ANA_
faire de Ilouvelles décollvcrtes dans la
v¿rit~
, n'ayent
pas reeOurs a ce meme moyen pour la faire entrer plus
facilement dans l'efprit des autres ?
11
femble que la
meilleure maniere d'innruire les hommes , c'en de les
conduire par la rOUle qu'on n du tenir pour s'innruire
foi-meme. En effet, par ce moyen , on ne paraltroit
pas
tan!
d~montrer
des vérités déja déeouvertes, que
faire chereher
&
trauver des nouvelles vérités. On ne
<:onvaincroit pas felllement le Ieéleur, mais eueore on
l'éclaireroit;
&
eu lui apprenant
a
faire des
d~couver
les par lui-meme , on lui préfenrerait la vérité fou5 le5
jours les plus intéreífans. Enfin on le memoi! en ¿tar
de fe rendre raifon de taUles fes démarehes ;
il
f.uroir
toÜjours on il en, d'oo il vient, 00 il va:
il
pourroir
donc juger par lui-meme de la rOUle que fon guide lui
traceroi!,
&
en prendre une plus CUre rOUles les
fois~
qu'i1 verrait du danger :. le fnivre .
.
~ais
pour faire ici une explication de l'
an"lyf#
que
]e
vlens de prapofer ,
fuppoCon~-nous
dans le cas d'ac–
quérir pour la premiere fOls les notions élémentaires des
;IVlarhématíques . Comment nOllS y prendrioLls-nous?
Nous eommencerions, fans dOUle, par nous faire l'idée
4e l'uniré;
&
I'ajoutant pluíieurs fois
a
elle-meme, nous
en formerions des colleélions que
DaOS
fixerions par des
ligncs;
DaOS
répérerions cetre opération,
&
par ce moyen
nous audons bientOt fur les nombres aUlant d'idées
complexes que nous fouhaireríons d'en avoir . Naus ré–
lléchirions enCuite fur la maniere dont elles fe font for–
,mées; nous en obferverrons les progres,
&
nous ap–
prendrions infailliblemenr les moyens de les décompo–
fer. Des-Iors nous pourrions comparer les plus com–
plexes avec le plus limpies,
&
découvrir les propríérés
des unes
&
des autres.
Dans celte méthode les opérations de l'efprit n'au–
foiem pOUF objet que des idées nmples ou des idées
complexes que nons aurioos formées ,.
&
dont nous
connoltrions parfaitement les générarions: nous ne trou–
verions donc poiot d'obnacle a Mcouvrir les premiers
rapporrs des grandeurs _ Ceux-Ia connus, nous vErrions
plus !acilemenr
ceu~
qui les fuivent immédiatemeot,
&
qUI l1e mauquerOlent pas de nous en faire apperce–
voir d'autres ; ainli
apr~s
avoir commencé par les plus
íimples, nous nous éleverions ínrenfiblement aux plus
compofés,
&
nous nous ferions une
Cuite
de conooif–
fancos qui dépendroient
Ii
fort les unes des autres,
qu'on ne pOllrroit arriver aux plus éloignées que par
celles 'lui les auroieltt précédées.
L es autre Cciences qui
Cont
également a la portée
de l'eCprir humain, n'om pour 'prtncipes que des idécs
Í1mples, qui nous viennent par fenfation
&
par réllc–
xion . Pour en sequérir les norions complexos, nous
n'avons, comme dans les Mathématiques, d'autres mo–
yens que de réunir les idées limpIes en différentes col–
leélions :
il
y
faut donc fuivre le meme ordre daos le
pragrcs des idées,
&
apponer la meme précaution dans
le choix des fignes.
