ARI
,
reélement encore dans Jo!r6me
G~mufzu!,
medecin
&
profeffeo~
en
philo~ophie .
¡\
B~le,
qai a compofé un
tmiro! inurolé ,
d.
'VltlJ
Ariflot./u,
& . ""
op.rN'"
,"'–
[N' tI ;
encore ne Commes-nous pas mrs de les avoir
tous:
iI
dI meme probable que nous en avons perdu
plufieurs, paifque Cictron cire dan fes eotretiens des
pa(fages qui ne fe trouvem poinr aUlourd'hui dans les
ou vrllges qui noas rencO! de lui. On auroi[ [Ort d'en
conelure , comme quelques-uns I'on fai[ , que dans ce[–
te foule de livres qui portenr le nom d' Ariflore,
&
qui
pa(fent communémem pour eue de lui , il n'y en a
PCU[-e[re aucun dont la Cuppofirion ne paroi(Te vraiUem–
blable. En effe[ ,
iI
Ceroi[ aifé de prou..cr, fi I'on
Touloit s'en donner la peine, I'au[henrici[o! des ouvra–
ges d' Arinme, par I'au[orité des aureurs profaaes, en
aefceudalll de (jeele en ficele depuis C icéron jufqu'au
n6tre : contentons-nous de celle des ameurs ecclélia–
friques _ O n ne niera pas fans doure que les ouvrages
d'Arinote n'exinaffent du tems de Cicéron , puifque cer
auteur parle de plufieurs de ces ouvrages, en nomme
dans d'aUlres livres que ceUI qu'il a écri[s Cur
la
na–
ture des dieux, quelques- uns qui nous renenr encore ,
ou du moins que nous prérendons qui nous rellem_
L e hrillianitine a commenco! peu de tems apres la
mOr! de Cicéron, Suivons donc rous les Peres depuis
Origcne
&
Tenullien: confultOns les aureurs eceléfia–
fiiques les plus illufires dans tous les (jeeles ,
&
vo-
10m
(j
les ouvragcs d'Arifime leur om étc! connus ,
Lcs écri[s de ces deux premiers auteurs ecelélianiques
fom rcmplis de parrages, de citations d' Ariflo[e, fo il
pour les réfuter, foit poor les oppofer
11
ceu! de quel–
ques nutres philofophes. Ces pallages Ce trouvem au–
jourd'hu~
1.
excep[é quelques-uns, dans les ouvrages d'A–
rmme.
N
'en-i1 pas naturel d'en conclure que ceux que
DOUS n'y rrouvons pas
o~t é[~
pris dans quclqu:s
~crirs
qui ne Cont pas parvcnus Jufqu'll nous ? PourquOl , h les
ouvra~es
d' Ariflote étoienr fuppofés, y verroi[-on les UDS
&
POID[ les nutres? Y auroi[-on mis les premiers, pour
cmp~cher
qu'on ne conno.r la Cuppolition? Cene méme
rai[oD y co.[ dO faire meme les aurres. 11 en vifible que
c'efi ce manque
&
ce défnut de cerrains pa{fages , qui
prouve que les ou vrages d' Ariflore fon[ véri[3 blemenr
de lui. Si parmi le grand nombre de pa(fages d' Arillo–
le qu'oOl rappor[é les
premi~rs
Peres, quelques- uos
001
éré extraits de quelqucs ouvrages qui
[001
perdus,
quelle impoffibilité y a-[-il que ceux que Cicéron a
placés dans fes emre[iens fur la nature des dieux,
ayent été pris dans
le~
memes ouvragel? II feroi t im–
poffible d'avoir
la
moindre preuve du contraire, puif–
que Cicéron o'a poinr cité les Iivres d'oú
iI
les tiroi[ .
S aint Jullín a é rit un ouvrage conudérable fur la
phy!ique d' Arinote: on y retrouve exaaemenr , non–
feulemem les principales opinions, mais meme un
nombre infini d'endroi[s des huit livres de ce philo–
fophe _ D ans prefque
~ous
les :tutres
ouv~ages
de fai.O!
1
uflin, il en fair menuon d' Aname .
