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ANI
~~oes
enérieurs dom les végéraux [e fervent pour pom–
per la nourrirure ; on yerra que les racincs fe dérour–
nen! d'un obnacle ou d'une veine de mauvais rerrein
poue aller chercher la bonne rerre; 'que meme ces ra–
cines fe divi(cm , fe multiplicll! ,
&
vom jufqu'. chan–
gcr de forme, pour procurer de la nourrirure a la plan–
le. La différcncc corrc les :mimaux
&
les végéraux ne
peur donc pas s'é¡ablir fur la maniere dom ils fe nour–
rilfem.
Cela ¡wt ú,.< d'a'lI(/nt plru '1ue <el air de
!ponta,,¡ité '1"/ nOIU frappe danl lel anima"x '1,,; fe
rl'f.~l(.'lJent,
foit '1l/nnd ils chttrchent leuy proie
011
dans
d'QlltreJ
occllfinl'lJ ,
&
'l/U nOIJJ ne 11oyonl p oint
dans
lel 'VIgét"ltx, rft pcut-éere
U"
préjugl, Ime i/l"ji.n
d,
IJOS
Jel1J
trQrnpl ¡ par
la
7.J4riltl del
YAou'Vemens
ani–
¡nall.x; lnIJHVe1'i101J fluí
~roieí1t
Ctitt foil enCOre
pfUi
'zJar~¡J
'1tt'
lIs
~¡'
en [ eruient
PtrI
POUy
cela plus libres.
MiliS
pOIlYifIiOI ,
me demandera-t-on
cel
mOIl'lJemeí41
f ont-;/¡
Ji
VO y;!s dans les aJ1jma1tx,'
&
Jj
1!niformu
danl lel 'iJlg tallX
?
<'
eft, ce m< femble, paree 'l'te
lel
"égltaltx ne fo>tt mlil '1'" par la rlfiftm1&e 0" le
cho~;
/lit
¡ien t¡11e ¡el animdlt.x ayant deJ y eux, des
~rerllel,
&
t0111 lel org""el de la [enfatíon eomme
"O/tl
,
&
<el org"nel p0/tvan<
hu
offeElh enfemble
Ol!
f'par/mel1t,
t~1!te,
cette ,.ombinaifoí4 de..
rljiftan~e
':'–
de ehoe, .
'1""n.~
,1
"y
a1lro,t
'l'te
cela,
&
'1"e
I
a>1I"
mal rerOlt pltre"!"'t paJJif, dOle {'agiter d',me injin.iel
de d/verfeI manll!reI; enforte 'lue
nOIU
ne pouvons p/us
remar,!,,<r d'""iformjtl da"l fon "Elion. D e-la il arri–
'Ve '1'1< nO"l diJol1S 'lile la /,ierre tombe nlceffairement
&
'1"
e le ehien "ppellé 'Viene librement; '1'ie "0111
,,;
nO/tI
p laignons point d'une tui/e qui nOUl cñj{e un "ras,
&
'lite
n~/IJ
1101lS
emportons contre
IIn
chicn
'l.'1.i
nOltS
m.ord la jambe, '1ltoi'lu< e01lte la difflrence '1"'jl
y
tut pel!t-ltr< entre la tujl.
&
le ehien, e'eft 'lIte t01l–
tu lu
t,,¡{n tombent de méme ,
&
'1,,'un ehien ne {e
mellt
pa~
dettx fOil danl fa 'Vie préeijément de la mi–
m e m anIere. N OUI n'avonJ d'autre idle áe la
nécefft–
té,
'1'1< <elle '1ui nOltI 'Vie»: de la permanence
&
d.
J'lIníformitl
de
/'év encment .
Cer e.amell nous conduir
a
reconno]tre évidemment
qu' il n' y
a
aucune difie-rence abfolument elfemielle
&
géllérale entre les animaux
&
les végéraux: mais que
la. narure defcend par degrés
&
par nuances imperce–
p!lbl~ , ~'un
animal
qui nous paro]r le plus parfair,
¡,
Cc1Ul qUl
1
'en le moins ,
&
de celui-ci au végétal. L e
polype d'eau douce-fera , fi l'on veut, le demier des ani–
m aux ,
&
la premiere des planres.
