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ARI

lJ!I

n'a tam

~ufrivé

la philorophie que fous les el1lpt–

reurs R om'ains: on. la voyoit fur le throlle comme dans

les

chairs; des foph!ll:es. C e gout

~ble

d'abord annon–

cer des progres rapides: mais en lifam I'hilloire de ce

tcms-13, on ell bien-t6t détr.ompé. Sa décadence fu i–

vit eelle de I'empire Rornain,

&

les barbares ne por.·

terent pas moins le dcrnier coup

a

celle-U. qu'a cel ui–

"Ci . ' Les peuples croupirent long-tems daos I'ignorance

13 plus craíl"e ; une dialeaique dollt la tineíl"e

con~ll:oiG

dans l'équivoque des mots

&

daos des dill:inaions qui

me fignifioient rien, étoit alors feu le en houneur . L e

veai génie perce ;

&

les bons efprits, 'des qu'ils fe re–

plient fur eux-memes, apperc;oivent bien-ten fi an les

<l

m is dans le vrai chemi

n

qui conduit

a

la

vérité . A

la

renailfance des lettres, quelques ravans inflmits de la

Jangue greque,

&

connoiífant

la

force du latio, emre,

prirent de donner une veroon exaae

&

correae des ou–

vrages d' Arill:ote, dont fes difciples m':me difoieut beau–

coup de mal, n'ayam entre les mains que des tradu–

a ions barbares ,

&

qui repréfentoient phl t6t I'efprit tu–

dcfque des rraduaeurs, que le beau géuie de ce I'hilo–

fophe . Cela ne fuffifoit point pourtant pour remédier

entierement au rnal .

II

faHoit rendre cornmuns les ou–

vras.es

d'Ariílote; c'étoit le devoir des princes, puif–

su'!1 ne s'agilfoit plus que de faire certaines d4penfes.

L eur empreUernem répondit

¡¡

I'utilité: ils firent venir

grands frais de I'orient pluoeurs manufcries,

&

les

rnirent entre les mains de ceux qui étoient verfés dans

la

langue greque pour les traduire. Paul

V .

(2.)

s'acquit

par- la beaucoup de gloire _ Perfonne n'ignore combien

l es lemes doivent

¡¡

ce pomife: il airnoir les fav3ns,

&

la philofophie d'Arill:ore fur-tout avoit beaucoup d'amai¡¡

pour lui . Les favans fe muleiplierent ,

&

avcc cux ,les

verlions: on recouroit aux imcrpreees fur les endroirs

difficiles a encendre _ Jufque-Ia on n'avoit confulté qu'

Averrocs ; c'étoit-!iI qu'alloient fe brifer toutes les di–

fputes des favans. On le trouva dans la fuite barbare;

&

le goue étant devenu plus pur, les gens d'efprit cherche- '

rent

un interprete plus poli

&

plus éléganc . lis choi–

lirent done Alexandre, qui palfoit dans le L ycée pour

J'interprete le plus pur

&

le plus ena . Averroes

&

lui

-étoieut fans difficulté les deux chefs du Péripatéticifme,

Ix

ils avoienc concribué

a

jeeter un grand éclae fur cet–

te feae: rnais leurs dogrnes fur la nature de I'arne n'é–

t oienc pas orchodoxes; car Alexandre la croyoit mor–

telle ; Averrocs I'avoüoit :\ la vérité immorcelle, mais

il n'entendoie parler que d'llne ame uCliverfelle,

&

a

la–

.quelle

toUS

les hornmes participenc . Ces opinions éroiene

fotl répandues du temS de S. T hornas, qui les réfuca

avec force . L a feae

d'

Aveeroes prit le delfus en !ta–

lie. L éon

X.

fouverain polltife crut devoir arreeer le

cours de .ces deux opinions o colltraires aux dogmes du

Chriflianifme.

