Table of Contents Table of Contents
Previous Page  640 / 864 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 640 / 864 Next Page
Page Background

562

ARI

une fi grande indignation,

&

fut fi outré que de ti

p~nibles

&

ti utiles travaux fuíT"ent auffi mal payés, qu'iJ

en jetta I'r.rgem dans le T ibre . 11 fe retira chcz les

Brutiens, 00 il Ceroit mon de faim, ti le duc de F er–

rare nc lui avoit pas dúnné quelque fe(!ours .

11

mou–

rut peu de tems aprcs dévoré par le chagrín, laiíT"ant

un exemple mémornble des revers de la forrune.

G eorge de TrcbiConde s' adonn:t, ainfi que Gaza,

a

la philolophie des Péripa!é!iciens . 11 étoit Crétois de

naiffanee ,

&

ne fe diCoit de TrebiConde que parce que

C'élOit la patrie de Ces ancétres patemels . 11 paíT"a en

1!alie pendant le tenlle dll concile de Florence,

&

lorf–

qu'on !ruitOit de la réunion des Grecs avec les Latins .

11 fu! d'abord

ii

VeniCe, d'oo il palTa

:i

Rome,

&

Y

cnCcigna la RhétOríque

&

la Philofophie. Ce fut un

des plus 1.élés défenCeurs de la philofophie Péripatéti–

cienne; il ne pouvoit fouffrir tOut ce qui

y

donnoit la

moindre aueime. 11 écrívit avec beaucoup d'ai.greur

&

de tiel contre ceux de fOil tems qui fuivoient la philo–

fophie de Platon. II s'guira par-la beaucoup d'enne–

mis. Nicolas V. fon prareéteur, def3pprouva fa con–

duite, malgré la

pent~

qu'il avoit pour la philofophie

d'Arillore . Son plus redoutable adverCaire fut le car–

dinal Beffarion, 'lui prít la plume contre lui,

&

le ré–

futa fous le nom de

e

alomni"tutr

d.

P latol1.

11 eut

pourtanr une· ennemie eneore plus

a

craindrc que le

cardinal BeíT"arion; ce fut la mifere

&

la pauvreté:

ceue difpute, malheureuCement pour lui, coupa tOus les

canaux par 00 lui venoiem les vivres . La plume d'un

favam, fi elle ne doit point

~tre

dirigée par les gens

fiches , doit au moills ne pas leur

~trc

defagréable: il

fam d'abord alrurer fa vie avanr de philofopher; fem–

blables en cela aux AllronOIl)eS , qui quand ils doivenr

extr<:memeot lever

b

Iretc pour obferver les allres, af–

furcnr auparavam leurs piés .

11

mourt\t ainli martyr du

P <'ripatóti(ine. La pollérilé lui pardonne plus aifé–

mem re inj ures contre les Plaronicien de Con tems ,

que fon peu d'exaétitude dans fes traduétions . En ef–

fe!, I'atcention, I'érudition ,

&

qui plus ell, la bonne

foi , manque dans fes traduétions des lois de Piaron,

&

de l'hitloirc des animaux d' Arillote . 11 prenoir me–

me rouvellt la liberté d'aJou!er au texte, de le chan–

gcr, ou d'omettre quelque chofe d'inréreíT"anr, comme

0 11

penr s'en convaincre par la traduétion qu'il nous a

don née d'Eufebe.

On a pll voir juCqu'ici que les favans étoiem parta–

gés

a

l. renaiffallce des leteres entre PlatOn

&

Arillo–

te. Les deux partis fe tirem une cruelle guerre. Les

feétatcurs de Platon ne purem fouffrir que leur maI–

rre , le divin Platon , trouvar un rival dans Arillote:

ils pcnfoient que la reul e barbarie avoit pll donner I'em–

pire

it

El

philorophie ,

&

que depuis qu'un nouveau jour

luiloit fut le monde fav anr , le Péripatéticifme devoit

difparo!tre . L es Péripatéticiens de leur ce,té ne défen–

doienr pas leur maltre avec Inoins de ule: on tit des

volumes de pan

&

d'autre , 00 vous trouverez plus

g:\tlche .

ac

tOO1berent d,lnJ

(eJ

erreuu grofficreJ. Almeric.

