ANI
Púnion
nous en
inconnue
&
la préfcllce nuilible;
&
cet
ordre de penfées qui conflitue notre éue, en eft peut–
etre tout-:l-fait indépendant.
II me (emble '1ue I'Hijlo–
ám
de la nat"re ",eorde iei aux
}~/taphjfi<ienJ
bun
plm '111'il1 n'oferoiene lui demander,
0 ..
/Ie '1ue foie
/a
mdniere done nOUJ penferonI 'fuand notre ame fera dl–
barrajife de Jo" mveloppe,
&
fortira de
l'
IMt de ehry–
falide ; il eft eonjfane
'1,u
eeete cO'fue mlprifable da/lJ
,Im{"e/le elle re[fe dlten"e pOft.. Iln eemJ, infiue prodi–
gi"'f,men: fur I'o..dre de penjleJ '{I'; eonftitl/e fon
¡–
tre;
&
malgrl la fuieeJ 'fuel'{,,,foiJ trh-fáeherifeJ de
~dte
il1fiut1lcc,
elle
n'en 1nontre pal moi1JJ
évidem ...
ment la fage{[e de la provide"ce, 'fui fe {trt de cet
aiguillon pour nOUJ rappeller fanJ "fTe
a
la conferva–
tion de 11olu-mimn
&
de nolre e!pece,
N ous exil10ns donc faDs favoir comment,
&
nous
penCons fans r.woir pourquoi,
Cette propojieio11 me pa–
roít Ividente
;
mais 011 ptlte obferver '{uflne
"
la (c–
conde partie, que ¡'ame eft [rejettt
ti
Itne
{orte
d'jner–
tie,
,."
confl'f1le".. de /a'{"elle elle re[feroit perpltuel–
lemme appli'l,de
..
/a mime pen(le, petlt-lere ,,/a mé–
me idle,ji .J/e n'en Itoit tirh par '{,,,I'{,,e chofe d'ex–
tlrieur
a
.!/e 'fui
l'
avertit
,
fans tOI<tefoiJ prlva/oir
(1Ir fa /ibertl, C 'eft par cetee derniere f(le1lltl 'f"'elle
s',irrite 011 '1u'elle p"fTe legerement d'une eoutemp/a–
tíon "une autre, L orf'l'" I'extrcice de cetee faeu/tl
ccje, elle refte fixle f"r
/a
mime eo"temp/ation;
&
te!
eft peut-étre
/'
Itat de ee/ltÍ 7ui J'endort
,
de ce/lú-mime
fjm
dort
&
de ce/ui '{ui midite treJ-profondlmmt, S'i/
ary;ve
ti
ce ¿,rnier
ae
parcortrir fttcce.1Jivement
diffl–
rel1f
ohj~tJ ,
ce n'ejl point
par un alfe
d~
(a
volontt
'l'te
cette
flicceffi on
$'
ex/cHte,
e'
eft
la linijon deI obietI
,ninu
f{lti
l'
~ntraine;
&
je ne
connoiJ
rien
d'ouJli
ma–
cbÍ>lal 'lIte I'h.mme abforbl dam une m/ditation pro–
f onde , ji ce ,,'eJI /'homme p/ongl danJ un profond
Jo",meil,
Mais quoi qu'i1 eu f'Oit de notre maniere
d'~tre
ou
de [entir; quoi qu'il en [oit de la vérité ou de la fauf–
reté de I'apparence nu de la réal ité de nos fenCatious,
les réfultats de ces memes [enfadons n; en Cont pas
,moins certains par, (arpon;\ naus , Cer ordre d' idées,
ceue fuite de peRCées qui exifle au-ded3ns de
nous-m~mes , quoiquc fort ditféreme des objets qui les cautent ,
De laiUent pas
d'~tre
I'atfeétion la plus réelle de notre
¡ndividu,
&
de nous donner des relatioos avec les ob–
jets extérieurs, que DOUS pouvnns regarder cnmme des
rappons réels, puiCqu'ils fout invariables,
&
t0l1jours
les
m~mes
relativement
a
nous, Ainti nous ne devons
pas douter que les différences ou les reU'emblances que
DOUS appercevons entre les objets, ne [oiem des ditfé–
rcnces
&
des ralTemblances certaines
&
réelles dans I'or–
dre de notre exiflence par rapport
a
ces
m~mes
ob–
jetS. Nous pouvons donc nous donnee le ptemier
rang dans la nature, N ous devons enfuite donner la
feconde place aux animaull; la troilieme aux végétaux,
&
enfin la derniere aux minéraux, Car quoique nous
ne dirtinguions pas bien nettement les qualités que nous
