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ART

le rapp'ortons

1

l'eCpece ;\ laquelle il nous parott COI!–

venir, 'c'ell-a-dire que norre

ima~ination

le place dans

la cbtre de Ces Cemblable,; ce n en donc que le Cou–

nnir d'un Cemiment pareil qui DOUS fuit rapporter tel

objer

:i

relle eCpece, le Dom d'une eCpece en le nom

du poiur de réunion auquel nous rapportons les divers

objers particuliers qui onr excité en nOllS une affeél:ion

ou CenCarion pareille . L'animal que jc viens de voir

:l

la foire a rappellé en moi les impremons qu'un

lion

T

ñr l'année patrée ; ainfi je dis que

cet animal eft un

lioll;

fi c'éwit pour la premiere fois que je vitre un

lioll,

m on cervean s'enrichiroir d'uoe nouvelle idée exemplai–

ce : en un mor, qlland je dis

tout homme eft mortel,

e'en 3utanr que fi Je diCois

AltXalld" Itoit mored;

CI–

lar IIDit morta; P hilippe e/l ",ort,I,

&.

ainfi de cha–

que individu palfé, prérenr

&.;\

venir, &

m~me

pom–

ble de l'eCpece humaine;

&.

voila le vérirable fonde–

m ent du Cyllogirme: mais ne nous écartons poin t de

1l0tre Cujet.

R emgrquez ces trois

fa~ons

de parler,

tout homme

eft ig llornnt, tONI In homm'I follt ;glloranI, tout hom–

'"e n',¡t que f oibl'¡¡,; tout ho",me,

c'en-:l-dire chaque

individll de l'erpece humaine, quelque individu que ce

puilfc etre de I'erpece humaine ; alors

10Nt

clt

un pur

adjeél:if.

7'0"1 lu hommeI fmt it"OranI

,

c'ell encore

le

meme Cens; ces deult prop liuons ne rOnt différen–

tes que par la forme : dans la premiere,

lollt

veut dire

eha'{"e;

elle prérenre la totalité dillriburivement , c'dl-

3-dire qu'elle prend eD quelque rorre les individus I'un

aprcs I'aurre, au lieu que

tUIU In hommn

les préren –

[es collcélivemem [OUS enremble, alors

tO"I

en un pré–

pOlirif delliné

a

marquer I'univerraliré

de lu hommu;

t OIU

a

id une rorte de lignificarion adverbiale avec la

forme adjeélive, c'e!l ainfi que le participc tiem du ver–

be

& du nom ;

tONI,

c'en a-dire

IIn;v erfell" "'"1 f ans

,xuplio1l,

ce qui en fi vrai, qu'on peut Céparer

tOUI

de

font Cub!lamif, & le joindrc :lU verbc _

f2.!!itJnu¡',

p~rlan[

des oireaux , dir:

E"

a>pONr

;!I

font t,,"S

MoinI bitu

'{tu

nOUI_

E[

voila pourquoi, en ces phrares , I'article

IeI

ríe

quirre '»oim ro.n Cub!lantif, & ne

fe

met pas avant

tOIlI:

10"t I'homme,

c'ell-:!-dire I'hommc

en

<nt;"

,

I'h" m–

m e

ent;<rement,

I'homme cOlllidéré commc un indivi–

du

rp~clnque.

Nul , aIJCllII,

donnent aum unc euen–

/ion univcrfel\e

11

leur !"ubnamif, m.,i dans un rcns gé–

nitif:

11,,1

homme, aflcun bomme n'eft imntorteJ,

je níe

I'immortalité de chaquc individu de I'crpece humaine;

la propofitlon ell univerfellc, mais négative; nu Iicu qu'a–

vcc

10ld

fan négation la propolitioll e!l uDiverCelle af–

firmarive. D ans les propolirions donr nous parlons,

nul

&

all"'"

étam adjeél:ifs du rujer, doivem erre accom–

pagnés d'une oégation:

nul hom",e n'e[l ,xe"'t d, la

1I1affitl de mOllrir .

AUCUll philorophe de I'anriquiré n'a

eu autanr de connoiífance de Phylique qU'on en a au–

jourd'hui .

11'.

