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\

ARt

eemens - c'eli-t-dire que, CeloD loi, 13 'rovrdenee

M–

truir la 'liberté; ou que fi I'OD veut conferver la liber–

iI faur nier

13

Provicjence _ lene compreos pas com–

lTl~nr

fes apologiaes onr prérendu qu'il oe C0I1reooir ce–

la qu'en philofophe,

&

qu'en qualiré de Chrérien

iI

croyoir rous les dogmes de norre religion _ Qui ne voir

l.

frivoliré d'uoe pareille diainéHon?

00

fem dans rous

Ces t!"crirs le libertinage de fon efprir;

iI

n'y a prefque

point de vériré dans ootre religion qu'i1 o'

ai~

atraquée _

L'opinion des Sto-ideos fur un

d~llin

aveugle, lui pa–

rOlr plus philofophique que la Providence des Chré–

tiens : en uu mor Con impiéré fe montre par-rout _

11

oppoCe les Sro'icicns aux Chrériells,

&

il s'en faur bien

qu'il falfe raiConner ces demiers aum fortemenr que les

premiers.

Il

n'adm~toir

pas, comme les SroYciells, ulJe

l1écem ré inrrinCeque; ce o'ea pas, Celon lui, Par

no~re

nature que nous Commes nécemtés, mais -par un cer–

tain arrangement des choCes qui nous ert 10lalement

étranger :

iI

el1 difficile pourtant de Cavoir précifémem _

foo opinion la-delfus.

11

trouve dans le fentimenr des

fl éripatéridens, des Sro"lcieos,

&

des Chréíiens fur la

prédellio:u ion, des difficu ltés infurrponlablcs: iI conelut

pourtam a nicr la Providcnce. On rrouve routes ces

lmpiérés dans Coo livre fm le deain.

II

n'ea ni plus

.í'age ni plus miConnable dans fon livre Cur les euchan–

temeos. L 'amollr extravagant qu'il al'oit pour la phi–

Jofophie d'Ari l1ore ,

l~

falloir donner dans des tmvers

extraordinaires. Daus ce livre on trouve des

r~veries

qui ne marquent pas nne re re bien aiTtlréc;; nous allons

~n f~ire

un extrair aiTez déraíl hl . Cer ouvrage ea rres–

rare,

&

peur·~rre

ne Ccra-t-on pas

fkh~

de rrouyer ici

fous fes )'cux ce qu'on ne pourroir fe procurer que

trcs-difficilcmenr. Voici donc les propofirions de (le

philoCophc .

l '.

Les démons ne eonnoilT"ent les chofes oi par leur

ciTence , ni par celle des chofes conoues, ni par rien

qui foir dillíugué des démens .

2 ' .

JI

n'y

a

que les fors qui artribuenr

a

D ieu ou aux

elémons, les etfers dont ils oe connoilfent

p~s

les cauCes .

~

. L'hornme ríeu r le milieu entre les chofes érernel–

les

&

les choCes créées

&

corruptibles, d'ou vienr que

les vertus

&

les vices ne fe rrouvent point dans notre

narure; il s'y trouve Ceulemenr la Cemenee des verrus

&

des vices.

4' .

L'ame humaine el1

t Ofltu

eh.fu

,

puifqu'«lle ren–

ferme

&

la Cenfarion

&

la perceprion.

r·.

Quoique le fentiment

&

ce qui el1 fenfible fqi–

cm par l' nae meme dans ¡'ame Ceulement, felon leur

Ctre Cpirimel,

&

Don [elon lcur erre réel, rien n'empe–

che pounant que les eCpeces fpiriruelles ne produifent

elles-memes réellcment les chofes dont elles font les

efpeces, ti I'agent en el1 capable ,

&

ti

le patient el1

b ien difpofó'. Pomponace rraire oer an ide fort au long

paree qu'i1 prérend démontrCT par-li que la force

d~

I'imaginarlon en telle , qu'on peut lui arrribuer les etfers

extraordinaires qu'oo raoonte . T ous les mouvemeLlS des

corps qui produifel1l des phénol1\enes

eX[raordinaire~ ,

iI

les am ibue

iI

I'imagination ; il en donne pour exemple

les illuCions,

&

ce qui arrive aux femmes

eneeinre~ .

