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ARM

lis portoient 3uai un cafque d'airain ou d'un 3utre

métal qui lailfoit le vifage découvert; d'O\I viem le

mot

d~

Céfar

a

la bataille de Pharfale:

SoldatJ, frap–

pe:¡;,

''''

vifage.

On voyoit 1I0ner Cur ce

calqu~

une

aigrelte de plumes rauges

&

bhnches , ou de crlO de

cheval. Les citoyens de la premiere cialfe étoiem cou–

vertS d'une cuiralfe qui étoit faite de petites mailles ou

chainoos,

&

qu'oo appelloit

famata

: on en faifoit aum

d'écailles ou de lames de fer: celles-ci éroiem pour les

citoyens les plus diflingués: elles pouvoiem couvrir tout

le corps. Héliodore,

./Ethiop. liv . IX.

en fait, vers le

- milieu de fon

OUVr3g~,

une áefcription fOf! e13éle. Ce–

pendsnt la plupart porroieut des cuiralfes de lames d'ai–

rain de

12

doi¡:ts de

la~geur,

qui couvroiem Ceulement

'a _poitrine • -

Le bouc1ier, le caCque

&

la cuiralfc étoiellt enrichis

o'or

&

d'argent, avec différentes til?ures qu'on gravoit

cellus; e'en pourquoi on les portOlt toujours couver–

(es, exeepté d::los le combat

&

dans différentes ctrémo–

nies . Les Romains portoient aum des bottines, mais

quelquefois une feule

a

une des deuI jambes. Les

Col–

dats fur-rout portoient de petites bottines garnies de clous

[out autour, qu'on appelloit

ralig... ,

d'ou ell venn le

mot de

Caligltln,

qu¡ l'on ' donna

iI

I'empereur Ca"'us,

paree qu'il avoil éle élevé parmi les (¡mples foldats

<jans le camp de Germanicus fon pere .

D ans les premiers tems les cavaliers, chez les Ro–

mains, n'3voient qu'une eCpece de velle, atin de mou–

ter plus facilemem

ii

cheval. lis n'avoient ni érriers

ni felle, mois feulement une couverrure qui leur en fer–

voit. lis avoient aum des piques trcs·legeres

&

un bou–

e1ier de cnir: mais dnns la {uite ils emprunterem leurs

.,ri1tltf

des Grecs, qui conGlloient en une grande épée,

\lne pique longue, une cuiralfe, un cafque,

&.

un bou–

cHer. lis portoient auffi quelquefois des javelots. Nieu–

port,

,ot2tU/fItI dts Romains.

Les

armes

des

Fran~ois,

lorfqne Clovis tit la con–

qu~te

des Gaules, étoiem la hache, le javelot, le bou–

elier,

&

I'épée . Procopc, fecrétaire du fameux Beli–

faire, parlant de I'expédition que les

Fran~ois

tirem en

ltalie fons Théodoric

l.

roi de la France Aullra(jenne ,

dit que ce roi, parmi les cem mille hommes qu'iI con–

duifoit en Italie, avoit fort peu de eavaliers, qui étoient

tous autour de fa perConne. Ces cavaliers feuls por–

toient des jave1ots,

qu; foli ha.f1as ferebant;

tout le re–

lle éloit infanterie. Ces piétons n'avoienr ni are ni ja–

velot;

non arcu, non

hafta

armati:

toutcS

leurs

armo

étoienr une épée, une hache,

&

un boudier. Le fer

de la nache éroit a dcux trancnans; le manche étoit de

bois,

&

fQ[t eourt. Au mnmenr qu'ils entendoieO[ le

lignal, ils

s'avan~oient,

&

au premier affaut, des qu'ils

étoient a porrée, ils

lan~oient

leur nache contre le bou–

clier de I'ennemi, le ca(foient,

&

puis (autant I'épée

a

la main fur leur eonemi, le tuoient.

