ARe
l'indigo , le bleu,
le
vcrd, le jaune, l'or3ng€
&
le
10uge : tnais le violet élant mélé avec la lumiere blan–
che des nuées, ce
m~13nge
le fera paroltre foible,
&
tirant fur le pourpre .
Comme les lignes
OE, OF
peuvent
~tr.e
fituées i11-
différemmenr dans tout autre endroit des furfuces coni–
'lues dont nous avons parlé ci-deffus, ce que l'on a dit
des gouttes
&
des c(luleurs plae"ies dans ces lignes, doit
s'entendre des gouttes
&
des couleurs difiribuées en tout
autre endroit de ces furfaees; par conféquent le violet
fera r¿pandu dans tout le cerele décrit par I'extrémité
E
du rayan
OE
:lutour de
O
P;
le rouge dans tout le cer–
ele décrit par
F,
&
les autres couleurs dans les cereles
décrits par les points 'lui font entre
E
&
F .
Voila quel–
le ell l:t maniere dont fe forme
I'are-en-ciel j>ttlrj,,,r.
Arc-~u-ci~/ cxtlrj~llr.
Qu::mt
::m
fecolld
¡Jrc-clI-ciel
qui entoure ordinairemem le premier, en allignant les gout–
res 'lu; doivent paroltre colorées, nous eXeluons celles
'lui partant de I'reil, follt des angles
UI1
peu au-de/fous
de 42d. 2' , mais non pas celles qui en font de plus
grands.
Car fi I'on lire de I'reil du fpeéhteur une infinité de
pareilles lignes, dollt quelques-uues falfent des angles de
:S0 d.
si
avec la ligne d'aípeét ,par exemple
O
G ; d'au–
tres des angles de
j'4d
i ,
par exemple
OH,
il faut de
toute nécellilé que les gouttes fur lefquelles tomberont .
ces Iignes, falfent "oir des couleurs , fur-tout celles qui
formem I'angle de sod
si.
Par exemple, la goutte G paroltra rouge, la ligne
G O
éeam la ' m';me qu'on <ayon effi cace, qui apres deux
réHexions
&
deux réfraaions, donne
la
rouge ; de
me–
me les gouttes fur leC'luelles tombent les lignes qui fom
avec
OP
des angles
de
'-4
d
i,
par exemple la goutte
H
parohra couleur de pompre; la ligne
U H
étant la
meme 'lu'un rayon efficace , qui apres deux réHexions
&
deul réfra&ions donne la couleur pourpre.
O r s'il
y
a un nombre íuffiCam de ces gouttcs,
&
que
la lumiere du foleil Coit alfe1. forte ponr n'étre point trop
affoiblie par deux réRexions
&
réfraaions conC¿cUlives ,
jI ell . évident que ces gouttes doivent former un Cccond
are
(emblable au premier . Dans les rarons les moins
réfrangibles , le moindre angle fous lequel une gouttc
peut envoyer des rayons effi caces apres deux ré Roxions,
a été trouvé par le calcul, de :sod
si,
&
dans les plus
réfrangibles, de
5'4
d
i.
Suppofons I'reil placé au point
O,
comme ci-de–
vant ,
&
que
PO G, PO H
íoient des ang les de sod
1i,
&
de S4 d
i :
Ii
ces angl es rournem autaur de leur
eÓt¿ eommun
O P,
avec leurs autres e6tés
OG , 01-1,
i1s décriront les bords de l'
are-m-eje/
eHD
G, qu'il
faut imaginer, non pas dans le meme plan que la lig ue
OP,
ainli que la figure le préCente, mais daos un plan
perpendicu laire
3
cetre ligne.
Car
Ii
G
O
fo nt des gouttes plaeées en quelques en–
droits que ce Coil des íurfaees cOl11ques décrites par
O
G,
OH,
&
qu'elles foiem éclairées par les rayons du fo–
leil; comme I'angle
SGO
ell égal
a
I'angle
POG
de
:sod
si ,
ce fera le plus pelie angle qui puilfe etre fai t par
les rayons les moins réfrangibles apres deux réflexions;
&
par eonCéquent toutes les gouttes qui fe trouvent íur
la Iigne
O
G, envoyerollt 3 I'reil dans la plus grande a–
bondance po
Ili
ble , les rayons les moins réfrangibles,
&
feront Cemir par ce moyen le rouge le plus foncé vers
la r¿gion ou elles Com placées.
