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53

0

ARD

l'roc1 us qui vivoit dans le cinquieme, edt employt! u–

ne méthode femblable pour détruire la tlone de Vita–

lien. M. de Buffon,- de l'Académie royale des Sciell–

ces de Paris, 'oliem d'exécuter ce que

T1.et?es

n'avoit

fait que raconter; ou plut6t, comme i! n'eo avoit aucu–

De conuoiffance, i! I'a ex¿cuté d'une maoiere diflérente .

11

a

formé uu grand m iroir compofé de plufieurs mi–

roirs plans d'environ un demi-pié en quarré; chacun de

ces miroirs efl garni par derriere de trois vis, par le

moyen defguelles 00 peut eu moins d'un quart-d'heu–

re les difpofer tous de maniere qu'ils renvoyem vers un

feul endroit I'image du folei!. M . de Buffon par le mo–

y~n

de ce mjroir compofé, a déja brillé

a

200

piés de

diflaoce;

&

par cene belle expérience, a donné uo nou–

veau degré de vraiffemblance

a

I'hifloire d' Archimede,

dont la plilpart des Mathématiciens doutoiem depuis le

jugemem de D efcartes. M. de Buffon pourra, felon

toutes les apparences, bruler encore plus 10il1 avec des

glaces plus polies;

&

nous Cavons qu'jl travaille a per–

feé1:ionner de plus en plus une invemion fi curieuCe, fi

utile m<:me,

&

a

Inguelle les Phyficiens ne CauroieO!

trop s'intéreffer

Voyez;

/a

M l moireJ de

l'

Acad.

1747.

L es plus célebres miroirs

ardenJ

parmi les m odernes,

font ceux de Septala, de V iIIene, de Tfchirnhaufen.

Le miroir

ardent

de Manfredus Septala chanoine de

Milan, étoit un m iroir paraboligue qui, fe lon Schot,

menoit le feu

ii

des morceaux de bois,

:l

diflance de

15' ou t6 pas. L e m iroir

ardent

de TCchirnhaufen é–

gale :tu moins le m iroir de Septala pour la graodeur

&

pour l'effct. Voici ce qu'on trouve Cur ce íujet daos

les

A aa eN,ditoYltm

de L eipfic.

Ce miroir allume du bois vert en uo moment, en–

forte gh'o n ne peut éteindre le feu en foufftant violem–

mem deffus.

2·.

11

fait bouillir l'eau, enforte qu'on peut tres-prom–

ptemenr y faire cuire des reufs;

&

fi on laiire cene eau

\Jn peu de tems au foyer, elle s'évapore.

3

0

1I fait fondre en un moment un mélange d'étain

&

de plomb de trois pouces d'épais : ces m étaux com–

mencent

a

fondre goulle

a

goune, enfuite ils coulem

cominuemenr,

&

en deux OU trois minutes la maffe el!

emieremem percée.

11

fair aum rougir promprement des

m orceaux de fer ou d'acier,

&

peu apres il s'y form"

(les trous par la force du feu. U ne lame de ces Olé–

taux fut percée de n ois trous en fix minutes. Le cui–

vre, I'argenr,

&c.

fe

liquéfiem aum quaod on les ap–

prache du foyer.

4·. 11

fait aum rougir comme le fer les matieres qu;

ne peuvel1l fondre, comme la pierre, la brique,

&c.

~o.

11

blaochir l'ardoife en un momenr,

&

enCuite

il la rend comme uu verre noir aUez beau;

&

fi on

tire avec une tenai lle une partie de l'ardoife 10rCqu'elle

efl blanchie, elle fe change en ti lets de verTe.

6·.

11

change les tuiles en verre jaune ,

&

les écailles

en verre d'un jaune noirhre.

7·. 11

fe nd en verre blanc une pierre ponce, tirée d'un

volean.

S·.

II virrifie en

8

minutes un morceau de creuCet.

9

o.

