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620

ART

LtJ

oifut:lJ~

v;vtnl fa1l1 .

CDlIt"4iIl1~

,

S /umcHI fan$ ftlnu.

eell dans ee meme fens indétilli que I'on dit

4"0;"

,e,,:,

avoir honle, faire pieil,

&c. Aina 011 dir:l falls

arlule ; eheval,

el! mI

no~

d'e[pece

,

homme, eJi

1111

v.m d'e[pue;

& l 00 ne dlra pas

le eheval eft

1/11

nom

¿'e[pete, fhom",e

e.ft

"11

" om d'e[peu,

parce quc le pré–

n?m

l.

marquerait que I'on voudroit parlcr d'un indi–

"Idu, ou d'un nom conlidéré individuellement .

3'·

C'ell par la méme raifon que le nom d'cfpcee

n'a

~oint

de. prépofi.tif, lorfqu'avec le fecours de 1:1

pré~

pofitlon

d.

II oe falr que I'officc de limpIe qualiticatif

d'cfpcce, c'cll-a-dire lorfqu'il ne fen qu'a défigner qu'uo

(el ind!vidu ell de relle efpeee:

I/ne monere d'or ; une

'pIe d arg<>1f; une t"ble de marhre; "n hom",e de ro–

he : un marcb/md d, vin; IIn jaüetlr de 'IIiolon

,

de

Jlltb, d, barpe,

&c.

IIne aaion de dlmenu; tlne fem–

me de ver/u,

&e.

4" Mais

'l,uan~ 0!1.perfoni~e

I'efpcce, qu'on

en

par–

le comme. d un mdlvldu fpéctfique, ou qu'il ne s'agit

que d'ull IIldividu particulicr tiré de la généralité de

cenit méme cfpcee; alors le nom d'e./fet' étant conli–

déré individuellement, ell p,,!cc!dé d un prénom:

la

P(I(':

tr.uble la raifon; la peur 'l'U j'ai de mal faire; lo

eratnee de VOU$ .mporeJlner·

l'

<>IVie de bi<>l faire'

l'

a–

n~mal

eft plul parfail 'l'U 'Ntre infmjible :

joüe~

du

'IlIolon, d" I"eb, de la harpe;

on regarde alors

le vio–

I?n , ,le IlIeb , la barpe ,

&e.

eomme tel ínllrument par–

tlcuher, & on o'a point d'individu

a

qualitier ndjeélí–

vement.

Ainfi on dira dans le fens qualiticatif adjeélif,

1m

r~yo"

d'e[plr,!n«,

1m

rayon de gloire,

1m

fmtim",e

d amour;

au heu que

li

on perfonitie

la gloire

l'

amour

&c, on dira avee uo prépofitif.

,

.

>

Un

hlr~$

'l'U la gloire lleve

N'ef1; 'l"'a demi deompenfl;

Et e

'fl

peu, ji

l'

amollr

11'

a,heve

Ce 'l'/t fa gl"ire a commm,l.

Q uinault .

E~ ~e

mcmc. on dira,

j'

ai acheel Sine labatiere d'or,

&,1

a. fazt faITe une tabatiere d'un or

ou

de I'or 'lui

m ef1

v~nu ~

E[pa/{ne:

Dans le premier exemple,

d'or

c~

quahtieatlf mddilll, ou pllltÓt e'ell un qualiticatif

pflS adJcélivemem; au lieu que dans le fecond

de

r or

~u

.

~JII1

or,

il s'agit d'un tel

or;

c'efl un qu'alificarif

Indlvlduel , c'ell un individu de I'cfpeee de I'or .

On dit d'un prince ou d'un minilhe

qu'il a I'efprit

.le.

gou~er,!em<nl:

de gOllvtrnement

ell un qualiticatif

pns

adJ~al~emem;

on VCut dire que ce minillre gou–

:verner~)J[

blen, dans quclque pays que ce puilTe étre oii

11,

ferolt employé: au lieu que

li

I'on difoit de ce mi–

ntllre qU'i!

a /'e[prit dI< f ouvernemmt: du gOl/verne–

.m~,,!

ferolt un qualiticati individucl de I'efprit de ce

mOlare; on le regarderoit comme propre linguliere–

ment

a

la conduite des affaircs du pays p:miculicr on

on le met en reuvre.

