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0
ARD
l'roc1 us qui vivoit dans le cinquieme, edt employt! u–
ne méthode femblable pour détruire la tlone de Vita–
lien. M. de Buffon,- de l'Académie royale des Sciell–
ces de Paris, 'oliem d'exécuter ce que
T1.et?esn'avoit
fait que raconter; ou plut6t, comme i! n'eo avoit aucu–
De conuoiffance, i! I'a ex¿cuté d'une maoiere diflérente .
11
a
formé uu grand m iroir compofé de plufieurs mi–
roirs plans d'environ un demi-pié en quarré; chacun de
ces miroirs efl garni par derriere de trois vis, par le
moyen defguelles 00 peut eu moins d'un quart-d'heu–
re les difpofer tous de maniere qu'ils renvoyem vers un
feul endroit I'image du folei!. M . de Buffon par le mo–
y~n
de ce mjroir compofé, a déja brillé
a
200
piés de
diflaoce;
&
par cene belle expérience, a donné uo nou–
veau degré de vraiffemblance
a
I'hifloire d' Archimede,
dont la plilpart des Mathématiciens doutoiem depuis le
jugemem de D efcartes. M. de Buffon pourra, felon
toutes les apparences, bruler encore plus 10il1 avec des
glaces plus polies;
&
nous Cavons qu'jl travaille a per–
feé1:ionner de plus en plus une invemion fi curieuCe, fi
utile m<:me,
&
a
Inguelle les Phyficiens ne CauroieO!
trop s'intéreffer
Voyez;
/a
M l moireJ de
l'
Acad.
1747.
L es plus célebres miroirs
ardenJ
parmi les m odernes,
font ceux de Septala, de V iIIene, de Tfchirnhaufen.
Le miroir
ardent
de Manfredus Septala chanoine de
Milan, étoit un m iroir paraboligue qui, fe lon Schot,
menoit le feu
ii
des morceaux de bois,
:l
diflance de
15' ou t6 pas. L e m iroir
ardent
de TCchirnhaufen é–
gale :tu moins le m iroir de Septala pour la graodeur
&
pour l'effct. Voici ce qu'on trouve Cur ce íujet daos
les
A aa eN,ditoYltm
de L eipfic.
Ce miroir allume du bois vert en uo moment, en–
forte gh'o n ne peut éteindre le feu en foufftant violem–
mem deffus.
2·.
11
fait bouillir l'eau, enforte qu'on peut tres-prom–
ptemenr y faire cuire des reufs;
&
fi on laiire cene eau
\Jn peu de tems au foyer, elle s'évapore.
3
0
•
1I fait fondre en un moment un mélange d'étain
&
de plomb de trois pouces d'épais : ces m étaux com–
mencent
a
fondre goulle
a
goune, enfuite ils coulem
cominuemenr,
&
en deux OU trois minutes la maffe el!
emieremem percée.
11
fair aum rougir promprement des
m orceaux de fer ou d'acier,
&
peu apres il s'y form"
(les trous par la force du feu. U ne lame de ces Olé–
taux fut percée de n ois trous en fix minutes. Le cui–
vre, I'argenr,
&c.
fe
liquéfiem aum quaod on les ap–
prache du foyer.
4·. 11
fait aum rougir comme le fer les matieres qu;
ne peuvel1l fondre, comme la pierre, la brique,
&c.
~o.
11
blaochir l'ardoife en un momenr,
&
enCuite
il la rend comme uu verre noir aUez beau;
&
fi on
tire avec une tenai lle une partie de l'ardoife 10rCqu'elle
efl blanchie, elle fe change en ti lets de verTe.
6·.
11
change les tuiles en verre jaune ,
&
les écailles
en verre d'un jaune noirhre.
7·. 11
fe nd en verre blanc une pierre ponce, tirée d'un
volean.
S·.
II virrifie en
8
minutes un morceau de creuCet.
9
o.
