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ANG
T outes les religions om admis I'eliltence deS
4Ht<J,
.quoíque la raifon naturel le ne la démontre pas . L es
Juífs J"admenoient , fondés fur la révélation, li I'on en
excepte les Sadducéens; ccpendant tous ceux de cene
f~éle nc I'om pas niée, témoill les Samaritains
&
Ics Ca–
l·a·,·res, comme
iI
parolr par Buzard, auteur d'ulle ver–
flon arabe du Pemateuque, & par le commemaire d'Aa-,
ron, Juif Car:ü'tc, fur le meme livre, ouvrages qui fe
trouvem dans les manufcrits de la bibliotheque du Roi .
V opz
SADDUCE'ENS, & CARA ITE S.
( 1)
L es Chrétiens om embraUé
la
meme doélrine ; mais
les anciens Peres om éré parragés fur la nature des
an–
g es
;
les uns, tels que Tertullien, Origene, C lement
d' Alexandric,
&c.
(2.)
leur ayam donné des corps, quoi–
que rrcs-fllbtils ;
&
les aurres , comme faim Bafile, faim
Athanaf", faim Cyrille, faim Grégoire de N ylfe, fainr
Chryfoflome,
& (.
les ayam regardés comme des erres
purement fpirituels. C'efl le fcmiment de roure l'Eglife.
L es aureurs ecclé¡iafliques divifent les
anges
en trois
hitrarchies,
& cha'lue hiérarchie en trois
ordres.
La
premiere hiérarchie efl des
flraphins ,
des
chlr"bins
&
des
t
hrones .
La fcconde comprend les
dominations ,
les
",ert" s,
les
pllijjaJtces;
& la derniere efl compofée des
principalltls,
des
archang' s,
&
des
anges. Voyez
H
l E'–
RARCHI E, SE'KAPH I N, C HE'RUDI N,
&c.
~
A nge
s'entend dOllc particulieremem d'un efprir dll
neuvieme
&
dernier ordre du cho::ur célefle,
&
efl de–
venu un nom commun " tous ces efprits bienheureux .
Les Chrériens croyem que rous les
ang' s
ayant été
créés faims & parfairs; plulieurs fom déchus dc cet
':rar par leur orgueil, qu'ils om éré précipités dans I'en–
fer
&
condamnés
ii
des peincs érernelles, pendam que
les autres Ont été confi rmés en grace ,
&
qu'ils fom
bienheureux pour roujours ; on nomme ceux-ci les
bans
anga,
ou limplemem les
ang's;
&
I'on fair que D ieu
a donné
a
chacun de nous un
ange gardit il.
L es au–
tres fom appellés les
mauvais anga
,
ou les
diab/es ,
&
les
dlmom
;
che!. les Juifs on les nommoit
fatans
ou
, ,,n.mÍJ,
paree qu'i1s remem les hommes ,
&
les
pou{fcm au mal.
V oyez
G A RDIE N, D E'Mo N, DI A–
DLE, SATAN .
Les ThéoloRiens om agité différentes queflions plus
curieufes qu'uules fur le nombre, I'ordre , les facu lrés
&
la nature des
anges,
qui ne peuvem
~rre
décidées
ni J>ar l' Ecriture ni par la rradition .
D ans l'Apocalypfe le rirre
d'ange
efl donné aux pa–
fieurs de plulieurs éplifes; ainli I'éveque d'Ephefe y ell
appellé
['ang e d, !'.g/if. d'Eph,r,;
!'éveque de Smyr–
ne ,
I'IIng, de I'lg/ife d, Smyrm,
&c. M . du Cange
remarque qu'on a auffi donné autrefois le nom d'
ange
a
qucl'lues papes
& ,
quclques éveques
a
caufe de leur
éminente faimeré .
L es Philofophes payens, & entre autres les Platoni–
ciens,
&
les Poetes
om admis des natures rpirimel–
I~
mitoyennes entre b ieu
&
I'homme, qui avoicnt pan
au gouvernemellt du monde. lI s les appelloiem
dl-
( I) Une gr:l.nde partie de
la
doéhine dc.t
Jnif.llconfi(loit en
I'étnde
de la "atufe des
A"gts .
l Is iru:aginoicnt par le moycn de
CCl
c_
fprits etre déli\'r,és de plufieuu m:tux
Be
faire
pJllficucs
bdl~ op~r:nions. lis les croyoicnt ir.nombrables .
m~is
lb
les
djninguoi~ot
en clalTes
diff~rcmcs
de
Rom
&
c.J'cmploi. D:uu
la
prémicre claJfe
ét?ient
(ane!!s
CCIIX
qui tlcvoicnr affiller com inuellemcnt dev:lOt
D lcu.
8c
contempler
f.'t
grandcur : dans 1:1 {econde ih pl3foicnc les
anges de
~ainteté.
c'eft.a-dire ceu" qui fotls forme humaine paroif_
{cm parrot
~ou~ :
da.ns. la troiliéme
ih
comptoient les angcc; t!xecu.
teurs de la Jurbce dlvme dan!!