D e m€me l'an$le
SHO
émm
é~al
a
I'angle
POH,
qui ell de
f4d
7 , fcm le plus petlt angle fous lequel
les rayons les plus réfrangibles puilfent Conir des goultes
apres deux réflexions ;
&
par conféquent ces rayons fe–
rD!lt envoyás 3 I'etil dans la plus grande quamité qu'¡¡
fOlt poffible par les gou ttcs qui Com placées dans la
Ii –
gne
OH ,
&
produiront la fenCation du violet le plus
fonc¿ dans cet endroit .
Par !a. meme
raiCol~ .I~s
rayons qui
001
des degrés in–
termédl3lres de réfranglblllté, viendrom dans
I~
plus gran–
de abondance pollible des gOllltes elltre G
&
I-I
&
fcrom
fenrir les couleurs intermédiaires dans I'ordre qu'exigent
leurs degrés de réfrangibilité, c'e/l-a-dire en avanc;ant
de G en
H,
ou de la panie imérieure de
I'are
¡¡
I'ex–
t¿rieure, dans cet ordre, le rouge I'orangé le jaune
le verd, le bleu, I'ind igo ,
&
le "iolet .
'
,
Et
~omme
les lignes
O
G,
O
l-I
peuvent t:tre fituées
indiffércmmenr en quelqu'endroil que ce foir des furfa–
ces conique.s ee qui
vien~ d'~tre d~t
des gouttes
&
des
eouleurs qUI font fur ces hgnes, dOI! erre appliqué aux
gouttes
&
aux couleurs qUI font en toUt autre endroit
de ces íurfaces.
e'e!! ain!i que fcront formé, dlux
ares
colorés; I'un
ARe
intérieur,
&
compofé de couleurs plus vives par une feu–
le
réflexion;
&
1':lUtre extérieur,
&
compofé de couleurs
plus foibles par deux réflexions.
Les couleurs de ces deux
arel
feront dans uo ordrt:
oppoíé I'une
:i
I'egard de I'autre;
le
premier ayaD! le
reuge cn-dedaos
&
le pourpre au-dehors;
&
le fecond
le pompre en-dehors
&
le reuge en-dedans,
&
ainli du
relle.
Are-en-ejel tlrtjfiej,¡.
Cette explication de l'
are-en–
eje/
ell confirmée par une expérience facile: elle con–
li(le
a
fuípendre une boule de verre pleine d'eau en quel–
qu'cndroit ou elle Coit expofée au Coleil,
&
d'y jetter
les l'eux, en fe plac;ant de relle maniere que les rayoos
<¡ui viennem de la boule
a
I'acil, puiífem faire avec les
rayons du Coleil un angle de 42 ou de sed; ear
Ii
I'an–
gle e/l d'6nviron 42 ou 43d, le fpeaateur (Cuppofé en
O)
yerra un rouge fOrl vif fur le c6té de la boule op- ,
pofé au fOleil, comme en
F;
&
fi cet angle devient
plus petit, comme
iI
arrivera en faiíant deícendre la
boule Jufqu'en
E,
d'autres eouleurs parohron! fuccelli–
vement Cur
le
m~me
cóté de la boule, favoir, le jau–
ne , le verd,
&
le bleu.
Mais fi I'on fait I'angle d'environ red, en haulfant
la boule juCqu'en G,
¡¡
parol!ra du reuge fur le e6tl:
de la boule qui ell vers le foleil, quoiqu'un peu foi–
ble;
&
fi I'on fait I'angle encore pIL1S grand, eo hauí–
fam la boule jufqu'en
H,
le rouge fe changera fnecef–
fivemem en d'autres couleurs, en jaunc, verd
&
bleu.