1I change promprement des os en un verre opaque,
&
de la terre en verre noir .
Ce miroir avoit prcs de trois aunes de Leipfie de lar–
gc; Con foyer étoit
a
deux aunes de diflance de lui: il
étoit de cuivre,
&
fa Cubflance n'avoit pas plus d'épaiC–
feur que deu! fois le dos d'un canif.
Un ouvrier de DreCde , appellé
G<trtntr,
a fait,
ii
l'imitation du mirair de TfchirnhauCen, de grands mi–
roirs
ardtnJ
de bois, qui, au grand étonoement de tout
le monde, produifoient les memes effets .
Villette, ouvrier
Fran~ois
, de Lyon, a fait un grand
miroir que Tavernier emporta
&
préfenra nu roi de Per–
fe; il en fit un fecond pour le roi de Danemarc; un
troifieme, que le roi de Fraoce donna
:l
l' Académie ro–
yale des Sciences;
&
un quatrieme, gui a été
ex~ofé
publiquement en Angleterre. Les effets de ce dermcr,
felon le rapport des doé1:eurs Harris
&
Defagu liers, fOil!
de
fondre une piece de tix fous d'argenr en fept. m inu–
tes ' de fondre l'étain en trois minutes , te fer en fei?e,
l'ardoiCe eo trois; de calcine une écaille foffile en Cepr.
Ce miroir a vitritié un morceau de la colonne alexan–
drine de Pompée en parties noires , dans I'efpace de
f
O
minutes,
&
en parties ?lanches. dans .l'efpace de
H:
il
fond le cuivre en
8
mtnutes; 1I calcme les os en
4,
&
les vitritie en
33;
il fon?
&
chal;ge une
ém~raud.e
en une fubt\ance Cemblable a celle d une turguOlfe:
JI
vitrifie des corps
extrcmemen~
durs,
f
on les tient
aC–
fe? long-tems au foyer; entr autres I asbe{le, !"one de
pierre qui réfifle
ii
¡'aé1:ion du feu terreflre: IDalS quand
ARD
ces corps font une fois vitrifiés, le m iroir n'a plus d'ef"–
fet fur eux. Ce miroir a
47
pouces de llrg<:,
&
iI
faie
portion d'uoe fphere de 76 pouces de rayon; de Corte
que Coo foyer en.
¡¡
environ 3S pouces du fommer. Sa
fubflance efl une compolidon d'étain de cuivre,
&
do
vif-ar¡;¡enr .
Wolf.
e
atopt.
'
VOlci les effets du miroir
drdmt
de l' Académie, rap–
portés dans le
Journal dtJ Savam dt
t
679
aU mois
de Dlcemb.
pal;o
322. Le bois ven
y
prend feu dans
l'inflal1l; une plece de 15' fous en. trouée en 24 Cecon-
des,
&
un petit morceau de laiton en
~
de fecoode;
un morceau de carreau d'uoe chambre s'y virritie en
4S'
fecondes; l'acier efl troué en
~o
de feconde; la pierre
a
fuGl s'y vitrifie en une minute;
&
un moreeau de
cí–
ment en 5'2 ' Cecoodes .
Ce miroir a environ
36
pouces de largeur; Con fo–
yer occupe un efpace rond, dont le diametre efl a-peu–
pres égal
a
celui d'u\l demi-loüis,
&
il efl éloigné du
centre d'environ un pié
&
demi .
[bid.
Tome lemille convexe ou plane-convexe, raffemble
par réfraé1:ion en un point les rayons du Coleil difper–
f6 Cur fa convexité,
&
par cooféquem ces fortes de
leotilles fom des verres
IIrdenJ.
