ANA
Quelques corps du genre des minéraux font formés
des
p~rticules
fi menues & fi fortement unies, que leurs
corpulcules ont befoin de moins de chaleur pour les
emporeer que pour les divifer en leurs principes; de
Coree que
I'anall!e
de tel corps en impralicable: c'en
ce qui fait
In
dlfficulté
d'analyfer
le foufre, le mercu–
re
&c.
La
dilfeaion anatomique d'un animal en auffi une
efpece
d'anal)'fc. Voye<.
A
N A T
o
M 1
E.
Il
~n
da devoir d'un bon citoyen de faire counoítre
<lUX
autres, autant qu'il lui en poffible, les erreurs qui
peuvent les féduire.
L'
(malyfc ,
qui ell fi difficile en
Chimie, en aujourd'hui fort commune par la crédulité
des hommes & la charlatannerie de ceux qui en abu–
fem .
Il
ell difficile de conuo!tre par
l'analyfe
la com–
pofition & les propriétés des chofes; il faut etre favant
& expérimenté en Chimie, pour féparer les principes
qui compofent les corps, & les avoir tels qu'ils y fom
naturellement, afin de pouvoir dire ce qu'ils fom. Ce–
pendant on eroit que tout homme de
l'~rt,
je veux
dire tOut homme qui ticm
a
l'art de guérir, fait faire
des
analy[u.
On donne cornme une chofe poffible
a
(out homme du métier,
a
faire
l'analife
d'un remede
fecret ou d'une cau qu'on veut conl1oltre; & on a la
vanité de s'en charger, & le rapport qu'on en fait en
une impollure. Ces faifeurs d'
analyfe
trouvoiem to11-
jours 3utrefois du nitre dans toutes les eaux, aujourd'
hui c'en du fel felenite & du fel de Glauber: ils Ca–
vent fuire loucher de l'cau avec de la noix de galle;
ils la dillillent ou la font évaporer, & ne favent pas
m~me
conn07tre le réfidu de ces opératious, qui d'ail–
leurs font infuffifantes.
UaHalyfe
des eaux ell ce qu'il
y
a
de plus difficile en Chimie, comme les expérien–
ces Cm les fluides en Phyfique
I
fom en général les plus
difficiles.
Il
fam pour pouvolr parler favarnment des
eaux & des príncipes gui les compofem, etre non-feu–
lernent verfé dans la Chimie, mais cieme il faut y
e–
tré rrcs-habile . Pour connottre cambien
il
ell
di~cile
d'analyftr,
& pour apprendre comment il fuut s'y pren–
dre pour
analyfer
une
e~u
minérale, il faut lire dans
les mémoires de l'Académie de 1726
l'analyfe
des caux
de Palfy; & daus les mémoires de 1746
l'analyfe
de
l'eau de Plon'lbieres.
(M)
A N A
L
Y
S
TE,
f.
m.
in
Mathlmati'{ue,
fe dit
d'une perfonne verfée dans
I'ana/yf.
mathématique.
Voy.
ANALYSE .
A
N
A
L
YT I QUE, adj .
(Matb.)
qui appartient
a
l'""alyf.,
ou qui en: de la narore de
l'analyf.,
ou
qni le fait par
la
voie de
I'analyfe . Voyer.
A
N A L
Y–
S E .
Ainfi 1'0n dit
'""ation analyei'{ue, démonftration
tI"alyeiq"', rceberebes analyti'lues, tabl. analy:;'{,«,
enleul analytiq""
&c.
V oy.r.
M
E'T H
o
DE .
L a
mlthod. analytí,!ue
ell oppoCée
a
la
f)'ntbéti'{ue .