avons en yerta de notre animalité Ceule, de celles que
nous avons en vertu de la [f?iritualiré de Dotre ame,
nu ph1t6t de la fupériorité de Dotre entendement Cur
celui des
b~tes,
nnus ne pOUl'ons guere douter que les
animaux étant doüés comme nous des
m~mes (en~,
polT'édam les
m~mes
principes de vie
&
de mouve–
ment,
&
faifant une mfinité d'aétions femblables aux
n6tres; ils n'ayent avec les objets extérieurs des rap–
pom du
m~me
ordre que les n(mes,
&
que par con–
féquem nous ne leur relT'emblions o bien des ¿gards,
N
ous différons beaucoup des végétaux , cependant nous
leur reU'emblons plus qu'ils ne relT'emblent aux miné–
raux;
&
cela, parce qu'ils ont une efpece de forme
vivante, une organíCation animée, fcmblable en quel–
que fac;on o la nÓtre; au Iieu que les minéraux
D'on~
aucun organe,
Pour faire done I'hifioire de
l'
animal,
il faut d'a.
bord reconnoítre avec exaétitude I'ordre général des rap–
pons qui lui font propres,
&
difiinguer enfuite les rap–
pons qui lui [ont cómmuns avec les végétaux
&
les
minéraux ,
L'animal
n'a d,e commun avec le minéral
que les qualités de la muiere prife généralement; fa
fubfiance a les m€mes propriétés virtuelles; elle efl
étcndu~,
pefante, impénétrable, comme tour le refle de
la manerc: mais Con CEconomie efi toute ditférente ,
L: minéral D'ea qu'unc matiere prute, iDfenfible, n'
agllT'ant que par la contrainte des lois de la méchani–
que, tl'opéitfant qu'i la force
g~néralement
répandue
dans I'unlvers, Cans or&anifation, fans puilT'ance, dé–
nuée de toutes facultés, meme
d~
ccHe
de
fe repro-
ANI
399
i
duire; fubllance informe,
f.~ite
pour etre foulée aux
l. piés par les
homm~s
&
les animaux, laquelle malgré
le nom de
mita/ pr!eiellx,
n'en elt pa moins mé–
prifée par le Cage,
&
ne peut avoir qu'une valeur ar–
bitraire, toiijours fubordonnée
ji
la volonté,
~
toa.–
jours dépendante de la convention des hommes,
L'ani–
mal
réunit toutcs les
puitr.~nces
de la nature; les four–
ces qui I'animent lui [ont propres
&
particulíeres;
il
veut,
il
aglt,
iI
fe détermine, il opere, il communique
par fes Cens avec les objets les plus éloignés: Con in–
dividu efi un centre ou tout fe rapporte; un poínt olí
I'univers entier fe r6ftéchit; un monde en raccourci.
Voilo les rapports qui lui font propres: CCUI qui lui
[ont communs avec les végétaux, [ont les f.cultés de
croltre, de fe développer, de (e reproduire, de fe mulo
tiplier,
On eonpoit bien 'lite toltteJ ces vlriels ob(eltr–
eifTent [tlr les limiter JeJ "gncJ"
&
'1,,'011 allroit bien
de /a peine
a
/a
appercev oir di[finaemenl fur
/.
pa./Ja–
g~
du minlral au vlllta/ ,
&
dlt vlgltal
..
I'anima/ ,
U
fallt done da"s ce '{tli pr/eode
&
ce 'fui fuit, in–
jlituer
la
comparaifon
ellt,'t It"
animal
111;.
v /g/tal,
&
Nn minlral bim dlcidl, ji 1'01<
ne vellt s'expofer
ti
tortrner
"
"infini dan!
IIn
/abyrinthe dont on ne
Jortiro;t
Jllmais
.
L'ohfervatelll' e[f forcé de paJl'er d'" n individu
a
U/l
tJlltrt: maiI I'hiflor;6n
de la
11ature eft eontralnt
d~
l'
embrafTer par grandeJ mafTeJ;
&
ces mafTes iI les eort–
pe dans la endroieJ d. la ehaine o;' les /f,uaneeJ INi
paroifTe..t trancher le p/UJ vlvem",t;
&
,¡
fe garde
bim
d'imagi,,~,.
