ARI
"enet!11t
riél'l
que IIEglifi! romaine
nt!
l'uitre Ilvoüor .
En un mm, les ILrands phito!ophes peu venl élre treS–
bons catholiques. Defcartes, Galfendi, Varigr¡on, Mal–
branche, Arnaud (1).
4
le célel¡re pa,fcal. prouvem
eette vérité mieux que toures nos raifons. Si Lurher
&
les Protefhns n!en veuler¡t préaifément qU';l la
Théologic fcholaflique, on va voir
p.arceux dollt nous
allons parler, fi leur opinion
a
le moiqdre fondement.
A la t':te des fcholaíliques nous devrions rr¡ettre fans
doure
S.
Thomas
&
Pierre Lombard; mais rious .par–
lons d'un tems beaueoup plus récem; nQus parlons ici
des fcholaíl iques qui vivoient verS le tems de la
c~lé
bration <ju concite de
Tr~nte
.
Domillique Soto fut un des plus c6lebres. il naquit
en
Efpagne de parens patlvres; fa pauvreté retarda le
progrés de fes études;
.1
fut étudier
a
AIcqla de
Na–
ris; il eut p0tlr matrre le
c~lebre
Thomas de Villa–
Nova: de-la
iI
vim
a
Paris. ou il prir
I~
bonner de
doaeur, il repaíJ'a en Efpagne.
4
prir I'habit de fainr
p ominique
:1
Burgos . Peu c,le tems apres it fuccéda
ii
Thomas de S. Viél:or
d~ns
une chaire de profe(feur
a
Salamanque.
11
s'acquir une li grande répuration,
que
Char\~s
V. le dépura au concile de Trente, pour
y
affiíler en qualité de rh¿ologien. l..¡a· cour
Il¡
I~
vile
des grands le fatiguerent;
la
chaire de profelfeur avoir
beaucoup plus d'amairs pour lui : auft revint-il en fui–
re les fonaions,
4
il mourut peu de ¡COlS apres.
Outre les Iivres de Théologie qui le rendirent
h
fa–
meux, il dOl1lla des commentaires ftlr Arillo¡e
~
fur
Porphyre.
II
dopna auffi en fepr livres UI1 trairé du
Droit
&
de la J ullice, ou on
trQuv~
d'exoellemes cho–
fes,
&
d~s
raiConnemens qui marquem un efprir rres–
fin.
11
eut pour diCciple
Fran~ois
Foler, dont
nou~
parieron. düns la fu ite .
Fran~ois
de
s.
Vi~or
vivoir
a
peu-pres vers le rems
de Dominique SotO; il naquit au pays des Canrabres
¡
il lir Ces études
ií
Paris, ou il prit auffi I'nabit de
C~int
P ominique. On
l'~nvoya
profeífer la Théologle
a
Sa–
Iamanque, ou il fe rendir tres-célebre;
iI Y
compoC"
entr'autres ouYrages ,
Ces
ljvres fur
l~
pujífance civile
&
I'ccléfiallique . Plufjeurs anarent qq'ils ont beaucoup
ferYi
ii
Gro!ius pour faire fon droit de la guerre
&
de
la paiX; le vengeur de Grotius paro?r
lui-m~me
en ¡:on–
venir , Qn rrou ve en effet beaucoup de vues dans ce
rrairé,
&
beaueollp d'idées qui fon¡ fi aoalogues
a
cer–
taines de Grorius, qu'il feroir difficile qll'elles ne les
(:ulT'enl point occafionnées.
Banoés fut eOGore un des plus célebres thé'ologiens
de l'univeraté de Salamanque;
iI
étolt Cubtil,
~
oe
trouvoir pour l'ordinaire dans les Peres de l'EgliCe que
ce qu'il .:¡voit penCé auparavant; de
fort~
que tout pa–
I'oi(foir
Ce
plier
a
Ces
femimens.
11
foutenoit de oou–
velles apinions, croyant n'ayoir d'autre mérite
qu~
de
les avoir découverres dans les Peres. PreCque tout le
m onde le
regard~ comm~
le premie. inventeur de la
prémorion phyr¡que, excepté l'école de S. Thomas, qui
l'attribue
3
S. Thomas meme; mais en vé'rité je vou–
drois bien favoir pourquoi les ,Dominiquains s'obllinent
a
refufer
a
Bannés le mérite de les excrcer depuis long–
tems " Si faim Thomas ell le prerpier inveoteur de la
prémotion IlhyfiqVe, elle n'en acquerq pas plus de cer–
titude que fi c'éroit Bannés: ce ne foot pas les hom–
Illes qui rendem les opinions bonnes
J.
rnais les raifons
dont ils les défendem ;
&
quoi qu'en diCent toutes les
différemes écoles, les opinions qv'elles
déf~ndenr
ne
doivent leue origine ni
a
la rradition écrire ni
a
la tra–
dition orale .
