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xlij

DISCOURS PRELIMINAIRE

recu dans les Dittionnaires & dans les autres Ouvrages , qui veut

~u'on

com–

lnénce en traitant d'une Science, par en dOlU1er la définition, Nous 1avons don–

née auffi, la plus fimple meme

&

la plus courte qu'il nous a été poffible, Majs

jI ne faur pas croire que la définition d'une Science, fur-tout d'une Science

abf1:raite, en puiíl'e donner l'idée

a

ceux q,ui n'y font pas du moins !nitiés, ,

E?–

effet, qu'efl:-ce qu'une Science, finon un iyíl:eme de regles ou de falts relanfs a

un, certa,in objet; & c,omment peut-on douner l'idée de <;e fyíl:eme a quelqu'u!1

qw ferolt abfolument Ignorant de ce que le

fyíl:e~e

renferme? Quand

o~

dIt

de l'Arithmétique, que c'eíl: la Science des propnétés des nombres, la falt-on

mieux connoltre

a

celui qui ne la f'<lit pas, qu'oil ne feroit connoltre la pierre

philofophale, en difant que c'eíl: le fecret de faire de 1'0r? La définition d'une

Science ne conúíl:e proprement que daos l'expofition détaillée des chofes dont

cene Science s'occupe, comme la définition a'un corps eíl: la defcription dé–

taillée de ce corps meme ;

&

il nous femble Ii'apres ce principe, que ce qu'on

appelle définition de chaque Science feroit mieux placé

a

la fin qu'au

com~en­

cement du livre qui en traite: ce feroit alors le réfultat extremement rédwt d,e

toures les norions qu'on auroit acquifes, D'ailleurs , -que comiennent ces défilll–

tions pour la plúpart, finon des expreffions vagues

&

abfl:raites, dont la notion

efl: fOUVe!lt plus difficile

a

fixer que celles de la

~c~ence ,t?e.~e?

Tel,s f<;mt les

roots,

fcze1tce, 1lombre,

&

propriété,

dans la définttlon deja cltée de

1

Anrhmé–

tique, Les termes généraux faps doure font néceíl'aires , & nous avons vú dans

ce Difcours quelle en eH l'urilité; mais 011 pourroit les définir, un abus forcé

des fignes, & la plúpart des définitions, un abus tantot volontaire, tantot forcé

des termes généraux , Au reíl:e, nOllS le répétons , nous nous fommes conformés

fur ce point

a

l'ufage, parce que ce n'eH pas a nous

a

le changer, & que la

forme IDeme de ce Di éhonnaire nous en empechoit. Mais en ménageam les pré–

jugés , nous n'avons point dti appréhender d'expofel' ici des iMes que nous cro–

yons faines , Continuons it rendre compte de notre Ouvrage"

L'empire des Sciences

&

des Arts efi un monde éloigné du vulgaire, Ol:! 1'0n

fait tous les jours des découvertes, mais dont on a bien des relations fabuleu–

fe s ,

11

étoi t important d'aíl'lirer les vraies, de prévenir fur les faulfes, de fixer

des points d'ol:! 1'0n partit ,

&

de faciliter ainfi la recherche de ce 'lui re!l:e

a

trouver , On ne cite des faits, on ne compare des expériences, on n'imagine des

méthodes, que pour exciter le génie

a

s'ouvrir des routes ignorées , &

a

s'avan–

cer

a

des découvertes nouvelles, en regardant comme le premier pas celui Ol:! les

grands hommes ont terminé leur courfe , C'eH auffi le but que nous nous fommes

prop0sé , en alliant aux principes des Sciences

&

des Arts liberaux l'biüoire de

leur origine

&

de leurs progres fucceHifs ;

&

fi

nOus l'avons atteint, de bons

eiprits ne s'occuperont plus

a

chercher ce qu'on favoit avant eux,

11

fera faciJe

dans les, produttions

a

venir fur les Sciences

&

fur les Arts libéraux de déme–

lel' ce que les inventeurs ont tiré de leurs fond s d'avec ce 'lu'ils ont emprunté

de leurs prédéceíl'eurs: on apprétiera les travaux ;

&

ces hommes avides de ré–

puration

&

dépourvús de génie, qui publient hardiment de vieux fyfl:emes com–

me des idées nouvelles , feront bientót démafqués , Mais, pour parvenir

a

ces

avantages, il a fallu donner

11

chaque matiere une étendue convenable, infiíl:er

fuI' l'eIIentiel, négliger les minuties,

&

éviter un défaut aíl'ez commun, celui

de s'apFefantir fur ce qui ne demande gu'un mot, de prouver ce 'lu'on ne con–

te!l!e point,

&

de commenter ce qui eH clair, Nous n'avons

ni

épargné ni pro–

digué les édairciíl'emens, On jugera qu'ils étoient nécefI'lÍres par-tout Ol:! nous

en avons mis ,

&

qu'ils auroient été fuperflus Ol:! 1'0n n'en trouvera pas, Nous

nous fommes encore bien gardés d'accumuler les preuves Ol:! nous avons cru qu'un

feul raifonnement folide fuffifoit, ne les multipliant que dans les occafions Ol!

leur force dépendoit de leul' nombre

&

de leur concert,

Les arti,c\es qui co.t:Jcernent les élémens des Sciences ont été trawillés ave

e

tout le fOID poffible; lIs {ont en" effet la bafe

&

le fondement des autres, C'eft

par cette

ra~fon

que les

élé~ens

d 'wle Scien,ce ne peuvent erre ?ien faits que

p\\r

ceux qU1 ont été fort 10m au-delit; cal' Us renfermem le fyíl:eme des prin–

cipes générauJ( qui s'étendent aux différentes parties de la Science; & pour con–

noltre la mamere la plus favorable de préfenter ces principes,

il

faut en avoir

faít une applícation tres-étendue,

&

td."es-variée ,

Ce fom-Ia toutes les précautions que nous avions

a

prendre, Voila les richef–

fes fur lefquelles nous pouvions compter; mais il nous en efl: furvenu d'au–

tre~

que notre enrreprife doit, pour ainú dire,

a

fa bonne fortune. Ce fom des

manu'-