&

Da_

Vid de Dinante (ofHinrent des (cotimen$ contratres

a

la nature de

Dieu.

&

de

l'

Ame . Le Clergé de Frnnce dcfendit

alan

les

Q!a~

vres

\1'

Ariilote; m:ti, elle, avo ient trap prí. de pléd parmi

le,

$:1-

vant$. Grcgoire IX. les pcrmit .wec quelqut:

prec3ution.

&.

ainti

on les li(oít en routes

Ic~

Académics de !'Europe . quoique

perron_

:~(C~~li~c5 ~~te~~~lte~e:~:uor~~~n~;r~~~: I~~a~~!~' :~~~e~tn Pfi~t~~:

chétiVCl verfions j;'JrIllCJ.

Amfi

brill.:l la Vbilo(ophie périparéticien_

nc. Saru finc.

ti

paroiífolt

que

les {ubrilité. dc (a dialed:ique (uf.

Icnr le (enl moyeo pOllr conno'itre la véraé . On

$'en

{<rvit auffi

pour les malieres

dc

Religion . done on voulut

expliquer

les mi_

fleres rar

des (yllozi(mes. Ceux qui en fai(oient u(age s'appellerent

des

Sch./.sjI,,¡uts ,

qui eureot pour chef 5. Thomas d'Aquin. hom_

me d'cCpnt

~clairé

&

favaot Mais bien de (es dlfciples

voulurent

~na:~f~¿~~~Otfri~:~:s

,la

e:e~~t'~lité<;h:t¡ii::t:: e~ '!~~ne:re?~i~:e~~

lis ibles . Enfin

une

Jueur

de

bon goClt

diffipa ce$

ténébres.

8(

elle

nol.u

rarnenn

la

~larté

des joues 011

nous

vivo", .

Le.'

p r(onn:lges les

plu~

diCliogué5 de l'

Ase

dont nous

pulons.

furene

1t4"

de

D.",(u .

MIChtl pf""u.

¿ti"

1,

Phil.!Qph, .

PIJ.,iH~ .

D,,~id

Nic,tUJ ,

Mi,lul

d'

Epb{ft .

Gt.rg

'

d,

CllJfie,

lfid.f" d,

S,,,i",.

Otde

1,

lItnef'. b!t . -(I'Nin . S"r, Bl1tngtr , l.4"frdllr>. '!{!fctlimll

&c.

&

:la,rmi le. Ar3bes

Mef,ic :,...AII:.p,duu ..Alph4f'AM

Efddr; ,

..Al "R,.dji.

..Al/iun'1t • ..Al/mIAu.

1'h.phdil .

..A~trUI;'.

&e.

Vinrent

31rcI

..AdtTdr.

«US •

..Al

m tr;C1fS

Dd~id,-

de Dindnt , Gui1l4Nme

de

Champ"ua . ...A64i_

I.rd

P,eru u mJ,4rd PorrttdltHs . ..Albert

le. sr3nd .

Th,mdl

d'

.AfJuin .

B,,,.venrllre "l-gu 64,.n . 7'-411 DHns . DHr4nr .

&-

lJ"r""aNJ

8c.c.

4°,

Le qu..tricme 3ge: commellce 1'3n 14S'3

&:

dure: ju(qu' ao

(jede XVI I. ou une Yhilo(orbie libre:

(uivit

d'autres

rOllte5 pour

par....enir

a

la véritt:. Le pctit

nombre

d~

(,'wans qui éroicnr tlans

Conll..

ntinorle .

apre"!

la

rrire

de

cene

vllle

fe

réfugia en lulie .

oil

le,

leures :lvoier.t corumencé

:O.

éu e en hpnneur . Emmílnuel

en·ruloras

y

enreignoit la bnsue Greque \'ers

"¡'In

1388. Lcs

1t.J_

licn., )'

rrirem

dll

gofl.t,

80:

cene éwde fe réJl:mdlt p:mni eux.

LC'~

I'dncc ...

y

donnerent la

m~in

>

N-iccobs V.

Se

L:mrent de Me_

c:{jeu

S'I:D

dccbrcrcm les

lJrorecRcur,.

Ce

dcrnicr covo}'" en Gre.

ARI

aifément des injures que de bonnes raifons; enforre

que li

d:l~s, ce~taius

\'OUS changie7. le nom des

perf~n­

nes , au heu d erre

~l1tre

Aritlare, vous les trouven e7.

contre Piaron;

&

cela parce que les injures fonr com–

munes

11

romes les feétes,

&

que les MtenCcur

&

les

aggrelleurs ne p.euvent différer enrt'eUl, que lorfqu'ils

donnent des ralfons.

DeJ f! hilofopheJ réUl1J Ariftotdico-fcholafti'lltu .

Les

diCputes de ces favnns atrabil:tires, dont nous venons de

parler, n'apprenoiem rien au monde: elles p:troiíT"oient

au contraire devoir le replonger daos la barbarie d'ou

il étoit forri depuis quelque rems . Plufieurs f:tvans ti–

rem toUS leurs efforrs pour détoumer ceux qui s'adon–

noiem

a

ces mife rables fubtilités fcholalliques, qui con–

tiflenr plus dans les mots que daus les chofes . lis dé–

veloprerem avcc 'beaucoup d'art la vanité de cene mé–

thode; leuts le¡¡:ons en corrigerent quelques-uns, mais

il

renoit un certain levain qui fe tit fentir pendaot

long· tems. Quelques théologicns meme ¡;arerenr leurs

livres, en y melam de ces forres de Cubtilttés

a

de bOllS

rai Connemens, qui fom d'ailleurs conno?!re la Coliditc!

de leur efprit. II arríva ce qui arrive toujours: on par–

fe d'une ex trémité

:1

une autre. On voulur

Ce

corri–

ger de ne dire que des mars,

&

on vou

1m

ne dire

que des choles, comme fi les chofes pouvoiem fe di–

re clairement fans fuine une certaine méthode. C'ect

l'exrrémité on donna Luther; il voulut bannir toute

fc)lOlafiique de la Théologie. Jér6me Allgefie, doéteur

de Paris, s'éleva cootre lui,

&

lui démomra que ce

n'étoit pas l<:s fyllogiíines qui par eux-memes étoiem

mauvais, mais l'uCage qu'on en faifoi r . Quelqu'un di–

ra· t-iI en etrer que la mérhode géométrique ell vicieu-

1e,

&

qu'il faut la bannir eu monJe, paree que Spino–

[~

s'en ell fervi pour attaquer I'exilleoce du Dieu que

b

raifon avolle? Faur-i1, parce que quelques théolo–

giens om abufé de la Ccholallique , la b:tnnir

~

L'expé–

dence, depuis Luther, nOllS a appris qu'on pou voit s'eo

fervir utilement :

iI

pouvoit lui-meme s'en convaincre

ell

lifant faim Thomas. L a déñnition de l'Eglife a mis

d'ailleurs cene quetlion hors de difpute . Selon Bru–

ker, certe détinition de l'Eglife pour maintenir la Théo–

logie fcholallique, tir du rort

;l

la bonne Philofophie;

il fe truo\'a par-la que tandis que dans toutes les uni–

verlités qui n'obéiffoient plus

it

la cour de R ome, on

diétoit une

philofophi~

raifonnable, dans celles au con–

traire qui n'avoiem ofé fecouer le joug, la barbarie

y

regnoit toíljours . Mais il jaut Iltre bien avcuglé par les

préiugés pour penfe! pareil1e chofe. Je croi que l'uni–

verfiré de Paris

3

éré la premicre

¡¡

diéter la bonne phi–

lorophie ;

&

pour remonter

¡¡

la fource, n'cll-ce pas

notre D efcarres qui le premier a marqué la route qui

conduit

i\

la bonne Philofophie? Quel

chan~ement

tir

donc Luther dans la Philofophie ?

11

n'écrivlt que fur

des points de Théologie . Sutl1t-il d'l!rre hérétique pour

"rre bon philofophe? Ne trouvons-nous pas une bonne

philoCophie daos les mémoires de l'Académie? il n'ya

.