1I change promprement des os en un verre opaque,

&

de la terre en verre noir .

Ce miroir avoit prcs de trois aunes de Leipfie de lar–

gc; Con foyer étoit

a

deux aunes de diflance de lui: il

étoit de cuivre,

&

fa Cubflance n'avoit pas plus d'épaiC–

feur que deu! fois le dos d'un canif.

Un ouvrier de DreCde , appellé

G<trtntr,

a fait,

ii

l'imitation du mirair de TfchirnhauCen, de grands mi–

roirs

ardtnJ

de bois, qui, au grand étonoement de tout

le monde, produifoient les memes effets .

Villette, ouvrier

Fran~ois

, de Lyon, a fait un grand

miroir que Tavernier emporta

&

préfenra nu roi de Per–

fe; il en fit un fecond pour le roi de Danemarc; un

troifieme, que le roi de Fraoce donna

:l

l' Académie ro–

yale des Sciences;

&

un quatrieme, gui a été

ex~ofé

publiquement en Angleterre. Les effets de ce dermcr,

felon le rapport des doé1:eurs Harris

&

Defagu liers, fOil!

de

fondre une piece de tix fous d'argenr en fept. m inu–

tes ' de fondre l'étain en trois minutes , te fer en fei?e,

l'ardoiCe eo trois; de calcine une écaille foffile en Cepr.

Ce miroir a vitritié un morceau de la colonne alexan–

drine de Pompée en parties noires , dans I'efpace de

f

O

minutes,

&

en parties ?lanches. dans .l'efpace de

H:

il

fond le cuivre en

8

mtnutes; 1I calcme les os en

4,

&

les vitritie en

33;

il fon?

&

chal;ge une

ém~raud.e

en une fubt\ance Cemblable a celle d une turguOlfe:

JI

vitrifie des corps

extrcmemen~

durs,

f

on les tient

aC–

fe? long-tems au foyer; entr autres I asbe{le, !"one de

pierre qui réfifle

ii

¡'aé1:ion du feu terreflre: IDalS quand

ARD

ces corps font une fois vitrifiés, le m iroir n'a plus d'ef"–

fet fur eux. Ce miroir a

47

pouces de llrg<:,

&

iI

faie

portion d'uoe fphere de 76 pouces de rayon; de Corte

que Coo foyer en.

¡¡

environ 3S pouces du fommer. Sa

fubflance efl une compolidon d'étain de cuivre,

&

do

vif-ar¡;¡enr .

Wolf.

e

atopt.

'

VOlci les effets du miroir

drdmt

de l' Académie, rap–

portés dans le

Journal dtJ Savam dt

t

679

aU mois

de Dlcemb.

pal;o

322. Le bois ven

y

prend feu dans

l'inflal1l; une plece de 15' fous en. trouée en 24 Cecon-

des,

&

un petit morceau de laiton en

~

de fecoode;

un morceau de carreau d'uoe chambre s'y virritie en

4S'

fecondes; l'acier efl troué en

~o

de feconde; la pierre

a

fuGl s'y vitrifie en une minute;

&

un moreeau de

cí–

ment en 5'2 ' Cecoodes .

Ce miroir a environ

36

pouces de largeur; Con fo–

yer occupe un efpace rond, dont le diametre efl a-peu–

pres égal

a

celui d'u\l demi-loüis,

&

il efl éloigné du

centre d'environ un pié

&

demi .

[bid.

Tome lemille convexe ou plane-convexe, raffemble

par réfraé1:ion en un point les rayons du Coleil difper–

f6 Cur fa convexité,

&

par cooféquem ces fortes de

leotilles fom des verres

IIrdenJ.