11

tic condarnner comme impie la do–

éhine d'AverClles dans le eoncile de Latran qu'i1 a\'oit

lllfemblé ... Comme de nos jours, dit ce fouverain pon–

.. ' rife, ceux qui fement

I'ivrai~

liaos

I~ ch~tl\P

du Sei-

T orile 1_

trice

divi(~

la

Piripat~ticieD'

en dix Cla{fes

j

m;ü, ponr aider 1:1

me:moire je les diftinguerai en

qU3tre Ase.

remarquables.

l· Le

premlt~r

Age

embraCre

un cercle de:

1.fO

. aos

i

(;¡voir

depuis

AriRote jufqu'a

la

mon de

Silla On

compte

dant

celui-ci ceux qu'A–

.riltote méme lO(lruifa.

&

¡eun

difeiple.t,

che~

qui

b. vbitable doé\:ri.

ne fe con(enra . Ceu% qui

v~nrent

apres n'curem

pa~

de

~il!iculté

3

y

faire de. changemcnJ . d anune plus que les écrm onglnaux,de

ce Maftre (e perdirent • on furc:nt cachés , au uppoJt du

l'

Rapm,

&

comme on peUt voir

en décail

dans

le

Dillionnaire

de

Bayle

:lU

rno~

TY'1'AnIJ¡''' ,

Parmi

les diCciples

le

phl~ dillinsu~s

d'

Arinore on

mct

Tht'ph,A/l, .

Eutúmilll

,\h,t/itn •

.p/u4rehNs .

Clldrchul ,

..Af'Íj1,.

XUlIII . CAUijfht/'llS HtrmdJ

I E.Ufutllue .

PI.""

le

jUlnt.

Hipp"relms.

CI/,u, .

ú.".

MUJfn .

Ph'¡,,, ,

":Hmi Ic, (econds

Strlltlll dt Lllm.

p!~IH .

Ph""i.s .

N.Ít.nNu¡'ul.

D~",~t'r'-'u

_

Ph.l,rl~s,

Ef.fij1r4t:1s. DJ.

fI.rehus

LynttuJ ,

Hlpp,l"hus. J,rome:

El parm! Iel"

d~rnler

• •

1 .. ,;–

&' .

.Arsjlt,

I'IO'",ú'

Phil.illl/h..

C, ;,,/4141,

Di,á" t.

..A:If(.rc/jides.

~

Clit,mAc¡'UI .

'1. ,

Le fecond age. en

commen~ant

par la mon de Silla

&

du–

rant jUfqU'ó1I1X tems de l'Empcreur )uftillien , coroprcnd I'efpacc de

600 Olns Silla s'étant rendu ma1trc d'Arbcpcs. tr:\nfpo,rr.'\ a Rome

la

Bibliothcql1c d'Apellicon ou

iI

y

avolt

le~ ~uvrage!

.d'Arillote .

qu'il lai!fa

a

fon diCdple

Thcophr31l~

.. Cehll:CI lcs I;l\()a

.a~cc

(cs

;¡utres ¡ivree

a

Neleus. dOD" les héntlc(,

~tant

deJ'Igens IdlOU I\!s

tuirent bien caché.• ; mal' au bout d'Ull

al1~l.

long-tcms Icur ro.

ft6rit~

les vendí,

a

Apcllicon . T)'ranniou srammairicn' ¿u ne

c.1ptif

~

Rome le, tira de la Ribliotheque de Silla.

&.

les donn:t

a

An·

dronicus, <¡ui nourri dan, le lycée éroit (o,t :ut:lchl!

a

Annorc .

de

pour cela 11 fit connoitre

&.

pubJia

(eIJ

écriu .

Apres

cette: décoll.

verte les

l'~rir:néricie",

pbiluCopherent avcc plus de

JI1R:c(lc

&:

f::.

Ion l'efprit de leur Maine . qUI CUt aJors bien d'admirateuu dalu

Rome. Car Jet Romolios púrcnt bien ,-.lincre le. Grec! , mai. ¡t'ue

{;I\'oir u iompha de Icun vainqueurs . Cene

pllret~

Je doé.h ine

~.

Ari.

Dote continua

j~Cqu'.a

Ammoniu., qui en rejet,ta

pll\fie~u

O\rtIcle,.

d'aurres en chan¡::,e:a pour .conctlier différe!ltCJ (eilC4 qm

régnolen~ .

