ARA
nete ' que ces fimulachres tenoient la place de
ces
dieul'
célenes
&
qu'ils étOient entre eux
&
nous autant de
médiate~rs ,
Leurs pratiques n'étoient pas moins ridicu–
les que leur croyance. Abulfeda rapporte qu'i1s avo;ent
col1tume de prier la face tournée Vets le pole anfrigue,
trois fois par jaur ; aVant le lever du foleil , • midi,
&
au foir ; qu'ils avoient trois jel1nes, I'un de trente
jours, l'autre de neuf,
&
['autre de fept; qu'ils s'ablle–
noient de manger des féves
&
de l'ail; qu'ils faifoient
brl1!er emieremem les viéHmes,
&
qu'ils ne s'en réfer–
voient rien pour manger .
Voila tout ce que les
Arahes
nous ont appris du fy–
fleme de religion des Zabiens. Plufieurs traces de ['A–
flrologie chalda'lque, telle que DOUS la donnerons
a
1'ar–
tiel,
e
H A L D
E'E
N S,
s'y laiíTent appercevoir, C'ell
el–
le fans doure qui aura été la premiere pierre de l'édi–
tice de religion que les ZabieDs ont bati . On y voit
encore quelques autres traits de reíTemblance, comme
certe ame du monde qui fe dillribue dans toures fes dif–
Urentes pardes,
&
qui anime les corps célefles , fur–
lour les planetes, dont I'influence fur les chofes d'ici–
bas efl fi marquée
&
fi incontellable dans tous les vieux
fynemes des religions orientales. M ais ce gui y domi–
ne fur-tout, c'efl la doéhine d'un médiateur; doél:·rine
qu'ils aUTOn! Mrobée, foit aux Juifs , foit aux C hré–
tiens; la dofrrinc des génies médiateurs, laquelle a eu
un
ti
grand cours dan> tout l'Orient, d'ou elle a paf–
fé che. les cabalifles
&
les philofophes d' Akxandrie ,
pour revivre che. quelques. Chrétiens hérétiqucs, qui
en prirent occafion d'imaginer divers ordres d'reones .
11
efl aifé de voir par-U que le ZabaYfme n'efl qu'un
compofé monllrueux
&
un
mélan~e
embarrarrant de
tout ce que l'idolatrie, la fuperllitiol1
&
l'héréGe om ptl
imaginer dans tous les tems de plus ridicule
&
de plus
extravagam . Voila pourquoi,
~omme
le remarque fort
bien Spencer,
il
n'y
a
rien de fuivi ni de lié dans les
différentes parties qui compofent le Zaba·'fme. On y re–
trouve quclque chofe de toutes les religions, malgré la
diverfit¿ qui les fépare les unes des autres. Certe fcule
remarque fuffi t pour faire voir que le Zabúfme n'en
pas .aum ancien qu'on le croit ordinairement;
&
com–
bien s'lbuíent ccux qui en donnent le nom
3
certe ido–
latrie univ erfellement répandue des premiers fiecles la–
quelle adoroit le foleil
&
les aflres. Le culte religieux
que les Zabiens rend0ieilt
au~
aflres, les jena, par cet
enchainement fatal que les erreurs onl entr'elles, dans
l'Anrologie , fcicnce vaine
&
ridicule, mais qui fiarte
les deux paffions favorites de l
'hom.me; fa crédulité,
en lui prome'tant qu'il percera dans l'avenir;
l\c
fon
orgueil , en lui iníinuant que ra dellinée efl écrite dans
le ciel . Ceul quí d'entr'eul s'y font le plus dittingués,
fom Thebet Ibn Korra, Albategnius,
&c.
ARABESQUE
O"
MORESQUE,f.m. ou–
Trage de Peinture ou de
Scul~ture,
qu'on nomme ain–
fi
des Arabes
&
des Mores, quí employoient
c~s
fortes
d'ornemens au défaut de repréfenrations humaines
&
d'animaux que leur religion défendoit d'employer . On
fait encare ufage de ces ornemens, que
1'011
exécute en
Peinture f<ulement ,
&.
non en Sculpture; tels qu'on en
voit au chateau de Meudon
a
celui de Sceaux , de
Chanrilly,
a
la Ménagerie ,
11
Trianon,
&c.
peints par
/ludran avec beaueoup d'art, de feu,
&
d'invention.