Le verre le plus con–
fidérabl e de cene rorte, étoir celui de M . TCchirnhau–
Cen: la largeur de la lemille élOit de
3 1 4
piés; le fo–
yer étoit éloigné de 12 piés,
&
il avoit un pouee
&
demi de diametre: de plus, afin de rendre le foyer
plus vif, on ralfembloit les rayons une feconde fois par
une feconde lemille parallele :. la premiere, qui étoit
placée dans l'endroit 011 le diametre du cone des rayons
formé, par la premiere lemil1e élOit égal
a
la largeur de
la feconde; de forte qu'elle les reeevoit
IOUS:
le foyer
qui <'lOit d'un pODce
&
demi, éroit retTerré par ce mo–
yen dans I'efpace de
8
lignes;
&
par conCéquent Ca force
étoit augmentée dans la meme proportioo.
Parmi plulieurs de fes effets qui font rapporrés daos
les
Aaa er"ditor"m
de L eipfic, fe trouvem ceux-ci.
1°.
11
allume daos un inflant du bois dur, meme trem–
pé dans l'eau.
2·.
11
fait bouillir promptemem de I'eau mife dans
un petit vaiffeau;
il
fond lOures fortes de mécaux ; il
vitritie la brique, la pierre-ponce, la fayence;
iI
fair
fondre dans I'cau le foufre, la poix,
&c.
iI
vitrifie les
cendres des vél$éraux, les bois,
&
les autres maderes;
en UD mor
il
tait fondre ou change eD fUl11ée , ou cal–
cine lOut ce qu'on préfenee
ii
ron foyer;
&
iI
ehange
les couleurs de tous les corps ,
a
l'excepcion dei
mé–
taux .
00
remarque que fon eff;'t efl
pi",
v if fi on me!
la matiere fur laquelle on veut l'effayer fur un gros char–
bon bien brillé.
¡bid.
Quoique la force des rayons du foleil farre
d~
fi grands
effets dans le verre
ardeH.t,
cependant les ray01ls de la
pl eine lune ramaffés par le m eme verre ou par un mi–
roir concave , \le donnent pas le m oindre degré de cha–
leur.
Comme les effets du verre
arde>tt
dépcDdem ende–
remen t de fa convexité,
il
n'efl pos élOonant que me–
m e des lentilles faites avec de I'eau glacée produiCent du
feu,
&c.
.
00
peut aiCément préparer une lentille de cetre for–
te, en menant uo m orceau de glace dans une petire é–
cuelle ou dans le
f~gment
creux d'une fphere,
&
en le
fa¡fam fondre fur le feu jufqu'ií ce qu'i! prenne de lui-
meme
la
forme d'un fegmell!.
'
M.
MariOle fir bouillir pendant une demi-heure eo–
viron de l'eau netre, pour en {aire fortir I'air, puis I'a–
yane fait glncer,
&
lui ayant fait prel1dre la forme con–
vexe,
iI
en
tit
un verre
ardene
qui alluma de la pou–
dre fine.
Ceux qui ignorem la Dioptrique, ne doivent pas
~tre
moios furpris de voir le feu,
&
les autres effets qui Cont
produits par le moyen de
la
réfraé1:ioll de la lumiere
dans une boutcille de verre remplie d'eau.
Voyo;
L
Ji
N–
TI L LE.
Un phénomene affe? fing uJier du miroir
ard,,1t
de
M . Tfchirnhnufen,
&
probablemeot de tous les mi–
rairs
ardentJ ,
c'efl que ce miroir
ardent
a l110ins d'ef–
tieace dans les grandes chaleurs que dans les chaleurs
ordinaires.
11
n'avoit preCque aucune force dans le chaud
extre me de [ 7°5',
&
guelquefois
a
peine a-t-i1 huit jours
pleinement favorables dans tout un été. Peut-ene les
exhalairons qui s'élevent abondammell! de la terre daos
les grandes chaleurs,
&
qui cauCent dans l'air
&
dans
la lumiere ce trel11blement
&
ces efpeces d'ondulatiolls
qu'on
'i
remarque de tems
en
lerns, intcrceptent uoe
¡¡ran-