ANI
que d'ailleurs cet etemple des abeilles, qui
peut-~tre
ell
celui de la plus grande multiplication que DOUS connoif–
fions dans
les
animJux , ne fuit pas UDe preuve; car de
treme ou quarame mílle
mouch~s
que la mere abeille
produir, il o'y eD a qu'un rres-petit nombre de femel–
les, quinze ccms ou deux mille
m~les ,
&
tout le re- '
(le
ne Com que des muler; ou plllt6t des mouches neu.–
tres,
fans fexe ,
&
ineapables de produire,
1I
faur avoücr que dans les infeétes, les poilfon's ,
les
coquíllages,
iI
Y
a des cfpeces quí paroilfem
~rre
extrememem abondames: les hUlrres, les harengs, les
puces, les hannerons ,
&<,
COnt peur-etre eo auffi graud
nombre que les moulfes
&
les aurres plantes les plus
communes : mais, a tour prendre, on remarquera aifé–
mem que la plus grande parrie des cfpeces d'animaux
elt moios abondante en individus que les eCpeces de plan–
tes;
&
de plus on obfervera qu'en comparaD[ la mul–
t iplicatíoD des cCpeces de plames emre elles,
iI
n'y
a
pas des differences auffi graodes daos le Dombre des in–
dividus, que dans
les
cfpeces d'aniOlaux , dOD[ les uns
engendrem un oombre prodigieuI de perirs,
&
d'autres
lI'en
produiCent qu'un rres-pem nombre; au lieu que dans
les
plalH~
le nombre des produétions elt toujours fon
grand daos toures les efpeces ,
II
parolt par tOut ce qui précede, que les eCpeces le.
plus viles, les plus abjeétes , les plus perires
a
nos yeuI,
fom les plus abondames en ind,vidus , tam dans les a–
nimaux que dans les plantes , A meCure que les efpeces
d'animaux nous
p~roilfem
plus parfaites, nous les vo–
yons réduites
a
un moindre nombre d'individus, Pour–
coit-on croire que de certaines formes de corps, com–
me celles des quadrupedes
&
des oiCeaux, de certains
organes pour la perfeétion du fentiment, eouteroiem plus
ii
la nature que
la
produétion du vivallt
&
de l'orga–
JliCé, qui nous parolc
ti
difficile
a
concevoir?
N on,
«-
1"
11<
f. p."t <ro;r. , P our fat;Ifa;r., I'il
41
~oJlible ,
a" phlnomme propofl , il falle remonter juf'lt/a I'ordre
pr;miei! du chofu ,
&
le fuppofer t.1 'ltte la produ–
a;011 deI g,a"dI a11;mau;< elÍt lel auJli abondante
'1'"
uf/e dtI "'feé/u, On vo;t al< prem;er <o"p-d'",il 'lile
ceete e!pue monftrlleufe eút b;en-tat englouti lu alt–
$YeI
,
fe fllt dlv ode elle-mime,
cAl
co"vert fude la
furf,,« d. la terre,
&
'ltU b;en-tót
;1
n'y elie ce, [rer
le cont;,t01I 'fue dn ;nfeau, dtI oiJea"x
&
des
1/1-
¡han¡;
&
danI
1"
,atoc , 'lile
1"
bale;nes
&
1"
po;f–
¡om ,
'1";
p"r hur pee;te1!e, auro;enl I<happl
..
la vo–
rac;el
ti"
balei",!
;
ordre de <hofes 'lit; certa;nemene
n'ellt
pa! lel <omparable
a
"It'; 'I"i ex ijle,
L a
Pro–
videna f<mble done ici " vo;r fate la <hof" po"r le
tUleuX.
.