Les caCques

&

les euira(fes n'étoiem guere en uCa–

ge parmi les F

ran~ois

du tems de nos premiers rois :

mais cet uCage fut introduit peu-a-peu . Ces cuiraffes,

dans les premiers tems, étoient des eottes de

maille~

,

qui couvroient le corps depui¡ la gorge juCqu'aux cuiC–

res; on

y

ajoula depuis des mancnes

&

des enaulfures

de meme. Comme une partie de l'adre(Je des com–

battans, foit dans les batail les, Coit dans les combals

particulitrs, éroir de rrouver le défaut de la cuiraffe,

c'eft-i\-dire les endroit¡ ou elle Ce joignoit aux autres

pieces de l'armure, atin de percer par-la I'ennemi; nos

auciens enevaliers s'appliquoicnt

a

remédier i\ eet in–

convénient .

Guillaume le Breton,

&

Rigord, tous deux hillo–

riens de Philippe Augulle, remarquem que ce fut de

leur· lems, ou un peu auparavant , que les

cheval ier~

réuffirent

a

Ce rendre preCqu'invulnérables, par I'expé–

diem qu'ils imaginerem de joindre tellemenr tomes les

pieces de leur armure, que ni la lance, ni I'épée , ni

le poignard, oc puflenr guere ' pénétrer jufqu'a leur

corps,

&

de les rendre

fortes , qu'elles ne pulfent

etre pcrcées. Voici ce que dit R igord I"·delfus ... Le

" encvalier Pierre de Mauvoilin,

a

la bataille de Bu–

" vines, Caijit par la bride le cheval de I'empereur

" Olhon,

&.

ne pouvant le tirer du milieu de fes gens

" qui I'entrainoieot, un autre chevaHer porta

a

ce prin–

" ce un coup de poignard dans la poitrine: mais

i1

nc

" put le ble(fer, taut les chevalicrs de notre tems, dit–

" i1,

Com impénétrablemem eouverts ". Et en par–

lant de la pril;, de Renaud de Dammartin, comte de

Bologne, qui éloit dans la meme

bat~ille

du parti d'O–

thon . .. Ce comte, dit-il, étant abattu

&

pris Cous fon

" cheval ... . un

forLgar~on,

appellé

Commote,

lui

ARM

6ta fon caCquc,

&

le bieffa au vifage . . .

" JI

voulut lui enfoncer le

poi~nard

daos le ventre:

mais Its boues du comle ér01ent lellement

attachée~

" &.

unies aux pans de la cuiralfe, qu'il lui

fUI

im–

" pollible de rrOuver un endroit pour le percer .. .

Guillaume

le

Brcton décrivam la

l11~me

bataille , dit la.

meme chofe encore plus expre(]-émellt,

&

qui marque"

diUiuétement que ceue maniere de s'armer avec taut

de précaution étoit uouvelle; qce c''étair pour cela que

dans Ics batailles on fongeoir

a

mer les chevaux,

pou~

rcn verfer les cavalicrs,

& ,

enfuite les alfommer ou Ics

prendre, parce qu'on ne pouvoit venir

3

bout dc

pec–

cer leurs armures .

.. . ...

Ef{uorum vifcera rtlmptmt,

De"'iJJis glaJiiJ dominorum rorpora f{ltand.

Non patitur ferro

ro1ltin~i

!"'"a 1'eftis,

Labuntur vd!i, 'apfil .',lloribuJ ;

&

fic,

V;nribiles magis exiftltne in p"lvere ftrnei :

Sed mc tHnc acia va/rt il/os eangere ferro,

Ni

prillJ armorflm

car~at

mUl1;mi7Jc (O'-P'11

.

Toe ferri fua membra plicis , t ot f{"if,!ue pate"is

Peaora, tot coriis, loe gambllfonibll¡ armanl.

Sic magh .atlenl; frml fe mfmire modern;,

f2!¡am fuerint o/im

'lJetern.

. . . ...

