ARD
que les lunet(es furem iuvel1!ées. M . de la H ire retnar–
que que les parrages de Plaute qui femblent infinuer
que les anciens avoient eonnoilfanee des lunettes, ne
prouvent rien de femblable:
&
il donne la folution de
ces pa1f.1ges, en prouvam que les
verre~
ardenI
des an–
ciens étam des fpheres , ou folides, ou pleines d'eau, le
foyer n'étoir pas plus loln qu" un. quart de leur dia–
metre. Si done on fuppofe que leur diametre étoit d'un
demi-pié, qui cO, felon
M .
de la Hire, la plus gran–
de étendue qu'on puirre donner; il auroit fallu que I'objet
fur
:l
un pouce
&
demi d'éloigoemenr pour qu'i1 pa–
rut
~roffi;
ear les objetS qui ferom plus éloignés ne
paroltronr pas plus grands , mais dn les yerra plus con–
fufémeot
a
travers le verre, qu'avec les yeux. C'eO
pourquoi
il
n'clt pas furprenant que la propriéré qu'ont
les verres convexes de groffir les objers air échappé au!
ancicns , quoiqn'i1s cOllnuífent peur-etre la proprieré que
ces m.!mes verres avoient de bn1 ler : il eO bien plus
extraordinaire qu'il y air
cu
300 ans d'imervalle entre
l'im'cmion de lunenas
ii
Iire
&
eeHe des télereopes .
Voyez
TE'LESCOPE.
Tout VCrre ou m iroir eoocave ra(femble les rayons
qui fom tombés fur fa furface;
&
apres les avoir rnp–
prochés, foir par réfraa ioo, foir par réflexion, il les
r éunit dans un poiD! ou foy er ;
&
par ce moyen , il
devient verre ou miroir
Qrdml;
aiofi le foyer étant l'en–
droit on les rayop.s font le plus rarremblés,
iI
s'enfuir
que
(j
le verre ou le miroir eO un fegmem d'une grande
fphere,
f."t
largeur oe doit pas contenir un arc de plus
de dix-huit degrés;
& fi
le verre ou le m iroir eO un
fegment d'une plus perite fphcre, fa largeur ne doit pas
t!rrc de plus de rrente; parce que le foyer contiendroir
un efpaee trop grand,
(j
le miroir étoir plus érendu: ce
qui eO véritic! p3r l'expérieDce.
La furface d 'un miroir, qui eO un fegment d'une
plus grande fphere, rec¡;oit plus de rayoos que la fur–
face a'un plus petit : donc
(j
la largeur de chacull con–
t ient un arc de dix-huit degrés, ou
m~me
plus ou moins,
pourv\! que le nombre de degrés foil égal, les effers du
p lus graDd m iroir feron! plm grands que ceux du plus
petir;
&
comme le foyer eO vers
la
quatrieme parrie
du diamerrc, les m iroirs qui fom des fegmt!ns de plus
grandes fpheres, bnllcnc
3
une plus grande diOance que
ceu! qui font des fegmens d'une plus perite fphere: ain(j
puifque I'aaion de bruler dépend de I'uniou des rayons,
&
que les rayons fom réunis, éram réBéchis par une fur–
face concav e fphérique qutllle qu'elle puille etre , il n'eO
pas élOnuam que
m~me
les miroirs de bois doré , ou
eeux qui rom fails d'autres matÍeres, puiffenr br\!ler .
Zahn rapporte dans fOD Iivre imitulé
OmluI art;ji,ialiJ,
'lue I'an
1699
un cerrain
N eumann
tir
a
Vienne un mi–
roir
ordene
de carton,
&
que ce miroir aveir tanr de
f orce qu'il liquétioir tous les mé,aux.
Les miroirs
arden,
d' Archimede
&
de Proclus font
célebres parmi les allciens. Par lem moyen Archime–
de dit-on,
bro.lala
florre des Romains qui affiégeoient
SY;'acufe, fous la conduire de MarceHus, felon le rap–
porr de Z onare , de Galien, d'Eutt¡uhe,
& f .
