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400

ANI

~~oes

enérieurs dom les végéraux [e fervent pour pom–

per la nourrirure ; on yerra que les racincs fe dérour–

nen! d'un obnacle ou d'une veine de mauvais rerrein

poue aller chercher la bonne rerre; 'que meme ces ra–

cines fe divi(cm , fe multiplicll! ,

&

vom jufqu'. chan–

gcr de forme, pour procurer de la nourrirure a la plan–

le. La différcncc corrc les :mimaux

&

les végéraux ne

peur donc pas s'é¡ablir fur la maniere dom ils fe nour–

rilfem.

Cela ¡wt ú,.< d'a'lI(/nt plru '1ue <el air de

!ponta,,¡ité '1"/ nOIU frappe danl lel anima"x '1,,; fe

rl'f.~l(.'lJent,

foit '1l/nnd ils chttrchent leuy proie

011

dans

d'QlltreJ

occllfinl'lJ ,

&

'l/U nOIJJ ne 11oyonl p oint

dans

lel 'VIgét"ltx, rft pcut-éere

U"

préjugl, Ime i/l"ji.n

d,

IJOS

Jel1J

trQrnpl ¡ par

la

7.J4riltl del

YAou'Vemens

ani–

¡nall.x; lnIJHVe1'i101J fluí

~roieí1t

Ctitt foil enCOre

pfUi

'zJar~¡J

'1tt'

lIs

~¡'

en [ eruient

PtrI

POUy

cela plus libres.

MiliS

pOIlYifIiOI ,

me demandera-t-on

cel

mOIl'lJemeí41

f ont-;/¡

Ji

VO y;!s dans les aJ1jma1tx,'

&

Jj

1!niformu

danl lel 'iJlg tallX

?

<'

eft, ce m< femble, paree 'l'te

lel

"égltaltx ne fo>tt mlil '1'" par la rlfiftm1&e 0" le

cho~;

/lit

¡ien t¡11e ¡el animdlt.x ayant deJ y eux, des

~rerllel,

&

t0111 lel org""el de la [enfatíon eomme

"O/tl

,

&

<el org"nel p0/tvan<

hu

offeElh enfemble

Ol!

f'par/mel1t,

t~1!te,

cette ,.ombinaifoí4 de..

rljiftan~e

':'–

de ehoe, .

'1""n.~

,1

"y

a1lro,t

'l'te

cela,

&

'1"e

I

a>1I"

mal rerOlt pltre"!"'t paJJif, dOle {'agiter d',me injin.iel

de d/verfeI manll!reI; enforte 'lue

nOIU

ne pouvons p/us

remar,!,,<r d'""iformjtl da"l fon "Elion. D e-la il arri–

'Ve '1'1< nO"l diJol1S 'lile la /,ierre tombe nlceffairement

&

'1"

e le ehien "ppellé 'Viene librement; '1'ie "0111

,,;

nO/tI

p laignons point d'une tui/e qui nOUl cñj{e un "ras,

&

'lite

n~/IJ

1101lS

emportons contre

IIn

chicn

'l.'1.i

nOltS

m.ord la jambe, '1ltoi'lu< e01lte la difflrence '1"'jl

y

tut pel!t-ltr< entre la tujl.

&

le ehien, e'eft 'lIte t01l–

tu lu

t,,¡{n tombent de méme ,

&

'1,,'un ehien ne {e

mellt

pa~

dettx fOil danl fa 'Vie préeijément de la mi–

m e m anIere. N OUI n'avonJ d'autre idle áe la

nécefft–

té,

'1'1< <elle '1ui nOltI 'Vie»: de la permanence

&

d.

J'lIníformitl

de

/'év encment .

Cer e.amell nous conduir

a

reconno]tre évidemment

qu' il n' y

a

aucune difie-rence abfolument elfemielle

&

géllérale entre les animaux

&

les végéraux: mais que

la. narure defcend par degrés

&

par nuances imperce–

p!lbl~ , ~'un

animal

qui nous paro]r le plus parfair,

¡,

Cc1Ul qUl

1

'en le moins ,

&

de celui-ci au végétal. L e

polype d'eau douce-fera , fi l'on veut, le demier des ani–

m aux ,

&

la premiere des planres.