~a1Dt Am~rol[e
&
faiot AuguOin
~l.oUS
affO reOl
da~s vIDg~ e~drol[s
?e
leur ouv rages, qu 115 om lO. les hvres d AnClo[e; 115
l es réfurent; ils en rapponeO! des morceau!,
&
no~s
vo)'ons que ces morceaux fe trouvenr dans les écnts
qUl
nous reUent,
&
que ces réfutalÍons conviennenr par–
fai[emem aUX opiniolll qu'ils comiennent , Allol15 main–
tenant plus avalll,
&
paffons au Cixieme ficele:
80e–
ce, qui vivoir nu commence.ment,
parl~
fouve.nrdes
livrcs qui nous rettellt d' Annme,
&
!all mennon de
fes principales opillions. Caffiodore, qUl fUI contempo–
rain de Boece, mais qui mourur beaucoup
plu~
tard,
apnt vécu jufque vers le feptieme (jcele '. elt encore un
témoin irréprochable des
ouvrag~s
d' Annote. II nous
f.~it
connoltre qu'i1 avoil é'cri[ d'3mple commentaires
fur le livre d'Arino[e
d. l'1
nt~rpr!tatio",
&
compoCé
un livre de la divi(jon, qa'ol1 explique en L ogiquc apres
In détinition,
&
que Con ami le Pmice Bocce , qu'il
lIppelle
homme magnifi'lJU,
ce qui étoir un liue d'hoo–
nenr en ce rems,
~voit
traduir I'inrroduélioo de Por–
phrrc, les ca[égorie d'Ariltote , foo livre de I'inrerpré–
[anon ,
&
les huir livres des IOpiques. i du Cep[icme fic–
c1e, le p:1rre au huitieme
&
3U nel1vieme. j'y trouve
Pho[ius , patri:lrche de ConUa\llinople , donr tOus les
favans anciens
&
modemes ont faít I'éloge
3
I'envi les
DOS des aUlres : cet homme dont I'érudition étOi[ pro–
fonde,
&
IJ
connoirrance de I'antiqui[é l1uíli valle que
Ctlre, nllifie le [émoignage de Cain!
J
ufiin,
&
nous ap–
prend que les livres qu'il avoir écrits Cur
la
ph)'fique
d', rinO[e, siltoient encore; que ceuJ: du philofophe
s'étoienr auffi confervés
&
il nous en dir mot
3
mot
le précis. On fair que faint Bcrnard, dans le doulie-
T,,,,. 1_
ARI
me llee1e,
'tle~a
fi
fon cOlltTe la philofophie d' riClo–
[e, qu'i1 lit cond.mner fa métaph fique par un conci–
le : cependam, peu de [ems apres, elle reprit le deOlls;
&
Pierre Lombard, A
lberl
le Grand, faiOl
Th"m~s ,
la cultiverenr avec foin, comme nous I'allon voir dan
I~
fuite de ce[ article. On la retTOuve p[efque en en–
ner daos leurs ouvmges _ Mais quels fonl ceux :\ qui
la fuppotition des ouvrages d' Arinote a paru vraiOem–
blable? Une foule de demi-favao hardi-
iI
Mcidcr de ce:
qu'i1s n'entendenr point,
&
qui ne fom connu que de
ceu¡ qui Com obligés p:1[ Ieur genre de tr3vail, de par–
ler des boos ainfi que des mauvais écrivains . L'uu[eur
le plus con(jdérable qui ait voulu rendre fufpeél qud–
ques livres qui nous renent d'Arinote, c'efi Jambli'lue
qui a prétendu rejener les catégoric : mais les nuteurs,
Ces conremporains,
&
les plus habiles critiques modcr–
nes, fe fOI1l moqués de lui. Un cerrain Andronicu. ,
Rhodien , qui éroit apparemment I'Hardoüin de fon lie–
ele, avoit auffi [cjené, comme fuppofés , les livrcs
d~
l'Inrerpréta[ion : voila que\s font ces fa\'all ti"
I'allto~
rité deCquels on regarde comme apocryphes
le
livres
d'Ariltote . M ais UD favam qui vam mieux qll'eux tOll ,
&
qui efi un juge bien compétent dans cene mnticre,
c'eCl M . L eibnitl; on voudra bien me pcrmellre de le
leur propofer. Voici comme il parle düns le Cecolld ro–
me de fes
Epítra,
pag
11
f .