Le verre le plus con–

fidérabl e de cene rorte, étoir celui de M . TCchirnhau–

Cen: la largeur de la lemille élOit de

3 1 4

piés; le fo–

yer étoit éloigné de 12 piés,

&

il avoit un pouee

&

demi de diametre: de plus, afin de rendre le foyer

plus vif, on ralfembloit les rayons une feconde fois par

une feconde lemille parallele :. la premiere, qui étoit

placée dans l'endroit 011 le diametre du cone des rayons

formé, par la premiere lemil1e élOit égal

a

la largeur de

la feconde; de forte qu'elle les reeevoit

IOUS:

le foyer

qui <'lOit d'un pODce

&

demi, éroit retTerré par ce mo–

yen dans I'efpace de

8

lignes;

&

par conCéquent Ca force

étoit augmentée dans la meme proportioo.

Parmi plulieurs de fes effets qui font rapporrés daos

les

Aaa er"ditor"m

de L eipfic, fe trouvem ceux-ci.

1°.

11

allume daos un inflant du bois dur, meme trem–

pé dans l'eau.

2·.

11

fait bouillir promptemem de I'eau mife dans

un petit vaiffeau;

il

fond lOures fortes de mécaux ; il

vitritie la brique, la pierre-ponce, la fayence;

iI

fair

fondre dans I'cau le foufre, la poix,

&c.

iI

vitrifie les

cendres des vél$éraux, les bois,

&

les autres maderes;

en UD mor

il

tait fondre ou change eD fUl11ée , ou cal–

cine lOut ce qu'on préfenee

ii

ron foyer;

&

iI

ehange

les couleurs de tous les corps ,

a

l'excepcion dei

mé–

taux .

00

remarque que fon eff;'t efl

pi",

v if fi on me!

la matiere fur laquelle on veut l'effayer fur un gros char–

bon bien brillé.

¡bid.

Quoique la force des rayons du foleil farre

d~

fi grands

effets dans le verre

ardeH.t,

cependant les ray01ls de la

pl eine lune ramaffés par le m eme verre ou par un mi–

roir concave , \le donnent pas le m oindre degré de cha–

leur.

Comme les effets du verre

arde>tt

dépcDdem ende–

remen t de fa convexité,

il

n'efl pos élOonant que me–

m e des lentilles faites avec de I'eau glacée produiCent du

feu,

&c.

.

00

peut aiCément préparer une lentille de cetre for–

te, en menant uo m orceau de glace dans une petire é–

cuelle ou dans le

f~gment

creux d'une fphere,

&

en le

fa¡fam fondre fur le feu jufqu'ií ce qu'i! prenne de lui-

meme

la

forme d'un fegmell!.

'

M.

MariOle fir bouillir pendant une demi-heure eo–

viron de l'eau netre, pour en {aire fortir I'air, puis I'a–

yane fait glncer,

&

lui ayant fait prel1dre la forme con–

vexe,

iI

en

tit

un verre

ardene

qui alluma de la pou–

dre fine.

Ceux qui ignorem la Dioptrique, ne doivent pas

~tre

moios furpris de voir le feu,

&

les autres effets qui Cont

produits par le moyen de

la

réfraé1:ioll de la lumiere

dans une boutcille de verre remplie d'eau.

Voyo;

L

Ji

N–

TI L LE.

Un phénomene affe? fing uJier du miroir

ard,,1t

de

M . Tfchirnhnufen,

&

probablemeot de tous les mi–

rairs

ardentJ ,

c'efl que ce miroir

ardent

a l110ins d'ef–

tieace dans les grandes chaleurs que dans les chaleurs

ordinaires.

11

n'avoit preCque aucune force dans le chaud

extre me de [ 7°5',

&

guelquefois

a

peine a-t-i1 huit jours

pleinement favorables dans tout un été. Peut-ene les

exhalairons qui s'élevent abondammell! de la terre daos

les grandes chaleurs,

&

qui cauCent dans l'air

&

dans

la lumiere ce trel11blement

&

ces efpeces d'ondulatiolls

qu'on

'i

remarque de tems

en

lerns, intcrceptent uoe

¡¡ran-