IC!I
enten. Cene dollrine cépendant
2,
(ouvent
chang~ che~
c,ux. Q.uelques.uns, corume les Saducécn!!,
l ont méme at.folument
ntée:
d':lIltres, comrue
les
Sarnaritains, I'ont
fon mal expliquée. lis entendirent fous la p:trole
.An,ge
un attci.
~Ut,
une vertu
ré~lle
de Dieu em3néc de r.1 propre nature .
&
ainfi
d,s rnt!lerent
le~trs ldée~
a
celtes des orientaux , Ce qu'il-y_a de vrai.
e ,cA:
que la .f:l.1I!ee .Ecrlture
ne
oous laicrt! :lueun doute que
leJ
juif,
n ayene adm"
I
extllanec des efrriu celeftes.
(G )
(1.)
Si
I'o~ vou~oit
id
joi~drc
a
Tt"!ullitn.
a
Or;gt"~'
a
Cltmwt
li'
A–
Je,x;'l.Ildrte
8,*1111
-:A~lHflm.
auffi ;
:1.
reroie
a
rernarquer que nous
n
ayon, p3S une
HIce:
d alre
&
lllllmac du (entirncf\t de ce grand
h~mmc.
fur
la
(u~~ance
des Anges ,
'! .
pnrott
que
en écriyant
a
Plerre
ti
les
a
clchvrés
dt:
rOute matcrtalité ; mais d:tns {es Hvrcs
ele la Cité de Dieu.
il
nons laiffe en doute
fi
la
m:niere done
i
l
2ffranchit les anges. nc fUe que cene m:ttiere plu$ {olide ,
Be
plu~
denCe
qui tombe Cous nos
yenlC.
Ce
qui
embarratre
ce
doéleur
~'eft
ce paRase
de, PCcaume. ,
ou
il
eft:
~crit
fMi,
minif1ru
fulS
Iznl1"
"rdmrl"' .
Son opinion fut les démoos femble moins douteuC..:. Il cn: el'ac–
cord qu'ils ont des corps accieos trcs_Cuheils
&.
pénétranu; mais
un corps tont-i·fait
hét~rogéne ~
la.
n:t~ute
de;, Ange,, : de
rr.~me
que la namre de norre :tme" quolquc unte :1 notre corps. eft diffl5..
reme de cclle de notre corps,
(N)
(3)
Le {yíl¿mc de l'ame do monde dont nous :\Vons
p:lrl~
ci-deffus
comme commun
a
rout le Yagani(me.
donna
lieu
a
celui des
.,,,g#J:
I
Ces Philo{ophes qui croyoient ¡'ame de l'homme une érnan:uion de
la divil\it6 admirent aifement d'autrCl efprits en ql1alité de m€mes .
ANG
mOni
ou
g/nia ,
&
en admettoient de bons
&
de mau–
vais. Saim Cyprien en parle au long dans. f<?11 rralté
tI.
/a Vamtl da idal,s
& que quelques éCClvatns chré–
tiells , d'apres Laélance',
[nflit . lib. l. chapo xv.
alle–
gucm les énergumenes & les opérarions de la magic
comme
autallt de preuves de leur exiflence. Saine Tho–
mas I'appu',e fur d'autres con(idérations , qu'on peur voir
dans fon oU\'rage
contra gmtu, lib.
ll.
ch. xlvj. Voyez
D E'MON, GE'N IE, ORACLE, MAGI E, ENER–
GU MENE ,
&c.
(3)
L ' Aleoran fair fouvent mentiOD des boos
&
des mau–
vais
"ng ls,
que les Mufulmans divifent en ditterelHes
c1alfes ,
&
auxquels ils anribuent divers emplois , ram au
ciel que fur la terre . lis attribuent particulieremenr un
rres-grand pouvoír ¡,
I'ange Gabrid,
comme de defcen–
dre du plus haur des cieux en une heure, de fendre &
de renverfer une momagne du coup d'une feule plume
de fon aile . lis difent que
I'anie Afrail
efl: prépofé "–
failir les ames de ceux qui meurem. JJs en repr¿fen–
tem un autre qu'ils nommenr
E/raphill ,
fe renam rou–
jours debour aVec une rromperte qu'i l embouche pour
an noncer le jour du jugement . li s débitem enCOre bien
d'aurres réveries fur ceux qu'ils appel lem
M lmkir
&
N e_ir . Vay'z
M
u
N K
IR,
&
N
E K
IR .
V Olez a1lffi
Al. COR AN, M AHOM E'l' I SME ,
&c.
(G)
A NGE, f.
f.
( Hift. nat o
)
poilTon de mer appellé
en latin
{tluatina.
11
en canilagineux
&
plat; il dev icm
quclquefo,s auffi grand qu'un homme; (o n corps efl:
étroir , fa peau efl: arre!. dure & alfez rude pour polir
le bois
&
I'ivoire. Le delTus du corps de ce poitTon eft
brun & de couleur cendrée, le de{fous efl blanc
&
lif–
fe ; la bouche efl grande, les machoires fone arrondies
par le bour, la langue efl poineue
&
terminée par Ul\
rubercule charnu. Ce poilfon a les dents perires , forr
poinrues ,
&
rang¿es autremem que dans les aurres poif–
fons; elles fonr difpofées en plu(ieurs rang' qui fom ¡,
quelque diflance les uns des autres ; dans cha'lue rang
les denrs fe tOuchem de ti pre , qu'on croiroit qu'il
n'y en auroir qu'une feule ; mais il
d1
aifé de les f¿–
parer avec la poime d'un coureall .
I!
Y a dans l' inté–
rieur de
la
machoire inférieure un endroit dégarni de
den ts, qui efl occupé par la lang-ue; tour le refle eJl héri{fé
de denes, la machoire fupéneure I'efl en emier ,
f.~ns
excepter I'endroir qui fe rencontre fur la langue. Tou–
res ces del1ts fom recourbées en arriere; le bour de la
machoire fupéríeure n'efl pas recouvert de peau; il Y a
dcux barbillons qui y pendem ; les yeux fom petirs ,
placés fur la tcte, & difpofés pour voir de cbré .
11
fe trOuve derriere les yeux des trous comme dans les
raies; les oüies font fur les cbrés. Ce poi{fon a deux
nageoires de chaque cbré; la premiere efl aupres de la
tetc ,
&
I'autre efl , I'endroit on le corps fe retrécit;
il Y en a deux petires fur la queue qui elt terminée par
une autre nageoire.
IJ
Y a des aiguillons fur le milieu
du dos,
&
d'autres amour des yeux. L'
an$e
fair des
perits deux fois
l'~n,
&
il en a
fep~
ou hUIr ¡, chaque
fois,
ém:mations, C:l! ne les eftimam pas des corp' graves
8<
mareriels .
on
lC!l
pla~a
entre la naNre diviue
&.
¡'hum.1IOc. Les Perf.1D'
Ulon Zoroaftre. les fai(oient [orrir de ¡'Océan immen(c de
b lu–
miere intellisente .
&
a\'cc les Indiens, les Chaldl!cns.
&
:lurres
peuples de l'Orient,
ils
les vouloiem mediateurs cntre Dieu,
&
les
homme; , Les Pyth:lgoriciens . les 1'1:1tonieiens
&
:lurres attribuerent
13
~ufe
des {onge!: ;\ (es efpriu. le. diyinations. les prophetics .
rncme les maladtt!s de!! homme!!
8;
des ::mim:lult , Les Epicuriens
ne pcnft:tc:m pas de méroe. lis n'a.dmcuoient auenne itlée de corps
qui
Re
tornbaffc=nt {ous leun {ens , ainfl ils nierent les démoos.
les
anges. comml.! le!! efprits les 3pp:uitions
&:
les phnOt6mes.
Q!lelque•. un,
Ollt
('rú que oier l'cl::iftence des
nllgn
étoit
un
degré
qui condui{oit
3.
1'3théifme. Yoint du-tout, dit
M.
8uddeus
(",,¡,i
d.
/"dthéifmt)
on peut hien eroire l'exiílence de Dieu , qu:tnd
meroc
l'on nieroie l' exiftence des erprit . Le {enl exemrle des Sadu_
f:sen:(;~~:
•
e~o~ol(~ni~r~~e &r~~Y~.,~{o~éa:.~;i~;rs~~~:te q~l~ ;~~:
en un
cerrain
{ens l·:tthéi{mc . nous nc faifons
p:lS
t\ifficult~
de
dire
que
ce (entiruent favorife l'athéi{ruc .
Be
Y
conduit.
11
eft
:\ remarql1cr auffi
qu'A
!';uhéifmc pell\rCnt
y
conduire plufieuu
{y_
~crinC: e~uil'h~sdfa~~~~bl~'e:i~~~l:t:d~!!e~'\n~;~s ~~em~~~~!eld~ ~~~~
d;;
monde, dom tout provient comme p.utie emnnéc d'clle. Cépen-–
danr elle eA: bien
erron~e.
quoique appu}·ée fur le Ccntiment des
orient.1ux
&.
de!! philofophes anejen, qui tOUt également crurent
l'cxiftenec des e{pries .
Si
toutes les chofes
n..:
{ont qll'une émana–
lÍon de la Diviniré, ou des modi6c.1tion du Cn!ateur, il en (uit
jr~::I~:~' ~:~~~sn5 ~eOllfo;:~~fie~l::~;~e(o~~~Cro~~b~~~~~tC:~:~u!::
(ur ce" princ:ipes Spinoz.a
b.1tit
{on impenint:nt fyftérnc: ol't U
n'eft pas furprenant qu'¡\ adm1t des eforits finis ou des anges. 00
peUt a{furement 6ter tOUt
(onp~on
d'atnt!(me en atlmett:lnt les :tn–
g~s
crées de narure fpirirueUe. non dans le feos des laneiens phi–
lofopbe.s . mais d'nne nauue purement
&
fimplement denllée de
lIlatiere , Ce qu'on peut appcJler la doarine univerfelle de l'Ec1i{e.
(G)