\
•
D E S E D
!
7'
E U
R
S.
xliij
rtlanufcrits qui 110us ont été communiqués par des Amateurs , ou. fournis par
des Savans, entre lefquels nous nommerons icí M, FORMEY, Secrétaire perpétud
de l'Académie royale, des Sciences
&
des Belles-l..ettres de Pruffe , Cet illufil'e
Académicien avoit médité un Diétionnaire tel a-peu-pres que le n6tre;
& il
nous
a
généreufement facrifié la partie confidérable qu'il en avoit exécutée,
&
dont
nous ne manquerons pas de lui faire honneur, Ce font encore des recherches,
des obfervations, que chaque Artille ou Savante chargé d'une partie de notre
Diétionnaire, rellfermoit dans fon cabinet,
&
qu'il a bien voulu publier par cet–
te vOle, De ce nombre férom prefque touS les articles de Grammaire générale
&
particuUere, Nous croyonspouvoir affUl'er qu'aucun Ouvrage connu ne fera
ni auffi riche ni auffi inllruél:if que le nótre fur les regles
&
les ufages de la
Langue Franyoife,
&
meme fur la nature, l'origine,
&
le philofophique des
Langues en général. Nous ferons donc part au Public, tant fur les Sciences que
fur les Arts libéraux, d€ plufieurs fonds littéraires dont il n'auroit peut-etre ja–
mais en connoiífance.
Mais ce qui ne contribuera guere mOÍIlS a la perfeél:ion de ces deux b nches
importantes, ce font les fecours obligeans que nous avons re¡;:us de tous c6tés,
,rroteétion de la part des Grands, accueil
&.
communication de la parr de plu–
lIeurs Savans; bibliotheques publiques, cabinets particuliers, recueils, portefeuil–
.les,
C!)c,
tout nous a éte ouvert,
&
yar
ceux
qui
cultivent les Lettres
&
par
ceux qui les aiment.
Un
peu d'adrefIe
&
beaucoup de dépenfe,
Out
procuré ce
qu'on n'a pú obtenir d,e la, pnre bienveillance;
&
les recompenfes ont prefque
toujours calmé, ou les mqUlétudes réelles, ou les alIannes fimulées de ceux 'que
nous avions
a
confulter.
Nous fommes
principal~ment
fenfibles aux obligations que nous avons
a
M .
l'abbé SALLIER Garde de la Biblioth'eque du Roi:
il
nous a permis, avec cette
politeífe qui luí efi naturelle,
&
qu'animoit encore le plai[lf de favorifer une
grande entreprife, de choifir dans le riche fonds dont 'il eH: dépofitaire, tout ce
qui pouvoif répandre de la lumiere ou des agrémens fur notre Encyclopédie .
On Juilifie, nous pourrions meme dire qu'on honore le choix du Prince, quand
on fait fe preter ainfi a fe vües. Les Sciences
&
les Beaux-Arts ne peuvent
donc trop concourir
a
illullrer par leurs produétions le regne d'un 50uverain
qui les favorife , Pour nous, fpeél:ateurs de leurs progres '
&
leurs hifioriens, nous
nous occuperons feulement
a
les tranfmettre
a
la pofiérité, Qu'elle dife
a,
l'ou–
verture de notre Diétionnaire, tel étoit alors l'état des Sciences
&
des Beaux–
Arts, Qu'elle ajoúte fes découvertes
a
celles que nous aurons enregifirées,
&
que I'hiitoire de l'efprit humain
&
de fes produétions aille d'age en age jufqu'aux
liedes les plus reculés, Que l'Encyclopédie devienne un fanttuaire
Ol!
les con–
noifrances des hommes foient
a
I'abri des tems
&
des révolutions, Ne ferons–
nous pas trop f1atés d'en avoir pofé les fondemens? Quel avantage n'auroit-ce
pas été poul' nos peres
&
pour nous,
íi
les travaux des Peuples anciens, des
Egyptiens, des Chaldéens, des Grecs, des Romains,
f§c,
avoient été tranfmis
dans un ouvrage encyclopédique, qui eut expofé en meme tems les vrais prín–
cipes de leurs Langues
?
Faiions aonc poul' les fiecles
a
venir ce que nous l'e–
grettons 'que Jes fiecles
pair~s
n'ayentyas fait
p~ur
le n6tre:. Nous
ofon~
dire
que fi les AnClens euífent executé un Encyclopédle, comme 11s ont exécute tant
de. grandes chofes,
&
que ce manufcric fe rot échappé feul de la fameufe bi–
bliotbeque d'Alexandl'ie,
il
eut été capable de nous confolel' de la pene des
aucres,
Voila ce que nous avions
a
expofel' au Public fuI' les Sciences
&
les Beaux–
Arts. La ['arrie des Arts méchaniques ne demandoit ni moins de détails ni moins
de foins. Jamais peut-etre iI ne s'efi trouvé tant de difficultés raífemblées,
&
íi
peu de fecours dans les Livres pOUI' les vail1cre , On a trop écrit ful' les Scien–
oes: on n'a pas aífez bien écrit fur la plupart des Arts libéraux; on n'a prefque
rien écrit fuI' les Arts
méchani~ues;
cal'
~u'efi-ce
que le pelL qu'on en rencontre
dans les Auteurs , en comparaifon
d~
l'etendue
&
de la fécondiré du fujet?
F;ntre ceux '
q~i
en ont .traité,
~'un
n'étoit pas aífe'l; infiruit de ce qu'il avoit
a
dll'e,
&
a moms rempli fon fUJet que montré la neceffité d'un meilleur ouvra–
ge, Un autre n'a qu'efReuré la matiere, en la traitant plut6t , en Grammairien
&
en homme de Lettres , qu'en ArtiHe, Un troifieme
dI:
a
la vérité plus riche
&
plus ouvrier: mais il eH:, en meme tems fi court, que les opérations des
Ar~
tiíl:es
&
la defcl'iption de leurs machines, cette matiere capable de fournir feule
des Ouvrages confidél'ables, n'occupe que la tres-petite partie du ílen. Cham-
Tome l.
F
1.,
bers
/