~~

ce Jean L;l(caris pour recouvrcr de.

manurcriu

Grecs; on lit :lcqui.

Cirion

de ceux

des

ceuvrCJ

d'AriCtote.

8(

les

Philofophe.

i

l'envi

en firent des vertions e:utles . Ce..

qui

forma de, Arillotdiclen"

tout.4~fait

Ilouvc:anx. qui s'cmploierenr, partie

a

concilier leur ma1-

u e

avec

les dogme,

,le

l'EghCe;

p~rtie

a

roCltenir

fu

rcntimen.

quoique favorifa8ent l'erreur,

l!<.

!·athéirmc . l'ompon3ce fut le chef

de ces dernil:rs . qui

fut

{uivi par Vanoini qui fut encore plus te–

merairc . O'autres furent pila moderés

&.

c}rconfpeéh cornme Car..

daR ,

Cer., lpin.

Beregard

&c,

qui néanmoin. donnerent

quclquc :tr.–

teinte

a

l'lmmortahré de l'

Ame,

&.

:O.

la Providence ,

&:

eomberent

da.ns

d'autrea errcuu .

11

en

a

rem:trquer

que j ourdain Brano fue

;tU

commencement forr

partir~n

d'Atinore,

6c

qu'il

devint en (uite

ron

cnncmi

c.'\pÍtal . Le

mémc arriva

a

Thoma. Campane1I:l .

AinG

lea Italicns furent le.t

premiers

qui fraDchirenr le pas,

&:

brirerent:

les

cha1nes dont I'autoricé avoit affervi 13 Philo(ophie Bruno don..

n:l

les

premieres ¡dé!!s dc:s

f}'n~me.s

ql1i

flrt!nr apres [dnt de bruit;

&:

aV:lnt Galfendi révcllla l:l do¿hine des Aromes;

fit

rO'1ger re"

tourbillons

a

Defa rte5:

et prépara

a

Leibnirz les

princir.Jux

m:l_

t'eriallx

pour ron ryllcme . Ces penfécs que

quclqu~

uns appe!.

lereO[

de5

ré ....crie.s ,

&.

que I'on voie rouu:s comrue d:a", tln mi.

roir. cn abrccé dan:!ll (on li\'te intirulé :

!,,,u;o

átlllf J,ePi. 'r;,n_

Inn" .

rurene

par

d'aum:s cnoifies

pour ér.lhnr des

regtes

pour

la.

(:n~~~(eJd~n~~~:;i~Un~ ,~tfan~~t;bi~~t~~O~b;:'Ufu~rai~'~~r~~~d~i~:~

rent 3 unc fin

t'raAiqne ,

Les Se.:Llreurs

d'Arinote

d:ln. ce

dcrnier

age

rurent:

.An!,t P...

lit;m ,

ú o"tírrl

..Arrtr ;n, PIJlldphe. S'-'l",ius , BeffArion CArdinal,

T/¡{.áort G.V. Fe/id,mus , Tr"peuultilll . P"eiul , GtnnAá:us ,

V,.

nlr;Hs , ú on;"" , .ArhillinHI.

P,mp.n4c¡u~.

Cd,áaIJ,

$ ".,,,,,

Port••

..ANgUft/:r Niphus, FI"",i",", N,J,i" de l..Nttl'UJ. eAnt"f'¡IJuJ , T.ltl G'"r..

dinAl, 714/t CilAr

V""";,,,',

Hetm.I4UJ BllrJ,lfrKI, Pitrr,

Vta.r;u~.

/,J

Pite./om;',,·, Itl S,r.:,..%;;.

Glf ..

niltl e.f. lpi"lIs . Crem,n;'.,.

7.[.,.

de N"us FortHniMI Lt'c'-tlls . el"",1t Berí'g4rd . Pirc.Ttul. Horn¡ÍJIJ ,

VA–

leri",

MJ:s."i ,

CO'f'ingiMJ

& c,

(G)

(1.)

Au

reros de

1:l

ren.utfancc

dCJ

lenres.

c·eC\--3·dire

30

rnilieu du

~e~~e!~~/elunn¿~c~ic;~~I,V'

&

l);tul V.

fUt

6111

l'olltifc 3lJ ('om·