M ais palfons ma'otenant, avee M , de Buffon,
a
la
j:omparaifoo des animaux
&
des végétaux pour le lieu,
la
grandeur,
&
la forme , L a terre elt le
Ceul
líen 011
les végétaux puilfcm fub li lter : le plus grand nombre s'é–
le"e au-delfus de la Curface du terrein,
&
Y
ell anaché
par des racines qui le pé,letrent
a
une petite profondeur,
Quelques-uos , comme les rrutres, follt enrieremem eou–
verts de terre; quelques autres, en petit nombre, eroif–
fem fous les eaux: mais tous Ollt befoio pour exirter ,
d'"tre placés
a
la fmface de la terre , L es animaux au
contraire font plus généralemellt répandus; les uns ,ha–
bite
m
la furface; les autres I'imérieur de la terre: ceux–
ci
vivenr au fond des mers ; cetU-liI les parcourent
:l
une hauteur médiocre ,
JI
Y
en
1
daos
1
'air, dans
I'in~
réricur dcs plantes; dans le eorps de I'homme
&
des
autres animaux; dans les Iiqueurs : on en rrouve juCque
dans les pierres, les dails,
Voye~
D Í\ ILS ,
Par l'uCage du microfcoPd , on prétend avoir décou–
ven un grand nombre de nouvelles eCpeces d'animaux
fon différentes enrre elles ,
II
peur paroltre ringulier qu'a
peine on ait pu reconnoltre une ou deux eCpeces de plan–
tes nou velles par le fecours de cet inltrument , La pe–
tite moulTe produite , par la moililfure elt peur-crre la
feule plante microfeopique dont 00 ait parlé , On pour–
roit done eroire que la oature s'ell refufée
i\
produire
de
tr~
-petites plantes; raodis qu'elle s'elt livrée avee
profufion :. faire naitee des anima1cules : mais on pour–
roit Ce tromper en adoptant cene opinion 6ns examen;
&
I'crrcur pourroir bien venir en effer de ce que
l~s
plantes Ce relfemblant beaucoup plus que les animaux,
jI
elt plus difficile ·de les recoonoltre
&
d'en diltioguer
les efpeces; enforre que cette moililfure, que nous ne
pr~tlons
que pour une moulfe in fin iment petite , pour–
ro,r erre une efpece de bois ou de Jardin
9.uiferoit peu–
pIé d'uo grand oombre de plantes rres-diflerentes, mais
dollt les ditférences échappent
11
nos yeux,
Il
elt vrai qu'en COInoaram la graodeur des animau!
Tom~
1,
"'"
ANI
&
des plante!, elle paroltra alfez i06gale ; 'Car il y a
beaucoup plus loin de la grolfeur d'une balcine
¡,
celle
d'uo de ces prérendus animaux microCcopiqlles, que du
chcoe le plus élevé a la moulJ'e dOD! nous parlions tout–
:,-I'heure;
&
quoique la grandeur De Coit qu'uo ami–
but puremenr relatif , il ell eepeodaur utile de cODlidé–
rer
les
rermes exrreme. 011 la narure Cemble s'erre bor–
née, L e grand parolt erre alJ'ez égal dans les animau
x
&
dans les plantes; une groere baleine
&
un gros arbre
fom d'un volume qui u'ell pas Con inégal; tandis qu'
en perir on a eru voir des animaux doot un millier ré–
unis n'égaleroient pas en volume la perite plame de la
moililfure ,
Au relte , la difrérence la plus générale
&
la plus Cen–
fible emre les animaux
&
les vegétau!
ell
celle de la
forme : ceHe des animaux, quoique variée
¡,
I'infini , ne
reITemble point
ií
ceHe des plantes;
&
quoique les po–
Iypes , qui
Ce
reproduifenr eomme les plantes, puilfenr
~rre
regardés comme fuiCant la nuance entre les ani–
mau!
&
les
vég~raul,
noo-Ceulemem par la fa,ou de
fe reproduire, mais enCOre par la forme extérieure; OIJ
peut cepeodant dire que la figure de quelque
animal
que
ce fOlt elt alfez différente de la forme exrérieure d'Une
plante, pour qu'il Coit diffieile de s'y tromper , Les a"
nimaúx peuvem
ií
la vérité faire des ouvrages qlli reC–
femblem
a
des plames ou
iJ
des tleurs: mais jamais les
plantes ne produironr rien de' femblable
ii
un
al,;mal ;
ces infeaes admirables qui prodllifem
&
rravaillem le
corail, n'auroiell! pas été mécunnus
&
pris pour deg
tleurs,
Ii,
par un préjugé mal'fondé, on n'eut pas re–
gardé le corail eomme une plante , AiMli les erreurs oa
1'00 pOUtroir tomber en comparanr la forme des plan–
tes
ii
celle des animaux, ne porterom jamais que fUI
un petit nombre, de fuj<rs qui font la nuance entre les
deux;
&
plus on fera d'obfervations, plus on fe con–
vaincra qu'cotre les animau!