11

~aut

done bien - diainguer le qualitieatif fpécitique

adJ,cébf, du qualitieatif iodividuel;

une tabaeiere d'or

vOlla un qualiticatif adjeélif;

I/ne tabatiere d, /'or

'111';

&,c. ou

d::m.

~r

'l1/t ,

e'ell un qualifieatif individuel ,

c ell un mdlv ldu de I'efpcce de I'or . Mon eCprit ea

~ccupé ~e

deux fubílant ifs;

l.

de la tabatiere;

2..

de

I or parneulier dont elle

a

été faite

Obfervh qu'il

y

a

aum des indiv'idus eolleéHfs ou

phltÓt des noms eolleéHfs dom on parle

com~e

!i

c:étoit . autant

d'indi~idus

particuliers: c'ell ail1fi que

J 00 dlt

le peuple,

1

'lrrml, la nation le par/emene

&e.

",

, 00 eonfidere ces !ll0ts-Ja eomme noms d'un tout,

d un enfemble;

I'~fpfl.r

.Ies regarde par imitaríon c,omme

a.utant de, noms d mdlvldus récls qui Ont plulieurs par–

lles; & e ell par cene raifon que 10l'fquc guelqu'un de

ces mots ell le

fUJ~t.

d'une propofirioll, les Logiciens di–

fent que ,la propohuon dl (¡nguliere .

On

~Ol~ ~onc

que

le

annonce tolljouts uo objet con–

fid~ré

mdlvlduellemem par celui qu! parle foit au fin–

guher 1

la maifon

1

e

>n011

vo1'-:;

foit au plu:iel:,

lu mai–

[om d une eel!e

~,/le

fonl baeuI de bri,!lIe,

. Ce aJoute a Ildée de

le,

en ce qu'i1 montre pour

lima

dire

I'~bjet

a

I'imagin~tion,

& Cuppore que eet

ob}et

e~

dép

co~nu,

ou q? on en a parlé auparavant.

C,

~~

alOfi qué Clcéron a dI::

'lu.d eft eni", hoe ipfl/'"

J,1< .

( Oral. pro Mar&eJli.)

qu'cfi-ee en cffct que ce

lon~-tems,?

ART

Dans le tlyle d)'daélique, ceux qw écrívent en latin,

Jorlqu'i1s veulcur faire remarquer un mor, en-Iant qu'íl

ell un tel mot,

Ce

fervem, les uns de l'

artlt le

grec

,,¡,

les

a~tre~

de

.'y:

,,¡

adhuc eft adt." bi"m eompojitu",

( Penfomus,

111

falla. Mi".

p.

n6. ) :

ce mor

adbuo

en

un adverbe compofé .

Et I'autcur

~'une

L ogique, apres avoir dit que I'hom–

me feul cll f3lfonnable,

homo

~antum

rationaliJ ,

aJoíl–

re que

Iy 'aneit", re/i'l"a eneia exc/ud;,:

ce mot

lan–

rum

exclul touS les aurres clres.

(Philo{oph. ratio" .

lIua. P. Frane. Caro; (om.)

Venet,

166¡-.

Ce . fur Pierre Lombard dans le onzieme lieele

&.

S.

Thomas dans le douzieme, qui inrroduilire11t

I'~fa­

ge de ce

Iy;

leurs difciples les om imités. Ce

Iy

n'en:

autre chofe que

I'arli"e

fran~ois

li,

qui étoir en ufago

dans ces tems-Ia:

Ainji fl/t

Ji

ehatia/u de Galathas

priJ : li baron

&

li dI/X de Venife : li Vln;t;en$ par

mer,

&

li Franfoil par terre.

V illc-Hardoüin,

lib.

1//.

p.

f3 .

On Cait que Pierre L ombard &

S.

Thomas

om fait leurs érudes & fe fone acquis uoe graode répu–

tation dans I'univerlité de Paris.

Villc-Hardoüin & fes concemporaios écrivoiem

li,

&

quclquefois

Ij,

d'oii on a fait

Iy,

foir pour remplir

la

leme , foit pour donner

a

ce mot un air fcientiti–

que , & I'élever au-deffus du langage vulgaire de ce'

tems..l:\ .

Les Italiens om confervé eet

arthle

au

~1l1riel,

&

en om fait auffi un adverbe qui fignifie

14;

enforte

que

Iy taneum,

e'ell comme

li

1'00 difoit

ce

mot-Ia

lantitm .