D ans la Philofophie namreHe, auffi-bien que dans les
Mathématiques, il faut commencer a applanir les diffi–
cultés par la
méthod. ana/yti'{"e,
avant que d'en ve–
nir a la méthode Cynthétique. Or cette
analyfe
confille
a
faire des expéricnces & des obfervations,
a
en tirer
des conféquences générales par la voie de
l'in~uaion,
&
ne point admettre d'objeaions contre ces conféquen–
ces, que celles qui nailfent des expériences ou d'autres
vérités conn:aotes. Et quand
m~me
les raifonnemens
qu'on fait Cur les expériences par la voie de l'induaion,
De feroicnt pas des démonllrations des conféquences
générales qu'on a tirées; c'ell du moins la meilleure
méthode de raifonner fur ces fortes d'objets; le raifon–
nerncnt fera d'aurant plus fort, que l'induaion fera plus
générale. S'il ne fe préfeme poim de phénomenes qui
fournilfem d'exception, on peut tirer la conféquence
générale. Par cene voie
analye;'!".,
on peur procéder
des fubllances compoCtes
a
leurs élémeus, des mouve–
mens aux forces qui les produifem, & en sénéral des
effets a leurs caufes, & des caufes particulIeres a des
plus
~énérales,
jufqu'a ce que l'on foit parvenu a cel–
le qUl en la plus grande de toutes. VoBa ce que e'ell
que la méthode
analyti,!"e,
dit M . Newton.
La méthode fJnthetique confille
a
prendre comme
principes les caufes déja connues & conllatées;
a
les
faire Cervir
a
l'explication des phénomenes qui en pro–
viennent, &
a
jullifier cette explication par des preu–
ves .
Voyer.
S
y
N T R E S
E .
MI/hode anal)'ti,!uc en Glométrie,
ell la méthode
de réfoudre les problcmes, & de dérnontrer les théore–
mes de Géométrie, en y employant I'Analyfe ou l'Al–
gebre.
V o)'er.
AL
G
E
B
RE, A
N A L Y S
E
&
A
P P r. l -
CAT IO N.
•
Celte méthode ell oppofée
:l. kl.
méthode appellée
ANA
jinthlti'{"e ,
qui démontre les théoremes,
&
réfo\1t les
problémes, en fe
fervan~
des lignes memes qui com–
pbfem les fi¡;ures, fans repréfenter
ces
lignes par des
noms algébnques. La méthode Cymhétique étoir
cell~
des anciens, l'
mlaliti'{,te
efl dlie aux modernes .
17. les
artieles citle ci-deffIIJ. Voycr.
""jJi
S
y
N T H E S E.
(O)
*
A
N A M A LL U, f. m .
(Hip. "at .
)
arbrilfeau
légumineux qui cro!t au Brelil; il a des épines dont
les namrels du pays fe fervent pour fe percer les
orei!~
les. Pour cer elfet ils en titent I'écorce . De plus, ils
fom avec les feuilles,
bouilli~s
dans l'e&u de riz ou
le
petit-lait, un bain pour le ventre, quand il ell gonflé
par des vems ou par une Iymphe extravafée. On voit
par ce que nous venoos de dire de
l'ana-maUre,
qu'il
s'en manque beaucoup que nous en ayons une bonne
defcription. ConCultez
I'Hortt/I Malabaricus.
*
A N
A
M E LEC H, f. m.
(Mytb. )
idole des
Samaritail1~,
repréfentée fous la figure du faifan; d'au–
tres difent du cheval , le fymbole de Mars.
*
ANAMNETIQUES, adj.
(MM.)
médica–
mens propres
3
réparer ou
a
fortifi er la mémoire.
ANAMORPHOSE, f. f.
en Perfpeaive
&
en
Peint"re,
fe dit d'une projeaion monllrueuCe, ou d'u–
ne repréfentation détigun!e de quelque image, qui ell
faite fur un plan ou fur une Curface courbe, & qui
néanrnoins a un certain point de vtle,
paro~t
réguliere
& f.1ite avec de julles proportions.
Voyer.
PRO
J
E–
e
T ION.
