 y

a

lieu de

croire que e'ell de ees mOlS

qu~

viennent notre

le

&

norre

la; il/. 'go, m"lier il/a:

f/

d! humini illi per 'luem

Cradetflr.

(Luc.

Q.

x xij. v.

22..)

honum erat ei

ji

na

tus nun fuijJet homo i/le.

(Man .

e. xxv;

V.

24.)

H íe

¡l/a parva Petilia Philollee,..

(Virg.

lEn. lih.

lII.

V.

40 r. ) C'el1 la que la perire vil1 é de Petilie fur batie par

l:'hiloél:ete.

lIufomd! par! il/a proml 'I"am pandit Apol–

/0.

lb.

11.

479.

H",c il/a Charyhdis

lb.

v.

HS . Pé.–

trona faifanr parler un gucrrier qui fe plaignoit de ce

que ron bras étoir devenu paralyrique , lui fait dire :

fflnerata c{f pa" il/a corpori,

met

'l" á 'luondam IIchil–

les eram;

il

eU

mort ce bras pur lequel j'érois autre–

foi. un Achille.

lile Deúra pater,

Ovide .

0<if'l"ú

¡Utt ,lIe D eomm.

OVlde,

Metam. I,P. l .

'V.

J2.

11 Y

a un grand nombre d'exemples de cer ulage que

les L atins faiCoient de leur

ill. , illa . il/ud,

[urtout

dans les eomiques, daus Phedre

&

dans les auteurs de

le baífe latinité. e'cl1 de la decniere fyUabe de ce mot

iII.,

quand il n'el1 pas employé comme pronom ,

&

qu'il n'el1 qu'uo limpie adjeél:if indicatif, que vient no·

tre anicle

le:

a

I'é~ard

de uotre

la ,

il vient du fé–

m inin

itla.

L a premlere fyl1abe du ma[culin

ille

a don–

llé

lieIL a notre prono

m

il,

dont nous faifons

ufa~e

avee les verDes,

i/le aj!irmat,

(Phred.

I,b .

IIl.

fah

IIJ.

'l/.

4·)

iI

3ffilre.

111. fuit.

(

Id.

lib.

IIl.

fab .

V.

ver!.

8. )

iI

a fait ""

i1

tit.

¡ngmio vires il/e dat, ille rapit,

( Ovo H<r.•p. xv. v.

206.)

!l

I'égard de

elle,

il vienr

de

¡l/a, illa veret"r,

(Virg.

eerog. iij. v.

4.) elle

craint .

Daos preeque tootes les laugues vulgaires, les peuples,

ART

613

[oit

a

l'exemple des Grecs, foit plilt6t par une pareille

dilpolition d'efprir , fe font fair de ces prépolitifs qu'on

appelle

artic/es.

Nou~

nous arrererons priucipalement

a

l'artide

fran,ois .

Tour prépofirif n'en pas appellé

artid•. C" cet,

cett"

c~rttl;n

1

11f(/que, t out ,

chOf/lle,

1tZu/,

aTl.Clln,

mon, ma, mes,

&c. ne

Jom

que des adJeél:if méraphy–

liques; ils préeedent toiljours leurs fubllanrifs; & puie–

qu'ils ne [ervcnt qu'i leur donner une qualificarion mé–

taphytique, je ne [ai pourquoi 00 les met dans

1:1

c1,e–

[e des pronoms . Quoi qu'i1 en [oir,

00

ne donne pas

le nom d'

ar&id.

a ces adjeél:rfs; ce [ont fp€cialemenr

ces trois mots ,

le, la, les .

que nos Grammairieos nom–

ment

ar.tiel",

peur-erre paroe que ces mots font d'un

uf.1ge plus fréque nt . Avant que d'eu parler plus ell dé–

tai1 , ob[ervons que

[ 0.

N ous nous fervons de

l.

devant les noms

ma[–

culins uu lingulier,

l. roi, le jour.

2'.

Nous employol1s

la

devanr les noms [éminins au tingulier

la rein., la

nuit.

f.

La leme

s

qui, [elon l'analogie de la lan–

gue , marque le pluriel quaod elle ea ajourée au lingu–

lier, a formé

les

du fingul ier

le;

les

lert égalemenr pour

Ic.s deux

genres

?

lel roiJ, lel.

rcine~,

les jour!, les

n,,!í~J.

4 .

L e, 7a, les ,

font les trolS

artlol"

limpIes: malS lis

entrent aum en compotirion avee la prépolition

,¡,

&

avee la prépofitíon

d.,

& alors ils formem les quarre

flrticles

compofés

1

au, attX

1

dJl.

1

du.

lIu

el1 compofé de la préporition

,¡,

& de l'anicle

le ,

en[orre que

alt

el1 alllam que

.l

le .