&
Pro–
clus tir la meme chofe
a
la flone de Vi[alien qui affié–
geoir Byfance, felon le rapport du meme Z onare. Ce–
pendan[ quelc¡ue aneOés que foiem ces fairs , ils ne lairrem
pas d'crre fUJets
a
de fon grandes difficulrés . Car la
dillance du foyer d'un miroir concave eO au quart de
fon diameue : or le pere Kircher parranr
a
Syracufe,
&
2yanr examiné la diftance
a
laquelle pouvoient etr<:
I~s
vailleaux des R omains, trouva qne le foyer du nmOlr
d'
Archimede étoit au moins
a
30
pas; d'o u
il
s'enfuil
q ue le rayon du mirpir devoit er¡" lort grand. De plu ,
le foyer de ce miroir devoir avoir peu de largeur. Ainó
il
p:IrOIt diffieile, felon plulieurs aureurs, que les mi- '
roirs d'Archimede
&
ceU1 de Proclus pulfeDt avoir I'cffet
qu'on leur anribue.
L'hiOoire d'Arehimede
devi~ndra
encore plus diffi–
cile
a
oroire, ti
00
s'en rapporre au rédt pur
&
(jm–
I>le que nous en om donllé les
~I~ciens.
<:;ar, felon
D iodore, ce grand géometre bro.lOIr les v31(feaux <les
R omains
ii
la diOance de trois Oades;
&
felon d'au–
tres ,
3
la diOance de
3000
pas. Le pere Cavalieri, pour
f011renir la vérité de cette hiOoire, dit, que ti des
ra~
yons réunís par la furtace d'ull miroir concave fphé–
l ique, tombem fur la coneavité d'un eonno'ide parabo_
lique tronqué, dOllt le foyer foit le meme que eelui du
miro'lr fphérique, ces rayons réfléchis parallélemem
a
l'axe de la parabole , formerom une efpece de foyer
linéaire ou cylindrique.
M .
D ufay ayam voulu temer
cetre cxp¿rience, y trouva de grandes difficulrés; le pe–
ti!
miroir
Il~r~bolique ~'échaufle
en
un momen!
~
&
il
'fome
1.
ARD
529
ert
prefque impoffiblc de le placer on
il
'doit etre . D'ail–
lcurs 1'c!c1ar de ces rayons réunis qui tombem fur le
miroir parabolique, incommode extremement la vuc.
M.
D efeartes a atraqué dans fa D iopuique I'hilloire
d'Archimede: il y dir po(jlivcment, que li l'é1oigne–
mellt du foyer eO
a
la largeur du verre ou du m iroir,
eomme la diOance de la rerre au foleil eO au diame–
tre du fol eH (c'cO-a-dire environ comme
l OO
eO
a ' ),
quand ce miroir feroir travaillé par la main des anges,
la chaleur n'en feroir pas plus fen(jble que eelle des
rayons du foleil qni traverferoienr un verre plan. Le
flere Niceron fou,ient la meme opinion . Voici fa preu–
ve .
11
conviem que les rayons qui parrcnr d'une por–
tion du difque du foleil égalo au verre ou au miroir
qu'on y expou:: , feront exaCtemcnt réunis
a
fon foyer ,
s'il eO elleptique ou parabolique: mais les rayons qui
parten, de tous les autres poinrs du difque du foleil ne
peuvent erre réunis dans le meme point,
&
forment au–
tour de ce poiut une image du difque du folei l, pro–
portionnée
a
la longueur du foyer du verre . L orfque
ce foyer eO tres-court, c'eO-a-dire fort pres du ver–
re, I'image du foleil eH forr petire, prefque tous les ra–
yons palTcm
(j
proche du foyer qu'i1s femblem ne faire
<;ju'un point lumineux : mais
i\
mefure que le foyer s'é–
loignera , l'image s'aggrandira par la difperfion de toU!
fes rayons qui ne partent pas du centre du foleH, que
je fuppofe répondre direacmem au foyer du miroir;
&
par conféquent cer amas de rayons, qui étant réunis
dans un rres-perir efpace faifoienr un effet con(jdérable .
n'en fera pas plus que les rayons direas du foleíl, lor[–
que I'éloignement du foyer fera rel qu'ils feront 3uíli
éc~rtés
les uns des aurres, qu'ils l'éroieO! avam que de
rencontrer le verre. Ain(j parle le pere Niceron.
