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ARI
une fi grande indignation,
&
fut fi outré que de ti
p~nibles
&
ti utiles travaux fuíT"ent auffi mal payés, qu'iJ
en jetta I'r.rgem dans le T ibre . 11 fe retira chcz les
Brutiens, 00 il Ceroit mon de faim, ti le duc de F er–
rare nc lui avoit pas dúnné quelque fe(!ours .
11
mou–
rut peu de tems aprcs dévoré par le chagrín, laiíT"ant
un exemple mémornble des revers de la forrune.
G eorge de TrcbiConde s' adonn:t, ainfi que Gaza,
a
la philolophie des Péripa!é!iciens . 11 étoit Crétois de
naiffanee ,
&
ne fe diCoit de TrebiConde que parce que
C'élOit la patrie de Ces ancétres patemels . 11 paíT"a en
1!alie pendant le tenlle dll concile de Florence,
&
lorf–
qu'on !ruitOit de la réunion des Grecs avec les Latins .
11 fu! d'abord
ii
VeniCe, d'oo il palTa
:i
Rome,
&
Y
cnCcigna la RhétOríque
&
la Philofophie. Ce fut un
des plus 1.élés défenCeurs de la philofophie Péripatéti–
cienne; il ne pouvoit fouffrir tOut ce qui
y
donnoit la
moindre aueime. 11 écrívit avec beaucoup d'ai.greur
&
de tiel contre ceux de fOil tems qui fuivoient la philo–
fophie de Platon. II s'guira par-la beaucoup d'enne–
mis. Nicolas V. fon prareéteur, def3pprouva fa con–
duite, malgré la
pent~
qu'il avoit pour la philofophie
d'Arillore . Son plus redoutable adverCaire fut le car–
dinal Beffarion, 'lui prít la plume contre lui,
&
le ré–
futa fous le nom de
e
alomni"tutr
d.
P latol1.
11 eut
pourtanr une· ennemie eneore plus
a
craindrc que le
cardinal BeíT"arion; ce fut la mifere
&
la pauvreté:
ceue difpute, malheureuCement pour lui, coupa tOus les
canaux par 00 lui venoiem les vivres . La plume d'un
favam, fi elle ne doit point
~tre
dirigée par les gens
fiches , doit au moills ne pas leur
~trc
defagréable: il
fam d'abord alrurer fa vie avanr de philofopher; fem–
blables en cela aux AllronOIl)eS , qui quand ils doivenr
extr<:memeot lever
b
Iretc pour obferver les allres, af–
furcnr auparavam leurs piés .
11
mourt\t ainli martyr du
P <'ripatóti(ine. La pollérilé lui pardonne plus aifé–
mem re inj ures contre les Plaronicien de Con tems ,
que fon peu d'exaétitude dans fes traduétions . En ef–
fe!, I'atcention, I'érudition ,
&
qui plus ell, la bonne
foi , manque dans fes traduétions des lois de Piaron,
&
de l'hitloirc des animaux d' Arillote . 11 prenoir me–
me rouvellt la liberté d'aJou!er au texte, de le chan–
gcr, ou d'omettre quelque chofe d'inréreíT"anr, comme
0 11
penr s'en convaincre par la traduétion qu'il nous a
don née d'Eufebe.
On a pll voir juCqu'ici que les favans étoiem parta–
gés
a
l. renaiffallce des leteres entre PlatOn
&
Arillo–
te. Les deux partis fe tirem une cruelle guerre. Les
feétatcurs de Platon ne purem fouffrir que leur maI–
rre , le divin Platon , trouvar un rival dans Arillote:
ils pcnfoient que la reul e barbarie avoit pll donner I'em–
pire
it
El
philorophie ,
&
que depuis qu'un nouveau jour
luiloit fut le monde fav anr , le Péripatéticifme devoit
difparo!tre . L es Péripatéticiens de leur ce,té ne défen–
doienr pas leur maltre avec Inoins de ule: on tit des
volumes de pan
&
d'autre , 00 vous trouverez plus
g:\tlche .
ac
tOO1berent d,lnJ
(eJ
erreuu grofficreJ. Almeric.