Ce mot en grec; il en compofé d'.:,.:,
mI'·
fum,
derechef, &
p'ól~"'~'"
formaeion,
qui viem de
(A'I~.',
forme.
Pour faire une
anamorpho(.,
ou une projeaion mon"
llrueufe fur un plan, tracez le quarré
A BCD,
(PI.
d. Perfo.a. fig.
19.
n°.
1.)
d'une grandeur
a
volon–
té, & -fubdivifez-le en aréoles ou en petits quarrés.
Dans ce quarré ou cene efpece de réfeau, que l'on
appelle
prototype erati,,"aire,
tracez au nalurel l'ima–
ge
dont I'apparence doit clre monllrueufe: tirez enfui–
te la ligne
ab (fig.
19.
n'.
2.)
égale
a
A B,
& divi–
fet-Ia dans le meme nombre de parries égales que le
c6té du prototrpe
A B:
au point du milieu
E,
élevez
laperpendiculalfe
E V,
& menet
V S
perpendiculaire
a
EV,
en faifant la ligue
EV
d'autant plus longue,
&
la ligne
V S
d'aulant plus courte, que vous avez def–
feín d'avoir une image plus difforme. De chaque point
de divifion tirez au point
V
des lignes droites, & joi–
gne2 les points
b, S,
par la ligne droite
b, S .
Par
1
es
points
c,
.,
f,
g,
&c. tirez des lignes droites paralle–
les 3
a b:
alors
a bcd
Cera l'eCpace oa l'on doit
traeer la projeaion monllrueufe; & e'ell ce que l'on
appelle
l'eaype craticulair•.
Enfin dans chaque aréole ou perit trapete de I'efpa–
ce
a bed,
deffinet ce que vous voyez tracé dans l'a–
réole correfpondame du quarré
A BCD;
par ce moyen
vous aUre? une image difiorme, qui
paro~tra
néanmoins
dans fes julles proportions, fi l'reil en placé de manie–
re qu'i1 en foit éloigné de la longueur
EV,
& élevé
au-delfus
a
la hauteur de
V S .
Le fpeaaele fera beaucoup plus agréable,
fi
I'image
défigurée ne repréfeme pas un pur cahos, mais quel–
qu'autre apparence: ainfi l'on a vu une riviere avec des
foldats, des chariots,
&c.
marchans fur rune de fes
rives, repréfemée avee un tel artifiee, que quaud elle
étoit regarMe au point
S,
j] fembloit que ce fUt le vi–
fage d'un fatyre. Mais on ne peut donner fa.cilernent
des regles pour cette partie, qui dépend prineipalement
de I'indunrie & de l'adrelfe de I'artllle.
On peut auffi faire méchaniquement une
anamorpbo-
f.
de la maniere fuivante: on percera de part en part
le pro10type
a
coups d'aiguille dans fon contour, &
dans plufieurs autres poims; enCuite on l'expofera a la
lumiere d'une bougie ou d'une lampe, & on marquera
bien exaaemem les endroits oa tombent fur un plan,
ou fur une furface courbe, les rayons qui
p~lfent
a–
travers ces petits trous, car ils donneront les points
correCpondans de l'image difforme, par le moyen def–
quels on peut achever la déformation.
Fairc ,,,,e anamorpho[e fur la furface eonvexc d'un
cOile.
I1 paro!t alfez par le probleme précédent, qu'j]
ne ·s'agit que de faire une eaype craticulaire Cur la
~ur
face d'un cone qui paroilfe égal au prototype cratlcu–
laire, l'ceil étant placé a une dillanee convenable
au~
delfus du fommet du cone.
C'ell pourquoi foir la baCe
A BCD
du cone
(fig.
20.)
divifée par des diamerres en .un n?mbre quelcon–
que de parties égales; ou, ce
qUl
revlent au mcme,
foit divifée la circonférence de cette bafe en tel nom–
bre qu'on voudra de parties égales, & foient tirées par
les