·r...

t, ehlt,!ue, lIul

,

atlwn

,

ront donc la mar–

que dc

In

généraliré ou univerraliré des propofirions,

mais

rOllv~nr

ces mors ne [om pas exptimés , comme

quand on dit :

la Frallfo iI font poliI ,Ju ltalienI f one

polieiq" eI ;

aloe ces propolirions ne 10m que roorale–

mem uni ver[el!es ,

de more, ut funt moreI,

c'en-:\'-dire

[elon ce qu'on voit communémem parmi les hommes;

ces propo(¡tions rom auili

appcllé~s

inálfillirI,

parce que

d'un cOté , on ne peur pas alfarer qu'elles comprennenr

généralement, & Cans eIception, rou les individus dont

on parle ; & d'un autre cOté,

011.

nc, peur pas dire non

plus qu'elle excluenr rel ou tel individu ; aiofi cornme

les individus compris

&

les in.divi'dus exc1us- m: fOIH plS

pr¿cile meur dttcrminés, & que ces prnpofitiollS ne doi–

vem erre emenducs que

du

plus gralld nombre, 011- dit

qu'cl les fom

;ndlfinia .

¡!l'.

(¿¿<elqut, N/1.,

marqucnt aum lIn individl} de r'c–

fpeee dont 011 parle: mais ces prénoms ne défignent

pas lingulieremcnr ,cet indi"idu

~

qud'l"c

han~mt ~J1 .r~~he ,

1m

(avallt m tji vm" vosr:

Je parle d un mdlvl–

du de I'etpece humaine ; mais je ne dércrminc pas fi celre

individu eC!

P;errc

ou

Paul;

c'cn ainfi qu'on dir

une

&trta;'" ptrfon"" N" eare; c.JIlier;

& alors

I'ar.tim lier

ell oppoCé

a

g/nlral

& a

jing"liec

:

il marque 3

la

vérité

un individu, mais un individu qui n'ea

p.lS

dérceminé

lingulier menr; ces propofitioDS [Ollt appcllées

particu–

lit ru .

¡fueNn

fans négation,

:l

aum un rens panieulier dans

¡ti

vieuI livres , &

ú¡:ni6e

~1ftl'la'u",

'1Mi{pia/1l, no"

'¡'.lfJe

l .

ART

619

",,/lUI, 110"

"tln~ .

Ce mOl en encore en urage eu cc

fens parmi le peuple & dans le !lyle du Palai :

a1letl1St

foútiellnent,

&c.

'lltidam

affirmant ,

&c. ainli

QIUltne

f oil

dans le vieux Oyle, Veut dire

,!,telqltef oi!, d, UmI

en ttmJ,

plerumytu,

interdum, non

nltnqllam.

On

f~,.t

aum :lUS propofirlolls parriculieres.-

on m'" d;t,

c'dl-.

dirc

I{flcltjlt'un m,'a

dil,

tin homme m'a Jie ;

C:lr

on

vicnt

de

hom",_;

& c'en par cetre rairon que pOllr

év

irer le

baillemem ou rencomre de dcux voyc1les, on dit rou.

vent

I'on,

comme on die

r

ho",m. , ji 1'0".

Dans plu–

fieurs autres lallgues, le mot qui fignifie

ho",me ,

Ce

prend aum en un

Cens

indéfini comme notre

on.

De,

del,

qui fOllr des prépofirions exrraél:ives, Cervent 3Um

a

fuire des propofiriolls prriculieres,

del philoJopheI ,

ou

d'a"e;."I philofopha ont er:1 qu';1

y

avuil da a,,–

tipoda,

c'en-i\-dire

'1,ulqUes-u"I da philofopha

,

ou

M1I certain nombre d'a" ,iel1I philofopha

,

ou en ViCUl

nyle,

alteNnI pbilofoph<J.

IV'.

C,

marque un individu déterminé, qu'il prércnte

:l l'imaginarion , "

livre , cel homme, «tle f,mm,

,

«t eIIJant,

&c.

V' .

L e, la, la ,

indiquent que I'on parle,

J'.

ou

d'un rel individu réel que I'on tire de ron erpece, com–

me quand on dit

le r. i, la reine , le [oleil, la I"ne;

2.'.

ou d'un individu méraphyfi quc & par imitation ou

analogie;

la vlr;tl , le

me"fon~e;

r

eff>rjt

,

c'ea

-3

dire

le génic;

le

ea'u",c'en-a-dire la renlibilité ;

/'mtend",,/cnt,

la

1/0/0111/ ,

la vú, la mort, la

nllfllre,

le mou'lJc·

"'ent,

I~

repoI, N tre

en

g/n/ral

,

1" f ubjiance, 1,

nlant,

&e.