:Berin, G illot,
&
Vateau ont aum excellé dans
ce
gen–
re d'ornement, dont on s'ell fervi pour fabriquer aux
G obelios
&
a
la Savonerie quelques tapirreries des ap–
parremens du Roi, des portieres, des paravens,
&
au–
tres meubles de certe efpeee , auxquels ces fortes d'or
ne}nens fOÍlt propres,
&
non ailleurs;
a~
ffi
nos meil–
leurs architeél:es n'en fom-ils ufage que
19"
ou tout au
plus dans de petits appartemens, comme chambre
&
falle des bains, cabinets de toilette, garde-robes,
&c.
&
méprifent le mauvais gout de ces fculpteurs qui pro–
diguent ces orn emens cllimériques
&
imaginaires dans
les appartemens qui demandent de la gravité; au líeu
de. leur préférer ce que la nature nous ofFre de plus
beau dans fes produél: ions .
(P)
• ARABI,
"golf. de Gli-Arabi, (G/og. ane .
&
mod. )
autrefois Gyfis ou Zygis, petit golfe de la mer
de Barbarie, entre les
cenes
de Barca
&
de l'Egypre ,
• A
R A B 1,
la torre de Gli-Arabi
;
tour
&
village
d'Egyptc, fitués dans' le petit golfe qu'on nomme
le
g olfe dtJ ArabeJ. V oya; J'article prle/dent .
• A R A
B
I E,
(G/og, anc .
&
mod.)
pays confidé- '
rabie de l'Afie; prefqu'lle
born~e
• l'occident par la
mer Rouge, I'illhme du Suez la Terre-faiore
&
la
Syr~e
au nUrd par l'Euphrare
&
le golfe Perfique;
a
l'onent par l' Océan. au midi par le détroit de Babel-
T.",.
l .
ARA
483
Mande!. On divife
)'Arabie
en
pllrle, deftrtt,
&
ht,,–
reNJ. .
La pétrée, la plus petite des trois , ell monta–
gneufe
&
peu habitée dans fa ¡;artie feptentriona le; mais
elle efl peuplée
&
a(lez ferrile dans
la
partie méridio–
nale . Elle
a
été appellée
p!trle
de Petra, fon :meien–
ne capitale; Herac l'efl aUjourd'hui .
L'Arabit dtJ. rte
aina nommée de fon terrein-, en entrecoupée de mon–
ta~nes
&
de fables flériles; Ana en en la capitale.
L
heurtu{t
,
en arabe
Temen,
doit cetre épithere
a
fa
fenilité; Sanaa en eflla capitale .
Le~
Arabes
10m
Maho–
métans ; ils font gouvernés par des tmirs ou cheics,
indépendans les uns des autres, mais tributaires du grand–
feigneur . Les Arabes font voleurs
&
belliqueux .
L ong.
p.
77·
lat.
n .
34·
Quanr au commerec,
I'Arabie
heureufe cll prefque la
feule ou il y en ait. Les vilies de certe contrée ou il
s'en fait les plus, fonr Mocha, Hídedan, Chichrí, Zi–
bet, Ziden fur la mer R ouge; 'Aden, Fartack fur
1'0-
céan arabique; Bahr, Barrhem,
&
E I-eatiC dans le gol–
fe de Barrora; enfin Barrora. On peut ajou,er la
Me–
que
&
Médine, ou la dévotion amene tant de péle–
rins,
&
l'intiret tam de marchands. Le commerce s'en–
tredent dans ces
deu~
villes par Zíden , qui ea propre–
ment le pon de la Meque,
&
par Mocha, qui en eft
comme I'entrep& .
Mocha efl
¡¡
I'entrée de la mer Rouge ; on y voit
arriver des vaiíTe:¡ux de_ l'Europe, de l'Afie,
&
de l'A–
frique ' outre le commeree marit:me,
iI
s'en fait enco–
re un'par terre par le tnoyen des caravanes d'A lep
&
de Sue., qui y ap.portent des_vel?urs, des
fa~ins,
del
armoitins, tomes fortes d'étoffes
rlch~s,
du fatran
1
du
mercure du vermillon, des merceTles,
&
C.