&
les végéraux, le créa–
teur n'a pas mis de rerme fixe ; que ces deuI genres
d'~tre
organiCés om beaucoup plus de propriétés com–
munes que de différcnees réelles; que la produétion de
I'animal
ne coute pas plus,
&
pem-erre moins
ií
la na–
IUre, que eelle du végéral; qu'en général la produ–
étion des etreS organiCés ne lui coure ríen;
&
q\l'enfi n
le vivant
&
I'animé, au lieu d'erre un degré métaphy–
fique des erres, elt une propriété phylique de la ma–
tiere,
Apres nous
~rre
tirés,
¡¡
I'aide de la profonde mé–
taph)'lique
&
des grandes iMes de M , de Buffon, de
la premicre partie d'un :miele rrcs-importanr
&
rrcs-dif–
ficilc, nous allons palJ'er
a
la feconde partie, que nous
devons
a
M , d' Aubenton, Con illultre
colle~ue ,
dans
l'ouvrage de
I'Hijlo;re nae"re"_ g lnlral.
&
parti<l'–
¡iere.
Les animaux, dit
M.
d' Aubenton, tiennent la premie–
re place dans la divilion générale de l'hiltoire narurelle .
On a dillribué tous les objets que cette Ccience com–
prend, en rrois c1alfes que l'on appelle
regneJ:
le pre–
mier elt le regne
an;mal ;
nous avons mis les animaux
dans ce rang , parce qu'i1s ont plus de rapport ' avec nous
que les végétaux, qui Conr renfermés dans le fecond
regnc;
&
les minéraux en ayanr ellcore moins , Cont
daos le rroifieme , Dans plufieurs ouvrages d'hiltoire na–
turelle , on rrouve cependanr le regne minéral le pre–
mier,
&
le regne
an;mal
le dernier , L es auteurs o nt
cr~
devoir
cl)~ll)encer
par les objets les plus limpIes,
qut fonr les mméraux,
&
s'élever enCuite comme par
degrés en parcourant le regoe végéral, pour arriver aux
obLets les plus compofés , qui COut les animaux,
Les anciens om diviCé les allimaux eo deux c1alfes ;
la premiere
cOI.np~end ce~x
qui 0111 du fang,
&
la Ce- ,
conde ceux, qUt n 0111 pOinr de fang , Cette méthode é–
toir connue du rems d' Arillore,
&
peur-étre long-tems
avant ce grand philofophe;
&
elle a été adoptée prel:
que
gé~é,ralemeot
juCqu'a préCenr , On objea e
con~re
cette dlvtrion, que tous les animauI om du Cang , pUlf–
qu'ils om tous une liqueur qui eDlretient la vie , en cir–
culam dans tour Ie-eorps ; que l'c(Jenee du fang ne con–
filte pas dans fa coulcar rouge ,
&<,
ces objeétions ne
prouveot rien conrre la méthode donr il s'agit , Que
touS les animaux ayem du fang ou qu 'il n'y en air
qu'une panie ; que le nom de fan'g c01vienne, ou noo,
a
la liqueur qui circule dans le corpS des aurres, il Cuf–
ti~
9ue cette liqueur ne foit pas rouge, pour q?'elle foit
dtfferente du
fao~
des autres animaux, au molOs par la
eouleur; cene d,fférence en done un moyen de les di–
Ilinguer les uns des autres,
&
fait un caraétere pour
chacune de ces c1alJ'es ; mais il
y
a une autre objeétion
a
laquelle 00 ne peut répondre, Parmi les animaux que
Noo
1'00
•