&
Da_
Vid de Dinante (ofHinrent des (cotimen$ contratres
a
la nature de
Dieu.
&
de
l'
Ame . Le Clergé de Frnnce dcfendit
alan
les
Q!a~
vres
\1'
Ariilote; m:ti, elle, avo ient trap prí. de pléd parmi
le,
$:1-
vant$. Grcgoire IX. les pcrmit .wec quelqut:
prec3ution.
&.
ainti
on les li(oít en routes
Ic~
Académics de !'Europe . quoique
perron_
:~(C~~li~c5 ~~te~~~lte~e:~:uor~~~n~;r~~~: I~~a~~!~' :~~~e~tn Pfi~t~~:
chétiVCl verfions j;'JrIllCJ.
Amfi
brill.:l la Vbilo(ophie périparéticien_
nc. Saru finc.
ti
paroiífolt
que
les {ubrilité. dc (a dialed:ique (uf.
Icnr le (enl moyeo pOllr conno'itre la véraé . On
$'en
{<rvit auffi
pour les malieres
dc
Religion . done on voulut
expliquer
les mi_
fleres rar
des (yllozi(mes. Ceux qui en fai(oient u(age s'appellerent
des
Sch./.sjI,,¡uts ,
qui eureot pour chef 5. Thomas d'Aquin. hom_
me d'cCpnt
~clairé
&
favaot Mais bien de (es dlfciples
voulurent
~na:~f~¿~~~Otfri~:~:s
,la
e:e~~t'~lité<;h:t¡ii::t:: e~ '!~~ne:re?~i~:e~~
lis ibles . Enfin
une
Jueur
de
bon goClt
diffipa ce$
ténébres.
8(
elle
nol.u
rarnenn
la
~larté
des joues 011
nous
vivo", .
Le.'
p r(onn:lges les
plu~
diCliogué5 de l'
Ase
dont nous
pulons.
furene
1t4"
de
D.",(u .
MIChtl pf""u.
¿ti"
1,
Phil.!Qph, .
PIJ.,iH~ .
D,,~id
Nic,tUJ ,
Mi,lul
d'
Epb{ft .
Gt.rg'
d,
CllJfie,
lfid.f" d,
S,,,i",.
Otde
1,
lItnef'. b!t . -(I'Nin . S"r, Bl1tngtr , l.4"frdllr>. '!{!fctlimll
&c.
&
:la,rmi le. Ar3bes
Mef,ic :,...AII:.p,duu ..Alph4f'AM
Efddr; ,
..Al "R,.dji.
..Al/iun'1t • ..Al/mIAu.
1'h.phdil .
..A~trUI;'.
&e.
Vinrent
31rcI
..AdtTdr.
«US •
..Al
m tr;C1fS
Dd~id,-
de Dindnt , Gui1l4Nme
de
Champ"ua . ...A64i_
I.rdP,eru u mJ,4rd PorrttdltHs . ..Albert
le. sr3nd .
Th,mdl
d'
.AfJuin .
B,,,.venrllre "l-gu 64,.n . 7'-411 DHns . DHr4nr .
&-
lJ"r""aNJ
8c.c.
4°,
Le qu..tricme 3ge: commellce 1'3n 14S'3
&:
dure: ju(qu' ao
(jede XVI I. ou une Yhilo(orbie libre:
(uivit
d'autres
rOllte5 pour
par....enir
a
la véritt:. Le pctit
nombre
d~
(,'wans qui éroicnr tlans
Conll..
ntinorle .
apre"!
la
rrire
de
cene
vllle
fe
réfugia en lulie .
oil
le,
leures :lvoier.t corumencé
:O.
éu e en hpnneur . Emmílnuel
en·ruloras
y
enreignoit la bnsue Greque \'ers
"¡'In
1388. Lcs
1t.J_
licn., )'
rrirem
dll
gofl.t,
80:
cene éwde fe réJl:mdlt p:mni eux.
LC'~
I'dncc ...
y
donnerent la
m~in
>
N-iccobs V.
Se
L:mrent de Me_
c:{jeu
S'I:D
dccbrcrcm les
lJrorecRcur,.