On e,; remporte parde des produél:ions naturenes du
pays' partie des ouvrages des manufaél:ures; partie des
m2rc'handl(es étrangcres qui ont éti apportées des Indes,
de l'l\ frique
&
de l'Europe . Les manufaél:ures donnem
quelQues roiles de coton; le pays produit des parfUlm
de I'encens, de la myrrhe, de I'ambre-gris, des pier–
rer:es de I'aloes, du baume, de la canal le , de la caf–
fe,
d~
rang de dragon, de la gomme arabique, du co-
rail ,
&
fur-rout du caffé.
,
Aden joüirroit autrefois de ·tour le commerce qUI fe:
fait
a
rJiocha. Les vaiíleaux des Indes, de Perfe.
d'Ethiopie, des \les de Comorre , de Madagafcar,
c5c
de M élínde, font ceux donr on voit le plus
a
ChichirL
• A
R A
B [ Q
u
E,
(GOMME)
1'I1at. mld.
efl un fue
en grume3ux , de la groíTeur d'une aveline ou d'tme noix,
&
meme plus gros, en petites boules; quelquefois longs,
cy li.ndriques ou vermiculaires; d'autres foís tortillés!
&
comme des chenilles repliées fur elles-memes; tranfpa–
rens , d'un jaune pale ou tout-a-fair jaunes, ou brillans;
ridés a la furface ; fragiles, lui/ans cn-dcdans comme
du verre, s'amollillam dans la bouche, s'artachant aUI:
dents ; fans gout,
&
donnanr a l'eau dans laquelle on
les dirrout une vifcofi té gluante,
L a
gommc Arabi'lue
vienr d'Egypte, d'Arabie,
c5c
des c6tes d' Afrique. Cell e qui en blanche ou d'un jau–
De pile, tranrparente , brillante , feche,
&
fans ordure,
efl la plus eíl imée . On en apporte auffi en grands mor–
ceaux rouíTfo tres
&
falés , qu'on vetíd aUI artifans qui
en employent.
11
efl Gonflant, dit M . Geoffroy, que la gomme
rhébit'que
0 11
égyptiaque des Grecs
&
l'arabi'lfle
de
~e
rapion , efl un fue gommeul qui découle de l'acacia:
mais on doute
Ji
celle de nos boutiques efl la meme
que celle des Grecs. M. Geoftroy prouve que ce dou–
te efl mal fo ndé .
Voya; la Matiere mld,
L'acacia qui
donne la
g omme arabi'lue
el!, Celon lui, un grand ar–
bre forr branchu, dont les ' racines fe diflribuent
&
s'é–
tendent en rameaux,
&
donr le tronc a fouvenr un pié
d'épailreur; ql1i égale , ou meme furpaíTe en hauteur
les amres acacia : qui efl ferme
&
armé de fortes épi–
nes ; quí a la feuille menue , conjuguée
&
rangée par
paires fur une c6te de deux pouces de long , d'un verd
obfcur, longu e de trois lignes
&
large
a
peine d'une li–
gne,
&
dom les fleurs viennent aux aiíTelies des c6tes
qui portent les feuilles, font ramalfées en un botltOtl
fphérique porté fur un pédicule d'un pouce de long,
&
font de couleur d'or
&
fans odeur , d'une feule pie–
ce, en ruyau renflé
:1
fon extrémité fupérieure,
&
di–
viré en cinq fegmens; garnies d'un grand nombre d'é–
tamines,
&
d'un piflil 'qui dégénere en une gouife fem–
blable en quelque chofe
¡¡
celle du lupin, longue de
cinq pouees ou environ, brune ou rouffitre, applatie,
épaitTe d'une Iigne dans fon m ilieu, plus mince fm les
bords, large inégalement , fi forr érranglée par imerval–
[es, qu'elle repréfente quatre, cinq,
fix,
huit, dix
,- eSe
Z7.Z
lo
m~me