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614-

ART

ils difent

of ehe,

de le, ou nous difotls

dtl; th.

"i"l:.,

le roi;

of ehe ki"g,

de le roi,

&

en

fran~ois

du rOl;

of the '1"tc/J,

de la reine;

eo the ki"g,

:\ le roi, au

roi;

lo eh. 1,uen,

a

la reine. Ceue remarque n'ca pas

de fimple curioGté ; il

ea

imponant, pour rendre rai–

fon de la conaruélion, de féparer la prépofirion de

I'ar–

tide,

quand ils fom l'un & l'autre en compotirion: par

exemple, fi je veux rendre raifon de ceue

fa~on

de

parler

1

d" pai" ftlffie,

je commence par dire

de le

ftún;

alors la prépofirion

de,

qui

ea

ici une prépofi–

lion extraélive,

&:

qui comme toutes les autres p,épo–

fitions doit etre entre deux termes, ceue prépofition,

dis-je, me fait conoo,tre qu'il

y

a ici uoe eHipfe .

Phedre, dans la fable

de la v ipere

&

de la lime,

pour dire que cetre vipere cherchoit dequoi manger, dit:

hd!e '1",lm eenlarel fi 'lila rel e.!lee ciói, l. IV. fah. vil

". 4. ou vous voyez que

ali'lua rts eibi

fait conno,–

tre par analogie que

dH pain,

c'ca

a¡¡'1ua rel paniJ; pall–

¡,,111m panil,

quelque chofe, une panie, une portion

du pain: c'en ainfi que les Anglois, pour <tire

donne;:.–

moi dH pain,

di Cent

give me fome bread,

donnez-moi

quelque pain ; & pour dire

j'

ai vr2 del hommeJ,

ils di–

fent

I have feen fome men;

mot a mot,

j'

ai vil '1He!–

'1'Ul hommel;

a des Medecins,

eo fOme phyfieianl,

a

quelques medecins.

L'uCage de Cous-entendre ainfi quelque nom généri–

que devant

de, d", del,

qui commencem une phrafe,

n'éroit pas inconnu aux Latíns: L entulus écrit

¡¡

Ci–

céron de s'lI1térelfet a Ca gloire; de

I

faire valoir dans

le C.!nat & ailleurs tour ce qui pourroit lui faire hon–

neur :

de noftra dignitlfte velim eibi

111

femper eura! fie .

Cic.!ron,

Ip. livre

XII.

Ip. xjv.

1I

en évidem que

de

noftra dignieate

ne peut €tre le nominatif de

&1lrd! fit ;

cependant ce verbe

fi$

étant a un mode fini, doit a-o

voir un nominarif: ainfi Lentulus avoit dans l'eCprit

ra–

tio

ou

fermo de noftra digllitate,

l'intérer de ma gloi–

re; & quand meme on ne trouveroir pas en ces occa–

fions de mot convenable

ii

fuppléer, l'eCprir n'en feroit

pas moills occupé d'une idée que les mots énollcés dan

Ja phrafe réveillent, mais qu'ils ll'exprimenr poinr: tel–

Je

ea

I'analogie, tel ea l'ordre de l' analyfe de l' énon–

ciarion . Ainfi nos Grammairiens manquent d'exaélitu–

de, quand ils diCent que In prépofition dont nous par-

10ns

(ert a mar'luer le nominatif, lorfifu'on ne ve"t '1"e

Jefign. r un. partie de la chofe,

Gramm. de R eglller ,

page

'70;

R eaaur, pago

7í.

&

418.

lis ne prennenr

pas garde que les prépofitions ne fauroieot e!Hrer dans

le diCcours, fans marquer un rappon ou relation entre

deux termes, entre un mor & un mor: par exemple,

la prépolirion

pour

marque un motif, une fin, une rai–

fon: mais enCuire il fam énoncer I'objet qui

ea

le ter–

me de ce motif, &

c'ea

ce qu'on appelle

le compll–

mmt de la prlpofilion .

Par exemple,

il Ira•.aille poar

la patri., la patrie

ea le complément de

pOHr,

c'ea

le mor qui dérermine

pO"' ;

ces deu. mots

pour 1"

patrie

fonr un fens parriculier qui a rappon

á

travail–

le,

& ce deroier an fUJet de la prépofirion,

le roi era–

",aille pour la patrie.

11 en en de meme des prépofi–

tions

ae

&

a. Le

/iVT<

d. Pi"rc eft beau; Pierre

el1

le complément de

de

t,

& ces deux mors

de Pi.,re

fe

rapponent

a

livre,

qu jls dérerminent, c'ea-ií-dirc, qu'

i1s donnenr

a

ce mot le fens paniculier qll'il a dans l'ef–

prit ,

&

qui dans l'énonciarion le rend fujer de l'ami–

bur qui le fuir: c'efl

de ce

livre que je dis

qu'il eft

btau .

.11

ea aum une prépofition qui, entre autres ufages,

marque un raRpon d'amiburion :

donner fOll ea!l<r a D i.u,

parler a '1rtel,!u',,,,

,

dire fl< pplr(ée a fon ami .

Cepenaanr communémenr nos Grammairiens ne re–

gardent ces deux mors que comme des panicules qui

lervenr, difent-ils,

a

décliner nos noms; l'une

ea,

dir-OI), la marque du génirif;

&

l'autre, celle du da–

tif. Mais n'ea-il pas plus fimple & plus analogue au

procédé des la!1gues, don! les noms ne changent point

Jeur demiere lyllabe, de n'y admerrre ni cas ni déc1i–

naifon , & d'obCerver feulement comment ces langues

énoncent les memes

vCtes

de l' efprir , que les Larins

fom connoitre par la différence des rerminaiCons? rout

cela fe fait, ou par la place du mot, ou par le fecours

des prépofitions.

L es Larins n'ont que íix cas, cependant

il

y

a bien

plus de rappons

a

marquer; ce plus, ils l'élloncent

par le fecours de leurs prépofitions.

H~ ~ien,

quand

la

place dI!. mor ne peut pas nOllS Cervlr a faire con–

noitre le rappon que nous avons a marquer, nOU6 fai–

fans alors ce que les Latins faiCoient au défaut d'une

¿éfinenee

0\1

terminaifon particuliere; comme nous. n'3-

ART

vons point de terminaiCon deainée

ii

marquer le gé–

nirif,

IIOUS

avons recours

a

une prépolirion; ji en ea de

mcme du rappon d'artriburion nous le marquons par

la propoíi rion

a,

ou par laprépOlition

POrtr,

& meme

par quelques autres, & les L atins marquoient ce rap–

pon par une terminaifon particuliere qui faifoit dire que

le mot éroit alors au datif.

N

os Grammairiens ne nous donnent que fix cas fans

doure paree que les Latins n'en om que fix . N otre

accufatif, dit-on, ea toujours femblable au nomina–

tif: hé, Y a-t-il autre chofe qui les diaillgue finon

la place? L'un fe met devanr, & l'aurre apres 'le ver–

be; dans l'une & dans l'aurre occafion le nom n'efl:

qu'une fimple dénomination. Le génirif, felon nos

Grammaires,

ea

aum toujours Cemblable a I'ablatif;

le darif a le privilége

d'~tre

fenl avec le prétendu ani–

cle

a:

mais

de

&

a

om roujours un complément com–

me les autres prépofitions, & onr également des rap–

porrs paniculiers • marquer; par conféquent fi

de

&

a

font des cas;

fu.,.., par, POUy

,

fous, danI, ave"

&

les

autres prépofirions, devroient en faire aum; il n'y

a

que le nombre déterminé des /ix cas latins qui s'y op–

poCe: ce que je veUK

dir~

en eocore plus fe)líible en

¡talien.

L es Grammaires italiennes ne comptent que fix cas

allfli, par la feule raiCon que les Larins n'en ont que

rix. 11 ne Cera pas inutile de décliner ici au moins le

fingulicr de nos !taliens, tels qu'ils font déclinés dans

la grammaire de Buommatei , cellc qui avec raifon

a

le

plus de réputarion.

l.

JI

re,

c'ea-a-dire le roi;

2.

del re,

al re,

4-

il re,

í .

o re,

6.

dal re.