Et il f.1it la réftexion que c'étoit pour cela que dans

le tems paf,é, ou I'on ne prenoit pas laO[ de précau–

tion, il périlfoit lam de gens dans les batailles.

... ......

ubi mi/lia mille

Un'; f ..pe die legimus (tcidiJl< virorum;

Nam mala d",n crefclt1lt, rre{cie cautela malorum;

Munimen'l'lt novum

,olltra

nova

teja repertllm

eft.

De Corte que duns le tems dont il palie, pourvu que

le cheval ne fUt point renverfé, que le cavaHer fe tlnt

bien fermc Cur les étriers, 10rCque l'eonemi velloit fon–

dre fur lui avee Ca lance,

iI

était invulnérable, exce–

pté par la vifiere du caCque. 11 falloir elre bien adroit

pour y donner;

&

c'étoit

a

acquérir ceue adrelfe que

fervoient divers exercices en uCage, comme les tour–

nois,

&

aUlres divertilfemens militaires de ces tems-J3.

On y acquéroit ceue jullelfe de bien diriger la lance

daus la cnurCe de la bague,

&

dans quelques autres

exercices . Les ble!Tures que les chevaliers remponoient

alors des combats, n' étoient d'ordinaire que des con–

tUjions, eaufées, ou par les coups de maíTue qu'on

leur Mchargeoit, ou par de violens coups de Cabre qu¡

faujfoient quelquefois l'armure;

&

raremem étaient - ils

bleffés jufqu'au fang : ainli ceux qui étoieO[ les plus ro–

bu(]es

&

les plus fons pour porter leurs

armes

tres–

pefantes, ou pour affener, ou pOur Courenir mieux un

coup, avoiem l'avantage; de Corte qu'alors la force du

corps entroit beaucoup plus dans les qualilés du héros.

qu'aujourd'hui .

" Quant aux hommes de cheval, dit Fauchet, i1s

.. cnau(Joieot des chauffes de mailles, des éperons

a

.. molenes, aum larges que la paume de la main; car

" c'ell un vieux mor que le chevalier commence

a

s'armer par les enauffcs; puis on donnoit un gobif–

" Con .... c'étoit un vetemem long jufque fur les

" cuiffes,

&

comrepointé: dellus ce gobitfon ils avoient

" une cbemiCe

demailles.longuejufqu.au

-delfous des

geuoux, appellée

auber,

ou

hauber,

d"u mot

albus.

,; pouree que les maill es de fer bien polies, forbies,

" &

rcluiCames, en Cembloient plus blanches. A ces

chem,Ces étoient coufues les chaulfes ·, ce difcm les

" annales de France, cn parlant de Renaud, eomle de

" Dammartin, combattam

a

la bataille de Bovines.

" Un capuchon ou eoeffe, aum de mailles,

y

tenoit.

pour meme auffi la tete dedans ; Jequel capuchon

" le rejenoit derrier, apres que le chevalier s'éroit 616

le heaulme,

&

quand i1s vouloiem fe rafraichir fans

" 6ter tout leur harnois; ainG que I'on voil dans plu-

fieurs CépullUres, le hauber ou brugne, ceint d'une

" ceinrure en large courroie . . . . ..

&

pour demie–

" re

arme

défenhve un elme ou

he~ulme .

fait de plu–

" (¡eurs pieces de fer élevés en pointe,

&.

lequel cou–

.. vroir la tere, le vifage,

&

le chinon du cou , ayee

" la vilierc

&

ventaiile, qui ont pris leur nom de:

"vúe

&

de

vent,

lefquels pouvoient s'élever

&

5'a–

" baiirl:r pour prendre vem

&

haleine; ce néanmoins

" fort poifanr,

&

ji malaiCé , que quelquef01s un coup

" bien aflené au nafal ventaille, ou vijierc, tournoit

" le devant derriere

~omme

il avint en ladire batail–

.., le de Bovines

a

u'n chevalier

Fran~ois

.....

P e-

" puis,