On obferve la meme chofe lorfque fans faire changer
de place
a
la 'boule,
00
haulfe ou on bairfe ('oci!. pour
donner
a
I'angle une grandtur convenable .
On produit encere, comme nous I'avons dit, un
art–
en-ei,/ artjfieje1,
en fe tournant le dos au foleil,
&
en jettant en·haut de I'eau dont on aUTa rempli fa bou–
che; car on verra dans ceue cau les couleurs de
I'are–
en-ej,/ ,
pourvil que les gouttes foient poulfées alfe? haut
pour que les rayons t;rés de ces gourtes
a
I'reil du fpe–
aateur, falfent des angles de plus de 41d avec le rayon
OP .
Djmenfion d, /'arc-en-cjel .
DeCcartcs a le premier dé–
terminé fon diamerre par une mélhode ¡ndireae, avan–
<;3nt
que fa grandeur dépend du degré de réfraaioD du
f1 uide ,
&
que le fiou< d'incidence ell
a
eelui de réfra–
a ion dans 1'c:1u, eomme
250
a
IS".
V O,V(:t.
R
E' F R
1\.–
CT I ON .
M .
H alley a depuis donné, daos les
'I'ra>tfafljons
phi–
/ofophj'l"u ,
une méthode limpIe
&
direae de détermi–
ner le diamerre de
I'are-en-ejel,
en fu ppofant donn': le
degré de réfraaion du fluide, ou réciproquement de
d~terminer
la rt'fraaion du fluidc par la connoilfance que
1'011 a du diametre de
l'are-en-ejel '
Voici en quoi con–
fi(le
f.1
méthode. ' •. Le rappon de la réfraaion, c'e/l–
a~dire
des tinus d'incidence
&
de réfraaion, étam con–
nu,
iI
cherche les angles d'incidence
&
de réfraaion
d'un rayon, qu'on fuppoCe devenir efficace apres un
nombre déterrniné de rétlexions; e'e/l-o-dire il cherche
les angles d'incidence
&
de réfraaion d'un faifceau de
rayo ns intiniment proches, qui
tomb~nt
paralleles fur la
goutte, (o rlent parallcles apres avoir fouffert au-dedans
de la goutte un certain nombre de rétlexions détermi–
ne:. Voici la regle qu'il donne pour cela . Soit une
Ji–
gne donnée
A
e (
PI.
d.'Opt.
ftg .
49. ) on la diviíera
en
D,
eníone que
De
foit
~
A
e
en raifon du finus
de rérraaioo au finus d'jocidence; enfuite on la divi–
[era de nouveau en
E,.
enfone que
A
e
foit
3
A E
comme le nombre donné de réBexions augmenté de I'u–
nité ell
ii
cer,re meme unité; on décrira apres cela fur
le diametre
A E
le demi-cercIe
A BE;
puis du centre
e
&
du rayon
e
D
on tracera un
are D
B,
qui cou–
pe le demi-cercle nu point
B
:
on menera les lignes
A B ,
e
B ;
/!
Be,
ou Con complémem
a
deux droits, fera
I'angle d'incidence,
&
e
A B
I'angle de réfraaion qu'on
demande .
2'.
L e rappott de la réfraaion
&
I'angle d'incidence
é–
tant donné,
011
trouvera ain!i I'ang le qu'un rayon de
lumiere qui ron d'une boule apres un nombre donné
de réHex ions,
f.~it
avec la ligne d'aípc&,
&
par con–
Céquent la hauteur
&
la largeur de
l'are-m·ej,l.
L'an–
gle d'incidence
&
le rappor! de réfr.aion ét:tm doanés,
I'angle de réfraaion l'el1 aulli . Or fi on. multiplie ce
deruier par le double du nombre des réflexlons augrnen–
té de
2
&
qu'on renanche du produir le double
d~
I'angle ,hncidence, I'angle re/lant fera celui que I'on
cherche.
Suppofons avee M . N ewton, que le rapport de la
réfraaion foit comme
JOS
a
SI
pour les rayons rouges.
comme 109
a
SI
pour les bleus,
&~.
le probleme pré–
e~dent