En ne raiConnant ailt" que Cm des idées limpIes, ou
fur des idées complexes qui feront J'ouvra§e de I'efprit,
nous aurons deux avanrages ; le premier, c en que con–
noiUant la génératioo des idées fur leCquelles nous mé–
di!erons , nous n'avancerons point que nous ne fachions
ou nous Commes, comment nous y Commes venus,
&
comment nous pourrions retaurner fur nos pas : le fe–
~Ui!rl,
c'en que daos chaque matiere nous vermns fen–
liblement quelles
Cont
les bornes de nos connoiífances;
car nous les trouverons lorfque les fens ceLreront de
nous foumir des idées ,
&
que, par conCéquent, l'eCprit
ne pourra plus former des notions.
Toutes les vérités fe bornem 3UX rappores qui font
entre des idées fimples, entre des idées complexes
&
entre une idée limpIe
&
eomplexe. Par la
méthod~' de
}'
""nlyfe,
on pourra éviter les erreurs ou l'on tombe
dans Ila recherche des unes
&
des autres.
Les idées fimples ne peuvent donner lieu a aucune
mépriCe. La caufe de nos erreurs vient de ce que nous
retranchons d'une ,idée quelque chofe qui lu! appartient,
p.JIrce que nous n
~n
.voyoos pas toutes les parties; ou
de ce que nous IUI aj ol1rons qucJque chofe qui ne lui
3ppartient pas, parce que notre imaginatian juge préci–
pitammenr qu'elle renfern:e ce qu'elle ne contient poinr .
Or, nous ne pouvons rten rctranchcr d'uoe idée lim–
pIe, puifque nDUS n)
diflil~guons
point des parties;
&
nous n'y pouvons rten ajouter tant que nous la con–
fidérous comme limpIe, puifqu'elle perdroit fa fimpli–
cité .
Ce n'en que daus I'ufage des notions eomple¡;es qu'
on pourroie fe tromper, foit en ajO\II:ll1r, foit eu re-
ANA
tranchnnt quelque chofe mal-ii -propos : mais
11
nou$' les
avons faites avec les précautlons que je demande -'
il
fuffira, pour évieer les
m~prifes,
d'eu reprendre la gené–
ralion; car par .ce moyen nous y verrons ce qu'elles
renferment,
&
rten de plus ni de moins. Cela
ét~lIt,
quelques comparaiCons que nous famons des idées lIm–
pies
&
des idées complexes, nous ne leur amibuer.ons
jamais d' aurres rappom que
ceUl:
qui leur appartten-
11ent .
Les Phílofophes ne fOD! des raiConnemeos
fi
obfcurs
&
Ii
confus , que párce qu'ils ne
Coup~onnent
pas qu'i!
y
air des idées qui foient I'ouvrage de I'efprit, ou que
s'ils le
foup~onnent,
ils fom incapables d'en déeou
vr~r
la génératioll. Prévenus que les idées font innées, ou
que, telles qu'elJes fonr elles ont été bien taites, 'ils
croyent n'y devoir ríen changer,
&
les prennent
telJe~
que le halard les préfente . Comme on ne peue bien
a1la/yfer
que les idées qu'on a
foi- m~me
formées avec
ordre, leurs
ana/yfes
,
ou plutÓr lems défilliriolls, Cont
prefque taÜJours défeélueufes; ils étendent ou relhei–
gnent mal-il-prapos la lignification de leurs rermes; i1s
la changenr fans s'en appercevoir, ou
me
me ils rappor–
tent les mots a des notions vagues,
&
a des entités
inintelJigibles .
Ji
faut donc fe faire une nouveJle combi–
naifon d'idées; commencer pár les plus limpIes que les
fens tranfmettent; en former des norions compiexes,
qui, en fe combiuam a leur tour, ell produiront d'au–
tres,
&
ainli de fuire PourvÓ que nous conCacrions
des noms dinil1élifs
3
chaque colleélion, cetre métho–
de ne peue manquer de nous faire éviter I'erreur.
Voye>:.
S
y
N
T H
E
S
E &
A
x
10M
E.
Voye;;. nu.JJi
Lo
G
1-
QUE .(X)
A
N
A L Y S E ,
(Littlrature.