) .

L o abbate ,

l'abbé;

l.

del–

lo ahbate,

3.

al/o trbbate,

4.

lo abbnte ,

f.

o ahbate>

6.

dallo abbate.

l .

L a donna,

la dame;

2 .

della d"n–

na,

3.

al/a donna,

4.

la donna,

f .

o donna,

6.

dal/"

donna.

On voir aiCément, & les Grammairieos eo con–

vienncnt, que

del, d.lIo

&

dal/a,

fom compofés de

l'

artide,

& de

di,

qui en compofition fe change en

d.;

que

nI,

a/lo

&

"l/a,

font aum compofés de

l'ar–

tid~

&

de

a,

& qu'eufin

dal, dal/o

&

dalla,

font for...

més de

l'artide

& de

da,

qui íignifie

par, che , d•.

Buommatei appelle ces rrois mots

Ji,

a,

da,

des

fegnaeafi

c'ea.i-dirc

del fignel del

&fU.

Mais

ce

ne

font pas

~es

feules prépofitions qui s'uniífent avec l'a,–

tie/e :

en void encore d'autres qui ont le

m~me

pri–

vilége.

Con, eo,

avec;

col eempo,

avec le lems;

,olla li–

berta,

avec la liberté.

In

eo, dans, qui en compofitíon fe ehange en ''',

n.//o 'fpecchio,

dans le miroir ;

mi

giardh,o,

dans le jar–

dUl;

mlle ftrade,

dans les rues.

Per,

pour, par rappon " perd l'

r; pel giardino,

pour le jardin.

Sopra,

fur, fe change en

fu,

f"l prato,

fur le pré,

f"lIa lavula,

fur la rabIe.

Infra

ou

mIra

fe change en

Ira:

on dit

Ira'

I

pour

Ira,

il entre la .

La conjonélion

&

s'unit aum :lVec l'anic1e,

la ter–

ra e'l cielo,

la terre

&

le ciel. Faur-il pour cela

1'6-

rer du nombre des conjonélions? PuiCqu'on ne dit pas

que. toutes ces prépofitions qui entrent en compofiuon

:lvec

J'artifle,

formem autant de uouveaux cas qu'elles

marquent de rapportS différens; pourquoi dit-on que

di,

a ,

da,

ont ce privilége?

C'ea

qu'il fu ffi

Coit

d'égaler.

dans la laogue vulgaire le nombre des

íi~

cas de la

Grammaire latine, a quoi on étoit accoCtrumé des l'en–

fanee . Certe correfpondance éranr une fois trouvée , le

furabondant n'a pas mérité d'artention particuliere.

Buommatei a fcmi certe difficulté; fa bonne foi ell

remarquable; je ne faurois condamner, dit-il, ceux qui

veulerll que

in, P(f, con,

foienr auffi bien fignes de

cas, que le fom

di , a , da:

mais

il

nc me pla't pas

' -préfent de les mettre au nombre des fignes de cas ;

il me paroh plus urile de les lailfer au rrait.! des pré–

poCttions:

iD

non danno in loro ragioni, che

c~rto

non

ji

po.l!on dannare; ma non mi piace per ora mettere

gl, liltimi nel numero de' fegnacafi; pare1fdo.a m. piu

ulil. In(ciargli al trattqeo dell. prepojiúom.

I1uom–

marei,

della ling. ToJeana. Del Se$n.

C.

tr.

42. Ce–

pendant une raifon égale doir faire tlrer une cOt¡Céquen–

ce pareille:

par rntio, paria jura d.fiderltt: (O, ne

,

pe,

&c. n'en font pas mOll1s prépofirions, quoiqu'elles en–

rrenr en compofirion avec

l'artide,

ainfi

di, a, da,

n'en doivent pas moins et!"e prépofitions pour etre u–

nies

~

l'articfe.

Les unes

&:

les autres de ces prépori–

tions n'entrent dans le dircours que pour marquer 10=

rapport

p~niculier

qu'elles doivent indiquer chacune fe–

Ion I;¡ deflination que

l'uCa~e

leur a dORn.!e,

f.111

f

au,",

La-