11
n')I en a pas nne qui ne porte le nom
de fon :¡ute\!r,
&
par conCéquent le caraaere de nou–
veauttí; tous pourtant vom chercher des preuvcs dans
l'Ecrirure
&
dans les Peres, qui n'om jamais eu la pre–
miere idée de leurs [entimens. Ce n'ell pas que je trou–
ve mauvais qu'on
p~r1e
de l'Ecriture dans ces queílions
théologiqlles;
rr¡ai~
je voudrois feulemem qu'on
s'~tta
chh
a
faire voir que ce qúi
~ll
dans l'Ecriture
&
dans
les
Peres, (je s'oppofe nullemFm
a
la oouvelle opinion
'lu'oo veut dc!fendre.
1I
eíl
Jull~ qu~
ce qu'on défend
pe
contrediCe point
J'~criture
&
les Peres ;
&
quand je
dis les Peres, je parle d'eux entanr qu'ils conllatem la
traditioo,
~
non 'luan\'
a
leurs opioions particulieres,
parce qu'en6n je qe fuis P¡¡S opligé fetre
platoQici~q
To",.
/.
•
(1)
Sdn Iivre
~lebrc
d, 1 .. P"!#fH;t;
J,
l. F,i
&c. eft: un s arant
de
(~
(enrimen. inebranlablc, CUt les
dogm~s
de
¡'Eglire CathQtique.
tl
n'érolt p;u moin( pénerré
de
rt!fpell:
paur les
meme.
l'iIlufhe
1'3_
.
(cal 1I meditoir un livre
(Ut
la mor:lle dont Ca
mon
en
emp~cha
"u:~cution!
11
aoq' reftea.t
(ti
tl"¡i,,
qu
'iJ
jertoit (ar
le fapier
~
ARI
563
·tv~e
les !'r(mlers Feres de l'EgliCe. T oures les écoles'
dOlven~
dlre : yoici une nouveIle apinion qui pellr err¡:
¿¿fendue, parce qu'elle ne "omredit poinr
l'Ecritur~
&:
les Peres,
&
1I0n perdre le remS
¡,
faire dire a)lX paf–
fages ce qu'ils ne
peuv~nr
pas dire ,
fI
feroir rrop long
de no!pOler ici tous les théologieos que I'ordre
d~
faiar Dominique a
praduit~
i
tout~
le !ponde Cait
qu~
de rOl!t tcms cer ordre a falr de la Théologie Ca prin,.
cipale élUde,
&
en cel3 i1s Cuivent I'e!j>rir de leur in–
f1itt¡tioo: car
il
ell cerqin que Caiar
Pomil)iqu~
leur
fondareur étoir plus I'rédica¡eqr cOlluoverfiíle que pré.
dicareur de
rr¡or~le,
&
il ne s'alfocia des cOlJlpagnons
que
d~ns c~tte
vue. l..¡'Qrdrc de S.
Fran~ois
a
~u
de,
fcholaíllques fort célebres; le premier de tous eíl 11'
fameux Scor, Curnommé
le
dqa",r (libei/ .
11
faiCoit
conlifter fQn l1'¡érire
a
Gonrredire en tout S. Thomas;
on ne troUYe chez lui
qu~
de vaines Cubtilités,
&
une
m¿t~phyliqtle
que tour homme de bon Ceos rejene : il
eíl pour¡ant ;\ la rete de I'école de S.
fr~n¡¡;ois.
'Scot
chez les CQr<!eliers en ¡lile autoriré reCpeélable.
li
y ,a
pltls: il n'ell pas perrr¡is de pepCer autrerjlent que lui;
Il¡
j'ofe dire qu'un homme qlji Cauroir parfaitemenr tout
ce qtl'il
a
fait, ne Cauroit rien . Q,u'¡¡ me fpit perrhis de
faire quelque réftex ion ici fur
cett~
lT¡allie qU'Qnr les
diffórens ordres de défendre les
Cy(l~Oles
que quelqu'url
de letlr ordre a trQuvés.
11
faur
eU (l
Thomille che7,
les Jacobins , Scotille dans l'
ordr~ d~
S.