'{ue ces divifionI foient 1'0Nvrage de
In nature .
La différence la plus apparcnte entre les animaux
&
les ,,¿aémllx, paroÍt étre ceue facu lt¿ de fe mouvoir
&
de ';:hanger de lieu, dom les animaux font doüés,
&
qui n'efl pas dOntlée aux végétaux,
1I
ea vrai que
nous ne connoilT'ons aucun végétal qui ait le mouvc–
ment progreffif; mais nous voyons plulieurs efpeces
d'anímaux, comme les huítres, le, galle-infeétes,
&c.
auxquelles ce mouvement paro!t avoir été rcfufé, Cet–
te différence n'efl done pas générale
&
nécelfaire.
U
l1e différcnce plus elT'entie\le pourroit fe tirer de la
faculté de
plttir,
qu'on ne peut guere refufer aux ani–
maux,
&
dont il femble que les végétaux foient pri–
vés , Maís ce mot
fentir
renferme un
{j
grand nom–
brc d'idées, qu'on ne doit pas le proDoncer avant que
d'cn avoir fait I'analyfe : car
{j
parf",tir
nous enten–
dO/ls Ceulement faire une action de mouvemel1t
a
I'oc–
cafíon d'un choc ou d'une réliflance, DOUS trouverons
que la plante appellée
fenjitive
efl capable de cette efpe–
ce de fentíment comme les animaux , Si a\l contraíre
011
veut q\¡e
f<ntir
tignifie
apper&evoir
&
comparer
,des perceptiolls, nous ne fommes pas mrs que le, ani–
maux went cette efpece de Centiment;
&
{j
nous ac–
cordons quelque chofe de Cemblable am chiells, aux
éléphans,
&e,
dont les aétions femblent avoir les
m~mes caufes quc les nlltres, nous le refuferons
a
une
infinité d'efpeces d'animaux,
&
Curtout
a
ceux qui nou¡
plroilT'ent
etre
immobiles
&
fans .étion, Si on vouloit
que les hultres, par exemple, eu(fent du fentiment
comme les chicos, mais
a
un degré fon inférieur, pour–
quoi n'accorderoit-on pas aux végétaux ce
m~me [~n
timent dans un degré encore au-deU'ous? Ceue difleren–
ce entre les animaux
&
Les vcl'gétaux D'el1 pas géné–
rale; ellc n'eli pas méme bien décidée,
MaÍJ n'y
a-I–
il'
'{11e
ces deux manie"J d,
femir,
ou fe mOllvoir
a
I'occ"jion d'lIn ehoe 0'1 d'un. rlji[l,mee
,
011 apptretv oir
&
comparer des perccptiom?
i/
me femble '1ue et 'f"¡
s'appe", en moi fentiment d, p/ai/ir, de dou/"I1' ,
&e,
f¿ntiment
de
mon
exiftence,
&c. ,,'
eft ni
mouvement ,
ni perception
&
eompartlifon de per(tptionI ' II me
femble 'fu'iI en e[l'/1I ("'tim<nt prlS dom ce ,troifiemt
f~m
cO"1me de
/,.
pmfle, '1N'on ne peut oomfaret'
a
rien, paree 'fu'elle ne_ ...fTtmble
,;
rie",
&
'1/1 iI p0ltr–
roit bren y avqlr 'fuel'fue <hofe de
c~
f<ntiment dans
¡tI
tJnjYl%allx.
Une troíiieme différence pourroit etre dans la ma–
niere de fe nourrir , Le! animaux par
le
moyen de, queJ–
ques organas I:xtérieurs, faitilT'eDt le! chofes qUl leur
c~nviennelJ[,
vOnt chercher leur phure.'
choi~lfent lell~s
ahmens: les plantes
IU
co.ntraire parOllfeor etre, rédUl–
tes
a
recevoir la nourriture que
la
terre veut blcn leur
foumir,
11
Cemble que cette nourriture Coit toiijours la
meme ' aucuDe diverlité dans la fl\311iere de fe la pro–
curer' ' aUCUll choix dans l'efpece; I'humidité de la ter–
re elt' leur feul aliment, Cependam li I'on fait auen–
tion o I'organifation
&
a
I'aaion des racines
&
des
feuillcs, on reconnoítra bient6t que ce fom la les Or-
ganes