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ANN

nai, fe plainc dan, une lettre adrefsé , l'archc"eque de

Reims, que

I'év~que

de Soi(fons s'étoit reCervé

I'a"nat,

d'un béné6ee, dOn! le t irulaire n'avoit pas de quoi vi–

vre. Par ce fail & par plufieurs :lutres femblables, il pa–

t Olt que les papes avoiem accordé le droil

d',mnate

a

différens collalcurs, avam que de fe l'artribuer

iI

eux-me–

mes. L'époque de fon origine n'dl pas bien eenaine .

Quelques-uns

la

rapponent

a

Boniface

IX

d'aUlres

a

j e:\n

XXI!.

& d'3utees

a

ClemeO[

V.

mais M. de Mar–

ca

lib. V. de eOl/tord. t . x .

&

xj.

obCerve que du tems

d'Alexandre

IV.

iI

s'étoit élevé de grandes difputes ,au

fUJet des

annat«,

& par conséquent qu'elles élOiem des–

lors en ufage_

ClemeLH V. les étab[it en Angleterre. Jean

XXI!.

fe

n~ferva

les

amMlel

de taos les bénéfiees qui vaque–

roielH durant Irois ans daos lOute I'érendue de l'Eglife

catholiquc,

a

13

refcrve des t'vechés & des abbayes . Ses

fucceiTeurs élablirent ce droit pour toujours , &

Y

obli–

gerem les é veques & les abbés. Plarine dit que ce fur

I30nifacc

[X.

qui pendanr le fchiCme d'Avignon, inrrodui–

lit ceue coumme, mais qu'¡¡ n'impofa pour

mmate

que la

moitié de

b

premiere aunée du revenu . Thiery de N iem

dir que c'étoit un moyen de cacher la limonie , dom

Boniface

IX.

ne fe faifoit pas graud fCruplllc. Le Ju–

rifconfulte Dumoulin

&

le doél:eur de Lau{noy onr fou–

lenu en conséquence que les

annatel

élOient fimoniaques.

Cependant G erfon & le cardinal d'Ailly, qu'on n'nc–

cufera pss d'etre f:lvorables aux papes, om prouvé qu'il

élOit pcrmis de payer les

anllatel,

par I'exemplc des reé–

ferves, d,es pcnlions, des décimes, ou aurres impofitions

fur les fruils des bénéfices, qu'on

De

regarde point com ·

me des convemions

fi monia~ues.

Ce qu'il y

:1

de plus

illlponant a remarquer pour la jullitication des

a""atu,

c'ell qu'on ne les pnye point pour les provilions, qui

s'expédiel11 tOajours

gratiI,

msis

a

titre de fubvenrion,

ou , comme parlent les Canonilles, de

fl/bjidium chari–

ttiti'/Jllm,

pour I'entrelien du pape

&

des cnrdinaux. On

peut confulter fur cene matiere

Fagnan ,

qui l'a traitée

fon au long .

1I faut avoüer cependsnt que les Frans;ois ne fe fom

foumis qu'avec peine

a

cette charge ¡'e roi Charles V!.

en condamnant le prétendu droil de dépouilles, par fon

édit de t406 , défendit de payer les

annatu,

& les la–

xes qu'ou appelloit de

mema (ervíoel, minuta fervitia.

Dans le meme tems ce prince fit condamner par arret

du parlemenr, les eIaétions de l'ami-pape Benoll de Lu"

ne, furtoUl par rappon aux

annatn.

D ans le concile de Conllance en 14t4 ,

il

Y

CUI

de

vives contellations au fujet des

annatel;

les Frans;ois dc–

mandoient qu'on les abolir,

&

s'aiTemblerent pour ce fujet

en paniculier. Jean de Scribani, P.rocureur tifcal de la

chambre apoflolique , appella au pape futur de tOut ce

qui pourroit etre décidé dans cene congrégatiou pani–

culiere; les cardinaux fe joignirem a lui,

&

I'affaire de–

meura indécife; cae Manin V . qui fut élu, ne Ilatua

cien fur cet anicle. Cependant en 1717 , Charles V I.

renouvclla fon édit contre les

annatel:

mais les Anglois

5'étam rendus maitres de la France, le duc de Bedfott,

régent du royaume pour eux, les 6t rérablir. En t433

le concile de B:lle déeida par le decret de

la

femon t2,

que le pape ne devoit rien recevoir pour les bulles, les

fceaux, les

annatel,

&

aurres droits qu'on n'avoit cou–

tume d'exiger pour [a collation

&

la confirmalion 'des

bénéfices.