Apres ¡¡voir examiné les difiérences, fi nous cher–

chons les relTemblances des animaux

&

des végéraux,

nc~us

en

r~ouvero~s

d'abord une qui en rrcs,-générale

&

tres-eaemrelle ; c en la facul té commune a tous deux

de fe reproduire , faculré qui fuppofe pl us d'analogie

&

de chofes fe mblables que nous ne pouvons l'imagi–

ner,

&

qui doir nous faire croire que, pour la naru–

te, les animaux

&

les végéraux fom des

~rres

a-pcu–

prcs du meme ordre.

Une feconde rclfemblance peur fe tirer du dévelop·

pement de leurs parties , propriéré qui leur en commu-

11e; q r les végéraux om aum-bien que les animaux,

la facu lré de crolrre ,

&

fi la maniere dOn! ils fe dé–

veloppeot el! dillérenre, elle ne I'en pas roralemen! ni

elTemiellement, puifqu' il y a dans les animaux des par–

ties rres-confi dérables , cpmm& les os , les cheveux, 'Ies

ongles, les cornes,

&

c.

donr le développemenr en une

v raie végérarioll,

&

que daos les premi,ers rems de la

forma~ion

le f<l'lUs végcre plt1ren qu'il ne vil .

Vne ¡roifieme rdremblance, c'en qu'il

y

a des ani–

m aux qui fe reproduifenr comme les planres ,

&

par les

meme moyens: la m)J lriplicarion des pucerons , qui fe

fair fans accouplemenr , en femblab!e

a

cclle des plan–

tes par

I~s

graines:

&

celle des polypes, qui fl! fa1r en

les coupam , re/femble a la mulriplicarion des

~rbres

par boutures.

bn peur donc alfürer avec pius de fondement en–

core , que les animaux

&

les végéraux [om des

,~rres

du

m~me

c rdre,

&

qlle la nalUre femble avoir palfé

de$ UllS aux autres par des nuances illfen fibles, puifqu'

i1s

001

enrre cm des relfemblances clfemielles

&

géné–

rales .

&

qu'i\s n'om aucune différence qu'on puifie re–

garder comme relle.

Si nous comparons mainrenanr les animaux aUI vé–

géraux par d'aurres faces; par exemple, par le nom–

óre, par le lieu, par la grandeur, par la force ,

&c.

DOUS en rirerons de nouvelles induaions.

Le nombre des efpeces d'animam en beaucoup plus

grand que celui des efpeces de plan.res; car dans le

(eul genre des infeaes,

il Y

a

peur-erre

un

plus grand

ANI

. Hombre d'efpeces , dom la plt1part .!chappent

a

nos

yCllX, qu'il n'y • d'cfpeces de plantes vifibles fur la

furface de la rerre. L es animaux mellle fe reifcmblent

en général beaucoup moios que les plantes,

&

c'ell

cene reifemblance Cntre les plantes qui fair la difficulté

de les reconnoi rre

&

de les ranger; c'en-Ia ce qui a

donné nailfance aux ?1éthodes de Butanique ,

auxquel~

les on a par cene ralfon beaucoup plus travaillé qll'a

celles de la Z oologie,. parce que .les animaux ayftlH en

etfer emre cux des dlft érences bIen plus [enrioles que

n'en om les plantes entr'elles, i1s

loor

plus aifés a re–

coono1rre

& •

ditlinguer, plus fadles

a

nommcr

&

a

décrire .

D 'ailleurs

il

y a encore un avanrage pour reconnoí'–

rre les efpeces d'animaux,

&

poue les dillinguer les

'Unes des autres; c'ea qu'on doit regarder comme la

meme efpece celle qui,

:lU

moyen de la copulation ,

fe pcrpérue

&

conferve la fi mililUde de cene efpece,

&

comme des efpeces ditrérentes celles qui, par le,

memes moyens , ne peuvent rien produire enfemblc;

de forre qu'un renard fera une efpe=e dilférenre d'UH

ehicn, fi en etre!, par

la

copularíon d'un m5

le

&

d'u–

ne fe melle de ces deux efpeces,

iI

ne réfulre rien ;