N

's pc<es di–

[oiem

al, al tem, l ,,"ocent

UI.

e'ell-a dire au rems

d' InnoGent

111.

L'

apofioil. manda ad prodome,

&e. le

pape envoya au prud'homme: Ville Hlrdouin,

lib. l.

pago

l.

mainte lerme i ¡u plorl . de pitil al departir ,

ib. id.

pag'

[6.

Vigenere traduir

maintes larmes ¡urm#

plorlu

a

IMr

partement,

&

au pr<ndr< eOAg .!.

C'en

le foo ob[eur de

1'.

muet de

l'artiel.

limpie

1"

&

le

challgement atfez commull en , Olme langue de

I

en

u,

comme

mal, maux, (he'VQ I, ,heruaux; a/tu!,

haue,

almlS,

aulne (arbre)

alna,

aune ( mefure)

alt<r,

aurre,

qui om f3it dire

a"

au lieu de

a

le,

ou de

al.

C e n'ert

que quand les noms ma[culins ' eommeJlcellt p'lr une e n–

fonne ou une voyelle aepirée, que I'on Ce [ert de

au

au lieu de

le;

car ti le nom

m~feulin

c m

n ~n:e

par

une voyelle, alors on l1e fait poii\[ de contraél:i

o,

la

prépolition

a

& l'arriele

le

demeurcllt chacun dans leut

entier: ainti quoiqu'on dife

le

(

fR.ur

, aJl ca",r,

on <lit

I'efprie ,

.l

I'efprit, le

p.rc,

au

p.re

;

& on dir

I'en–

¡ ,mt,

l'

enfaet;

on dir

.Ie plomb

,

a:t plollth;

& on dit

1'01',

I'or, I'argent ,

I'argent,

car quand le [ubl1an–

rif eommellce par une voyclle, I'e muer de

le

s'élide

avec cene 'voyelle, ainli la raifon gui a donné lieu

a

la comraél:ion

(JI"

ue fubri lle plus; & d'ail lenrs, il [e

feroir

UD

bftillemcnr dela,;ré.ble

li

I'on difoir

au ef prit.

ale arg,nt , au

~llfa'!1t,

&c.

Si

le

nOtn

en

fétninin , n'y

ayanr poim d'e muet dans I'arricle

la,

on ne peut plus

ell faire

au;

ainfi

1'011

conferve alors la prép')firioll &

l'rrrticlc ,

la raifon,

J

la t"aifr;}1, la

vert~,

ti

la

ver'ele .

2'.

A"x

[en au pluriel pour les dellx genres; c'ell u–

ne contr:aélion pour

ti:

les

~

flUX

hommn

~

a lt X

f emmes

~

aux rois, aux reines,

pour

ti

les hommes ,

ti

les fem ...

m f S,

&C.

3'.

Du

el1 encore une conrraél:ion pour

de le ;

e'el1 le fon ob[cur des dcux

e

muets de fuite,

de l. ,

qui

a

amené la eonrraél:ioA

d,, :

aurrefois on di[oi,

del;

la jim del confeil fi flt tels,

&c. I'arreté do confeil fut,

&e.

Ville·H ardouin ,

lih.

V II.

p.

107.

G<r<Jai{e del Cha–

{fe!,

id. ib.

Gervais d" Cafiel.

V:igenere.

0 '1

dit done

du him

&

d" mal,

pour

de

/.

bien, d. le mal,

& ainfi

de mus les noms mafeulios qui commenccnr par une

coufolllle; car li le nom commence par une voyelle ,

ou qu'il foit du genre féminin, aloJs on revient

a

la

limplicité de la prépotirion,

&

a

celle de

I'"rtide

qui

eonvient au geore du nom; ainti 011 dit

de

l'

efp,.it, d.

la v<rtu, de la feine;

par-la on é,'ite le bilillemenr:

c'ell la

m~me

ralfon que I'on a marquée fur

au. 4'.

Enfin

du

fert pour les dellx genres au pluriel, & fe dit

pour

de fu, des rois ,

del

reines.

Nos enfans qui cornmencent a parler, s'énoncent

d'abord fans contra'él:ion; ils direnr

d. le pain , d. l.

v i" ..

Tel

~11.

encore I'ulage dans p:efque toures I!OS

provl~ces

hmltrophes, [ur-tour parml le: peuple: c en

pem-erre ce qui a donné lieu

aux

premleres obferva–

riolls que nos Grammairiells ont faire de ces conrra–

él:ions.

Les Italiens ont un plus grand nombre de prépo ItioAS

qui fe contraél:ent avee leurs

artie/es .

. Mais les Anglois qui ont comme nous

d~s prép~li­

tlons

&

des

articles,

ne font pas ees cOntraél:lOns; amfi

í1s