I

Notre

ce

& notre

h

om le méme office indicatif

que

,,<

&

que

Iy,

mais

ce

avec plus d'énergie que

le,

5·. Mon, ma,

mtI;

ton , t a , teJ; fon, fa ,

fel,

&c.

ne font que de fimples adjeélifs tirés de.s pronoms per–

fonnels; ils marquem que, leur fubllanuf

a

un

rappo~t

de propriété avec la prem¡ere, la

fecond~

ou la trOI–

lieme perfonne: mais de plus, comme lIs fom eUI–

m~mes

adjeélifs prépofitifs , & qu'ils indiquent leurs fub–

Ilancirs i1s o'om pas hefoin d'Erre accompagnés de

I'ar–

tie/e

1;'

que fi 1'00 dit

le míen ,

te

,ien,

c'efi que

ces mor's [om alors des pronoms

fubl1~ntifs .

On die

proverbialemem que

le mien

&

le

tlm

10m peres de la

difcorde.

6' Les noms de !!ombre cardíDlI

Itn, d(l/x,

&c. font

3uffi 'I'office de prénoms ou adjeé!ifs prépolidfs ;

dIJe

jOlJau , unt

1",$.

.

Mais

I'adjeélif numérique & fon fubllaotlf fol1t

cnfemble un tout une forte d'individu eolleétif,

&

que

I'on veuille marq'uer que I'on con!idere ce tout fous

quelque vlle de I'efprir autre encore que celle de .nom–

bre alors le nom de nombre eíl précédé de l'

ar~i""

ou prénolll qui indique ce, nouveau rappon: Le, Jour

de la mulriplication des pallls

l~ Ap~lres

dlrem a

J~fus-Chrill :

Nou$ n'avom 'll/e "n1 pam$

&

deux poif–

[om

(

Lue,

ch.

j x . v.

13. ) .

voíla

cin'l painl.& aeu,x

poij[on$

dans un fens numénque abforu; !11:lIS

~nfulte

I'évangélil'le ajoute que]. C. preoant

ItI em'l famI

&

lu dellX peiflonl,

1<1

hlnit , &c.

Voil~

!el "n'l.painr

& lex dellX poij[o,,,

dans un fens relauf a ce qUl pré–

cede, ce fom les cinq pains & les deux

~oi([~ns

do.ne

on avoit parlé d'abord. Cet exemple dOlr bIen

f.~lre

fentir que

le, la,

1<1;

ce,

cet, cette, U$,

ne

f~nr

que des adJeélifs qui marquem le

!ll0~

vemem

d~

I e–

fprit, qu¡ fe eoume vers l'obJet parucul!er .

d~

fon Idée.

Les prépolitifs délignem .don<; des

IIldIVI~US

déter–

minés dans I'efprit de celUl qUl parle; mals lorfque

cene premiere déterminadon n'ell pas aieée

a

9.pper~e­

voir par celui qui lit ou qui éeoute, ce fom les clr–

conllances ou les mots qui fuivem, qui aJoutem c:

que

I'arti"e

ne fauroit

f.~ire

entend.re

: par

e~emp¡e"

1\

je dis

je v iem de Verf"'''u,

/1

a. v •• le

ROl,

les clr–

conllances font connoltre que Je parle de notre augu–

Ile Monarque; mais fi je

vo~lois ~aire ~nten~re

que

j'y ni vu

l. roi de P ologne,

Je ferols obl!gé

<,l

~J~ut~r

de P ologne

a

le roi;

& de m eme fi en !lI¡¡nt I hlllo.l–

re de quclque monarchie anc:ienne ou

e[rallg~re,

Je

voyois qu'en un tel tems

le. ro. fit. eelle

eh.fe

,

Je eOll'.–

prendrois bien que ce ferolt le rOl du royaume dom II

s'agiroir .

,

Do noml propro.

Les ooms propre5 n ét;lIlt

p~s

des noms d'efpeees, nos peres n Ont

~3S

cru aVOIr

bcfoin de reeourir

il

I'arti"e

pour eo. falre des noms

d'individus, puifque par eux-mcmes lis ne fom que

cela,

.. é

1I en

en

de meme des crres lOalllm s auxquels on

adrelfe la parale : on les voir

e~s ':~re~., pu~fqu:on

leur

parle' ils fom préfens, au molO' a Ilmagmanon : 00

,

p';