ARA
femiment qul paro;t
~Ire
ce¡ui de quelques
Arabu
&
de quelques aOleurs Ch"!tiens, ce nom ne feroil plus
~Iors
le tlom d'une
f~ae
paniculiere, mais celul de I'ido–
Jalrie univerfelle, Mais
iI
parol! qu'on a toíijours regar–
dé ce nom comme étam propre
a
uoe feae p:mieulie–
re, Nous nc voyons point qu'on le donni\!
a
tous les
peuples, qui
:1
I'adoradon des afhes ' joig:noieul le eul¡e
du feu, Si pourtant au milieu des ténebres,
011
en en–
veloppée loute I'hilloire des Zabiens, op pellt
a
force
de conje€lures en tirer quelques rayans de lumiere,
iI
nous parol! probable que la feae des Zabiens n'en qu'
un melangedu Juda'ifme
&
du Paganifme; qu'elle a
été ehcz les
Arnbes
une religion partículiere
&
diflinguée
de toutes les
aulre~
; que pour s'élever au delfus de tou–
les celles qui fleurllfolent de fon tems, elle avoit non–
feulemem altea/! de fe dlre
Ir~s-ancienoe,
mais meme
qu'elle rapponoil fon origine juCqu" Sabius, fils de Seth:
en quoi elle croyolt l' emporter pour I'antiquité fur les
Juifs mémes, qul ne peuvent remonter au-dela d'Abra–
ham,
011
ne fe perCuadera jamais que le nom de
Z,,–
bienl
leur ail étc! dooné, parce qu'ils étoient orien–
tauI, puifqu'on n'a
j~mais
appellé de ce nom le, Ma–
ges
&
les Mahométans, qui habitent les provillces de
l' Afie fituécs
a
I'oríem . Quoi qu'¡¡ en foit de l'origine
des Zabi<ns,
11
en certaill qu'elle n'on pas auffi ancien–
ne que le prétendent les
AMbn,
lis Cont
m~me
fur
cela panagás de fentjmens; car fi les UI15 veulent la
faire remomer jufqu'a Seth, d'autres Ce contentent de
1<1
fixer
a
N oé ,
&
rntme
ii
Abraham, Eutychius, au–
teur
Arab.,
s'appuyant fur les traditions de fon pays,
trouve I'aureur d<! cene Ceae dans Zoroallre, lequel étoil
né en Perfe,
fi
vous n'aimez mieUI en Chaldée , Ce–
pendant Eutychius obCerve qu'il
y
en avoil quelques–
uns de fon rems qul en faiColent 'honDeur
a
Juvan; ¡¡
a voulu fans
dotlt~
dire
J avn,,;
que les Grees avoient
embralfé avidemem ce Centjmelll, parce qu'il fiatoi! leur
orgueil, Javan ayam éré un de leur6 roís;
&
que pour
donner cours :\ cene opinion , i1s avoienr compofé plu–
lieurs livres Cur la fejenee des allres
&
Cur le mouve–
mem des corps colelles,
!l
Y
en a me me qui croyent
que celui qul fonda la feae des Zabiens étoit un de
eleux qui rravaillerent
iI
la confhuaion de la tour de Ba–
bel, Mais Cur quoj tout cela ell-il appuyé? St la fe–
ae ejes Zabiens étoil auffi ancienne qu'elle s'en vante.
pOluquoi les anc!ens auteurs Grecs n'en ont-ils poim par–
Jé? Pourquol ne lilons-nous ríen dans l'Eeríture qui DOUS
en donne la moiodre idée? Pour r"pondre
it
cerre difli–
culté, ,)pencer croit qu'il Cuffit que le Zabiifme, prís ma–
tériellemenl, c'ell-ii-dire pour une religion dans laquel–
le on reod un elulte au fo leil
&
aux atlr<!s, ait tiré fon
origine des atlClÍ ens Chaldéens
&
des Babyloniens,
&
qu'
il
ail précéJé de plutieurs année le Icms ou a vécu
Abrahan¡, C 'en ce qu'il prouve par les témoigna¡¡es des
ArablI,
qui s'accorden! tous
a
dire que la religlon des
Zabiens ell
tre~-aneienne,
&
par la retTemblanee de do–
éhine qui fe trou ve entre les Zab:ens
&
les Chaldéens,
Mais ¡¡ n'ell pas quellion de favoir fi le culte des étoi–
Jes
&
des planctes etl tres-ancien , C'en ce qu'on ne peut
conreller;
&
c'en ce qu< nous montrerons nouS-memes
il
I'article del
C
H A L D I!'E
l<
S ,
Toute la dlffieulté con'
IIfle donc
ii
favoir li los Zabiens ont lellemel1t
re~ü
ce
culte des Chaldéens
&
des I:labylonicns, qu'oD pullfe
alftlrer
a
jufle lilre que c'efl eheo¿ ces
peuple~
que le
Zabit'Cme a pris nailTanee, Si l'on fail anemion que le
Zaba'iCme tle fe bornoit pas feulement
a
adorer le foleil,
les étOiles
&
les piancles , mais qu'il s'étoÍt fait
a
lui–
meme un plan de cél émonies qui lui étoiem partlcu–
Iieres,
&
qui le dininguQient de toute autre forme de
religion, on m'avouera qu'un tel Cemimem ne peul fe
fotltenir, Spencer
lui-m~me,
tOUI fubtil qU:il efl, a tté
forcé de convenir que le Zaba'iCme confidéré formel–
lerneO!, c'ell-ii-dite
all!~nt
qu'il f.1il Une religion
a
part
&.
difllnguée par la forme de fon culte, en beaucoup
plus réccnt que les 3nciens Chaldéens
&
les anclens Ba–
byloniens , C'efl pourtam cela mdme qu'il autoit dO prou–
ver
d~ns
fes principes; car fi le Z aba'iCme pris formel–
lement n'a pas celte grande antiquilé qui pourrolt le fai–
re remonter au-dela d'Abl'aham, comment prouvera-t–
i!
que plufieurs lois de Moyfe n'om étó divinement
établies, que pour faire un contrane parfait avc;c les c6-
rémonies fuperflitieufes du Zaba'¡'(me? Tout nous por–
te
a
croire que le Zabai'fme efl alfe'/. récem, qu'j¡ n'en
pas méme :¡ntc!rieur au Mahomélirme , En elfel, nous
ne voyons dans aucun aUleur, foil Gree , Coit Latln,
Ja moindre trace de
c~tle
feae; elle ne eommence
a
lever la tele que depuis
1:1
nailfance dn M ahC'métiCrne,
qh-
Nou, cfoyons cependant qu'elle efi un peu plus an-
ARA
cicnne, puifque l',deoran parle des Zabiem comme étant
déJit connus Cous ce nom,
JI D'y a poim de Ceéle fans livres; elle en a befoin
pour Gppuyer les dogmes qui lui f011l particuliers , Auffi
voyons-nous que les Zabiens en avoiem que quclques–
lIn! nttribuoiem
a
Hcrmes
&
i
AriHme'
&.
d'autr~s
i
Seth,
&
a
Abraha,m, Ces livre., au rapport de Mai–
momdcs, contcnolent fur les nn,eiens patriarches, Adam,
Seth, Noé, Abraham, des hlHoires ridicules
&
pour
tout dire, comparablt:S aux fables de l'alcora;" On
y
rraitoit au long des démons, des idoles des étoiles
&
des plaoetes; de la maniere de cultiver la'vigne
&
d'en–
femencer les champs ; en un mot on n'y omeuoit rien
de toUt ce qui concernoit le culte qu'on rendoit au fo–
Jeil, au feu, aux étoile!,
&
aux planetes, Si l'on efi
curieux d'apprendre toutes ces bd les choCes, on peur
confulter Maimonidcs, Ce Ceroi! abufer de la patien–
ce du leaeur,
qu~
de lui pr¿Ceoter ici les fables dont
fourmil1ent ces IIvres , Je ne veuX que ceue Ceule rai–
fon pour les déerier comme des livres apocryphes
&
in–
dignes de toute créance, Je erais que ces livl<s om étó
compoCés vers la nailfance de Mahomel,
&
encore par
des auleurs qui n'étoi"nt poin! guér's , ni de l'idolatrie ,
ni des folies du PlatoniCme moderne ,
11
nous Cuffira,
pour faire connolne le génie des Zabíens.
d~
rnppor–
ler ici quelques-uns de leurs dogmcs, lIs croyoien! que
les étOiles éloieO! autam de dieux,
&
que le foleil te–
noil parmi elles le premier rang , lis les honoroient d'un
double culle, favoir d'un culte qui étuit de touS les
jours,
&
d'un autre qui ne fe renouvelloil que tous
les mois, lis adoroient les déOlons Cous la forme de
bOllcs; ils
Ce
nourrilfoiem du
fan~
des víétimes, qu'ils
avoienl cependan! en abominatioll; tls croyoient par, la ,'u–
nir plus imimemen! avec les démons, lis rendoien! leurs
hommages au foleil levant,
&
ils obfervoient Ccrupu–
leuCemelll loures les cérémonies, dan! nous voyons le
contralle frappant dans la pluparr des lois de Moyfe;
car Pieu, Ceíon plulit urs favans, n'a afléaé de don–
ner aux Juifs des loi qui fe trouvoiem en oppOlitiotl
avec celks des Zabiens, que pour détourner les pre–
mlers de la fupertti¡ioD extravagante des autre" Si tlOUS
liCons Pocock. Hyde, Prídeanx,
&
les auteurs
ar4ba,
nous trouverons que tout leur fyileme de religlun fe
rédult
a
ces dilférens anicles que nous allons détailler_
1',
11 Y
avoit deux feEles de Zabiens; le tondement
de la croyance de I'une
&
de l'autre ':toi!, que les
hommes om befoin de méÍdiateurs qui , foicllI placés en–
tr'eux
&
la Pivinité; que ces médiateurs fom des fub–
flan ces pures, fpirituelles
&
itwilihles; que ces [ubllan–
ces par cela mi:me qu'eHes lIe peuvellt
~lfe
vues, ne
peu~elll
Ce communiquer aux hommes, fi I'on ne fup–
pofe entr'elles
&
les
hom~es d'aut~es
média,teurs qui
foien! vilibles; que
ee~
méd13teurs vl l1bles ótolent pour
les uns des chapelles,
&
pour
le~
autres des limulachres; -
que les chapelles étOlenl pour ceux qui adorojenl les
[ept planetes, lefquelles étOient animées par autall! d'in–
tell igellces, qui govetnoicnt touS leurs muuvemens,
a–
peu' pres comme notre eorps en animé par une ame
qui en conduil
&
~ouvetne
tous les rellom; que ces
afi,es étoient des dleux ,
&
qu'ils pr élidoient au dellin
des hommes, mais qu'ils éloicnt Coíimis eux-meme>
a
l'Etre Cupleme; qu'il falloil obferver le lever
&
le cou–
cher des planetes, leurs différemes conjona ions, ce qui
formoit autant de politi0ns plus ou moins rébulieres;
qu'iI falloit affigner
a
ces planeles leurs Jours , leurs
nuits, leurs heures pour divifer le tems de leur révo–
lurion, leurs formes, leurs perfonnes ,
&
les régiúns ou
elles roulem ; que moyennam toutes ces obfervalions
on pouvoir faire des talifinans, des enehantemens, des
évocations qui réufJifloiem totljours; qu'a I'égard de
ceux qui fe pOrloiem pour adoraleurs des fimu lachres.
ees fimulachres leur étoíenr néceífaires , d'auram plus
qu'j¡s avoiem bcCoin d'un médi3teUr toOjours vifible, ce
qu'ils lIe pouvoiem trouver dans les allres, dont le le–
ver
&
le coucher qui fe fuecedent régulieremcnt, les
dérobent aux regards des morrels; qu'il falloit dOl1e leur
fubflltuer des fimulaebres, moyennant letquels ils puf–
rcm s'élever juCqu'nux corps des planete>, de, planetes
aux inlelligences qui les animen!,
&
de ces intelligen–
ces juCqu'au Pieu Cupreme; que ces fimu lachres de–
voiem etre failS du métal qui en conCané
¡¡
chaque
p13nele,
&
avoir chacun la figure de I'aflre qu'ils re–
préCemem; mais qu'il fa110il fur-tout obCerver avec at–
temion les jours, les heures, les degré , les minutes.
&
les autres circonnanees propres ii anirer de bénigoes
intluences ,
&
fe fervir des évocarions , des encbame–
mens,
&
des talifmans qui étoient agréables
a
la pla-
nete¡
"