11

ajouta que les

év~ques

alfemblés pourvoi–

roielll d'ailleurs

a

l'entretien du Pape, des officiers, &

des cardiuaux, a coudition que fi cene propolition n'é

toit poim exécutée, on cominueroit de payer la moitié

de la taxe ordinaire pour les bénéfices qui étOient fujets

:tu droit

d'anaatu,

non poim avam

la

concemon des

bulles, rnais apres la premiere année de la

joüilf.~nce.

Daos le decret de la feilion 2.1 , qui ell relatif • celui

de la dou'l.ieme, le méme concile femble abolir les

an–

"atel:

mais il approuve qu'on donne au Pape un fecours

raifonnable pour foutenir les charges du gouvernemem

ccclériallique, fans tourefois 6xer fur quels fonds

iI

le

prendra. L'aiTemblée de Bourges en 1438 ,

a

laquelle

affilla le roi Charlcs VII.

re~ut

le

d,cret du cOl1cile de

Bale contre les

"nnatel,

& accorda feulement au pape

\l:oe

taxe modérée fur les bénéfices vacallS peodant fa

vle,

&

a

caufe des befoins prelfans de la cour de R o–

me , mais fans tirer

:l.

conséquence. Charles VII. avoit

con6rmé des 1422 les édits de fon prédece(feur. Louis

Xl. avoit rendu de parells édils en 1463 &

1464.

L es

Emls aiTemblés

i

Tours en 1493, préfemerent 3 Charles

V III.

~ne

requete pour l'abolition des

"",ratel;

& il ell

sur .qu on ne .Ies paya point en Franee, tam que la prag–

mauque-f.~nél:lon

y

fut obfervée . Mais elles furen! ré-

ANN

4-05

tablies par le <!oncordat pour les évéché's

&

les Abba–

yes, comme le remarque M . de Marca,

lib. V I . Je ton–

torJ. tflp. xj.

,,0.

u.

car les . utres bénétices fOn! IOUS

censés au-deiTous de la valeur de vingl-qualre ducats, &

par conséquent ue fcm pas fujels

a

l'

an"ate.

Malgré

cene derniere difpofilion, qui a aujourd'hui force de loi

dans le royanme,

Fran~ois

1. til remoDlrer au pape l'in–

jullice de ces exaél:ions, par les cardinaux de Tournon

& de Grammom, fes amb.iTadeurs extenordinaires en

15"32. Henri JI. dans les inllruél:ions données

¡¡

fes am–

barfadeurs envoyés aD concile de Trente en

J

5"47 , de–

maudoit qu'ou fupprimat ces imporilions; & en6n Char–

les

IX.

en 1s6r donna ordre

a

fon

ambalf.~deur

auprcs

du pape, de pourfuivre I'abolition des

a"natel,

9ue la

Facullé de Théologie de Paris avoit déclarées fimonia–

ques. Ce decret de la Faculté ne condamnoit comme

tel que les

an"nta

exigées pour les provilions fans le

confcmement du roi & du clergé, & non pas celles qui

fe payem maintenanr fous le [ilre de

fubvention,

fui-

vant la difpofirion du conc;[e de B3 le _

.

En Angleterre,

l'archev~que

de Cantorbery joüiiToit

aUlrefois des

annatel

de tous les béné6ces de fon dio–

cefe , par un privilége du pape, comme rapporte Mat–

thieu Paris dans fon

hifloire d' /lngleterre

fur l'année

746. Clement V. en r30f fe

ti

payer les

annnta

de tOUS

les bénéfices quclconques vacans en l\ nglelerre pendant

deux ans, comme écril

Matthi", de J.f/eflminfter:

ou

pendant Irois aos, felon

tValjingham

.

L es

annatel

furent

depuis élablies dans lOut ce royau1l1c, jufqu'a Henri VIII

qui les abo li[.

Par

le

concordat fail entle la nation Germanique

&

le pape N icolas

V,

en

1448,

on regla que IOUS les éve–

chés

&

les abbayes d'hommes payeroienr

I'onn"te;

que

les autres bénéfi ces n'y feroient fUJels, que quaod te re–

vcnu fcroit de vingt-quatre ftorins d'or . C harles

V.

fit

des elion s inuriles pour abolir les

annatel

en AlIema–

gne;

&

I'anicle de l'ordonnance d'Orléans, qui les abro–

geoil en France, fur r¿voqueé par I'édit de Chames en

If62 .

Paul JI. fil une bulle eu 1469, pour ordonner qu'on

payeroit les

annatel

de quin'l.e ans en quinze ans pour

les bénéíices fujels

a

ce droit, qui feroiem unis

a

quel–

que Commun:Ullé. Ses fuccelfeurs con6rmerenr ce ré–

glement. Fagnan remarque que quand il arrive phí–

lieurs vacances du meme béné6ce dans la meme année ,

on ne paye qu'une feule

annate:

ce qui prouve, ajod–

le-t-il , que ce n'ell poim pour la collation des bénéti–

ces, mais pour I'entrelien du pape

&

du facré collége .

//oy<2:

ce

c«nonifle, Fevret , le

P .

Alexandre, M. de

Marc~)

&c. T homaffin,

Diftipline de

l'

Egl. par!.

117.

liv.

11/.

th. xxxv.

&

xxxvj .

Fleury,

l nflit. are Droit

e<dl[

tomol . part.XVII. tha¡. xxjv. pag.

41,4·

A N N E A

U ,

f.

m. (

Hijf .

ant.

&

modo

)

petit corps

circulaire que I'on mel au d"igt, foit pour fervir

d'or~

neme11l , foil pour quelque cérémonle.

L 'anneare

des éveques fai t un de leurs ornemens pou–

tificaux: on le regarde comme le gage du mariage fpi–

rime l que I'éveque a eontraété avec fon églife.

L 'anne""

des évcqucs cll d'un ufage fort ancien. Le

qualrieme concile de Tolede, lenu en 633, ordonne

Sju'un éveque qui aura été condamoé par un concite,

& qu'enfuite un fecond concile aura déclaré ionocelll,

fera rétabli dans fa dignité, eu lui rendant

l'anneau,

le

b310n épifcopal ou la

croiTe,

&t.

L 'ufage de

I'anneare

a palfé des éveques aux cardi–

naux, qui doivent payer une cenaine fornme

pro jI/re

a"nuli tardinalitii . Vove:/:.

CA

R D I N AL.

Origine del anneatto/.

Pline,

liv. XXXViI. thap. j_

obferve que l'on ignore cl1Iierement qui efl cclui qui a

le premier inventé ou poné

l'annea"

,

& qu'Oll doit

regarder comme une fable I'hifloire de Promethée

&

cellc de Midas. L es premiers peuples parmi lefquels

nous Irouvons l'ufage de l'

anneall

élabli, f011l les Hé–

breux,

Gen.

xxxvrij.

dans cet endroit ¡¡ eH dit que

Judas, fils de Jacob, donna

a

Thamar fon

"nne"It

pour

gage de fa promeife: mais il y a apparence que

l'an–

neaH

élOit en ufage dans le m eme lems chez les E–

gypliens, puifque nous lifons ,

Gm.

xli.

que

le

roi Pha–

raon mil un

"""C"I<

au doi&t de Joleph, comme

u.nc

marque de l'autorité qu'i1 !tu don11oil. D aos le premler

liv. des Rois,

th.

x

xj.

J e7.abel feelle de

l'

aanea"

du roi

l'ordre qu'elle envoye de ruer

abOlh -

Lesaociens Chaldéells, Babyloniens,

~erfes

,,& Grec.s,

fe fervoient aum de

1'"ml<1"' ,

comme

11

paron par dlf–

férens palfagcs de l'Eeriture

&

de Quime-Curce. Cc

deenier ameur dil qu'A lexandre fcella de fOil propre fceau

les lettres qu'il écrivit en Europe, & qu'il fcella de

l'na-