de I'édition de L eiptic ,
r738 :" 11 ell telOS de retourner aus erreurs de N iza–
" lius: cer homme a prétendu que nous n'avion pa
au~
" jourd'hui les véritables ouvrages d' Ar.ílmc: mais Je
" rrouve piroyable l'obJeélion qu'il fonde Cur les palla–
"
~es
de Cicéron,
&
elle ne fauroi[ faire
la
moindre
Impreffion fur mon efprir. En-il bien furprel1am qu'
" un homme accablé de foins , chargé des atfaircs pu-
bliques, rel qu'étoil Cicéron , n'ai[ pas bien compris
" le vérÍlable fens de certaines opinions d'un philoCo–
" phe rres-fubtil,
&
qu'iI ait pu fe tromper en les par–
" couron[ tres-kgeremem ? Quel en I'homme qui puilTct
" fe ligurer qu'ArifIore nir appellé D ieu l'
ardo" du
" ci"? Si I'on croi[ qu'Arino[e a dit une pareille ab–
" furdiré, on doi[ conclure néceffairemen! qu'il étOit
" inCenfé: cependal1l nous voyons par les ouvragcs qui
" nous renenr, qu' Ariílme étoi[ un grand génie; pour–
" quoi dOllc veut-on fubflituer par force ,
&
COntre tou–
" te raifon , un Arifio[e fou,
:l
l'Arinote Cage ? C'cfi
" un genre de critique bien nouveau,
&
bien fingulier,
" que celui de juger de la Cupporirion des écrits d'un
" auteur go!néralement reprdé de touS les grands hom–
" mes comme un génie
f~périeur,
par quelques abCur-
di[és qui ne s'y trouvem point; enforte que pour qUct
les ouvrages d'un philofophe auíli Cubtil que profond ,
ne paffenr poim pOllr fuppofés ,
iI
faudra deformais
" qu'on
y
rrouve IOUles les fautes
&
toUles les imper–
" tinences qu'on lui aura prétées, foit par inadverran–
" ce, foir par malice _ 11 efi bon d'ailleurs de remar–
" quer que Cicéron a été le feul que nou connoiffons
avoir attribué ces Ccmimens
a
Arinote: qual1l
i\
moi,
" jc fuis [rcs-perfundé que tous les ouvrages que nous
,. aVOns d' Arino[e, fOI1l connammcm de lui;
&
quoi-
que quelques-uns
~yelll
été
regard~s
comme fu ppofés .
" ou du moins comme fufpeél:s, par J"ao -
Fran~ois
" Pic, par Pierre Ramus, par Patricus
&
par N audé .
" je n'en Cuis pas moins convaincu Que ces livres fonr
" véritablemcm d'Arinote . Je trouve darts tous une
" parfaire haiCon , IX une harmonie qui les unir: j'y
" découvre la
m~me
hypothefe toOjours bien fuivie,
&
" tOo.joars bien f(¡o.[euue : )'y vo. cnfi n la meme mé–
" thode, la méme fagaci[o!
&
la meme habiler': " _11 n'eCl
guere Curprcn3m que dans le nombre de qualOne ou quin-
7.e mille commentateurs qui om rravaillo! Cur les ou–
vrages d' Aritlme ,
iI
ne s'en foir trouvé quelque,-uns
qui, pour fe donner un grand air de cririque,
&
mon–
rrer qu'ils avoiem le gout plus fin que les aurres, aycnt
cn1 de"oir regarder comme fuppofé quelquc Jivre pnr–
[iculier parmi ceux de ce philofophe Grec: mais que
peuvenr dix ou doute perfonnes qui nurOD! ainfi penCé,
contre plus de quatone mille dom le femimenr fur les
ouvrages d'Arifiore en bien différeDl? Au rene, aucun
d'eux n'a jamnis fou tenu qu'ils furrenr tOUS fuppofés ;
chacun, Celou Con caprice
&
fa famaitie, a adopté les
uos,
&
rejett¿ les autres ; preuve bien fenlible que la
feule famaifie a diélé leur déci(jon-
A la tete des ouvragcs d'Ariilme
J
_
fom c,eux qui rou–
len! fur I'ar[ ora[oire
&
fur la poeuque: 1I y a appa–
rence que ce fom les premiers ouvroges qu'i1 ai[ com–
pofés; il les denina
a
I'éducation du prince qui lui a–
voi[ é[é confiéc; on y !touve des chofes excellenres,
&
on les regarde encore aujourd'hui eomme des chef,
l iii
1.
Q'CCll-