Cela peur etre vrai , dir
M.
Dufay; mais eO-il
[\Ir
que les rayons qui viennenr d'une portion du difque
du foleil égale
ií
la furface du verre, éram réunis au
foyer, ne fuffifem
pas
pour br\!ler indépendamment des
autres?
M .
Dufay reeyut fur un miroir plan d'un pié
en quarré l'image
da
foleil,
&
la dirigea de fac¡;oll qu'
elle a!H1r tomber fur un m iroir fphérique concave -alTe»
éloigné, qui réunilToit
a
fon foyer tous les rayons qu'
iI
recevoit paralleles ou prefque paralleles;
&
ces ra–
yons devoienr allumer quelque ma[iere combuOible ; le
miroir fphérique a éré porté
i\
la diOance de
600
piés,
&
fon foyer a encore été brulam. Cependanr le mi–
roir plan qui recevoir le premier les rayons du fOleil,
éroir arrez perir pour De recevoir de rayons para!lele's que
d'une perire partie de fa fwface ou de fon difqué; les
inégalirés inévirables de la furface du miroir faifoient
perdre beaueoup de rayons; eeux qui portoient I'image
du fo leil du miroir plan [ur le miroir concave éroicnt
ti <!ivergens, que cene image étoir pem-erre dix fois
plus g rande
&
plus foible fur le concave que fiJr le
pla{l;
&
par eOll[équenr ces rayons étoienr fort éloignés
du parallélJfme; enfin i1s étoiem affoiblis par deux ré–
ftexions confécllrives.
1I
paro)t par- la que les rayons du
foleil, tels qu'i1s font répandus dans I'air, confervent une
gr~nde
force, malgré un grand nombre de circonOances
defava.nt~geu fes;
&
peur-erre , 'ajoute M . Dufay feroit-il
perm,isd'appell,er du jugement que D efcartes a pdrté COD–
tre I hlOoire d Archlmede.
11
eO vrai qu'afin qu'un miroir
fut eapable de bruler
¡¡
une grande dil!allce il faudroir
s'il étoir parabol ique, qne la parabole fUr d':me grandeU:
énorn¡e
&
impraticable, puifque le parame[re de cettl! pa–
ra~olc
d.evroir .<![re quadruple de celre dillance;
&
(j
le mi..
r? lr étolt fph énque, fon rayon devroir erre double de cette
dlOance;
&
d~
plus , fon foyer auroir beaucoup d'éten–
due . Mais I'expér
!en.cede~.
Dufay pl'ouve qu'o n peut
porrer avee un mlrOlr plan a une a(fez grande diOance
l'image du foleil, dont 'les rayons feroD! peu affoiblis .
&
(j
plu(jcurs miroirs plans étoient po[és Oll tournés
d~
~aeyoll
qu'ils.
por~arrent
Gene
~mage
vers un meme point .
11
~e pOll~rolr ~alre
en .ce p0111t une efpece de foyer arti–
ficlel qUI aurolr de la force, Ce fur ainfi, au rapport
d~.
Tzerzes, poete Grec, mais fort poOérieur
ii
Ar–
chlmede, que ce célebre Mathémaricien brula les vaif–
feaux des Romains. Ce poere fair une defcription fort
déra~lIée
de la maniere dOllt Archimede s'y prit pour cela.
11
da que ce grand Géomerre difpofa les uns aupres
des autres pluÍleurs miroirs plans, dom il for ma une
efpece de miroir polygonc
ii
plufieurs faces;
&
que par
le rpoyen des charoiercs qui uniffoient ces miroirs, il
pou voit leur faire faire rels angles qu'i1 vouloir; qu'il
les difpofa done de maniere qu'ils renvoyarrcnr tous
vees un meme lieu I'image du foleil,
&
que ee fut
ainti qu'i1 br\!la les vailreaux des R omain . Tzetzes vi–
voit dans le douúeme fieele;
&
il
pourfoir fe faire que
F
fff
P ro-
/