Ce fut alor.s que

Con

parti eOl un échec confiJér:lbl.:. Ce hn env:un

qu'Alex3ndre Apbroclifien s'y oppofa :

La

nauTclle 6cale

dlAmmo~

ARI

S6 I

"

gnc.ur

, ont t&pandu beaucoup d'erreursj

&

en pgrti–

" cul!er fur la nature de I'ame raifonnable; difant qu'

" elle ell: morcelle, ou qu'une feule

&

meme ame a–

" nirne les corps <le tbus les hommes; ou que d'aueres

" retenus un peu par l'Evangile , om ofé avancer qi

" on pouvoit Oéfendre ces femimens dans la Philofo–

" phie felllement, oroyallt pouvoir faire un panage en-

tre la foi

&

la raifon: N ous avons cm qu'il éroi!

" de notre vigilancc pall:orale d'arrcter le progres de

ces erreurs. N ous les condamnons, le fain t concile

" approuvant notre cenfure,

&

nous définilfons que I'a·

" me raifonnable ell: irnrnor(el le ;

&

que chaque horn. ·

" me ell: animé Rar une ame qui lui ell: propre, di.

" ll:inguée individuellement des autres;

&

comme la

"

v~mé

ne fauroit étrc oppof.!e

a

elle-memo, nous dé.

" fendons d'enfeigner quelquc chofe de contraire au, vé–

" rités de l'Eva!!JIile .. _ L es doaeurs crurent que les

foudres de l'Eglile ne fuffifoient pas pour faire aban–

dooner aux fa vans ces opinions dangcreures. lis leur op–

paferem done la philofophie de Platon , cornrne tres–

propre

a

remédier au mal; d'autres pour qui la poilo–

fophic d'Arillote avoit beaucoup d'amaits,

&

qui pour–

tam refpeaoicllt l'Evangíle, voulurent la concilier avec

celle de Placoll , n'autres enfin adoucilfoient les paro–

les d'Arill:are,

&

les plioiem aux dogmes de la religion _

Je ,rois qu'oo ne fera pas Hché de trouver ici ceux

qui fe díilinguercnt le plus dans ces fortes de diCputes _

Parmi les Grecs qui abandonnerent leur patrie,

&

qui vinrene, pour aioli dire, tranfplanter les leetres en

lealie , Theodore Gaza fu t un ' des plus célebres;

iI

éroit

inllruie de cous les femimens des différentes feéles de

philofophie;

iI

éroit grand

M

cdecin, _profond T héolo–

gien,

&:

fur tout tres-verré dans les Belles_Lettres.

11

éroie de Thelfaloniquc ! les armes' viaoricufes d' Amu–

rat qlli ravageoit COUt I'orient, le firent refugier en Ita–

Iie _ L e cardinal Belfarion le rec;ut avec amitié,

&

I'or–

donna pretre _ 1I traduifit l'hifloire des animaux d' Ari–

ll:are,

&

les problemes de Theophrafle fur les plantes_

Ses eraduaions lui plaifoient taoe, qu'il préeendoit avoir

rendu en auffi ' beau latin Arill:ote, que ce philofophe

avoit écrit lui-memc en grec . Quoiqu'il palfe pour un

des rneilleurs traduaeurs,

iI

fau e avoüer avcc Erafrne.,

qu'on remarque daos fon latin un tour grec ,

&

qu'il

fe mantre un peu trop irnbu des opinions de fon fie.

ele . Cofme de Médicis fe joignit au cardinal Belfa–

rion, pour lui faire du bien. Comblé de leues bien–

faies, il auroit pu meller une vie agréable

&

comrno•

de: rnais I'reconomie ne fut jamais fon défaut; I'avi–

die': de cenains petits Grecs

&

des Brutiens ne lui laif–

fa jarnais de quoi parer aux coups de la fortune _

11

fut réduit • une extrerne pauvrer':;

&

ce fut alors que

pour foulager fa mifere,

iI

traduiot l'hi(loi1'e des ani·

mallx, dont j'ai déj' parlé.

II

la dédia

a

Sixre

IV_

Toures 'les efpémnces de fa forrune écoicllt fondées fur

cene dédicace: rnais il ·fut bien erompé; car

iI

n'ell

eUC

qu'un préfent d'environ cen! pill:oles .

1I

en conc;ut

Kkkk

.

u ne

nius

8c

le gollt du fyncrétiCme prévatllt . J'urent cepenJ3nt

alTe~

célebre,s d3:lls cet :lge

.And,.,II·cuJ.

80'('"''

SiJ.mu

,

DI""tt,¡IIJ • .Al,_

x4"drt d' An,;" h"

C' ArippHJ .

Sofigm" .

Nito/AS

dt

Dl1m~, .

X",,,,r_

,huJ,

..Ar/unf, •

..Aler"'ndrt .Atglu.

.-!mmoniuJ •

.AfpttfiuJ •

..A1'Jód'Jt/,.

d,

D4mAJ ,

.Ad,.jlHJ . EHdonuJ •

.Alul1nd,t

..Aphr.dijim, G.N". , DI ..

Jtippul .

Thtrnij1illJ , Euj1ArbiuJ ,

~Ch')'f4nrh;HJ .

Pri!'Hl, P,,&Jul .

"i~

ftitfJ

df LJd;t .

H,rm;4J,

B.cthúu, $,;mplit. ,

cduí qui

fUf

con..

tramr de s'cn fuir p:lr rordonnance

~manée

comre les Fhilafopbet

par l'Empereur Julllnieo .

3'·

Le uoifieme Age comprend I'e(pace

de

900. an!! depuis JU–

Ilinico jufqu'

a

la prif<; de Conlhnrinople qui

~rriva

en

14$

j.

Ceno

a

é,t:

un Age tniferable P9ur les (ciences.; beaucoup d' ignar::mce

;l;U

commencement; point de bon goCl[ . polat de criti<)uc

a

12

fin > on oe puifon que dans Ariliore .

&:

l'oa ne connolffoit . ni

entendoit AHllote , Le, Papes foufcrivirent a,.ee mal 3U

Co.:Uf

a

fe"

momphes . Gregoire le granJ. fut Un ele fe.s impitoyablCJ ennemis :

J óninien fut

3Um

un de fes plus grands.

~

plus: pui(fanu :\Ot.'\–

gonill~

•. 11 exila tuus les phho(ophes,

& i1

rltf:lnch:l le faJaire

;oIlX

Profcfleuu d'Athcne, Les

Sarr.lf

¡n, 3pre.s pdrent Alexandrie •

.Be

fermerent certe él.:ole

c~lebre

ju(qn':llou , Les Philofophes avee Icul:'

livre,s s'enfoncerem au

mil~eu

eJe l'Ar3bie . Tout le monde tomba,

dan, I'ignorance. Les moines Co{\tinrcnt un pell lcs lenres . par_

ticuliércment en Angleterre; m3is les irruptions eJes 8arh,u eJ . les

guefres. la corruption des

ma:llu

mirent rollt en déroute.

Q.ll.cl–

que, (avan,

a

lcur guifc racherent d'y menre ordre

3

l'aide de

Charle.Masne , de Loub le Dcbon.naire,

&:

de Charle le Chall..

ve > mais )'indolence,

&.

l'oiC"'eté de, auues CUt toOjours le defllls.

Enlln

iI

Cembla que la dollinée VOUltlt nous renvoyer les (eicn.ces

de licux me.mes qui DOUS les

aooien~

6téc,: Le, "ralles

~a".t r~_

menerent le go(\t pour la

I'hilo{ophl~ . ~ats

paue la

VIHI~rophle

Péripa{~ticjenoe .

No". en

aVQOJ

l'obhg,ltIon

a

lellrs medeetns . A_

verroi;, (Ut

DO.

del plu,

c~lebres .

11 _

n't:nten~oit ~

la vcritl.! point

le Grec;

i1

Ce

(ervit

c.le

verllons Arabes , qUI

aVOlcn~

gaté

&

JI_

ten! le. livre. d'Arinote , La Icéhlre de fcs ollvrases fe" rcndit bk n–

t6t générale

j

mai, on

li~oit

Ari!l:ote

pou~

{oitte.nir opini:1trcmcnt

fel

prop06tiaDs. Ceu.x qOl les camercndolcllt- mlCUX

I

donncrent

¡}

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