)
d'un livre, d'nn ou–
vrage, c'en un précis, un extrait lidele d'un ouvrage,
tel qu'en donnenr ou qu'en doivent donner les Jour–
nalines . L' an d' une
ana/yfe
impartia\e confine
a
bien failir le but de I'aureur ,
a
expofer fes príncipes,
di vifions, le progres de Ca marche a écarter ce quj
peut etre étranger
a
fon fujet;
&
f;os lui déroher rien
de ce qu'il a de bon ou d'excellent ne pas diffimuler
fes défauts.
L'"na/yfe
demande de
I~
jufleífe dans I'e–
fprir pour ne pas prendre le change en appuyant Cur des
acceífoires tandis qu'on néglige le prinCipal . Les
ana–
lyfes
des
110/lVel/es de /a R lpubli'lue des Lettres
de
M.
Bgyle,
&
aujourd'hui ce \les du
Journn/ des Savans
font un modele d'impartialiré:
íI
feroit a fouhaiter
qn~
on en pl1r dire autant de tous les Journaux. Les plaj–
doyers des avocats généraux, 10rCqu'ils donnent
le~rs
couclulions, font des
nnalyfes,
dans leCquel les ils réfu–
ment les moyens des den. parties, expoCés
&
débat–
tus auparavaut par lenrs avocats .
A
N
A L Y S E,
(Littlrllttlre.)
fe dit encore d'une
e–
fpece
d'index
ou table des principaux chefs ou anides
d'un diCcours COntillU, diCpoCés dans leur ordre naturel
&
dans la liaiCon
&
la dépendance qu'oftt entr'dles les
matieres. Les
nna/yfes
contiennent plus de fcience que
les rabies alphabétiques, mais COnt moins en uCage par–
ee qu'eJles font moins faciles
a
comprendre .
(G/
. A
N
A L Y S
E, en aum en ufage
d,ms /a Chimie
pour
dlífondre un corps compofé, ou en divifer les différens
príncipes.
Voye;;.
P
R 1
Ne
1 PE D E
e
o
M P
o
S 1 T
ION
CORPS,&e.
'
A na0.1er
des corps, ou les réCondre en leors parties
compolames, efl le principal objer de I'art chimique.
Voyez
C
H 1M 1E.
L'
ana/yfe
des corps en principalement
eff~éluée
par le moyen áu feu .
V oye;;.
F
E U .
rous les corps, par le moyen a'une
analyfe
chimi–
que,
peuv~nt
fe réCoudre en eau, eCprit, hUlle, fel,
&
rerre, qUOlque rous les corps ne fourniífent pas tous
ces príncipes également, m3is les uns plus, les autres
moins ,
&
en différentes proponions, felon les difte rens
eorps, felon les différens genres dOD! ils fom.
Voye;;.
PRINCIPE.
L'annlyfe
des animaux
&
ceHe des végétaux en ai–
fée; celle des minéraux,
&
en particulier des métaux
&
~em!-métaux,
en p!us difficile.
Voye>:.
A
N
1 M AL,
VEGETAL,
&
METAL.
Les difrérentes
ana/)1es
de plantes n'ont pas réuffi
par rapport
a
aucune Oécouverte des propriéeés
&
ver–
tuS des plantes analyfées. Les pIames les plus falutaires
rendene par cetre voie d'agir, a-peu-pres les mc!mer
principes que les
pl.usvenimeuCes ; la raiCon apparem–
ment en, que
I'~éllon
du feu dans la diflillation chan–
ge
I~s .plal~tes
&
leurs principes:. c'eCl pourquoi au Iieu
de d!nllJatlon,
M .
Bolduc
a,
falt fes
ana/yfes
par dé–
coéllon feulemenr .
V~.
Mem.
Atad. R oy. des Seitnt.
a/l .
t
734.
p.
139·
hijt. 63·
Quel-