Apres ¡¡voir examiné les difiérences, fi nous cher–
chons les relTemblances des animaux
&
des végéraux,
nc~us
en
r~ouvero~s
d'abord une qui en rrcs,-générale
&
tres-eaemrelle ; c en la facul té commune a tous deux
de fe reproduire , faculré qui fuppofe pl us d'analogie
&
de chofes fe mblables que nous ne pouvons l'imagi–
ner,
&
qui doir nous faire croire que, pour la naru–
te, les animaux
&
les végéraux fom des
~rres
a-pcu–
prcs du meme ordre.
Une feconde rclfemblance peur fe tirer du dévelop·
pement de leurs parties , propriéré qui leur en commu-
11e; q r les végéraux om aum-bien que les animaux,
la facu lré de crolrre ,
&
fi la maniere dOn! ils fe dé–
veloppeot el! dillérenre, elle ne I'en pas roralemen! ni
elTemiellement, puifqu' il y a dans les animaux des par–
ties rres-confi dérables , cpmm& les os , les cheveux, 'Ies
ongles, les cornes,
&
c.
donr le développemenr en une
v raie végérarioll,
&
que daos les premi,ers rems de la
forma~ion
le f<l'lUs végcre plt1ren qu'il ne vil .
Vne ¡roifieme rdremblance, c'en qu'il
y
a des ani–
m aux qui fe reproduifenr comme les planres ,
&
par les
meme moyens: la m)J lriplicarion des pucerons , qui fe
fair fans accouplemenr , en femblab!e
a
cclle des plan–
tes par
I~s
graines:
&
celle des polypes, qui fl! fa1r en
les coupam , re/femble a la mulriplicarion des
~rbres
par boutures.
bn peur donc alfürer avec pius de fondement en–
core , que les animaux
&
les végéraux [om des
,~rres
du
m~me
c rdre,
&
qlle la nalUre femble avoir palfé
de$ UllS aux autres par des nuances illfen fibles, puifqu'
i1s
001
enrre cm des relfemblances clfemielles
&
géné–
rales .
&
qu'i\s n'om aucune différence qu'on puifie re–
garder comme relle.
Si nous comparons mainrenanr les animaux aUI vé–
géraux par d'aurres faces; par exemple, par le nom–
óre, par le lieu, par la grandeur, par la force ,
&c.
DOUS en rirerons de nouvelles induaions.
Le nombre des efpeces d'animam en beaucoup plus
grand que celui des efpeces de plan.res; car dans le
(eul genre des infeaes,
il Y
a
peur-erre
un
plus grand
ANI
. Hombre d'efpeces , dom la plt1part .!chappent
a
nos
yCllX, qu'il n'y • d'cfpeces de plantes vifibles fur la
furface de la rerre. L es animaux mellle fe reifcmblent
en général beaucoup moios que les plantes,
&
c'ell
cene reifemblance Cntre les plantes qui fair la difficulté
de les reconnoi rre
&
de les ranger; c'en-Ia ce qui a
donné nailfance aux ?1éthodes de Butanique ,
auxquel~
les on a par cene ralfon beaucoup plus travaillé qll'a
celles de la Z oologie,. parce que .les animaux ayftlH en
etfer emre cux des dlft érences bIen plus [enrioles que
n'en om les plantes entr'elles, i1s
loor
plus aifés a re–
coono1rre
& •
ditlinguer, plus fadles
a
nommcr
&
a
décrire .
D 'ailleurs
il
y a encore un avanrage pour reconnoí'–
rre les efpeces d'animaux,
&
poue les dillinguer les
'Unes des autres; c'ea qu'on doit regarder comme la
meme efpece celle qui,
:lU
moyen de la copulation ,
fe pcrpérue
&
conferve la fi mililUde de cene efpece,
&
comme des efpeces ditrérentes celles qui, par le,
memes moyens , ne peuvent rien produire enfemblc;
de forre qu'un renard fera une efpe=e dilférenre d'UH
ehicn, fi en etre!, par
la
copularíon d'un m5
le
&
d'u–
ne fe melle de ces deux efpeces,
iI
ne réfulre rien ;
&
quand meme il réfulreroir un
animal
mi-parti, une
efpece de muler, commc ce mulet ne produiroit rien,
cela fuffiroir pour établir que le renard
&
le chien ne
feroient pas de la meme efpece" puifque nous .vons
fuppofé que pour conniruer une efpece,
iI
falloir une
produa ion cominue, perpétuelle, invariab le, fcmbla–
ble en un mor
¡¡
celle des autres animaux. Dans les
plantes on n'a pas le mcme avanrage, car quoiqu'on
ai¡ prérendu y reconno]rre des fexes,
&
qu'on air éra–
bli des divifions de genres par les parties de la fécon–
dar.jon, comme cela n'en ni auffi cerrain, ni auffi ap–
pareO! que dans les animaux,
&
que d'ailleurs la pro–
duaion des pIames fe fair de plufieues aurres fa<;ons
ou les fexes n'om aucune pan,
&
ou les panie dc
la fécondation ne fOD! pas néceJTaires; on n'a pü em–
ployer avec fucces
~e[[e
idée,
&
ce n'ea que fur une
analogie mal enrendue, qu'on
a
prércndu que cer¡e
mérhode fexuelie devoi¡ nous faire dillioguer lOutes les
efpeces ditrérentes de plantes.
Le nombre des efpeces d'animaux
ea
done plus grand
que celui des efpeces de plantes : mais
il
n' en
dl
pll$
de
m~ me
du nombre d'individus dans chaque efpece;
eomme dans les plaD!es le nombre d'individus en beau–
C(lup plus grand dans le perir que daos le grand , l'efpe–
ce des mouches ea peur-erre cent millions de foi.. plus
nombreufe que ceIle de l'élépham; de meme,
11 Y
a
en. général beaueoup
pl.usa'herb,:s
qu~
d'arbres, plus
de
chi~l1dent
que de chenes. Mals fi I on compare la
quanlÍlé d'individus des animaux
&
des pIames , efpece
:\ efpece , on yerra que chaque
ef?ec~
de plante ell
plus abondante que chaque efpece d
animal.
Par exem–
pie , les quadrupedes ne produifent qu'un perir nom–
bre de perirs,
&
dans des intervalles aife1. confidéra–
bIes . L es arbrcs au comraire produifenr IOUs les an!>
une grande quantiré d'arbres de leur efpece.
M.
de Butron s'objeae lui-meme que fa comparai–
fon n'en pas exaae,
&
que pour !a rendre
~elle ,
il
faudroir pouvoir comparer la quantllé de grame que
prpduir un arbre, avec la quantiré de germes que peut
cOntenir la femence d'un
anim"l ;
&
que peur-érrl! on
trouveroi¡ alors que les animaux fOD! eocore plus abon–
dans en germes que les véuéraux . Mais il rc;pond que
li I'on fair a[[eotion qu'il en poffible en ramaifanr avec
foin routes les graines d'un arbre; par exemple, d'un
orme ,
&
en les femanr, d'avoir une centaine de mil–
liers de pelits ormes de la produaion d'une feule an–
née, on avouera néceO'airemenr que, quand on preu–
droir le mt!me foin pour fournir
¡¡
un cheval roures les
jumens qu'il pomroir faiIlir en un an, les réfu!rars fe–
roiem fon diffétens dans la produaion de
l'a",mal ,
&
daos aelle du vágéral .
Je
n'examine donc. pas ( dir
M .
de Butron) la quaoriré des germes;
premler~mem
par–
ce que dans les animaux nous ne la connOlifons pas ;
&
en fecond lieu, parce que dans les végéraux
iI
y
a
peur-~rre
de . melue des
germ~
félOinaux, "':- que la
graine n'en pomr un germ!' , mal.s une p rodualon auffi
parfaire que I'en le foerus d un
a",mal,
a laquelle , com–
me • celui-d,
iI
ne manque qu'un plus grand déve–
loppemenr .
M .
de Bulfon s'objeae encore la prodigieufe multi–
plicarion de ccr¡aines efpeces d'infeacs , comme ceIle
des abeilles dOn! chaque femelle produir rrente
iI
qua–
rante mille mouches: mais il répond qu'il par1e du gé–
néral des animaux comparé au général ' des plantes ,
&-
que: