ANT
" 3r
aift,,¡'yifl
on entend plus ordinaírement un tyran
impie
&
cruel
a
I'elces, qui doit régner Cur 13 terre
lorlque le monde
t,?uch~ro
iI
Ca fin . L es per.fécutiol1s
qu'il ererccra contre les élus, Ccrom la dermere
&
1(\
plus terrible épreuve qu'ils auroflr :\ Cubir . jeCus-Chrifi
m~me
a prédir qu'ils y euO"enr Cuccombé fi le renis
n'en ear éré 3bregé en leur faveur. C'efi par ce fléau
que D ieu 3nDoncera le jugemelu dernier
&
la vel1ge:m–
ce qu'il doir prendre des méchans .
L'Ecriture
&
les Peres parlent de l'
antuhrift,
corn–
me d'un Ceul hommc auquel
a
la vérité i1s dOl1nenr un
grand nombre de précurCeurs. Suivant S. Irénée , S.
J\mbroire, S. Augufiin,
&
prefque tous les aurres Pe–
res,
l'
antuhrifl
doir
~tre
non un homme engendré par
un Mmon , comme I'a prétendu
S.
Jer6me, ni uo
démon reveru d'uoe chair apparenre
&
phantafiique ;
moins encore un démon incarné, comme I'om imagi–
né d'autres , qui Ont penfé que pour perdre les hom–
mes le démon devoir imirer tOut ce que j efus - Chrifi
:1
mir pour les fauver; mais un homme de
la
meme
n~tJlre,
&
eon~u .
par la meme voie que tous les au–
tres , mais qui De
diff~rera
d'eux que par uoe malice
&
une impiété plus dignes d'un démon que d'un horn–
me .
II
en efi qui croyem qu'il doir naltre d'un
J
uif
&
une Juive de la tribu de Dan ; qu'il déplt>yera tous
fes arrifices
&
fa cruauté contre l' Eglife
&
l'Evangile;
s'élevera eontre D ieu meme, fe fcra batir un palais Cur
la mont:lgne d'Apadno, rétablira la ville
&
le temple
de ]erufalem,
&
la
Ce
fera adorer, publiant qu'il el! le
vrai D ieu
&
le Meffie attendu des Juifs; fccondé par
la puiITance du démon,
iI
étonnera
&
enrralnera les
peup les dans la féduaion par des prefiigcs capables d'é–
braulcr mEme Ics élus.
Sa oaia:"lnce fera précédée de figncs euraordinaires ,
lallt
3U
ciel que fur la terre. Son regne ne durera que
trois nns
&
dcmi : mais
iI
fera lignalé par des cruau–
tés inoüies . Enoch
&
Elie viendront le combattre,
&
ce tyran les fera menre
a
mort dans I'cndroit méme
ou j efus-Chrifi fut crucifié . Leurs corps feront expo–
fés dans les rues de ] érufalcm, fans que pcrfonne ofe
en approcher, ni leur donner la fépulture: mais troi,
j ours
&
demi ¡pres, I'erpri! de
vie
envoyé de Dieu en–
rrera dans ces cadavrcs, Elie
&
Enoch retruCciteront
~
feront colevés au ciel dans une nuée. Enlin le Chrifi
ne pouvant plus fouffrir la perverrité de fon ennerni,
le tuera de CoufRe de
[a
bouahe ,
&
le perdra par I'éclat
de ra puitrance .
Tel eft le tableau que I'Ecriture
&
les Peres nous oot
tracé de
I'anttchrift .
11
Cuffit d'y Jettcr les yeux pour
femir combien un grand nombre d'écrivains protefians
fe fout écartés de la vérité
&
du bon Cens, en appli–
quant au pape
&
a
I'églife romaine tout ce que l' Ecri–
rure,
&
Cur-tout l'Apocalypfe , di! de
I'antechrifi.
L'ab–
furdité de ce[te idée n'a pas
emp~ché
que les Prote(lans
du demier fiecle ne I'ayem :doptée comme un anicle
de ' foi . Datls leur
XVI I .
Cynode national, tenu
a
Gap
en J
603 ,
ils affcélerem meme de publier que Clément
VIII.
qui décéda quelque tems apres, éroit mort de
chagrin de cetre décirion : mais ce polltife, auffi ·bien
que le roi Henri
IV.
qu'ils avoient déclaré en plein fr–
Ilode race de
I'anttchrift ,
o'oppoferel1t
a
leurs CIces
que
la
moclc!ratioo, le mépris,
&
le filence .
Quoique le favant Grotius
&
le doéleur H ammond
fe fulTent attachés a détruire ces reverics, on a vu fur
la ·/in du {jecle dernier Jofeph M ede en Angleterre
&
le minifire J urieu en Hollande, les préfcl1tcr Cous une
Douvelle forme, qui
t1e
les a pas accréditées davamage .
D écrié dans leur propre feéle, ces ecrivains ont trou–
vé parmi les Catholiques des adverfaires qui om dé·
m ontré tout le mnatifme de leurs prophéties ,
&
de leurs
cxplications de l'ApocalypCe ; par lefquelles i1s s'effor–
s:oient de montrer que
I'anttchrifl
devoit paro1tre
&
ti
rtir de l'Eglife Romaine vers I'an
1710.
On peut con–
ful[er fur cette matiere
I'Hiftoire des VariRtionJ,
par
M.
BolTuet,
tome
!l.
liv. xiij .
dt>puis I'article
1[,
Jufqu':I In /in du mcme livre.
Grotius a prétendu que Caligula avoit été
I'antuhrifl:
mai ce fenrimem ne s'accoráe pas avee ce que l'Ecri–
tlIre
&
les Peres nous apprennent de la veoue de
I'an·
tubrift
:\
la /in du monde.
II
fcroit inurile de s'arrétee fuc les différens noms
que divcrs :\Uteurs, tant anciens que Jl'lodernes,
o.~t
donnés
J
I'antuhrifl,
fondés fur
un
paITage du
XlIJ.
chopo
de
l'Apocalypfe, on il efi dit que les lemes du
DOm de la b€te, c'efl-:l-dire de
I'antuhrifl,
exprimem
le nombre de
666 :
car les leures qui expriment ce
oombre étaD! fuCcepribles d'uoe multitude de com-
T ome l .
ANT
+I7
bioailbns différelltes,
&
ces diverfes combinaifons for–
maD! autant de noms différens
il
parolt fort difficile,
pour oe pas dire impoffible, qu'on ai! réu ffi
:1
rrouver
la véritable. Quoi qu'i1 en foi[,
00
peut voir dans
1:1.
• bibUorbequc de Sine de Sienne,
/iv. Il.
une partie de
ces noms, donr le plus
prob~ble
parolt erre celui qu'ont
imaginé S. Iren':e
&
·S.
H ippolyre; favoir
~.j
.."
mot
grec qui {jgnific
glant,
&
qui efi compofé de
fix
let–
tres donr la valeur l1umérale équivau[
a
·666.
On [rouve parmi les écrits de R aban-Maur , d'abord
abbé de Fuldc , puis archevéque de Maycllce , auteur
fort célebre du neuvieme {jeele, un traité Cur la vie
&
les mCl!urs de
I'antubrift
.
N ous . lI'en citerons
qu'un endroir
{jn~lier
; c'el! celu:
011
I'auteur , aprcs
avoir prouvé par S. Paul que la ruine totale de I'em–
pire romain , qu'il Cuppofe etre celui d'Allemagne, pré–
cédera la venue de
I'antuhrifl,
iI
cooclur de la forte:
" C::e terme fa[al pour l'empire romain o'efi pa, enco-
. " re arrivé .
JI
el1 vrai que
OOllS
le voyons aujourd'hui
" eHrememem di minué ,
&
pour ainli dire dérruit dans
" fa plus granqe étendue : mais il efi. certaill que Con
" éclat ne fera jamais emierement éclipfé; paree que
" tandis que les rois de France qui en doivem occu–
,, ·per le throne fubGfieront, i1s en ferom toujoues le fer–
" me appui ..,
Hoc tmJp'lJ, 1I0ndJlm ,,¿vmie; '1,úa li,,&
R om!lntlWl imperinm 1/ideamru
eX
maxima parte deftru–
lilim, lamen
'luandill Francorum
rega
dU""vtrint 'lui
R omanum imptri"m tentre debent, Roma/J; imperi;
¿ignita)
IX'
toto non peribit, 'filia in rcgibuJ (uis fla–
bit .
Et rapportant enCuire le fellliment de quelques
doéleurs de· bon feos,
iI
ajoOte: " Quelques·uns de
" nos doaeurs alTurem que ce fera un roi de France
" gui
a
la fin du monde dominera fur tout I'empire
" Romain. Ce roi Cera le dernier
&
le plus grand qui
" ait jamais porté le fceptre . Apres le regne le plus
" brillant
&
le plus heureuI , il ira a ] érufalctn·. dépo–
" Ccr fon fceptre
&
u
couronne fur la montaglle des
" Oliviers; le momem d'apres I'empire Romain finira
" pour toujours ,
&
foudain s'accomplira I'oracle . de
" l'ap6tre fur la vellue de
I'antuhrifl" . Qllidam ¿o-
80"J noflri dit,mt '{uod " 11IIJ de regib¡1J ]'rancor"m,
imperil/m Romanllm
'x
;,uegro tm,b,t, '1"i in novi]–
fimo lempor, erit,
&
ipfe erit maximuJ
&
omniJlnt
regJlm uftim'IJ,
'1l/i
R~ft'luam
regnum fuum felicittr gM–
btrnaverit , . d ult,mum Jtrofo/ymam vmict,
&
itl
monte Oliv,ti {"ptr"m
&
corona,.. fuam depon,t. Hit
erie finiJ
&
conf"mmatio Romanarll",
e
hriftianorum'lue
r_gnorllm ;{latint Jccund1l>n pr..dié1"m fentmtiam apo–
ftoli P aufi anticbriflum Ji"",e ¡ulllrum
.
Si la der–
oiete prédiélion de ces doéleurs n'efi pas
~I~s
e13éle–
ment accomplie que la premiere de Raban-Maur, elles
CeroO! fauITes de tout point .
Malvenda , théologien eCpagnol;
a
donné un
lon~
&
favant o'uvrage fur l'
antcchrifl
.
Son traité efi dlviCé
en 13 livres.
JI
expofe dans le premier les différentes
opinions des Peres muchant
I'antcchrifl
•
11
détermine
dans le fecond le [ems auquel il doit paroltre,
&
prou–
ve que tous ceux qui om alTuré que la venue
de
l'
an–
techrift
étoit proche, ont Cuppafé en meme tems que
la fin du monde n'étoir pas éloignée. L e troiGeme efl:
uue diO"ertation fur I'origine de
I'antechrift,
&
fur la
lIation donr
iI
doir
~tre
. L'auteur prétend qu'i1 Cera
J uif
&
de la tribu de Dan,
&
iI
fe fonde fur I'auto–
rité des Peres
&
Cur le
vey!
17.
du ch. xljx. de
1 ..
Genefe,
ou Jacob mourant dit
a
fes fils:
Dan
~ft
un
ftrpmt danJ le chemin ,
&
1/n clra{ie dan! le fmtier;
&
fur le
chapo viij. ver!
16.
de J lrlmie,
on il efi die
que les armées de Dan dévoreronr la terre ;
&
encore
fur le
chapo vij. de
r
/lloealypie,
011
S. Jean a omis
la tribe de Dan dans I énumorarion qu'il fait des au–
tres tribus.
11
traite dans Ic quatrieme
&
le cinquiellle
des caraaeres de
I'a"tcchrifl.
11
parle dans le fixieme
de
Con
regnc
&
de fes guerres; dans le feprieme , de
Ces
vices; dans le huitierne , de fa doélrine
&
de
Ces
miracles; dans le neuvieme, de fes pcrfécutions ;
&
dans le refie de I'ouvroge
<
de la venue d'Eooch
&
d'Elie, de la cOnverGon des Juifs, du regne de Jefus–
Chrifi
&
de la mort de
I'antuhrift
qui arrivera apres un
regne de trois aos
&
demi.
Voya.
MI L L E
N A
! R E
S •
( G)
A N T E C
1
E N S,
/I"tocci,
adj. pI. m. du grec
.,~l
cantre,
&
d'
¡,.l.
j'habite
.
On appelle en
Géogr~p~le
Antüienf ,
les peuples placés fous le
m~me
méndlen
&
a la mcm.e dirtance de I'équn[cur; les uns vers le
oord,
&
les autres vers le midi.
Voyc:t.
TER RE . De–
li
iI
s'en fu it que les
/lne/cimJ,.
Otl~
la mcme longitu–
de
&
la meme latitude
~
&
qu II D
Y
a
que .de la dé-
Ppp
Domí·
•