Ce
dcrnicr covo}'" en Gre.
ARI
aifément des injures que de bonnes raifons; enforre
que li
d:l~s, ce~taius
\'OUS changie7. le nom des
perf~n
nes , au heu d erre
~l1tre
Aritlare, vous les trouven e7.
contre Piaron;
&
cela parce que les injures fonr com–
munes
11
romes les feétes,
&
que les MtenCcur
&
les
aggrelleurs ne p.euvent différer enrt'eUl, que lorfqu'ils
donnent des ralfons.
DeJ f! hilofopheJ réUl1J Ariftotdico-fcholafti'lltu .
Les
diCputes de ces favnns atrabil:tires, dont nous venons de
parler, n'apprenoiem rien au monde: elles p:troiíT"oient
au contraire devoir le replonger daos la barbarie d'ou
il étoit forri depuis quelque rems . Plufieurs f:tvans ti–
rem toUS leurs efforrs pour détoumer ceux qui s'adon–
noiem
a
ces mife rables fubtilités fcholalliques, qui con–
tiflenr plus dans les mots que daus les chofes . lis dé–
veloprerem avcc 'beaucoup d'art la vanité de cene mé–
thode; leuts le¡¡:ons en corrigerent quelques-uns, mais
il
renoit un certain levain qui fe tit fentir pendaot
long· tems. Quelques théologicns meme ¡;arerenr leurs
livres, en y melam de ces forres de Cubtilttés
a
de bOllS
rai Connemens, qui fom d'ailleurs conno?!re la Coliditc!
de leur efprit. II arríva ce qui arrive toujours: on par–
fe d'une ex trémité
:1
une autre. On voulur
Ce
corri–
ger de ne dire que des mars,
&
on vou
1m
ne dire
que des choles, comme fi les chofes pouvoiem fe di–
re clairement fans fuine une certaine méthode. C'ect
l'exrrémité on donna Luther; il voulut bannir toute
fc)lOlafiique de la Théologie. Jér6me Allgefie, doéteur
de Paris, s'éleva cootre lui,
&
lui démomra que ce
n'étoit pas l<:s fyllogiíines qui par eux-memes étoiem
mauvais, mais l'uCage qu'on en faifoi r . Quelqu'un di–
ra· t-iI en etrer que la mérhode géométrique ell vicieu-
1e,
&
qu'il faut la bannir eu monJe, paree que Spino–
[~
s'en ell fervi pour attaquer I'exilleoce du Dieu que
b
raifon avolle? Faur-i1, parce que quelques théolo–
giens om abufé de la Ccholallique , la b:tnnir
~
L'expé–
dence, depuis Luther, nOllS a appris qu'on pou voit s'eo
fervir utilement :
iI
pouvoit lui-meme s'en convaincre
ell
lifant faim Thomas. L a déñnition de l'Eglife a mis
d'ailleurs cene quetlion hors de difpute . Selon Bru–
ker, certe détinition de l'Eglife pour maintenir la Théo–
logie fcholallique, tir du rort
;l
la bonne Philofophie;
il fe truo\'a par-la que tandis que dans toutes les uni–
verlités qui n'obéiffoient plus
it
la cour de R ome, on
diétoit une
philofophi~
raifonnable, dans celles au con–
traire qui n'avoiem ofé fecouer le joug, la barbarie
y
regnoit toíljours . Mais il jaut Iltre bien avcuglé par les
préiugés pour penfe! pareil1e chofe. Je croi que l'uni–
verfiré de Paris
3
éré la premicre
¡¡
diéter la bonne phi–
lorophie ;
&
pour remonter
¡¡
la fource, n'cll-ce pas
notre D efcarres qui le premier a marqué la route qui
conduit
i\
la bonne Philofophie? Quel
chan~ement
tir
donc Luther dans la Philofophie ?
11
n'écrivlt que fur
des points de Théologie . Sutl1t-il d'l!rre hérétique pour
"rre bon philofophe? Ne trouvons-nous pas une bonne
philoCophie daos les mémoires de l'Académie? il n'ya
.
~~
ce Jean L;l(caris pour recouvrcr de.
manurcriu
Grecs; on lit :lcqui.