&

quand meme il réfulreroir un

animal

mi-parti, une

efpece de muler, commc ce mulet ne produiroit rien,

cela fuffiroir pour établir que le renard

&

le chien ne

feroient pas de la meme efpece" puifque nous .vons

fuppofé que pour conniruer une efpece,

iI

falloir une

produa ion cominue, perpétuelle, invariab le, fcmbla–

ble en un mor

¡¡

celle des autres animaux. Dans les

plantes on n'a pas le mcme avanrage, car quoiqu'on

ai¡ prérendu y reconno]rre des fexes,

&

qu'on air éra–

bli des divifions de genres par les parties de la fécon–

dar.jon, comme cela n'en ni auffi cerrain, ni auffi ap–

pareO! que dans les animaux,

&

que d'ailleurs la pro–

duaion des pIames fe fair de plufieues aurres fa<;ons

ou les fexes n'om aucune pan,

&

ou les panie dc

la fécondation ne fOD! pas néceJTaires; on n'a pü em–

ployer avec fucces

~e[[e

idée,

&

ce n'ea que fur une

analogie mal enrendue, qu'on

a

prércndu que cer¡e

mérhode fexuelie devoi¡ nous faire dillioguer lOutes les

efpeces ditrérentes de plantes.

Le nombre des efpeces d'animaux

ea

done plus grand

que celui des efpeces de plantes : mais

il

n' en

dl

pll$

de

m~ me

du nombre d'individus dans chaque efpece;

eomme dans les plaD!es le nombre d'individus en beau–

C(lup plus grand dans le perir que daos le grand , l'efpe–

ce des mouches ea peur-erre cent millions de foi.. plus

nombreufe que ceIle de l'élépham; de meme,

11 Y

a

en. général beaueoup

pl.us

a'herb,:s

qu~

d'arbres, plus

de

chi~l1dent

que de chenes. Mals fi I on compare la

quanlÍlé d'individus des animaux

&

des pIames , efpece

:\ efpece , on yerra que chaque

ef?ec~

de plante ell

plus abondante que chaque efpece d

animal.

Par exem–

pie , les quadrupedes ne produifent qu'un perir nom–

bre de perirs,

&

dans des intervalles aife1. confidéra–

bIes . L es arbrcs au comraire produifenr IOUs les an!>

une grande quantiré d'arbres de leur efpece.

M.

de Butron s'objeae lui-meme que fa comparai–

fon n'en pas exaae,

&

que pour !a rendre

~elle ,

il

faudroir pouvoir comparer la quantllé de grame que

prpduir un arbre, avec la quantiré de germes que peut

cOntenir la femence d'un

anim"l ;

&

que peur-érrl! on

trouveroi¡ alors que les animaux fOD! eocore plus abon–

dans en germes que les véuéraux . Mais il rc;pond que

li I'on fair a[[eotion qu'il en poffible en ramaifanr avec

foin routes les graines d'un arbre; par exemple, d'un

orme ,

&

en les femanr, d'avoir une centaine de mil–

liers de pelits ormes de la produaion d'une feule an–

née, on avouera néceO'airemenr que, quand on preu–

droir le mt!me foin pour fournir

¡¡

un cheval roures les

jumens qu'il pomroir faiIlir en un an, les réfu!rars fe–

roiem fon diffétens dans la produaion de

l'a",mal ,

&

daos aelle du vágéral .

Je

n'examine donc. pas ( dir

M .

de Butron) la quaoriré des germes;

premler~mem

par–

ce que dans les animaux nous ne la connOlifons pas ;

&

en fecond lieu, parce que dans les végéraux

iI

y

a

peur-~rre

de . melue des

germ~

félOinaux, "':- que la

graine n'en pomr un germ!' , mal.s une p rodualon auffi

parfaire que I'en le foerus d un

a",mal,

a laquelle , com–

me • celui-d,

iI

ne manque qu'un plus grand déve–

loppemenr .

M .

de Bulfon s'objeae encore la prodigieufe multi–

plicarion de ccr¡aines efpeces d'infeacs , comme ceIle

des abeilles dOn! chaque femelle produir rrente

iI

qua–

rante mille mouches: mais il répond qu'il par1e du gé–

néral des animaux comparé au général ' des plantes ,

&-

que: