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388

ANG

T outes les religions om admis I'eliltence deS

4Ht<J,

.quoíque la raifon naturel le ne la démontre pas . L es

Juífs J"admenoient , fondés fur la révélation, li I'on en

excepte les Sadducéens; ccpendant tous ceux de cene

f~éle nc I'om pas niée, témoill les Samaritains

&

Ics Ca–

l·a·,·res, comme

iI

parolr par Buzard, auteur d'ulle ver–

flon arabe du Pemateuque, & par le commemaire d'Aa-,

ron, Juif Car:ü'tc, fur le meme livre, ouvrages qui fe

trouvem dans les manufcrits de la bibliotheque du Roi .

V opz

SADDUCE'ENS, & CARA ITE S.

( 1)

L es Chrétiens om embraUé

la

meme doélrine ; mais

les anciens Peres om éré parragés fur la nature des

an–

g es

;

les uns, tels que Tertullien, Origene, C lement

d' Alexandric,

&c.

(2.)

leur ayam donné des corps, quoi–

que rrcs-fllbtils ;

&

les aurres , comme faim Bafile, faim

Athanaf", faim Cyrille, faim Grégoire de N ylfe, fainr

Chryfoflome,

& (.

les ayam regardés comme des erres

purement fpirituels. C'efl le fcmiment de roure l'Eglife.

L es aureurs ecclé¡iafliques divifent les

anges

en trois

hitrarchies,

& cha'lue hiérarchie en trois

ordres.

La

premiere hiérarchie efl des

flraphins ,

des

chlr"bins

&

des

t

hrones .

La fcconde comprend les

dominations ,

les

",ert" s,

les

pllijjaJtces;

& la derniere efl compofée des

principalltls,

des

archang' s,

&

des

anges. Voyez

H

l E'–

RARCHI E, SE'KAPH I N, C HE'RUDI N,

&c.

~

A nge

s'entend dOllc particulieremem d'un efprir dll

neuvieme

&

dernier ordre du cho::ur célefle,

&

efl de–

venu un nom commun " tous ces efprits bienheureux .

Les Chrériens croyem que rous les

ang' s

ayant été

créés faims & parfairs; plulieurs fom déchus dc cet

':rar par leur orgueil, qu'ils om éré précipités dans I'en–

fer

&

condamnés

ii

des peincs érernelles, pendam que

les autres Ont été confi rmés en grace ,

&

qu'ils fom

bienheureux pour roujours ; on nomme ceux-ci les

bans

anga,

ou limplemem les

ang's;

&

I'on fair que D ieu

a donné

a

chacun de nous un

ange gardit il.

L es au–

tres fom appellés les

mauvais anga

,

ou les

diab/es ,

&

les

dlmom

;

che!. les Juifs on les nommoit

fatans

ou

, ,,n.mÍJ,

paree qu'i1s remem les hommes ,

&

les

pou{fcm au mal.

V oyez

G A RDIE N, D E'Mo N, DI A–

DLE, SATAN .

Les ThéoloRiens om agité différentes queflions plus

curieufes qu'uules fur le nombre, I'ordre , les facu lrés

&

la nature des

anges,

qui ne peuvem

~rre

décidées

ni J>ar l' Ecriture ni par la rradition .

D ans l'Apocalypfe le rirre

d'ange

efl donné aux pa–

fieurs de plulieurs éplifes; ainli I'éveque d'Ephefe y ell

appellé

['ang e d, !'.g/if. d'Eph,r,;

!'éveque de Smyr–

ne ,

I'IIng, de I'lg/ife d, Smyrm,

&c. M . du Cange

remarque qu'on a auffi donné autrefois le nom d'

ange

a

qucl'lues papes

& ,

quclques éveques

a

caufe de leur

éminente faimeré .

L es Philofophes payens, & entre autres les Platoni–

ciens,

&

les Poetes

om admis des natures rpirimel–

I~

mitoyennes entre b ieu

&

I'homme, qui avoicnt pan

au gouvernemellt du monde. lI s les appelloiem

dl-

( I) Une gr:l.nde partie de

la

doéhine dc.t

Jnif.ll

confi(loit en

I'étnde

de la "atufe des

A"gts .

l Is iru:aginoicnt par le moycn de

CCl

c_

fprits etre déli\'r,és de plufieuu m:tux

Be

faire

pJllficucs

bdl~ op~r:nions. lis les croyoicnt ir.nombrables .

m~is

lb

les

djninguoi~ot

en clalTes

diff~rcmcs

de

Rom

&

c.J'cmploi. D:uu

la

prémicre claJfe

ét?ient

(ane!!s

CCIIX

qui tlcvoicnr affiller com inuellemcnt dev:lOt

D lcu.

8c

contempler

f.'t

grandcur : dans 1:1 {econde ih pl3foicnc les

anges de

~ainteté.

c'eft.a-dire ceu" qui fotls forme humaine paroif_

{cm parrot

~ou~ :

da.ns

. la troiliéme

ih

comptoient les angcc; t!xecu.

teurs de la Jurbce dlvme dan!!

IC!I

enten. Cene dollrine cépendant

2,

(ouvent

chang~ che~

c,ux. Q.uelques.uns, corume les Saducécn!!,

l ont méme at.folument

ntée:

d':lIltres, comrue

les

Sarnaritains, I'ont

fon mal expliquée. lis entendirent fous la p:trole

.An,ge

un attci.

~Ut,

une vertu

ré~lle

de Dieu em3néc de r.1 propre nature .

&

ainfi

d,s rnt!lerent

le~trs ldée~

a

celtes des orientaux , Ce qu'il-y_a de vrai.

e ,cA:

que la .f:l.1I!ee .Ecrlture

ne

oous laicrt! :lueun doute que

leJ

juif,

n ayene adm"

I

extllanec des efrriu celeftes.

(G )

(1.)

Si

I'o~ vou~oit

id

joi~drc

a

Tt"!ullitn.

a

Or;gt"~'

a

Cltmwt

li'

A–

Je,x;'l.Ildrte

8,*1111

-:A~lHflm.

auffi ;

:1.

reroie

a

rernarquer que nous

n

ayon, p3S une

HIce:

d alre

&

lllllmac du (entirncf\t de ce grand

h~mmc.

fur

la

(u~~ance

des Anges ,

'! .

pnrott

que

en écriyant

a

Plerre

ti

les

a

clchvrés

dt:

rOute matcrtalité ; mais d:tns {es Hvrcs

ele la Cité de Dieu.

il

nons laiffe en doute

fi

la

m:niere done

i

l

2ffranchit les anges. nc fUe que cene m:ttiere plu$ {olide ,

Be

plu~

denCe

qui tombe Cous nos

yenlC.

Ce

qui

embarratre

ce

doéleur

~'eft

ce paRase

de, PCcaume. ,

ou

il

eft:

~crit

fMi,

minif1ru

fulS

Iznl1"

"rdmrl"' .

Son opinion fut les démoos femble moins douteuC..:. Il cn: el'ac–

cord qu'ils ont des corps accieos trcs_Cuheils

&.

pénétranu; mais

un corps tont-i·fait

hét~rogéne ~

la.

n:t~ute

de;, Ange,, : de

rr.~me

que la namre de norre :tme" quolquc unte :1 notre corps. eft diffl5..

reme de cclle de notre corps,

(N)

(3)

Le {yíl¿mc de l'ame do monde dont nous :\Vons

p:lrl~

ci-deffus

comme commun

a

rout le Yagani(me.

donna

lieu

a

celui des

.,,,g#J:

I

Ces Philo{ophes qui croyoient ¡'ame de l'homme une érnan:uion de

la divil\it6 admirent aifement d'autrCl efprits en ql1alité de m€mes .

ANG

mOni

ou

g/nia ,

&

en admettoient de bons

&

de mau–

vais. Saim Cyprien en parle au long dans. f<?11 rralté

tI.

/a Vamtl da idal,s

& que quelques éCClvatns chré–

tiells , d'apres Laélance',

[nflit . lib. l. chapo xv.

alle–

gucm les énergumenes & les opérarions de la magic

comme

autallt de preuves de leur exiflence. Saine Tho–

mas I'appu',e fur d'autres con(idérations , qu'on peur voir

dans fon oU\'rage

contra gmtu, lib.

ll.

ch. xlvj. Voyez

D E'MON, GE'N IE, ORACLE, MAGI E, ENER–

GU MENE ,

&c.

(3)

L ' Aleoran fair fouvent mentiOD des boos

&

des mau–

vais

"ng ls,

que les Mufulmans divifent en ditterelHes

c1alfes ,

&

auxquels ils anribuent divers emplois , ram au

ciel que fur la terre . lis attribuent particulieremenr un

rres-grand pouvoír ¡,

I'ange Gabrid,

comme de defcen–

dre du plus haur des cieux en une heure, de fendre &

de renverfer une momagne du coup d'une feule plume

de fon aile . lis difent que

I'anie Afrail

efl: prépofé "–

failir les ames de ceux qui meurem. JJs en repr¿fen–

tem un autre qu'ils nommenr

E/raphill ,

fe renam rou–

jours debour aVec une rromperte qu'i l embouche pour

an noncer le jour du jugement . li s débitem enCOre bien

d'aurres réveries fur ceux qu'ils appel lem

M lmkir

&

N e_ir . Vay'z

M

u

N K

IR,

&

N

E K

IR .

V Olez a1lffi

Al. COR AN, M AHOM E'l' I SME ,

&c.

(G)

A NGE, f.

f.

( Hift. nat o

)

poilTon de mer appellé

en latin

{tluatina.

11

en canilagineux

&

plat; il dev icm

quclquefo,s auffi grand qu'un homme; (o n corps efl:

étroir , fa peau efl: arre!. dure & alfez rude pour polir

le bois

&

I'ivoire. Le delTus du corps de ce poitTon eft

brun & de couleur cendrée, le de{fous efl blanc

&

lif–

fe ; la bouche efl grande, les machoires fone arrondies

par le bour, la langue efl poineue

&

terminée par Ul\

rubercule charnu. Ce poilfon a les dents perires , forr

poinrues ,

&

rang¿es autremem que dans les aurres poif–

fons; elles fonr difpofées en plu(ieurs rang' qui fom ¡,

quelque diflance les uns des autres ; dans cha'lue rang

les denrs fe tOuchem de ti pre , qu'on croiroit qu'il

n'y en auroir qu'une feule ; mais il

d1

aifé de les f¿–

parer avec la poime d'un coureall .

I!

Y a dans l' inté–

rieur de

la

machoire inférieure un endroit dégarni de

den ts, qui efl occupé par la lang-ue; tour le refle eJl héri{fé

de denes, la machoire fupéneure I'efl en emier ,

f.~ns

excepter I'endroir qui fe rencontre fur la langue. Tou–

res ces del1ts fom recourbées en arriere; le bour de la

machoire fupéríeure n'efl pas recouvert de peau; il Y a

dcux barbillons qui y pendem ; les yeux fom petirs ,

placés fur la tcte, & difpofés pour voir de cbré .

11

fe trOuve derriere les yeux des trous comme dans les

raies; les oüies font fur les cbrés. Ce poi{fon a deux

nageoires de chaque cbré; la premiere efl aupres de la

tetc ,

&

I'autre efl , I'endroit on le corps fe retrécit;

il Y en a deux petires fur la queue qui elt terminée par

une autre nageoire.

IJ

Y a des aiguillons fur le milieu

du dos,

&

d'autres amour des yeux. L'

an$e

fair des

perits deux fois

l'~n,

&

il en a

fep~

ou hUIr ¡, chaque

fois,

ém:mations, C:l! ne les eftimam pas des corp' graves

8<

mareriels .

on

lC!l

pla~a

entre la naNre diviue

&.

¡'hum.1IOc. Les Perf.1D'

Ulon Zoroaftre. les fai(oient [orrir de ¡'Océan immen(c de

b lu–

miere intellisente .

&

a\'cc les Indiens, les Chaldl!cns.

&

:lurres

peuples de l'Orient,

ils

les vouloiem mediateurs cntre Dieu,

&

les

homme; , Les Pyth:lgoriciens . les 1'1:1tonieiens

&

:lurres attribuerent

13

~ufe

des {onge!: ;\ (es efpriu. le. diyinations. les prophetics .

rncme les maladtt!s de!! homme!!

8;

des ::mim:lult , Les Epicuriens

ne pcnft:tc:m pas de méroe. lis n'a.dmcuoient auenne itlée de corps

qui

Re

tornbaffc=nt {ous leun {ens , ainfl ils nierent les démoos.

les

anges. comml.! le!! efprits les 3pp:uitions

&:

les phnOt6mes.

Q!lelque•. un,

Ollt

('rú que oier l'cl::iftence des

nllgn

étoit

un

degré

qui condui{oit

3.

1'3théifme. Yoint du-tout, dit

M.

8uddeus

(",,¡,i

d.

/"dthéifmt)

on peut hien eroire l'exiílence de Dieu , qu:tnd

meroc

l'on nieroie l' exiftence des erprit . Le {enl exemrle des Sadu_

f:sen:(;~~:

e~o~ol(~ni~r~~e &r~~Y~.,~{o~éa:.~;i~;rs~~~:te q~l~ ;~~:

en un

cerrain

{ens l·:tthéi{mc . nous nc faifons

p:lS

t\ifficult~

de

dire

que

ce (entiruent favorife l'athéi{ruc .

Be

Y

conduit.

11

eft

:\ remarql1cr auffi

qu'A

!';uhéifmc pell\rCnt

y

conduire plufieuu

{y_

~crinC: e~uil'h~sdfa~~~~bl~'e:i~~~l:t:d~!!e~'\n~;~s ~~em~~~~!eld~ ~~~~

d;;

monde, dom tout provient comme p.utie emnnéc d'clle. Cépen-–

danr elle eA: bien

erron~e.

quoique appu}·ée fur le Ccntiment des

orient.1ux

&.

de!! philofophes anejen, qui tOUt également crurent

l'cxiftenec des e{pries .

Si

toutes les chofes

n..:

{ont qll'une émana–

lÍon de la Diviniré, ou des modi6c.1tion du Cn!ateur, il en (uit

jr~::I~:~' ~:~~~sn5 ~eOllfo;:~~fie~l::~;~e(o~~~Cro~~b~~~~~tC:~:~u!::

(ur ce" princ:ipes Spinoz.a

b.1tit

{on impenint:nt fyftérnc: ol't U

n'eft pas furprenant qu'¡\ adm1t des eforits finis ou des anges. 00

peUt a{furement 6ter tOUt

(onp~on

d'atnt!(me en atlmett:lnt les :tn–

g~s

crées de narure fpirirueUe. non dans le feos des laneiens phi–

lofopbe.s . mais d'nne nauue purement

&

fimplement denllée de

lIlatiere , Ce qu'on peut appcJler la doarine univerfelle de l'Ec1i{e.

(G)