Fran~ois.
Molinille chez les JeCuires ,
11
eí! d'abore!
~vid~nr
qUe
non-Cculemenr cela rerarde les progres de la
Th~olo
gie, mais méme les arrete; it n'eí! pas pollil>le de pen,
fer mieux que Molina
chez
les Jéfuires , puiCqu'il faut
penCer comme lui . Quoi! des gens qui re rr¡oquent
aujourd'hui de ce refpea qu'on avoit autrefois pour le,
raiConnemens d' Ariílote, n'oCenr pas parter autrement
<jue ScOt chez les uns,
&
que Molina chez les autres?
Mals homme pour homme, philofophe pour philofo–
phe, J\rillote les valoir bien. De gens ql1i fe piquent
un peu de
r~ifooner,
ne devroient reCpeéter qUe la foi
&
ce que l'Eglife ordonne de reCpeaer,
&
du relle fo
¡¡vrer
a
leur
~6nie.
Croit-on que
Ii
chez les
J
élúires
on
n'~voir
pOlllt éré g':né, quelqu'un n'eut pas rrouyé
un Cenriment plus aiCé
a
défendre que les Cemimens de
Molina? Si les chefs des vieilles Ceaes de PhiloCophio.
dom on rit aujourd'hui, avoient été de quelqu'ordre.
nous ven¡jons eucore leurs feorimens défendus. Grace¡
a
D ieu, ce qui regarde I'Hydrollatiq uc. I'liydraulique
&
les autres Sciences, n'a point étc! tivré
a
I'efprit de
corps
&
de Cociété; car on amibueroir encore les ef–
fets ele l'air ;\ l'horreur du vuide.
\l
ell bien fiogulier
<jue depuis oem cinquante ans
iI
foir défeodu dans
des
corps rres-nombreux de penCer,
&
qu'il ne
Coit
per–
mis que de Cavoir les penCées d'un Ceul homme? Ell–
i¡
poffible que SCOt alr arse'/, penCé pour meubler la te–
te de tous les FranciCqins qui exifleronr
a
jamais? Je
fuis bien éloigné de ce Cemimenr, moi qui crois que
Scot o'a point penCé du tout : Seot gira donc I'efprit
de tous
~eux
de fon ordre . Jean Ponfius profeíJ'a
l~
Théolog.e
a
Paris felon les femimens de fon maltre
Sco!.
11
ell inutile de peindre eeu. qui fe fonr dillio–
gués parmi les Francifcaios, paree qu'ils fOn! tour jer–
tés au meme moule; ce fonr tous des Scotiíles.
L'ordr~
d" C1teaux a eu auffi
Ces
théologiens: Man–
riqu¿s eíl le plus illuílre que
j~
leQr connoiac; ce qui
le dillingue de la plilpan des théologiens purement fcho.
lalliques,
c'efl
qu'i1 :¡voir bequcoup d'eCprir, une él
0-
qQel1ce qui charmoir tous
ceu~
qui I'cnrendoient . Phi–
lippe
IV.
Pappella auprils de lui; il lit beaucoup d'hon–
neur
a
l'qniverfité de Salamanque dont il éroit mem–
bre, aum
I'~n
nommoir-oll l'
At /a! :
.;
'e.llde lui que
Con, les
ann~l~s
de C?teaux,
&
pltllieurs ouvrages de
PhiloCoRhie
~
de Scholallique.
L'or~re
de C jteaux a produl¡ auffi Jean Caramuel
L obkqwi¡z . Vq des efprits les plus finguliers qui
ayen~
jamais paro.
11
naquit
a
Madrid en
1607'
Daos Ca
plu~
tendre jeunelfe fon eCprir fe uahir; 00 découvrir ce
qu'il ¡!rQir,
~
on pur juger des-Iors oe que Caramuel
feroit un jour. Pans un
~ge
oq
riqn nc peut nous
Ii–
xer, il s'adonna entierement aux Mathématiques :
le~
problemas les plus
difficile~
ne
le rebutoienr poinr;
&
lorfque fes camarades éroieq\ oc;aup';¡
ii
joUer,
iI
mé-
K
k~k
1.
di-
rnefure qu'il travailloit 1 cet o!lvrage . Si
ce.
deax grand,
homme.
iroient réelJement foumi. aux derniercs déc.ilions de
l'E$.life.
c'cA
une queftion qUl a
partas~ bje~
do
mo.nd~daru le
fiec~r;
ou. nO)1.'
fglDa¡et. \
H)