6'.

Quoique par les efpeces qui font re«des dans I'a–

flle

&

par les paffions, il arrive des etfers furprenans,

rien n'empeche qu'il n'arrive des effers femblables dans

des corps érraogers; oar il ea cerrain qu'ul\ patieor

érant difpofé au-dehors comme intérieurerneut, I'agent

a

alfe? d'empire Cur Ini poor produire les memes etfets .

7' .

Les démoos ¡neQvent Immédiatemeor l,es corps

d'un mouyement local, mais ils ne peuvent canCer im–

m 6diaremenr uoe alrération dans les corps; q r I'alté–

t arion fe fair par les corps naturels qni fonr appl iqués

par les démons aux corps qu'ils yeulellr al rérer,

&

ce–

la

en fecret ou ouvcrre¡nent. A vec ces feuls

principe~

Pompollace f.1ir Ca démonl1rarion.

8-. II

Cuit de-la qu'il ett arrivé beaueoup de choCes

felon le cours orciinaire, par des cauCes incolloues,

&

qu'oll a regardées comme miracles

011

comme les reu.

Vres des démons , randis qu'il n'en troir rien . .

9'. 11

fuir de-la encore que $'il el1 vrai, oomme di–

fen r des gens dignes de foi, qn'il y a des herbes, des.

picrres ou aurres choCes propres a éloigner la grele, la

pluie

&

les veors,

&

qU'Ol1 puilfe s'en fervir, com–

me les hommes peuvent rrou'ver cela oarurellement,

puifque cela en daos la nature, ils pourront done faire

cciTer la gréle ,

arr~ter

la pluie faos miracle .

ro' .

D e-la

iI

conelut que pluCieurs perCo\lnes ont

palf¿ pour magiciennes

&

pour avoir un commerce

;tvec le diable, tandis qu' elles croyoienr, peut - erre

' veo Arillare, qu'il n'y llvoit ras ej.e démo\ls;

&

que

ARI

par la

m~me

ra[Con plufieurs 00[

palT"~

poor ¡ainrs,

:l

cauCe des chofes qu'i1s op€roient,

&

n'éroielle poureant

que des fccílérars . Que fi I'on objeae qu'il y en aquí

tonr <les agnes fainrs par eur -mqmes, eomme le Cigne

de la cro[x ,

&

que d'autres font le conrraire; iI répood

que c'ea pour amufer le peuple , l1e pouvanr eroire que

des perfonnes Cav{lnres a)'enr ram érudié poor augmen–

rer le mal qui fe rrouve dans le monde,

A

vec ae rels

principes ce Philofophe incrédule renverfe aiCémcnr rous

les miracles, meme ceux de JeCus-Chria . Mais pour

ne pas parolrre Cans religron ,

&

éviter par-l. les pour–

fuires dangereuCes (car ¡I étoir en lralie), il dir que

s'il Ce [rouve dans I'ancien ou daos le llonveau Tena–

ment des miracles de Jefus-C hria ou de Moyfe qu'on

puiiTe am ibuer a des eaufes

n~rure\l~s,

mais qn'iI

y

foir dir que ce fom des miracles,

!I

fam le croire ,

i.

caufe de

I'~uroriré

de l'EgIiCe.

II

s'pbjeae qu'il

r

a

plufieurs etfers qu'on ne Cauroit atuibuer

a

des caufes

narurelles, cQmme la réfurreaion des morts, la vue

rendue

au~

aveugles; mais il rt!"pond que les hil10ires

des payens 'nous apprenneut que les démons onr fair

des choCes Cemblables,

&

qu'ils ont f.¡it forrir des morrs

de I'enfer

&

les onr reproduirs furola terre,

&

qu'on

a

gu6ri des aveugles par

I~

vertu de cerraines herbes.

11

veur dérruire en chrérien

~es

répooCes, mais il le

fair d'une

manier~

a faire connolrre

d~

vanrpge fon in.

créduliré; car iI dit que ces rcíponCos fout mauvaiCes,

paree que les Th¿ologíens I'aiTtlren¡,

&

dans la fuite

iI

marq ue un grand mépris po,;r les Th<!ologiens.