C'e1l ainfi que I'on parlc de l'eCpece rirée du gcnre

auqucl elle en Cubordonnée, lorrqu'on la conúdere par

abllraél:ion, & pour ainfi dire en

ellc-m~me

Cous la for–

me d'un tour individuel & méraphylique ; par e¡emplc,

qU31ld Ol) die que

parmi leJ anima"... , I'homme Jetll

~ft

r3ifonnah/e , I'homme

e!l

13

un individu rpéc:tique .

C'ell encore aillfi que Cam parler d'au un objcr réel

en particulicr, on dir par abaraél:ion,

I'or eft le plUI

pr/detlx de! mltaux ; le fer f. f ond

&

f e f org_; le

m"rbre fert d'ornemenl aH'" IdifieeI:

Ir

verre n'</f

point m,,/llable; 1" pie" e 'ff ulile ;

l'

animal e/l mor–

tel; I'homme eff ignorant;

I~

cerde e¡t ro"d, fe q" ar'

rl eft u"e figurt ,!"i

"

quatre angla droiu

&

q"a–

tre eoeh IgIISl"',

&c. Tous ces mors,

/'or, le fer, le

marbr.. ,

&c. Cont pris dans un Cens individuel , mai;

méraphyfique & rpécifique, c'en-il-dire que rous Ul\

nom fingulier ils cornprennent tous les individus d'un=–

crpcce; enrorre que ces mots ne ronr proprement que

les noms de l'idée exemplaire úu point de réuuion 011

concept que nous avons dans I'crprit, de ehacune de

ces erpeces d'érrc!. Ce rom ces in-lividus méraphYliq

les.

qui rOlll I'objer des Marhématiques,

le p.illt, la lig»';

le urde, le trinngl.,

&c.

c'en par une paceille opérarioll de I'erprit que 1'011

perfonifie

rouvcnr

la lI.atll"

&

rart.

Ces noms d'indhcidus

rp~cifi.ques

roOl fort en uCage

dans l'apolnguc , "

loup

&

fagneau, I'homme

&

le

~he'/)al ,

&c. 011 ne fair p3Iler

aucun loop ni aueun

agneau parriculier . c'cll un individu fpécifi<¡ue & mé–

ta¡>hyfique qui parle avec un antre individuo

. Quelques Fabulilles Ont meme perronifi€ des etres

ab!lrairs; nous avons une fable connue ou. I'aurcur fait

parler

le jugemmt

avec

rimaginaeion.

11

JI

a auram de

fiél: ion :\ inrroduire de pareils imerlocuteurs , que daos

le rene de la fable. AJourons id quelques obfervalion;

a

l'occa(j~11

de

ces noms fpé'ci'6ques.

1' .

Quand un nom d'erpéce en pris. adjeélivement,

il [l'a

pas

beroin d'arricle;

t01l1 homme eft animal ; hom–

me

ell pris

Cubn~lUivement;

c'en un individu rpécifique

qui a Con prépofuif

toU(;

mais

all;mal

efl pris ad)céli–

vement, comme nous I'avons déJ3 obCervé _ .'\infi il

n'a pas plus de prépofLtif que tour

3Iltre-

adjeél:if n'ell

auroit; & 1'011 dir iel

all

;m.al

,

comme I'on diroir

mor–

eel,

ignoranJ .

&c.

C'en ainli que l'Ecriture dit que

toute-ehail· e¡t foi",

omn;I earo f"nam,

ICa-';:,

ch. xl. v _

6_ c'en-il-dire peu

durable, périlfable , cor,uptible ,

&c.

& c'cn ainli que

nous diCons d'un homme Cans erprir, qu'il

e/t bite.

./.' . Le 110m

d'e[pece

n'admer pas

,'anide

lorfqu'il

en pris. relon ra valeur indéfinie rans aucune exrenfion

ni renirlltion, ou appliCatibn individuetle, c'en-il-dire

qu'alotS

Le

nom en confidéré illdé-linimenr

commefor–

te ,

comme

'[pece ,

&

non comme un individu fpécifi –

que; c'cfl ce qui arrive fur-tour lorrque le nom d'eCpe–

ce précéde d'une prépofiriou, forme un Cens adverbial

avec certe prépofition, comme quand 00 di,

par jalo;,-

ji.,

" Vet

pr"de"", m prlfe,,«,

&c.

'

Rrrr21

Le¡