Cirion
de ceux
des
ceuvrCJ
d'AriCtote.
8(
les
Philofophe.
i
l'envi
en firent des vertions e:utles . Ce..
qui
forma de, Arillotdiclen"
tout.4~fait
Ilouvc:anx. qui s'cmploierenr, partie
a
concilier leur ma1-
u e
avec
les dogme,
,le
l'EghCe;
p~rtie
a
roCltenir
fu
rcntimen.
quoique favorifa8ent l'erreur,
l!<.
!·athéirmc . l'ompon3ce fut le chef
de ces dernil:rs . qui
fut
{uivi par Vanoini qui fut encore plus te–
merairc . O'autres furent pila moderés
&.
c}rconfpeéh cornme Car..
daR ,
Cer., lpin.
Beregard
&c,
qui néanmoin. donnerent
quclquc :tr.–
teinte
a
l'lmmortahré de l'
Ame,
&.
:O.
la Providence ,
&:
eomberent
da.nsd'autrea errcuu .
11
en
a
rem:trquer
que j ourdain Brano fue
;tU
commencement forr
partir~n
d'Atinore,
6c
qu'il
devint en (uite
ron
cnncmi
c.'\pÍtal . Le
mémc arriva
a
Thoma. Campane1I:l .
AinG
lea Italicns furent le.t
premiers
qui fraDchirenr le pas,
&:
brirerent:
les
cha1nes dont I'autoricé avoit affervi 13 Philo(ophie Bruno don..
n:l
les
premieres ¡dé!!s dc:s
f}'n~me.s
ql1i
flrt!nr apres [dnt de bruit;
&:
aV:lnt Galfendi révcllla l:l do¿hine des Aromes;
fit
rO'1ger re"
tourbillons
a
Defa rte5:
et prépara
a
Leibnirz les
princir.Jux
m:l_
t'eriallx
pour ron ryllcme . Ces penfécs que
quclqu~
uns appe!.
lereO[
de5
ré ....crie.s ,
&.
que I'on voie rouu:s comrue d:a", tln mi.
roir. cn abrccé dan:!ll (on li\'te intirulé :
!,,,u;o
átlllf J,ePi. 'r;,n_
Inn" .
rurene
par
d'aum:s cnoifies
pour ér.lhnr des
regtes
pour
la.
(:n~~~(eJd~n~~~:;i~Un~ ,~tfan~~t;bi~~t~~O~b;:'Ufu~rai~'~~r~~~d~i~:~
rent 3 unc fin
t'raAiqne ,
Les Se.:Llreurs
d'Arinote
d:ln. ce
dcrnier
age
rurent:
.An!,t P...
lit;m ,
ú o"tírrl
..Arrtr ;n, PIJlldphe. S'-'l",ius , BeffArion CArdinal,
T/¡{.áort G.V. Fe/id,mus , Tr"peuultilll . P"eiul , GtnnAá:us ,
V,.
nlr;Hs , ú on;"" , .ArhillinHI.
P,mp.n4c¡u~.
Cd,áaIJ,
$ ".,,,,,
Port••
..ANgUft/:r Niphus, FI"",i",", N,J,i" de l..Nttl'UJ. eAnt"f'¡IJuJ , T.ltl G'"r..
dinAl, 714/t CilAr
V""";,,,',
Hetm.I4UJ BllrJ,lfrKI, Pitrr,
Vta.r;u~.
/,J
Pite./om;',,·, Itl S,r.:,..%;;.
Glf ..
niltl e.f. lpi"lIs . Crem,n;'.,.
7.[.,.
de N"us FortHniMI Lt'c'-tlls . el"",1t Berí'g4rd . Pirc.Ttul. Horn¡ÍJIJ ,
VA–
leri",
MJ:s."i ,
CO'f'ingiMJ
& c,
(G)
(1.)
Au
reros de
1:l
ren.utfancc
dCJ
lenres.
c·eC\--3·dire
30
rnilieu du
~e~~e!~~/elunn¿~c~ic;~~I,V'
&
l);tul V.
fUt
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l'olltifc 3lJ ('om·