11

ea

fLlrprenan¡, dit PompoC]ace, qu'un :lum granq

philofop/¡e qu' Arillore n'etlr pas reconnu I'opérarion de

D ieu ou

d~

p émons dans les falrs qu'on cire,

Ji

cela

avoir éré réel. Cela jetre un dome fué cerre quel1ioo;

00 Cenr que Pomponace groffit 'la difficullé le plus

qu'il peur: iI en fair nn monl1re,

&

f¡t réponfe ne fert

qn':l confirmer de plus en plus I'impiéré de ce philo–

fophe ,

11

appqrre la raifon pourquoi Aril10re a nié I'e–

xillence des démons;

p~rce

que, dit-il, on ne trouve

aucune preuve de ces fol ies

dan~

les choCes CeoCibles,

~

que d'ailleurs elles fonr oppofées aux chofes nato–

relles.

~r

comme on allegue une ioBniré d'exemples

de chofes op':rées par les démons, apres avoir prore–

neí que ce n'en que CeloC] le Centimenr d'Aril10re qu'il

va parler ,

&

noo fel on le fien,

iI

dlr prcmieremenr que

D ieu

ea

la qufe univerfelle des cqofes marérielles

&

immarérielle~ ,

non-Ceulemenr efl1cienre, mais encore fi–

nale , exemplaíre

&

formell e , en uo mot 1''1rcherype

du moncie.

2.'.

De roures les choCes

corporelle~

créées

~

corrupribles , I'homme ea la plus noble.

3 .

D ans

I~'

nature iI y a des hommes qui dépendenr

1\15

uns des

aurres, afiC] de s'aider .

4'.

Cela fe pratique ditférem–

ffienr, fel on le degré de dépendance.

f O.

Quoiquc

Dieu foit la cauCe de rour, fel an Arinote,

iI

ue peut

pourcanr rien opérer Cur

la

r~r,e

&

fur ce qui I'eovi,

ronDe, que par

la,

mcldh\rio.n qes corps céleaes,

iI~

(i.,Dt

fes infuumens

nécelfai~es;

d'ol) Pomponace con–

elur qu'on peut

~rouver

dans le ciel I'explicarion de

tour ce ql1i arrfve fur la rerre ..

11 Y

a des hommes qui

oonnoilf~nr J11ieu~

oes.

choC~s

que d'aurres , foir par I'é–

tude , CQlr par I'expéneoce;

~

ces hommes-Ia fonr re–

gardés par le vulgaire, ou cO,mme des Cain\s, ou com–

me des magíciens _ A vec

cel~

Pomponace en\reprend

de répondre a rour ce qu'on lui appofe de fumaturel ,

C efre fuire de propoariolls rail alfez COlloolrre que

c~

n'el1 pas Cans fondement que Pomponace el1 accufé do

I'impiéré des

~~riparériciens .

Vo!ci encore eomme il

s'explique daos les propofirfons (uivantes.

p ieu eonnolt ro,ures chafes Coi-mérne dans fon elT"en-

ce,

&-

les créarures ditns fa toure poillance .

,

D ieu

&

I~

ofprirs oe peuvenr agir fur les corps,

¡,arce qu'un Douveau mouvemenr ne Cauroir provenir

d'une cl\ufe immobile, qlle par la médiariqn de I'an–

cien mouvemenr_

D ieu

~

les, eCprirs meuvent dQnc I'enrendement

&

la vOlonré, cQmo," prem¡ers rnoreurs, '1lais non fans

I'inrervenrion des corp.s célel1es.

L a vQlonré el1 en panie l11arérielle , parce qu'elle ne

peur agir fans les corps;

&

en ¡>arde immarérielle par–

ce qn'elle produit quelque choCe qur ea a,u-delfus des

corps: ca, elle peut ch.orf\r, elle en libre.

L es prophetes fonr drfpofés par leur nature

&

les

principes de leur géné"rarion , quoique q'une fa«on éloi–

gnée,

a

rccevoir les impremoos de I'efprir divin; mais

la caufo farmeJle de la connoilfance

d~s

chofes fu ru-,

res leur vient des corps céletles. Tels fureot

EliC~ ,

pan!el, ] of.eph,

&

taUS

les

dev!~s

des

Ge~ri!s.

¡¡¡eu ell la cauCe de tout, vOll, pOurc¡,UOl II ca la

four-

,.